Le chaînon manquant
Par Game A le 22 juillet 2009 - Fautographie.1 minute
The missing piece versus Pac-Man (1979).
Retoqué lors de mon dernier sous-entendu dans le genre, je ne me risquerai pas cette fois-ci à dire que Pac-Man pourrait être inspiré par un livre pour enfants de Shel Silverstein, même si The missing Piece est sorti en 1976 et qu’il a connu une édition japonaise (pas trouvé la date d’édition là-bas cependant) : après tout, quoi de plus adéquat qu’un camembert pour symboliser l’incomplétude, point de départ des deux oeuvres ?
Les deux composent de toute façon très différemment avec cette insatisfaction : Pac-Man, autant qu’un jeu essentiel, est aussi une parabole de notre condition, de cette consommation effrenée en quête d’un objet qui un temps éloignera nos fantômes, jusqu’à notre mort ou au bug du système (au 256e tableau). Bref c’est loin d’un exemple à suivre. Shel Silverstein développe au contraire une philosophie autrement plus positive au cours du périple d’un personnage-camembert cherchant son “petit bout manquant” (le titre de la version française) qui, au terme de sa quête, apprivoisera finalement son manque.
D’une richesse, d’une poésie incroyables, Silverstein a réussi à résumer en quelques pages sensibles ce que Nicolas Bouvier avait mis trois cents pages à cerner dans L’Usage du monde ; autant dire que Le Petit Bout manquant, c’est puissant.
Une histoire qu’il faudrait lire à tous les enfants, mais pour l’instant réservée à ceux dont les parents peuvent traduire joliment l’anglais à la volée, l’édition française étant épuisée depuis deux ans. Ils s’essayeront aux jeux vidéo quand ils sauront lire. Non mais.
Commentaires
Pourquoi pas le mythe de Sisyphe, ou une allégorie du travail sans fin ; le problème du cycle et de l’éternel recommencement… Pac man lui il travaille plus pour bouffer plus :p C’est là la différence effectivement avec l’achèvement d’une quête, d’un but qui est autre chose qu’un moyen.
En bref à bas les MMORPG -sauf les quelques rares qui se finissent comme A Tale In The Desert…- et leurs quêtes sans fin.
Je ne sais pas si l’inspiration viens bel et bien de “The Missing Piece”, mais d’en tout cas, ton article donne bien envie de le lire ^_^
Mais yo no blabla english…Ou juste un peu stou :/
Héhé visiblement ya eu une suite au bouquin où la pièce manquante rencontre un “plein” ^^
http://www.amazon.fr/Missing-Piece-…
Mince, dire que je viens de commencer, ô hasard, L’Usage du monde…
En tout cas, me voilà fortement intéressé par The missing piece, ainsi que la suite dénichée par Rafchu.
J’ai offert la suite parce que l’édition française se trouvait encore à Noël dernier mais c’est tout de même moins fort et moins percutant que le premier.
Je vous assure, c’est une merveille qui touche dans le mille. (L’Usage du monde aussi, Numerimaniac tu fais très bien !^^)
@Mookie : c’est un livre pour enfants hein. Même très poétique c’est de l’anglais très simple.
@Okerampa : oui oui c’est vrai, tout ce qui touche à la vacuité, à l’absurdité et à la fatalité en fait ; le problème de Pac-Man ne vient pas du fait qu’il agit pour quelque chose, mais qu’il ne peut pas s’empêcher d’avancer et de manger. C’est assez triste finalement.
ça me rapelle plein de théories que j’avais lu sur pac man dans un super bouquin que vous devriez tous lire:
“trigger happy” de steven poole
(en anglais)
j’ai acheté ce bouquin en 2001 et je l’ai relu plein de fois…il est toujours d’actualité
je crois qu’en plus il est en dl en free pdf sur le net