Complexe du Blanc au Mozombique
Par Game A le 30 juillet 2010 - La Vie vs les jeux vidéo(s).10 minutes
Resident Evil 5 a provoqué dès son premier trailer une vive polémique. Jusqu’à sa sortie, journalistes et activistes l’ont copieusement accusé de véhiculer « de manière si flagrante de vieux clichés sur le périlleux “Continent Noir” et la perversité primitive de ses habitants qu’on le croirait écrit dans les années 20 » (Dan Whitehead, Eurogamer).
La controverse est maintenant éteinte, en particulier depuis la décision du British Board of Film Classification qui statuait en mars 2009 qu’il n’y avait rien de raciste à ce qu’un Africain mort-vivant tue une jeune blanche en Afrique (la scène qui a focalisé les critiques). Charbonnier est maître chez soi.
Pour autant, le jeu lavé de ces vilains soupçons, on n’a jamais dit à quel point le choix de Capcom de placer l’action d’un Resident Evil en Afrique était remarquable et complètement approprié.
Le zombie (à proprement parler le diphoko en Afrikaans, qui s’en rapproche beaucoup) fait en effet partie du quotidien de nombreux Africains, en particulier en Afrique du Sud : comme le précisent Jean et John Comaroff dans Alien Nation: Zombies, immigrants and millennial capitalism (1999),
Leur existence, loin d’être le sujet de racontars venus de forêts lointaines ou de fables fantastiques provenant de la brousse, est largement tenue pour évidente. En fait, il n’y a pas longtemps encore de populaires journaux locaux comportaient de gros titres tels que “des zombies revenus d’entre les morts”, illustrant leurs récits, comme tout autre article, de photographies hyper réalistes. De manière similaire, des avocats de la défense devant les tribunaux provinciaux ont cherché l’acquittement de leurs clients accusés d’assassinat, expliquant leurs actes meurtriers par la zombification de leurs parents […]
Dans Zombies et frontières à l’ère néolibérale, les Comaroff se rappellent que « lors d’un cours d’histoire donné à l’université de la province du Nord-Ouest, un étudiant est soudain intervenu dans la discussion : “Est-ce que les Américains croient au diphoko et aux remèdes magiques ? Est-ce que ça se passe comme ici ? Est-ce que les zombies posent problème en Amérique ? »
En Afrique du Sud, le zombie est donc une réalité avec laquelle il faut vivre, ce qui n’est pas de tout repos. Pas qu’ils se nourrissent de cerveaux comme dans nos fictions, mais surtout qu’ils continuent de voter et de travailler ! D’après la Commission d’enquête sur les violences liées à la sorcellerie et aux meurtres rituels (citée par les Comaroff dans Alien Nation), le zombie
est une personne que l’on croit morte et ressuscitée par le pouvoir d’un sorcier [et] qui travaille pour ceux qui l’ont transformé en zombie. Pour l’empêcher de communiquer avec d’autres personnes, la partie antérieure de sa langue est coupée afin qu’il ne parle pas. Il se dit qu’il ne travaille que de nuit [et] et qu’il peut abandonner son village pour aller travailler en ville, souvent loin de chez lui. Chaque fois qu’il rencontre des personnes qu’il connait, il disparaît.
On voit à quel point les méfaits structurels de la main d’oeuvre zombie sont proches de ceux de la main d’oeuvre immigrée illégale. « Comme les zombies, ils sont des citoyens de cauchemar, leur déracinement menace de siphonner les restes de prospérité, qui diminuent vite, des populations autochtones. Fait intéressant, comme les zombies, ils sont caractérisés par leur élocution : le terme courant pour désigner des immigrants est makwerekwere, un mot sesotho impliquant une compétence limitée dans la langue vernaculaire. »
Autre point commun, zombies et clandestins peuplent les mêmes bidonvilles.
