La destruction fut ma Béatrice
Par Game A le 8 mai 2010 - Ça dénonce grave.8 minutes
Où l’on tente de justifier pourquoi God of War III (SCE, Sony) est une oeuvre mineure et minable tandis que son plagiat Dante’s Inferno (Visceral Games, EA) est une réussite immense.
Dante’s Inferno n’a pas eu bonne presse à sa sortie en février. On lui reprochait notamment de plagier Gof of War et d’être inférieur en tout au dernier épisode de son modèle commercialisé en mars.
C’était trop faire d’honneur à God Of War III qui se distingue surtout par la profonde bêtise de sa fable. Quant à Kratos, le personnage principal, ses motivations sont à l’avenant : difficile de départager le plus stupide, entre sa fureur déicide et son affection aussi mièvre que subite envers Pandora (à tous les scénaristes du monde : plus d’histoire avec la boite de Pandore, c’est toujours ridicule).
Pour être honnête, le personnage de Dante n’est pas non plus une réussite : cruel congénital, meurtrier à grande échelle, fanatique religieux, adultère mais pourtant fou amoureux de Béatrice, c’est assurément trop pour être crédible. Cependant, si le personnage ne tient pas debout, on peut au moins adhérer à sa quête amoureuse.
Oui, il s’est bien cousu une tapisserie en forme de croix à même la peau.
À l’inverse, diriger Kratos est dès le début un cas de conscience : les premières minutes s’achèvent ainsi par un combat contre Poséidon (profitez-en, c’est le meilleur moment du jeu). Sa mise à mort est alors l’occasion d’une trouvaille de mise en scène aussi géniale que catastrophique : elle emprunte le point de vue de la victime de Kratos jusqu’à l’écran noir, au terme du QTE. La dimension sado-masochiste est vertigineuse, autant que son insondable bêtise en termes d’identification : faire face à la folie du héros, c’est le meilleur moyen de s’en détourner.
Ce n’est pas un exemple isolé, le jeu forcera au crime de cette manière tout du long (pauvre Pirithoos, pauvre Hélios) sans jamais d’alternative. Même la monstrueuse mission No Russian du dernier Call of Duty laissait plus de liberté de manœuvre.
En fait, God of War III sacrifie tout à l’adrénaline, y compris l’immense richesse narrative de la mythologie. Le panthéon y a comme seul trait de caractère la trahison, et comme seul horizon une mort dégradante. Quant à leurs pouvoirs et à leur apparence… Zeus et Hermès ne dépareilleraient pas dans Mortal Kombat vs. DC Universe, c’est dire leur ridicule.
L’Olympe et ses environs ne témoignent d’ailleurs pas non plus d’une plus grande inspiration, les allers-retours sont bien assez nombreux pour s’en rendre compte. Disons qu’il faut aimer les panoramas nuageux et le style néo-classique à flanc de collines, façon favelas.
Alors bien sûr la lecture par EA de L’Enfer de Dante est de prime abord du même acabit : le poète qui s’évanouit tous les trois chants devient ici un croisé aux pouvoirs surnaturels, et Béatrice qui était essentiellement un symbole de foi religieuse dans la Divine Comédie n’est plus qu’un très charnel symbole d’amour terrestre.
La plus belle poitrine du jeu vidéo.
Et puis, surtout, il n’a jamais été question dans le poème de ramener Béatrice, c’est même l’inverse ! Apprenant que Dante s’est perdu « dans une forêt obscure car la voie droite était perdue », Béatrice qui siégeait auprès de Marie, demande au poète Virgile de guider Dante de la forêt obscure où il s’est perdu jusqu’à la sortie – en fait jusqu’aux portes du Paradis où Béatrice prendra le relais.
Relever toutes les différences serait trop long. Globalement, disons que la dimension allégorique du texte a été sacrifiée à la « concrétude » des images, et que l’intrigue concoctée par EA est meilleure que celle de God of War pour la seule raison qu’aucune Pandore n’y est impliquée.
