C’est peu de dire que je ne suis pas un grand connaisseur de la série Kirby : en gros j’en étais resté au formidable Pinceau du pouvoir sur DS (2005), au Korokoro Kirby sur GBC et au moins cultissime Kirby Pinball. C’est pourtant avec une grande curiosité que j’ai téléchargé le free-to-start Team Kirby Clash Deluxe sur 3DS l’an dernier (il est sorti le 13 avril 2017), attiré par son principe.

Comme si la capacité de Kirby d’absorber les compétences des autres avait décomplexé son éditeur, la série continue d’être une éponge aux idées de la concurrence : cette fois-ci, c’est Monster Hunter qu’on a plagié, lui empruntant le concept de boss rush à quatre équipiers, d’équipement à améliorer et de quêtes à choisir depuis un hub central (ce que le titre japonais, Minna de! Kirby Hunters Z, a le mérite d’assumer pleinement).

Repompe ou pas c’est une réussite, au point d’en ressentir une certaine gêne à dévoiler ici mon temps de jeu.

Il est d’ailleurs si efficace qu’un an après, je continue d’y jouer. Enfin jouer n’est peut-être plus le mot puisque 6 heures et 77 points seulement séparent une capture d’écran de l’autre, pourtant prise 13 mois après.

Depuis un an, mon avancée s’est donc résumée à 8 missions consistant essentiellement à récolter des pommes-joyaux sur la place centrale pour les dépenser dans l’échoppe du jeu.

À ce stade (les 42 quêtes « platinées » et niveau 50 atteint), beaucoup seraient évidemment passés à autre chose, d’autant que le temps aura révélé deux limites du jeu. La première tient à l’équilibrage des classes : avec une équipe de mages, on comprend vite qu’il n’est plus nécessaire de repérer le moindre pattern de boss pour gagner. Le deuxième problème est au quotidien plus frustrant et tient au système monétaire du jeu.

Ce serait de bonne guerre pour un free-to-start mais le problème ne concerne pas la monétisation elle-même* : on peut assez facilement atteindre (et finalement assez vite) le boss final sans le moindre achat. Très symboliquement, il a d’ailleurs fallu une mise à jour une semaine après la sortie pour corriger un bug et permettre d’y dépenser de vrais euros.

Le défaut du jeu tient plutôt au fait que les pommes-joyaux mettent 12 heures à se renouveler. Or, à moins d’un mode de vie minuté à l’extrême, on a vite fait d’oublier d’allumer la console au bon moment, ce qui ralentit d’autant la progression, jusqu’à finalement oublier carrément le jeu lui-même. Ainsi, un peu tristement, ce Kirby semble ne savoir laisser partir ses utilisateurs que par la lassitude et le désintérêt.

En ce qui me concerne toutefois, aujourd’hui qu’il ne reste quasiment plus que l’armement à améliorer, impossible d’abandonner, malgré le caractère bien vain de l’entreprise : j’ai presque tout obtenu, du moins l’essentiel (divers écrans de fin, l’upgrade de tous les éléments de la place centrale), je ne m’y amuse presque plus et pourtant je continue d’y passer beaucoup de temps.

Remarquez, comme cela pourrait aussi caractériser mon activité de blogueur, je n’ai donc aucune envie de creuser mon rapport pathologique à l’un comme à l’autre. D’ailleurs, quitte à en continuer un, autant poursuivre les deux.

Au moins durant les 350 jours de récolte à venir pour boucler les 256 missions du jeu.

 

* La monnaie du jeu s’obtient soit en réussissant des missions, en s’armant de sa carte bleue ou en cueillant des pommes-joyaux sur la place : cinq de base toutes les douze heures, davantage si on a dépensé des euros sonnants (20 pour une huitaine d’euros dans mon cas, 450 pour un peu moins d’une trentaine d’euros - le maximum que le jeu permet de dépenser et qui permet de récupérer les sommes nécessaires pour tout acheter en une semaine mais sans gloire). Autre souci de devise, on regorge vite par contre d’« éclats rares » dont on sait que faire, faute de pommes-joyaux justement pour acheter les équipements les plus précieux.

Team Kirby Clash Deluxe (HAL Laboratory/Nintendo) est une version améliorée d’un mini-jeu disponible dans Kirby: Planet Robobot (2016). Malgré le manque de mise à jour qui pourrait relancer l’intérêt du jeu, HAL ne semble pas l’oublier totalement, en témoignent ce dessin posté pour sa première année et les mots de passe désormais mensuels, même pour nous Européens et Américains.