En fait, d’après les Comaroff, l’un comme l’autre sont les conséquences d’une application brutale du capitalisme néo-libéral. Dans cette perspective, le zombie est la « forme que prennent [certains éléments constitutifs de la culture néo-libérale] dans l’imagination de certains groupes localisés notamment dans la région frontalière du nord de l’Afrique du Sud » (Jérôme David, préface de Zombies et frontières…), exprimant à la fois l’aliénation ressentie dans la nouvelle organisation du travail, les écarts de richesse et le chômage qu’elle provoque.
Enfin, le phénomène n’est pas propre à l’Afrique du Sud : les auteurs ont repéré « au moins deux situations historiques parallèles en Afrique, à savoir au Mozambique et au Cameroun où, dans le courant du XX° siècle, des zombies sont également apparus », c’est-à-dire « à peu près au même moment et en réponse à des conditions historiques largement identiques. »
Si le zombie étudié par les Comaroff, sorte de réponse traditionnelle à un stimulus nouveau, n’est évidemment pas celui de Resident Evil 5, il n’empêche que le deuxième profite indéniablement de l’historicité du premier : les zombies ont bien davantage leur place en Afrique noire* que dans une pseudo Espagne comme dans le 4, n’en déplaisent aux Occidentaux partis en lutte contre le prétendu message raciste du jeu.
Du temps de mes parents, ils ont trompé notre peuple et volé notre terre pour en faire un champ de pétrole.
Extrait d’un journal intime abandonné dans un village du marais.
Si Resident Evil 5 porte bien un message, il est plutôt à chercher dans sa critique des rapports Nord-Sud. Le jeu met bien en scène des Occidentaux majoritairement blancs tuant des Africains zombifiés (par d’autres Occidentaux, en passant) mais, plutôt que de perpétuer une « collection de clichés racistes classiques » (N’Gai Croal), il illustre seulement, de manière dramatisée, l’interventionnisme des pays riches qui n’a jamais cessé malgré les vagues de décolonisations et les déclarations d’indépendance.
Ce Secteur Autonome de Kikuju, qu’on ne trouve sur aucune carte, semble calqué sur l’un de ces vrais pays du Sud à la production exclusivement organisée pour l’exportation et dont les richesses sont largement captées par les pays du Nord : de l’intervention militaire du BSAA** (ok, ils ont un bureau africain, la belle affaire) à l’extraction de minerais précieux ou d’hydrocarbures aux mains de sociétés privées, tout prouve l’emprise occidentale sur le territoire et les richesses de ce pays africain aussi vrai que nature.
Ne manquait plus qu’une scène dans une plantation de coton, de palmiers à huile ou de thé pour parfaire le tableau de ces “cultures de rente” qui n’enrichissent que leurs acheteurs et quelques corrompus.
De ce point de vue, l’état de la ville de Kijuju n’est pas seulement due à l’épidémie propagée par Tricell Pharmaceutical Company, pas plus qu’au coup d’état que le territoire aurait connu peu avant, elle tient d’abord à une longue période d’abandon - pendant laquelle les industries minières et pétrolières ont manifestement continué à se développer. Il paraît évident qu’il s’agit là d’une de ces « nouvelles enclaves coloniales d’extraction à faible coût dont le fonctionnement ne nécessitait le recours à aucun appareil d’Etat, à aucune mesure de sécurité territoriale ni à aucune mission civilisatrice » (“Les Frontières des nations” in Zombies, Frontières…).
Dans ce type d’organisation de la production, les autochtones bénéficient très peu de la richesse produite sur leur territoire, ce que dépeint bien, dans son blog fictif, un personnage du jeu, mineur de profession : du travail pour les mieux formés, souvent étrangers (« il y a beaucoup de travailleurs étrangers ici », « Kijuju est le seul endroit qui offre du travail pour un salaire correct »), du chômage et beaucoup de ressentiment pour les autres (Adam rapporte une altercation dans un bar où un homme passablement saoul « répétait des choses comme “Les étrangers devraient être virés de notre pays !” et “Nous récupérerons notre ville !” ») .