De toute façon, personne n’attendait une reprise à la lettre du poème : tout l’intérêt venait justement des éléments que les développeurs allaient ponctionner, écarter ou transformer.
Pour cette raison on peut ainsi au contraire leur reprocher une fidélité parfois inutile : dans le poème, Dante rencontre au cours de son trajet des dizaines de personnages historiques, légendaires et quelques contemporains avec lesquels l’auteur réglait ses comptes (et vis-à-vis desquels il se montre plus ou moins charitable). Il en est de même dans le jeu. Or, quand on y croise Orphée ou Ponce Pilate, c’est très bien ; quand il s’agit des ennemis personnels de l’auteur, c’était déjà ronflant dans le poème, dans le jeu c’est carrément superflu (d’autant plus que le Dante d’EA est une création sans autre point commun avec l’auteur que son lieu de résidence, Florence, et la présence d’une Béatrice dans leur entourage - morte vingt ans avant que Dante ait commencé sa Comédie d’ailleurs).
Les Bolges sont aussi pénibles à lire qu’à jouer.
On pourrait continuer longtemps les reproches contre Dante’s Inferno, notamment pour ses quelques mises à mort aussi gratuites que dans son modèle (pauvre Charon, pauvre Minos). Il y a cependant dans Dante’s Inferno quelque chose dont God of War III manque dramatiquement : la licence poétique.
En effet non seulement le jeu vidéo ne trahit pas le poème d’origine, mais il le met à l’honneur. Bien sûr le scénario tient tout juste la route, et le personnage n’a aucune crédibilité. C’est un deuil à faire. Mais autant l’Olympe n’était qu’un vulgaire stand de tir, autant l’Enfer apparaît ici dans toute son effrayante majesté. C’est sans doute la seule incontestable réussite du jeu, mais c’était aussi la seule chose à ne manquer.
Cette réussite tient tout d’abord au respect global de la topographie de l’enfer établie par Dante (les neufs cercles et leurs subdivisions). Ce n’était à vrai dire pas le plus difficile, le texte d’origine laissant par ailleurs beaucoup de marges (il a alimenté des siècles durant les argumentations les plus savantes sur la taille de Lucifer ou sur le degré de pente d’un cercle à l’autre).
« Bouche de l’enfer » et mur-cage rempli de damnés.
Le plus impressionnant est cependant le moins palpable. C’est d’abord une vague gêne qui tiennent à quelques détails d’arrière-plan (ces bouches, qui n’existent pas dans le texte, crachant les nouveaux arrivants avant leur traversée de l’Achéron), à la musique, aux cris des damnés ou aux jugements de Minos… Et puis, des limbes jusqu’aux étendues glacées du Cocyte, cette gêne devient une sorte d’effroi devant un monde infernal qui n’a jamais paru si crédible.
Les limbes entières raisonnent de chaque sentence prononcée par Minos.
Dante’s Inferno fait alors davantage qu’honorer le texte : il le renforce justement là où la Divine Comédie s’était le plus affaiblie. Bien sûr les figures de style du poème sont toujours impeccables, la logique de son ordonnancement toujours accessible pour nous, la lettre du texte elle-même n’a pas vieilli : tout ce que Dante a voulu mettre y est encore déposé.
Seulement Alighieri ne l’a pas composé dans n’importe quelle société, à n’importe quelle époque : il écrivait à la fin du Moyen-Âge, dans une société où la peur de l’enfer était obsédante, du moins omniprésente. Tout lecteur contemporain de Dante abandonnait effectivement tout espoir en entrant dans ce poème dont la visée religieuse est évidente. Les roues de flamme autour des yeux de Charon, les hérétiques couchés dans des tombes brûlantes n’étaient pas seulement des manifestations démentes de l’imagination de Dante : dans l’esprit du lecteur, ces images formaient un effroyable avant-goût de ce qu’il risquait dans l’au-delà.
