Mario a fait le Viet-Nam ? Pff, moi aussi j’ai appris la torture.

Rappel des épisodes précédents :
Si tôt débarqué d’une longue traversée de l’océan atlantique, mon Virtual Boy est devenu borgne ; le choc culturel, ou un code d’honneur scrupuleux qui l’a fait se sacrifier plutôt que bafouer les barrières douanières internationales.
On peut tout dire sur cette console, qu’elle est moche, mal foutue, fragile, en tout cas elle est sacrément têtue : elle a enduré de nombreuses tortures sans jamais daigner fonctionner. Finalement, seul le supplice du four à 100 degrés parvient à plier sa volonté quelques dizaines de minutes.
Juste le temps qu’il faudra pour discuter de Mario Tennis et de Teleroboxer, ça tombe bien.
Allez hop, thermostat 8, on enfourne.

Mario Tennis Mario Tennis


Pas grand chose de mieux à dire à propos de Mario Tennis (R&D1, 1995) que son test par EcstazY sur Nespas.
Vous vous rappelez quand je vous avais dit que la Game Boy Camera annonçait Wario Ware ? Vous n’étiez pas très convaincu hein ? Si si, vous pouvez bien me le dire maintenant, je ne vous en voudrai pas, promis.
Je vous en reparle là, parce que si je vous dis que Mario Tennis est l’ancêtre de Paper Mario, vous allez arrêter de lire hein ?
Oui, c’est bien ce que je pensais. Alors je ne dirai pas que Mario Tennis est un ancêtre manqué de Paper Mario ; et je ne le dirai pas pour deux raisons :

  • d’abord, Paper Mario, je n’y ai jamais joué, et parler des choses qu’on ne connaît que de vue ce n’est pas très sérieux (il m’aurait fallu une N64 ou une Gamecube, et je ne suis pas prêt non plus à toutes les compromissions : j’ai déjà une DS pour ça) 
  • ensuite, il faudrait que je vous explique que Mario Tennis serait comme l’arrière-grand-père un peu fou qu’on ne mentionne jamais lors des fêtes de famille, celui qui est parti s’exiler à Sigmaringen, et dont on a cru relever quelques traces en Amérique du Sud. Le genre pas assumé quoi (parce que l’effet Paper Mario vient du hiatus entre une grande profondeur de champ et des personnages plats comme des limandes ; d’un défaut gênant du jeu quoi).
    J’imagine bien les gars de Intelligent Systems penser à faire un mélange réussi de 2d et de 3d devant celui, raté, de leurs copains de la R&D1 ; mais oui, c’est peut-être un peu tiré par les cheveux.

Par contre Luigi a une animation vraiment chouettos, et dandine des fesses d’une manière irrésistible.

Teleroboxer Teleroboxer


J’ai jamais trop aimé les trop bons jeux, ceux qui se la pètent et qui vous obligent à lire le manuel pour abattre le premier colosse venu. Non, ce que je préfère, ce sont les softs obscurs, mal dans leur peau, qui manquent d’assurance (mon côté parent sauveur). Autant dire qu’avec Teleroboxer (Nintendo R&D3 - Punch-Out sur NES, entre autres), je suis servi.
Pour le pitch, tout est dans le titre qui doit être un des mots-valises les plus explicites de tous les temps : des robots télécommandés qui boxent.
D’où le côté on se bat dans des hangars noirs avec quatre loupiotes au plafond (niveau ambiance, c’est aussi désespérant que les terrains de Mario Tennis sans aucun supporter). D’où le côté robots super moches sans doute : après tout, ils sont construits pour se détruire, pas besoin de passer trop de temps sur les designs.

Le jeu utilise chacune des deux croix multidirectionnelles et des deux gâchettes de la manette, pour contrôler un bras. J’imagine que c’est formidable pour un jeu de boxe, mais que c’est difficiiiile à manier (déjà, pendant les 3 jours, à l’armée, sur leur espèce de Pacman pour tester la coordination des bras et des jambes, j’avais fait un score honteux. Je dois avoir un problème de symétrie, un truc du genre vous voyez ?).
À part ça, la musique est affreuse et la plupart des visuels est souvent risible.

Deux personnages particulièrement gratinés du jeu - Rick et Jimmy (sic). Et certains robots sont encore pires…

Pour couronner le tout, l’ambiance générale est déprimante à un point inimaginable. Pour vous donner quand même un élément de comparaison, jouer à Teleroboxer, c’est un peu écouter la troisième variation des Gymnopedies d’Erik Satie. Quand je vous le dis que ce n’est pas gai.

Et pourtant il y a quelque chose. D’abord, la mélancolie, parfois c’est bien.
Ensuite la boite est jolie, avec de belles tranches (et j’aime les belles tranches). Au moins le jeu rend bien dans votre bibliothèque, sans code-barre partout et avec un titre lisible.



Enfin, et sa présence est étonnante (il était à l’époque le bras droit de Gunpei Yokoi, manitou de la R&D1), le jeu est produit par Yoshio Sakamoto, Monsieur Wario Ware.

On peut le frapper pour exprimer sa déception d’avoir sorti un jeu si moyen, à la fin du jeu.

Comment lui en vouloir après ça ?

Ah, et puis j’oubliais, il y a…
Hum.
Cet été, si je veux jouer au Virtual Boy, il faut que je rachète des piles.