Le jeu n’édulcore donc rien de la situation critique dans laquelle se trouvent certains anciennes colonies. Il l’impose comme un état de fait (une société au dénuement extrême pour la majorité, la responsabilité des pays riches et/ou des entreprises transnationales), sans jamais le cautionner. C’est sans doute cette domination injustifiable que les critiques n’ont pas supportée, l’interprétant (mal) comme un discours raciste.
Étrangement, la plupart des critiques ont ramené le problème du jeu à la colonisation et ses suites : les années 20 pour Whitehead, la décolonisation pour N’Gai Croal. Réagissant au premier trailer, ce dernier s’interrogeait :
Ce sont tous des hommes, des femmes, des enfants dangereux. Ils doivent tous être tués. Étant donné le passé, étant donné que l’histoire post-coloniale n’est pas si loin, on se demande pourquoi, pourquoi présenter sans discernement de telles images ? Ce n’est pas aussi simple que de dire « ils ont tiré sur des zombies espagnol dans Resident Evil 4, et maintenant qu’ils s’agit de zombies noirs, les gens s’énervent. » Les images ne sont pas les mêmes. Elles n’évoquent pas la même histoire, elles ne portent pas le même poids.
Dans un premier temps, on ne peut que suivre N’Gai (sauf pour ces enfants que l’on devrait tuer, introuvables dans la vidéo). Il s’agit toutefois de bien s’entendre sur l’histoire qu’on invoque. Outre que les meurtres d’Africains en toute impunité, la méfiance et la peur qu’ils peuvent provoquer font davantage référence à la traite qu’à la colonisation (qui, historiquement - en gros, lui succède), c’est justement l’histoire (dans ce cas l’univers de croyance traditionnel) qui renforce le bien-fondé de ces zombies. Bref, considérant la justesse de leur choix géographique et l’honnêteté géopolitique de leur jeu, on comprend que les développeurs aient été désarçonnés par l’ampleur de la protestation : certaines images sont d’autant plus lourdes qu’elles charrient aussi, dans leur ombre, un poids considérable de préjugés.
*Cette “familiarité” du zombie dans certains régions d’Afrique pourrait joliment expliquer l’étonnante mise en scène du jeu, qui abandonne quasiment l’effet de surprise et le Survival Horror pour devenir un jeu d’action plus traditionnel ; dans les jeux précédents, en “Espagne” ou aux Etats-Unis, le zombie ne pouvait au contraire que faire violemment irruption, tellement il est étranger à notre cadre de pensée.
**BSAA : Association de l’Évaluation et de la Sécurité contre le Bioterrorisme.
“Zombies, Frontières à l’ère néolibérale / Le cas de l’Afrique du Sud post-apartheid” est sorti aux éditions Les Prairies ordinaires (17€, 288 pages). Je pourrais difficilement vous conseiller sa lecture dans la mesure où, à propos des zombies, il s’agit de la traduction d’un article sur l’article “Alien Nation: Zombies, immigrants and millennial capitalism”. Relativement court, il se concentre essentiellement sur l’épistémologie de leur étude, qui paraitra absconse à moins d’avoir quelques restes dans la matière - je l’ai pas trouvé intéressant pour autant. Parmi les autres thèmes du recueil, l’un, « l’économie occulte » a connu une récente illustration sur Libération, Afrique: le business des « enfants-sorciers ».
“Alien Nation: Zombies, immigrants and millennial capitalism” a connu une traduction dans le bulletin du CODESRIA, numéros 3-4, 1999, pp.19-32. Pas réussi à mettre la main dessus, du coup les passages utilisés ici sont des traductions personnelles. On peut trouver un pdf de l’article original ici et tous les textes originaux regroupés là, s’il vous venait l’envie de valider les choix de traductions.
