Alors que je cherchais des manifestations de l’influence du créateur de Dr. Slump dans les carddass, je suis tombé sur un clin d’œil assez transparent dans Barcode Battler II en la « personne » de Dr. Pepper, personnage non commercialisé en carte mais 4e adversaire du premier monde (E1-LH04) selon le manuel japonais — selon le manuel, l’écran du jouet n’affichant pour l’essentiel que des nombres.

Considérant mes passions du moment, l’acquisition d’un Barcode Battler s’est évidemment posée, d’autant que ce jouet électronique échappe encore à l’hyperinflation qui frappe le rétro-gaming et les jeux LCD. Entre deux hésitations sur Vinted, j’ai découvert que sa commercialisation en 1992 par Tomy avait entraîné le même genre de transformations que l’on subissait sur console : au lieu de robots SD à la Gundam, mange tes personnages comics bas de gamme et un univers pas loin de Musclor (l’antagoniste, Dr. Recycle, est d’ailleurs devenu un squelette magicien).

Du concept de base, ne demeurent à première vue que la mention « commerce conflict » sur la tranche du jouet (au lieu de « combini wars ») et deux, trois références alimentaires dans les noms de protagonistes (Cool Candy, The Noodle… — il en reste davantage dans les noms de la version nord-américaine commercialisée par Erwin). L’appartenance des personnages aux clans des nouilles instantanées, du thé, de la bière ou des curry est elle complètement abandonnée (on se demande bien qui, en 91, a pu donner l’idée de personnages nommés d’après des aliments ou des objets de consommation courante…).

Çà et là surnagent pourtant quelques aspects du jeu d’origine : les illustrations des cartes objets sont en général conservées, dont un Yoda moche renommé Yodin, des fois qu’on ne comprenne pas. Notre manuel reprenait aussi, pour les « mondes » 2 et 4, les combattants japonais (ainsi que les statistiques de combat de leurs zones 1 et 4 — Dr. Pepper se trouvant désormais dans le dernier, avec les statistiques d’un autre).

Je veux croire que les enfants de l’époque avaient non seulement remarqué ces ruptures de style mais préféré ces dessins.

 

Un petit soulagement tout de même, si l’on veut : nous n’avions pas l’apanage des cartes Barcode Battler affreuses, la collection Street Fighter 2 avait de quoi faire passer l’envie de gagner la moindre carte dans les salles d’arcade japonaises.

Les images et les documents sont issus des sites barcodebattler.co.uk et boardgamegeek.com. Collection personnelle concernant les deux cartes moches.