Storyland of the Dead
Par Game A le 2 décembre 2009 - Ça dénonce grave.3 minutes
On avait déjà évoqué Zombie BBQ à l’annonce de son adaptation sur DSiware. L’initiative était en effet intéressante : sorti en cartouche aux USA l’an dernier, ce jeu espagnol n’avait pas été commercialisé en Europe.
Finalement mis en ligne par Nintendo durant la semaine spéciale Halloween, ce jeu de tir dans un univers zombifié de contes de fées reste truffé de ralentissements, malgré les promesses de les corriger pour la version DSiWare. Rien de rédhibitoire : l’efficacité des minijupes et des zombies pour scotcher un joueur se démontre une nouvelle fois. Malheureusement tout ne fonctionne pas aussi bien dans l’univers de Zombie BBQ.
Pour repousser les morts-vivants qui infestent Storyland, deux personnages sont proposés : un Chaperon rouge à croquer et Momotarō, ce Japonais né dans une pêche.
Étonnant mélange entre contes de fées européens et folkore extrême-oriental ; d’ailleurs il ne fonctionne pas.
Dans une interview disponible sur le site de leur éditeur, les développeurs d’ENJOYUP ne cachent pas les raisons de la présence de Momotarō :
Oui l’intrusion de Momotarō est un clair appel du pied au marché japonais, même si ce marché est complexe et que peu de jeux européens ont eu le privilège d’y être distribué. Bien sûr ce serait un grand honneur de le voir dans les magasins d’Akihabara.
Passons rapidement sur leur vision du marché nippon : s’ils pensent vraiment attirer les joueurs japonais avec un ninja plutôt qu’avec une blonde court vêtue, c’est qu’ils n’ont pas tout compris.
Infester les contes de fées de zombies était une idée excellente : la jubilation est totale devant le sort réservé à certains personnages célèbres (si le jeu vous intéresse, fuyez toutes les illustrations publiées sur internet : elles dévoilent toutes les surprises du jeu). Répandre une épidémie de zombies au Japon est aussi une bonne idée, qui a déjà fait ses preuves ailleurs. Le problème, c’est qu’en les mélangeant on ne formule pas un nouveau concept prometteur, on en gâche deux.
Le jeu fonctionne donc en deux temps, et dans les deux les éléments japonais sonnent faux. Momotarō d’abord, qui « contraste avec les contes de fées classiques que nous connaissons » comme le dit le producteur du jeu, est justement un peu trop éloigné de Mère-Grand (je spoile rien, premier niveau) pour être totalement à sa place.
Momotarō n’est malheureusement pas le seul signal en direction des Japonais. Un niveau se déroule entièrement à Tokyo, là aussi « bien loin des contes de fées classiques ». Bien trop loin en fait : le décor exclut toute référence à leur folklore, et préfère néons, rues propres et immeubles. Une caricature du Japon moderne, aussi loin de Momotarō que du Chaperon rouge en fin de compte.
En passant, c’est aussi le dernier niveau du jeu, autant dire que les dernières impressions que laisse le jeu sont un ton en deça du reste (et le premier boss final est à l’avenant, aucun rapport avec le folklore).
Ils auraient rajouté ce niveau et Momotarō au dernier moment que ça ne m’étonnerait pas, l’un cherchant à justifier l’existence de l’autre. Le scénario n’est en effet d’aucun secours pour expliquer ce crochet géographique : rien ne limite le hors-sujet gratuit.
Little Red Riding Hood’s Zombie BBQ est disponible en cartouche en import ou sur DSiWare à 8€. Le jeu comporte 7 niveaux et s’avère très difficile. La réalisation est correcte sans plus. Le terminer en normal ne fournira ni la vraie fin ni le(s) vrai(s) boss(es). Par contre fermez les yeux, le générique de fin spoile ces derniers !
Commentaires
Ca tombe bien. Je reviens de voir Zombieland avec la même déception.
On me l’a survendu, et tout le monde raconte la seule surprise du film.
