Probotector NES était parmi mes jeux favoris au début des années 90, et la franchise avait conservé mon estime, même si y rejouer ne m’aurait pas traversé l’esprit (j’avais cependant bien aimé Contra ReBirth développé par M2 en 2009). Enfin, c’était avant de découvrir les deux jeux d’arcade à l’origine de la série dans Contra Anniversary Collection. À l’image de certains des niveaux, ces jeux sont une lente et pénible progression à travers la jungle étouffante du mauvais game design.

Ralentissements, cadence de tirs affreuse (tirs qui la plupart du temps ne partent pas droit dans les phases vues de dessus), format de l’écran inadéquat, absence de cohérence d’univers (footballeurs américains, soldats zombies qui courent, créatures gigeriennes, robots humanoïdes), arbres au premier plan qui cachent les ennemis dans le 2, rien ne va. Malgré la réputation de M2 en la matière ma traversée de Super C, le 2e épisode, a subi un crash du son les 2/3 du temps. Une affreuse purge qui jette un voile sur mes épisodes préférés ; même Opération C, un très bon souvenir Game Boy, s’en trouve affecté : trop facile, trop court, sans originalité, sans identité propre.

De tous les jeux, et en l’absence étonnante des Probotector européens NES dans la compilation (ça valait bien le coup…), seuls Contra NES et, surtout, le jeu Megadrive s’en sortent bien (même l’éclat de la version SNES m’a semblé pâli).

Vous n’auriez pas tort de garder vos sous, soldes alléchantes ou pas.

Mon jugement ne sera pas aussi radical pour Teenage Mutant Ninja Turtles: The Cowabunga Collection, qui m’aura au moins permis de finir le premier jeu NES une trentaine d’années plus tard. Beaucoup de remplissage, de niveaux interminables et répétitifs (affreux épisodes Game Boy, même le premier dont j’avais un souvenir tendre ; le deux est une purge et je me suis retrouvé bloqué dans le trois). 

Je réévalue en tout cas largement la hauteur du piédestal sur lequel je plaçais le Konami des années 90. Je ne tenterai pas le diable en essayant leur compilation Castlevania, me souvenant de la rigidité de certains épisodes même aux standards de l’époque.