Resident Evil 5 a déjà joliment inspiré Game B. Non seulement sur les accusations de racisme, mais aussi sur les deux formidables gamestrips de mars 2009 et de juin 2009. Je vous conseille évidemment les trois.
Commentaires
clap! clap! clap!
Excellent article !
Juste une remarque, est-ce que les effarouchés qui ont polémiqué sur ces histoires de connotations racistes n’ont pas été tenté de faire une leçon de morale à des développeurs japonais qui, pour eux, ne maîtrisaient pas le propos de ce qu’il faisait ? (ce que tu infirmes dans ton article, il semble qu’ils savaient un minimum où ils mettaient les pieds)
Ce serait un joli symptôme de culpabilité non-assumée, et de cette sale habitude bien-pensante consistant à se laver les mains de ses hontes passées en s’offusquant de la moindre évocation polémique…
Peut-être que j’essaierai de me trouver RE5 un de ces jours finalement…
Intéressant. Merci !
Oui, super article (faut que j’arrête le groupisme).
Mais je m’interroge sur l’histoire du jeu. Pour qui roule le héros? Quelle est sa mission? A quel point est-il impliqué dans l’élimination d’Umbrella / les Zombis Noirs? Y’a-t’il une prise de parti par le personnage?
Enfin, c’est déjà pas mal que les développeurs aient intégré la dimension “pillage” des richesses locales par les entreprises étrangères (qui transforment donc les autochtones en zombis et merci pour cet éclairage nouveau pour moi : zombi/esclave)
Par souci d’actualité, il auraient pu sortir un DLC Coupe du Monde 2010 avec des zombies-vuvuzelas. :D
Génial, mais hey!
Les zombies ont bien voté pour Chirac en France! :3
L’article est très intéréssant, mais je doute que les devellopeurs aient choisi l’Afrique pour mettre en lumière les disparités Nord/Sud et l’exploitation du premier sur le peuple Africain. Si tu veut mon avis, ils on choisi l’Afrique parceque ça allais parfaitement dans la continuité du quatrième épisode, et de s’écarter des rues apocalyptiques de Raccoon City.
En revanche, ces thèmes dont tu parle et que l’on retrouve dans le jeu se sont imposés d’eux même! Lorsque l’on parle de l’Afrique et que l’on veut un discours cohérent, nous sommes obligés de parler de tout ça, surtout dans un jeu dans lequel les grands méchants loups sont une FMN pharmaceutique et des mégalomanes souhaitant le chaos et un reigne de terreur.
Resident Evil 5 est une oeuvre mature par le poid de son background (Moins au niveau de son scénario par contre), et je ne peut qu’être attristé de voir qu’encore une fois, le jeu vidéo n’est réduit qu’a son stricte nécéssaire.
OUI, on achete pour poutrer du zombie et toute la violence qui s’en dégage! Mais au lieu de crier aux loups, les bien pensants devraient voir que ce média véhicule des discours très intéréssant et souvent bien plus pertinents que leurs émissions de variété.
PS: Vraiment, super article!
Le genre de billet qui met une belle rouste aux quotidiens nationaux ^_^
Joli travail !
Je n’irai par contre pas jusqu’à louer Capcom pour son travail sur le background. Historiquement, c’est un éditeur qui a toujours préféré la forme au fond (style over substance) et ne s’en est jamais caché.
S’il a choisi l’Afrique, c’est à mon sens davantage pour le changement d’atmosphère et les couleurs uniques du continent (Far Cry 2 a fait le même choix) que pour faire passer un quelconque message.
«For the people who think it’s racist… well, we can’t please everyone. We’re in the entertainment business - we’re not here to state our political opinion or anything like that.» - Masachika Kawata, producteur
Mais comme tu le notes, Capcom a bien choisi son background et a su –à l’aide de quelques clichés– le rendre suffisamment crédible.
