Arkanoid DS
Par Game A le 15 janvier 2008 - Now playing.6 minutes
Arkanoid a dû être un des premiers jeux auxquels j’ai joué (Arkanoid et un autre aussi, une espèce de course folle de camions, scrolling vertical, armes et univers à la Mad Max, sur un CPC ou un Atari quelconques). C’était vers 89, quelques années avant la hausse du pouvoir d’achat parental, sur l’ordinateur d’un voisin qui devait se douter que mon amitié n’était pas gratuite, et la récompensait d’autant moins : les parties d’Arkanoid étaient rares. Elles n’en étaient que plus intenses et désirées.
Aujourd’hui, le souvenir d’Arkanoid n’est pas dissipé. J’utilise encore Sonique pour écouter mes mp3 (le skin ressemble au Vaus, le vaisseau du jeu) et j’ai acheté de suite la version DS sortie début décembre, paddle compris. 40€.
Mais hé, c’était retrouver mon enfance, tendre la main à ce petit garnement et lui dire tiens, ne pleure plus, un cadeau pour toi. Comme un oncle d’Amérique qui apparaîtrait brièvement pour Noël, puis repartirait dans son pays plein de mystères et de jouets merveilleux.
Sauf que là, une fois ouvert, le cadeau puduc.
Non, allez, le gamin est un peu ingrat, c’est pas si nul ; pas complètement.
Premièrement, l’essentiel est là : toujours le même jingle avant le début de chaque stage (composé par Ogr, mentor de l’autre génie de Zuntata), des options qui tombent des briques fracassées, l’existence d’une histoire (que j’ai pas comprise, mais tant qu’elle assume un vaisseau spatial qui renvoie une balle contre des briques… Brick’em All, concurrent DS dont il faudrait que je parle, n’en a pas, et ça manque).
Au chapitre des différences, les ennemis qui déviaient vos trajectoires ont disparu, et la relative sobriété des premiers épisodes laisse place à des machins psychédéliques franchement laids (pires que dans Arkanoid Returns - 1997).
Arkanoid Returns et DS. Même le Vaus est moins joli sur DS.
Le silence sidéral ponctué de vos pocs contre les briques laisse place à une musique envahissante et pas toujours agréable de Zuntata. Comme quoi. (L’autre génie est parti, Ogr n’y a pas participé).
Malgré tout, ce n’est pas le pire. Et le pire, c’est la faute à Mario, en grande partie.
Nintendo et l’innovation trop nulle : les deux écrans
Ça m’avait causé déjà bien du souci quand je jouais à Balloon Fight DS, et pendant les cinématiques de Metroid Prime Hunters, mais là ces deux écrans flinguent tout simplement une bonne part du plaisir de jeu.
D’abord, contrairement à Nervous Brick’down, les deux écrans de jeu ne sont pas dans le prolongement l’un de l’autre. Hum. Je ne suis pas clair là.
Dans Arkanoid, le jeu prend en compte l’écartement des deux écrans par la charnière de la console : derrière ce gros centimètre de plastique, le jeu continue, les boules suivent leur trajectoire, invisibles. D’un côté, il faut bien avouer, c’est plus naturel, et ça évite que le jeu aille trop vite, un des problèmes de Nervous Brick’down : Arkanoid prend en compte le temps de baisser ou de remonter les yeux sur l’autre écran.
Malheureusement il gâche ce bon point par l’excès inverse : lorsque la boule est lente et la trajectoire presque à l’horizontal, la disparition de la bille est si longue qu’on s’ennuie. (Le site japonais permet de tester les premiers niveaux, musique et charnière comprises.)
Boule hors de vue : situation banale pour un jeu ennuyeux.
Pour essayer de réduire le temps que prend la balle à descendre les deux écrans, la largeur du terrain varie selon les niveaux. C’était plutôt une bonne idée, le jeu s’en trouve accéléré. Cependant, outre que mutiler en largeur ce qu’on gagne en longueur annule le concept même de double écran, les espaces de jeu sont parfois tellement étroits qu’ils suppriment tout intérêt au jeu : une option “Expand”, et votre Vaus en bouche près de 80%. Et comme la bille a un rebond que je continue de trouver bizarre (toucher le dessous du vaisseau la renvoie comme si elle avait frappé le dessus), placez le vaisseau au milieu et allez boire un café : à moins des (rares) trajectoires rectilignes, aucun risque de perdre.
Niveau étroit, et longueur normale du Vaus (source : gamespot.com). À droite, comportement de la boule, d’après le manuel. On voit que la trajectoire de la boule avant l’impact n’est pas pris en compte : la zone sur laquelle elle rebondit prime.
Plus dommage encore, le design des niveaux multiplie les problèmes causés par ces écrans écartés : les développeurs ont en effet choisi de réserver l’écran du bas au Vaus, et celui du haut aux briques.
Le Vaus, tout en bas de l’écran, ne se déplaçant que de gauche à droite, il ne se passe jamais grand chose dans 90% de cet écran, quasiment vide.
Dans celui du haut, au contraire, c’est l’abondance. Il est souvent rempli à ras-bord de briques, parfois seulement espacées d’un seul demi centimètre de cette foutue charnière. Résultat, la bille pouvant se déplacer très vite à la longue (elle prend de la vitesse à la faveur des rebonds, et comme elle se coince souvent…), quand elle frappe les blocs très proches de la charnière, il est difficile de juger leur trajectoire. Amusez-vous à calculer mentalement un angle de rebond quand une boule cachée un instant avant le redevient en une fraction de seconde. Je vous assure, ce n’est pas amusant longtemps.
