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La possibilité de transférer les DSiwares acquis sur DSi vers la 3DS était à peu près la seule annonce positive de Nintendo lors de l’oraison funèbre du 29 septembre. Si cette fonctionnalité ne va pas sans soulever questions (sur la manière dont Nintendo parviendra à vérifier que l’application a bien été supprimée de la DSi notamment) et problèmes (apparemment elle n’est toujours pas au point), elle ne servira sans doute à pas grand-chose : le téléchargement de jeux sur DSi est déjà mort.

Ce n’est pas seulement que « les boutiques Wii et Dsi n’ont pas fourni une interface assez agréable et accessible » comme disait Iwamoto : quand on a réussi à connecter une console Nintendo à internet, plus rien ne parait austère et ennuyeux en comparaison.

Si la possibilité de transfert ne sera pas très utile (au-delà de quatre, cinq jeux, de Pop Island à 3D Space Tank), c’est que même Mario ne croit plus au potentiel de ces plateformes. Depuis août, presque coup sur coup, trois jeux à fort potentiel ont effet abandonné la dématérialisation pour le plastique, le cuivre et la silice.

Les chiffres de vente d’Art Academy en cartouche semblent donner raison à Nintendo, il y avait manifestement une vraie demande pour ce type d’application, que ni le petit prix de la cartouche, ni la campagne publicitaire conséquente n’auraient pu générer seuls.

Bien évidemment, Mario a du même coup grillé une de ses rares cartouches (hum) pour populariser son service de téléchargement : qui sait si, avec le même support médiatique, ces titres n’auraient pas été la locomotive à leur plateforme de téléchargement.

S’il est un peu tôt pour savoir si Bien-être du visage rencontrera le même succès qu’Art Academy (j’ai bien une petite idée), la sortie de cette compilation exprime le même manque de confiance pour la plateforme de téléchargement.

Annoncé il y a presque trois ans en France sur DS puis annulé, modifié puis découpé en cinq DSiWares en 2009 au Japon (Kao Trai-Mini), c’est finalement une version inédite réservée à la DSi que Nintendo sort chez nous (à savoir si elle est zonée comme Pokémon B&W d’ailleurs).


Compression des coûts oblige, le support fourni avec le jeu est en carton au lieu du machin en plastique (moche mais pratique et durable) de la version DS d’origine.

Utilisant comme les DSiWares la caméra interne de la console (sur DS on connectait un machin dans le port gba) mais avec une interface plus proche du jeu DS, Mario gâche une fois de plus un moyen d’attirer du monde sur sa boutique. Il est vrai que Mario n’a de toute façon jamais vraiment supporté le service, ne développant aucun gros titre en interne (Mario Vs. Donkey Kong : Le Retour des Mini ! à part, pris en charge par leur studio américain, Nintendo Software Technology).

Si Nintendo ne croit plus vraiment à sa boutique DSi (du moins jusqu’à la sortie de la 3DS), il ne nourrit pas davantage d’espoirs pour la boutique Wii : la réédition japonaise de Super Mario All Stars montre assez tout le bien qu’il pense de sa Virtual Console. Là où les choses se compliquent, c’est que les éditeurs tiers pourraient à leur tour abandonner le navire : Majesco vient de sortir en boite une version tout juste enrichie de Tetris Party Deluxe, un des rares WiiWares qui se vendaient avec My Aquarium (développés tous les deux par Hudson Soft d’ailleurs).

Nintendo répète souvent que ce sont les jeux qui font vendre les consoles. Il est au moins aussi évident que l’exclusivité est un facteur essentiel pour vendre des jeux dématérialisés, bizarre que Mario ne l’ait pas compris ; à moins qu’il préfère les rentrées d’argent à court terme, quitte à laisser végéter ses plateformes de téléchargement à moyen terme. Il serait à ce point dans le besoin ?



Art Academy est disponible pour 30€ sur DS et deux fois 8€ sur DSiWare. Bien-être du visage: Tonifier et détendre votre visage avec les exercices de Fumiko Inudo est sorti le 24 septembre pour la DSi exclusivement (30€ aussi). Tetris Party est disponible à 12€ sur le Wiiware, à 30€ sur Wii et DS dans une version deluxe.