Lecture très intéressante en tout cas.
comme dirait l’autre “c’était vraiment très intéressant” …
dommage que le background ne reste qu’un background…
Merci pour cet article, c’est énorme (that’s what she said).
Le seul truc qui m’ennuie dans tout ça, c’est que si les zombies africains sont le symbole de ce que le néolibéralisme fait de l’Afrique, RE5 devient l’allégorie de l’occidental qui se bat contre les crasses qu’il engendre.
Et là, tout de suite, le raccourci zombis noirs = noirs = crasses -> racisme.
Mais au-delà de ce raccourci ridicule, le plus triste, c’est « quid de l’Afrique dans tout ça ? ».
L’occidental se bat contre ce qu’il crée, contre lui-même.
Donc on a un jeu fait par l’occidental, pour que l’occidental se batte contre lui-même.
Si ça c’est pas reléguer l’Afrique au simple rang de prétexte…
On voit donc bien que Capcom est coincé s’il base l’action en Afrique.
Soit c’est un simple background et là, ils se prennent les polémiques : Afrique = terrain de jeux, raccourci sur le racisme etc.
Soit ils veulent vraiment parler de l’Afrique et de ses problèmes mais la sincérité passe facilement pour du prétexte.
La bonne solution aurait été d’introduire un perso jouable africain qui se bat pour délivrer son pays de l’occidental avide de siousious et de pouvoir. Il aurait pu tuer tous les Africains du jeu sans soulever de polémique et c’était scénaristiquement easy de dénoncer tous les scandales que tu mentionnes.
@Ouaicestpasfaux : Il y a une charmante demoiselle noire qui accompagne notre GI Joe si je ne m’abuse.
Mais elle est bête comme un parpaing, il paraît.
Zut, maintenant le problème devient zombies noirs = noirs = débiles…
Très bon article !
Mais comme d’autres je vois mal Capcom véhiculer des pensées à travers leurs jeux. Penchons plutôt pour un heureux hasard, et surtout une envie de faire du neuf (Les Zombies en Asie, les Zombies en Amérique, les Zombies en Europe…)
Quant au fait, d’une orientation raciste du jeu, c’est plus que risible. Suite aux nombreuses sacralisation du terme depuis ces 10 dernières années on en vient à cracher sur le divertissement, à croire qu’on ne peut plus s’amuser à tuer un zombie (?) s’il est noir.
Le truc c’est qu’en comparaison, on peut facilement tuer des zombies (décidément) par pack de 12 dans un supermarché. Là, comme on mélange les couleurs, c’est acceptable. D’ailleurs c’est ce que Capcom a finalement fait, on retrouve plusieurs zombies d’origines latine afin d’édulcorer le tout. Pourtant il faut voir plus loin pour contrer le message sois disant raciste. Il pourtant bien indiqué, par cet article et par le synopsis du jeu que c’est un blanc le vrai méchant dans l’histoire. Chris ne fait que sauver des âmes en peines infecté par le vilain !
Merci pour vos gentillesses.
Problèmes de connexion, alors je vais essayer de n’oublier personne.
@Ouaicestpasfaux : “RE5 devient l’allégorie de l’occidental qui se bat contre les crasses qu’il engendre” ce qui est d’ailleurs la signification symbolique de Uroboros (le serpent qui se mord la queue), ce super virus que le joueur doit éradiquer (et pas les zombies, qui ne sont pas l’objectif de Chris Redfield).
Je ne te suis pas trop cependant dans les oppositions que tu relèves (tes équations sont un peu radicales^^), ce n’est, comme pas mal de monde le soulève, qu’un décor.
Juste que ce décor fonctionne très bien, par travail (ce que je soupçonne pour les zombies: parait-il le lieu de départ était Haïti, grand pays de « l’économie occulte » vaudou et région d’origine de l’ancêtre direct du zombie américain) et par chance/hasard (tout le truc sur l’exploitation du Sud par le Nord), au point que tous les arguments sur son prétendu discours raciste pêchent justement par ce qu’ils lui reprochaient: l’ignorance de l’Histoire de la région.