Ce n’est donc pas un hasard si L’Enfer est le texte le plus célèbre de l’écrivain - il n’est pourtant que la première partie de la Divine Comédie (suivent Purgatoire et Paradis) : son impact a été d’autant plus fort qu’il reposait sur une angoisse, une foi et une doctrine, lesquelles ont disparu aujourd’hui jusque dans le discours de l’Église : en 1979, elle mettait même en garde contre « le danger de représentations imaginatives et arbitraires […] car leurs excès entrent pour une grande part dans les difficultés que rencontre souvent la foi chrétienne. » Elle reconnaissait même que « ni les Écritures, ni la théologie ne nous fournissent de lumières suffisantes pour une représentation de l’au-delà. »* En fait c’est même le terme d’« enfer » qui tend à disparaître.
Abandonné aux sectes ou aux artistes, l’enfer n’est donc plus ce qu’il était. Depuis deux siècles, il avait même quitté les profondeurs de la terre pour mieux nous cerner (l’enfer, c’est les autres ou notre mode de vie). Cet enfer, qui n’était plus que l’ombre de lui-même, Visceral Games est parvenu à lui rendre sa géographie et sa fonction : faire peur. C’est-à-dire vous transporter dans l’esprit d’un Européen croyant du XIVe siècle, rien de moins que ça.
Dante’s Inferno est disponible sur 360 et PS3. Une DLC vient de sortir avec Sainte Lucie, en attendant la suite au Purgatoire.
Les citations marquées d’une étoile proviennent d’une Note de la congrégation de la Doctrine de la foi sur la vie éternelle et de l’au-delà, reproduite dans Histoire de l’enfer de Georges Minois (coll. Que sais-je ?).
La vidéo en début d’article est une publicité diffusée lors du Super Bowl (merci Adrien pour l’info) ; elle rhabille Béatrice et Dante et ne suit pas du tout le scénario du jeu. La modélisation des personnages y est nettement améliorée. La magnifique chanson utilisée (« Ain’t no sunshine ») est de Bill Withers et date de 1971.
Pour cet article j’ai utilisé les walkthrough de Rydargames (God War III) et de Centerstrain01 (Dante’s Inferno).
Enfin, « la destruction fut ma Béatrice » est tiré d’une lettre de Mallarmé à Eugène Lefébure.
Commentaires
Je me retiens d’employer “dantesque”, mais c’est un article vraiment passionnant. Je voulais juste en lire un bout et je suis descendu jusqu’à sa fin.
God of War 3 s’est bien fait châtier pour son scénario et son rythme en-deçà de ses deux prédécesseurs, mais je ne voyais pas Dante’s d’un si bon oeil. Certainement à cause du design peu inspiré du héros. Le casque impersonnel et la faux sont déjà fades, mais alors le tissu cousu sur le torse à la Jean de Florette est impossible à prendre au sérieux.
Sa côte en occaze est encore assez haute d’ailleurs, pour son âge.
Pour God Of War 3, même si son scénario est aussi élaboré que celui du premier Terminator, ce fut pour moi une experience géniale. C’est tout de même étonnant que tu soit aussi négatif avec un jeu d’aussi bonne qualité (Pas sur tout les points, mais faut pas abuser non plus). A croire que tu l’a fait avec un apriori dès le début…
Quand à Dante Inferno, la démo ne m’a pas franchement convaincu.
Mais je doit dire qu’un tel article donne forcement envie de s’y “tater pour de vrai” :)
Comme Dead Space en son temps, la version d’évaluation serais donc un anti-achat? Decidemment, Viceral Game n’a pas de chance X)
Encore une fois, et comme Dead Space, je rattraperais le retard.
PS: GG pour ton High Score sur Metal Torrent (DSiWare) :D
J’ai acheté Dante’s Inferno un peu sur un coup de tête et j’abonde dans ton sens, A : le jeu a une ambiance visuelle et sonore qui m’a donné envie d’accompagner Dante jusqu’à la fin du jeu, ne serait-ce que pour voir ce que les programmeurs et designers ont pu trouver de pire - comme représentation de la souffrance et de la douleur - que le niveau précédent ^_^
Sans ça, le jeu est archi-linéaire et surtout, avec tout le matraquage des touches, ça fait bobo les doigts au bout d’une à deux heures, obligé d’arrêter… Mais j’avoue, cette ambiance flippante et cette représentation de l’Enfer est, pour moi, une vraie référence dans le genre.