Au final, mis à part trois effets comiques et des incrustations du texte off dans les décors, c’est bien en deçà de ce que le mélange roadtrip et zombies promettait. Ca donne un film d’1h20 qui arrive à avoir des longueurs et une morale famille patrie, effaçant tout l’humour et l’ambiance annoncés.
Quand un jeu ou un film perd la majorité de son intérêt si on en évente les surprises, c’est surtout le constat qu’il n’y a pas grand chose derrière.
Il n’y a plus qu’à espérer que le Wiiware Zombie Panic in Wonderland (avec un mélange semblable) sera mieux réussi…
@Game B : J’ai le même avis que toi sur Zombieland (mais moi je me l’étais survendu tout seul avec la bande annonce), quelle déception ce film !
Je te trouve bien dur avec Zombieland…
Oui, tout le monde le sur vend, tout le monde raconte la surprise du film. C’est ça qui est moche, pas le film.
Faut remettre les choses dans son contexte, à la base c’est un tout petit film sans prétention, petit budget (23 millions, c’est pas tant que ça…) qui est sorti aux US sans une énorme promo et qui a fait le carton surprise (la bonne surprise de fin d’année).
Voilà, ça arrive chez nous avec 2 mois de retard et trop de gens qui en ont parlé.
Mais non c’est pas nul. C’est pas le film hilarant qu’on nous a
promisvendu (par les même gens qui spoilent le meilleur) certes, mais c’est franchement bien foutu, les persos sont hyper attachants (Woody Harelson, formidable !) et quand même, tu te marres.Oué y’a des gens qui le comparent à Shaun of Dead… mais c’est pas du tout la même chose !
Moi, j’aime…
et moi, je n’ai jamais entendu parler de ce film, mais il ne faut pas m’en vouloir, je ne vis que dans un petit village, pas de cinéma, pas de bibliothèque, ni de grand magasin pour se cultiver…sinon, est-ce que le jeu aurait été plus cohérent si il n’y avait eu que le chaperon rouge ?
Ouep, finalement ça se résume à ça.
Et éventuellement une autre jeune fille en petite culotte venue d’un conte de fées, c’est pas ce qui manque.
Ouais genre blanche-neige ou bien Valérie Bègue.
Pour Blanche-Neige, le concept est déjà pris.
Les gens j’vous trouve très dur avec Zombieland, j’me l’étais aussi survendu et perso j’ai passé un très bon moment. Certes ce n’est pas le film du siècle mais j’ai vraiment apprécié et comme Jojo j’ai trouvé Woody Harrelson exceptionnel, comme dans 2012!
Serais-je le seul à ne pas avoir entendu parler de Zombieland avant d’aller le voir ? j’ai aperçu l’affiche sur allociné un dimanche matin, une heure après j’étais au ciné à le voir sans m’attendre à quoi que ce soit. Et forcément j’ai kiffé. L’humour n’y est, pour une fois, pas dans les blagues ou les gags, mais dans le décalage, la dérision, les situations : j’ai sourit tout le long du film sans jamais éclater de rire et j’ai préféré ça à Shaun of the Dead où on te dit “et maintenant, riez !” toutes les trentes secondes… Les similitudes avec Left 4 Dead, étrangement spécialement le 2, ne faisaient de plus pas hurler au plagiat.
Antho> Sauf que 2012, ça, c’est très moche…
J’y pense seulement maintenant, mais à cette manière de bâtardiser le concept et l’univers d’un jeu pour qu’il plaise simultanément à plusieurs marchés, je préfère encore ce qu’a fait Mekensleep en adaptant Soul Bubbles avec un gamin aux cheveux violets (même si les deux méthodes sont contestables quelque part, dans l’idéal éthéré de l’oeuvre artistique).
Si ça se trouve les Japonais ont réellement aimé le sprite redessiné, nous avons eu le projet artistiquement le plus proche de ce que voulaient les créateurs, tout le monde est content.