Une première information de choix pour commencer : Turn it Around, la localisation occidentale de Mawasunda, est disponible depuis plus d’un mois chez nous (le site officiel du distributeur dit même mars 2007). Le jeu n’ayant toujours pas de date de sortie d’après Gamekult et Jeuxvideo.fr, ça peut étonner.

Le jeu est donc bien sorti, à un prix défiant même toute concurrence pour un jeu avec un manuel en couleurs (je ne l’ai pas lu hein, j’ai juste vérifié).

Deuxième information, sur laquelle je suis tombé par hasard en cherchant si Densha de Go! était enfin émulé. Attendez une seconde d’ailleurs, ça mérite un mot : et bien non, Densha de Go! n’est toujours pas émulé, et non pareil, ce n’est pas prévu dans un avenir proche. Tout ça parce que ces nazes de programmeurs préfèrent décoder le CPS3 ; comme si les jeux de baston intéressaient encore quelqu’un aujourd’hui. Fin de la digression.

Le hasard donc m’indique qu’il s’agit de l’adaptation d’une borne d’arcade sorti en 2000, par ailleurs déjà sortie sur PS1, et bientôt sur Wii.

 
Affichette (Taito.co.jp) et borne d’arcade.

J’ai souvent tendance à oublier de parler de l’essentiel, donc pendant que j’y pense : Turn it Around consiste essentiellement à tourner une manivelle sur la borne d’arcade ou le stylet sur l’écran tactile de la DS, pour réussir une vingtaine de mini-jeux dans l’esprit Wario Ware, mais en moins bien.

Moins bien parce que Turn it Around est un petit jeu. Les épreuves sont en effet non seulement moins élaborées que celles d’un Wario Ware mais surtout sont peu adaptées au jeu sur console. Je m’explique.
Turn it Around a conservé sa conception arcade, basée sur un face-à-face court et très physique et pas du tout sur des phases de jeu plus longues et solitaires : les mini-jeux ne sont pas faits pour y revenir souvent (par exemple, dans l’épreuve Arkanoid, il faudra toujours casser la même configuration de briques - en forme de Space Invader).


Le jeu d’arcade avec écran splitté natif, entièrement conçu pour les tours de manivelle hystériques de deux joueurs (images).

D’autant que ces crétins de chez Taito (ah oui, jeu Taito, j’avais oublié ça aussi), au lieu de faciliter le jeu à deux pour lequel Turn it Around a été pensé au départ, obligent à posséder deux cartouches DS ! Les chances de trouver quelqu’un qui possède aussi ce jeu dans le périmètre sans fil de votre DS étant ce qu’elles sont, on y joue seul, et pas longtemps.

Les mauvais points ne s’arrêtent pas là. Vous me croiriez si je disais que certains micro-jeux se gagnent en moins de deux secondes, jingle compris ? Qu’aucun autre des jeux ne doit dépasser les 30 secondes ? Qu’aucun “endless mode” n’est possible (à moins bien sûr de relancer encore et toujours le même jeu, qui se déroulera d’ailleurs encore et toujours de la même façon) ? Que le mode principal qui vous fait enchaîner les 25 épreuves vous obligera à inscrire 25 fois vos initiales, à chaque high-score ?
C’est pourtant exactement ce que propose Turn it Around, d’où cette impression d’être devant un jeu développé à la va-vite, finalement bien léger dans une catégorie qui dispose d’un poids-lourd comme Wario Ware (exemple).

Pour autant, le jeu demeure soigné, l’ambiance est agréable (on est accueilli en chanson ; j’aime être accueilli en chanson), le design des personnages a été refait joliment par rapport à l’arcade, 5 épreuves ont été rajoutées aux 20 originales (la 5e est une épreuve de course sur pédalo)…
En même temps, c’est vrai, la formule n’a pas vraiment changé depuis 2000 : quasiment toujours les mêmes jeux et toujours le même déroulement.

source: inside-games.jp
Foot: la seule épreuve supplémentaire que j’ai repérée pour la version Wii à venir.

Turn it Around vit donc sur ses acquis depuis 2000… Mais bon, c’est ce que mes professeurs ont toujours dit de moi et ça ne m’empêche pas d’être un gars sympa. Exactement comme Turn it Around en fait : un jeu sympa. Un peu dilettante, mais sympa.


Parmi les choses sympa, il y a cette épreuve où l’on hypnotise des libellules. Au bon vieux temps de “Chronique d’un désastre annoncé”, Bluheim aurait sans doute demandé quelle était la version Wii, et quelle main on préférait…

Et puis le jeu est développé par Taito que, merde, on devrait tous adorer.
Plein de jeux font d’ailleurs référence à ses anciennes productions : Densha de Go!, Puzzle Bobble, Cameltry, Elevator Action pour les plus évidentes.

Mais le plus croustillant, c’est qu’en élève médiocre et paresseux, Turn it Around est aussi potache, voire subversif !
On vous parle depuis plus d’un an de cette épreuve où l’on doit traîner son patron bourré au métro, mais il y a aussi Hammer Throw, un lancer de marteau à l’ambiance Cho Aniki (le marteau, c’est un autre athlète aussi musclé que vous).
Et surtout, il y a Evil Lord.



Images tirées de la prochaine version Wii, identique à la version DS plus la 3dé, elle-même identique à l’arcade. Depuis 2000, ce sont toujours les mêmes filles qu’il faut déshabiller, et toujours dans le même ordre.

Le but y est de dérouler le obi de cinq jeunes filles (dont une momie) et les faire rentrer dans votre chambre ; à votre gauche, un petit vieux compte les sommes d’argent qui augmentent à chaque réussite. Un mini-jeu de proxénète !! Oui, c’est énorme.
Tellement, et là c’est la grosse information, celle que vous ne trouverez nulle part ailleurs (les autres s’en fichent), c’est que cette épreuve a été sucrée de la version qui sort en août aux USA, distribuée par Majesco. Vérifiez, elle n’apparaît plus dans la liste des épreuves, sur le site officiel du distributeur.