le karma : Mario sauvé par Wario, Wario trahi par Mario
Samedi, un aussi vieux monsieur que les autres a autopsié froidement son divorce avec les jeux de baston (et avant eux, les beat’em all et les shmups d’ailleurs), qui est en même temps le divorce de toute une catégorie (génération ?) de joueurs.
Mais qui, depuis, leur a succédé dans notre petit coeur tout sec ? En volume de ventes comme en nombre de titres, sûrement les FPS. Mais pour l’innovation, je voterais pour Wario Ware et toute la vogue de compilations de mini-jeux qui ont suivi.

Ce jeu a vraiment marqué une étape, non seulement par son design original, la simplicité de son gameplay, mais aussi par son mode de jeu hystérique… et très court. Vraiment, pour moi, indiscutablement le meilleur jeu et le plus original de ces dernières années.

Actuellement, le succès de la Nintendo DS est indiscutable ; paradoxalement, ce succès ne ressurgit pas sur les jeux vidéo qui, chez Mario, font plutôt profil bas. Je m’explique. La communication du gros sur ses titres importants est basée sur leur ergonomie (simplicité de la prise en main), sur ses gains collatéraux (rajeunir son cerveau), voire sur la nostalgie. Nintendo insiste aussi sur la “concentration” du plaisir qu’ils procurent, qui est en même temps leur limite : quelques minutes de jeu par jour suffisent, et, de toute façon, les jeux ne sont plus pensés pour être pratiqués plus longtemps[1].

Revenons à Wario, et au rapport entre les deux : de Brain Training aux 42 jeux indémodables (sic), tous les jeux de la “Touch Generation” comme ils disent, et récemment les “bit generations” même, lui doivent leur existence. Avant lui, ce rapport au jeu un peu hystérique n’existait pas[2], de même que ce design simpliste, du moins pas assumé comme tel. Mais ce qui était avec Wario le sommet du ludique a été dégradé en jeux mous du genou, baclés, et qui manquent non seulement de replay value, mais singulièrement de game value ; le meilleur qui devient l’occasion du pire ; c’est dur, le karma.

Notes

[1] Quelques exemples de ces pubs sur manette : ergonomie et rajeunissement, nostalgie fake et non assumée, concentration du temps de jeu, ce qui revient en bout de course à raccourcir les jeux, simplifier leur prise en main, bref tout est lié.

[2] “Plus”, pour être exacte, puisqu’on me rappelle l’existence de la notion de “coffee game”, mais que, comme ça casse complétement les assises de mon post, je n’irai pas dans l’abord de cette notion plus loin que. Oui ma phrase est terminée.