Comme un peu tout le monde, je n’irai pas non plus très loin dans la part “travail”: la localisation de Kijuju (Afrique de l’Ouest) est un indice parmi d’autres qu’ils n’ont pas fait de thèses sur le sujet avant de se lancer (les zombies arabes ici et là, le swahili, surtout, entendu un peu partout : on est manifestement sur le littoral Est de l’Afrique). C’est donc sans doute par un heureux hasard que ce n’est pas raciste, juste super bien trouvé.
@Menstruel : Redfield et sa collègue noire doivent au départ empêcher une vente d’armes biologiques et, pas de chance, tombent dans un vaste nid de zombies. Chris Redfield, perso principal et principal blanc de l’affaire, ne voit pas plus loin que son flingue. Trop occupé à repenser à Jill.
Le scénario est ensuite assez risible, avec la traditionnelle référence au mythe du surhomme (zombifié, cette fois-ci) de la part du méchant. “style over substance” comme dit Ignis (qui n’a cependant pas recopié le passage où le développeur - est-ce le même ?- dit qu’ils ne s’attendaient pas à cette levée de bouclier, réfléchissaient avant de faire les choses, et avaient des Blacks dans leur équipe - en réponse à N’Gai qui posait ouvertement la question)
Tiens, depuis quand tu fais ce genre d’articles ? C’est trés bon en tout cas, continue stp ; je serai ravi d’avoir un deuxième site d’analyse intelligente des jeux vidéos dans mes bookmarks (le premier étant chamboultout).
On essaie de faire ce genre d’articles depuis pas mal de temps hein. D’ailleurs on était quelquefois repris par le site que tu mentionnes, pendant un temps.
Content que ça t’ait plus en tout cas. :)
Je suis d’accord avec l’analyse de @Ouaicestpasfaux, surtout sur la fin ou l’utilisation d’un sujet autre que “blanc” aurait peut être fait la différence.
Je n’aurai pas dit racisme pour ce jeu mais racialiste.
On est en plein dans le mythe de tarzan ou “le blanc” vient sauver les sauvages du lion ou vient leur expliquer la vie de la jungle (parler aux animaux etc etc).
Le changement de sujet aurait fait la différence, c’est pour cela que je n’acheterai pas ce jeu ni ne ferai sa publicité. C’est pas non plus une ode pour les africains.
Alors par contre je trouve que c’est d’une malhonneté intellectuelle mal placée de prendre l’expression diphoko dire que ça vient de l’afrique pour justifier le fait de faire des zombis des noirs africains . De plus je suis désolé L’afrikaans est tout sauf une langue africaine ! (Wikipedia “L’afrikaans est une langue germanique parlée en Afrique du Sud et en Namibie, issue du néerlandais. Le mot afrikaans signifie « africain » en néerlandais. L’afrikaans est originellement une langue parlée par les colons néerlandais débarqués en Afrique du Sud” ) Faudrait pas non plus nous prendre pour des ….
On a encore l’occident (anciens colons néerlandais) même si implanté en afrique qui font des noirs africains des zombis. Ne venez pas me dire que “c’est culturelle chez eux”, qu’il y a déja pleins de zombis n’importe quoi.
Désolé mais, on est en plein dans un autre cliché cette fois ci mais du petit occidental devant sa console qui fantasme sur ce qu’il pense être vrai à l’étranger, au lieu de jouer à RE5 prenez de nouveaux yeux, un nouveau cerveau et partez à la découverte des gens plutot que d’en faire des monstres…
Ouais et encore… À part les « notes » de travailleurs qu’on trouve ici et là dans le jeu, je pense pas qu’il y ait grand chose d’autre mettant en scène l’exploitation de l’Afrique par l’hémisphère nord.