Mario Paint
Dernière chose, le design tordu des niveaux. Arriver à faire se faufiler une bille dans un espace aussi restreint est aussi peu passionnant que ça en a l’air (les reproduire sur Paint était plus amusant, c’est dire). Cet Arkanoid devrait changer de nom : le vrai Nervous Brick’down, c’est lui.
Deux niveaux particulièrement gratinés vers la fin du jeu. Les blocs marrons sont indestructibles.
Le design des niveaux exacerbe enfin un gros défaut du jeu, jamais amélioré depuis le premier épisode : impossible de choisir la trajectoire de la bille au début ; elle part toujours sur la droite, toujours avec le même angle.
Pourtant, la plupart de ses concurrents le permettent. Gigas (Sega) par exemple, dès 1986 ; ou Brick’ em All DS encore, qui permet de lancer la bille à gauche ou à droite grâce à la croix multidirectionnelle .
Dans Gigas, avant de lancer la balle, une flèche de visée se déplace rapidement pour en choisir la direction.
Une note positive, tout de même. Le paddle.
Un vrai plaisir.
Le thermostat est précis, libre et lesté (on peut le faire tourner à volonté dans le même sens, et un système d’inertie genre roulement à billes, le fait continuer à tourner, quand on l’entraîne fort). C’est un soulagement : la plupart des autres paddles de ce genre étaient souvent bloqués à 180°, et d’autant plus fragiles.
Et maintenant je rêve d’un nouveau Mawasunda qui l’exploite.
À chaque âge de la vie ses propres rêves.
Commentaires
S'il y a bien un genre qui ne m'a jamais intéressé, c'est bien le casse brique. Même tout petit quand c'était la seule borne disponible je refusais d'y mettre mes 5 francs. J'ai toujours l'image d'un RMIste crasseux du PMU faisant tourner la molette les yeux mis-clos et la clope au bec. C'est le jeu le moins sexy du monde. Avec toutes ces briques ils n'ont jamais été capable de faire des joli pixel arts.
Ah si. Je jouais quand même à des versions Flash où il fallait casser les briques des maillots de jeune filles mangasses à gros tétés. Maintenant faudrait qu'elles soit animées et que le stage change en fonction pour m'y remettre.
Arkanoïd, rêve d'enfance ? Putain, Game A, tu me fais peur. Très peur. Bon, d'un autre côté, en 1989, mon père avait des jeux Titus sur son PC, genre "Préhistorik" : plus, euh, "sexy" ? Je ne sais pas, mais plus excitant.
Merci d'avoir ruine ma nuit... je suis a la recherche du nom de mon casse-brique favori sur Amiga... pffff.
Technoball Z peut-être, grand classique sur Amiga, à l'époque !
Ah ben tiens, puisqu'on dirait qu'il y a du niveau : un cadeau DS à celui qui arrive à me retrouver cette "espèce de course folle de camions, scrolling vertical, armes et univers à la Mad Max, sur un CPC ou un Atari quelconques".
J'ai jamais vraiment connu ces machines, je ne saurai pas le retrouver tout seul.
Spy Hunter, peut-être ?
(moi je trouvais ça cool les bornes dans les PMU avec des vieux qui fument des Gitnes Maïs T_T)
Oh, merci pour la réponse rapide ! Je pense pas pourtant que ce soit Spy Hunter.
Dans mes souvenirs, il s'agissait d'un gros camion avec tourelles et missiles.
Dans ce cas c'est Asphalt, et de rien :) (quand même, c'est peut-être que moi mais je trouve ça mini-limite le coup du "RMIste crasseux", ça fait un peu salaud de pauvre...) Enfin bref, bonne soirée !
C'est étonnant, la mémoire : ma tête a changé le sens du scrolling et avait embelli un truc tout moche.
Je regarde le test sur emunova, ça correspond. Bravo et merci ! Tu as une DS ? Envoie-moi ton mail (gamea[AROBASE]lafautealamanette.org) ou précise-le dans ton prochain commentaire, je te renvoie un cadeau.
Sinon ne t'en fais pas, Game B n'était pas sérieux : les Rmistes, ça n'existait pas, à l'époque.
Oh tu sais... Je disais ça sous le choc, c'est votre blog, vous écrivez ce que vous voulez. :$
Content d'avoir pu aider, je t'envoie un mail (ouééééé, un cadeau \°3°/) !
Tu vas quand même pas filer un cadeau à un mec qui me traite de facho du haut de son politiquement correct !?
Oui ça existe vraiment les pauvres moches et méchant. Je ne faisais pas une généralité, mais on peut cumuler les malheurs dans la vie tu sais. Les vieux branleurs au nez en patate rouge des PMU qui nous mettaient des roustes quand on essayer de faire une partie en douce, c'est ça la vraie vie. C'est pas les leçons de morales condescendantes de Beverly Hills, Friends, & Dawson.
C'est la lobotomiiiie la la laaaa
Salut,
La motivation première de mon post c'était d'aider Game A à retrouver son jeu. Je suis désolé d'avoir mal interprété tes propos et d'être apparu comme quelqu'un d'insultant. C'était pas franchement mon intention. Toutes mes excuses.
Pardon aussi, je m'emporte comme toujours. Mais je t'assure j'ai rien contre les pauvres. J'ai des amis pauvres, et j'en connais même des très sympas.
Bien reçu ton mail. T'es gentil comme un coeur, je me sens tout méchant maintenant. Accepte quand même le cadeau de Game A, il va être vexé sinon. Tu pourras le remettre en jeu si tu l'as déjà !
Non mais sérieux, c'est moi qui ai parlé comme un idiot. : (
Enfin all's well that ends well et c'est le principal !
c'est tellement mignon
Je l'ai retrouve !!! Je parlais de MEGABALL :)