@Mookie : juré je n’avais aucun a priori, au contraire.
Mais après Bayonetta c’est la deuxième production gigantesque à avoir un scénario stupide qui prend les joueurs pour des imbéciles ; à tout prendre je préfère délivrer une princesse, à moins c’est une histoire simple qui a fait ses preuves.
Ils se méprennent totalement sur ce qu’est une bonne histoire. Dans ces deux jeux ils cherchent juste à créer des retournements spectaculaires (sur l’identité de tel personnage ou du traitre, etc.), quitte à balader totalement le joueur dans une histoire trop complexe pour être honnête.
Idem pour ce qu’est un bon personnage, ils agglutinent des machins qui ne peuvent aller ensemble comme je l’ai relevé pour Dante. Kratos (ce gars qui tue des géants mais n’est pas foutu de soulever une porte ou d’ouvrir un coffre) c’est pareil et encore plus ridicule - mais je ne peux pas dévoiler la fin.
Les graphismes, la mise en scène, ça ne me suffit plus. Dans le cas de Kratos ça ne devrait même suffire à personne : guider un crétin meurtrier et butté, quel intérêt ?
@Game B : content que ça t’ait plu. Merci pour la référence Jean de Florette, ça m’avait complètement échappé.
J’aime ce blog.
Excellent article.
ouais, j’étais clairement trés excité par la bande-annonce de Dante, et plus du tout aprés avoir jouer à la démo… mais bon, c’ets vrai qu’ils ont l’air d’avoir trouvé des chouettes trucs niveau ambiance… à voir.
une parenthèse, j’ai vu dans un culture pub qu’ils ont du changer le slogan original ” Go to Hell” (qui était facile mais parfait), en “Hell Awaits”, à cause de plaintes de diverses asso religieuses… (ils disaient à l’occasion de la diff pdt le superbowl mais je suppose que ça c’est généralisé…) c’est qd même fou…
J’aimais beaucoup Go to Hell aussi ! :D
Il semblerait aussi que de nombreuses plaintes aient été orchestrées par EA lui-même l’an dernier, notamment autour de l’E3.
Les changements apportés dans la pub sont en tout cas très intéressants du christianisme aux USA tel qu’il est vécu. Ces gens croient encore à l’enfer, en tout cas bien davantage et bien différemment que les Chrétiens européens.
GOW3 est une déception monstre, il aurait d’ailleurs mieux fait de ne jamais exister amha (cliff du dernier totalement pourri par le scénar wtf à rallonge, on re-refait le même schéma de jeu). La série n’a cessé de se dégrader au fil des épisode : Kratos qui passe d’une bonne vengeance des familles pour devenir le perso le plus débile jamais joué, le fait d’essayer de poser une mythologie sympa dans le premier opus, qui vire au nawak quasi-grossier par la suite…
Le background de DE parait plus intéressant du coup, mais le gameplay en lui-même reste bien trop peu inspiré. Là, même GOW3 propose des joutes plus fun.
Je n’ai joué qu’aux démos de l’un et de l’autre.
Mais ton article m’a donné envie de lire la Divine Comédie et de me replonger dans Homère.
OK. Ça y est. Je suis vieux.
@Game A :
Je dirais, le même plaisir que j’avais à diriger ce bon vieux Duke Nukem X)
Blague à part, je comprend qu’on puisse critiquer GOW 3 sur les aspets que tu met en avant (Je suis tout à fait de ton avis). Cependant, il reste un jeu spectaculaire et amusant pour celles et ceux qui (Comme moi, je l’avoue) ne sont pas trop regardants sur l’esprit d’un titre!
C’est comme le film 300 par exemple: Rien dans le crane, mais bordel, on en prend plein la tronche!!!
Le jeu vidéo aussi à le droit d’avoir ses Blockbusters décérébrés qui assument leur experience uniquement basées sur le fun.
Que l’on ne soit pas client, je comprend. Mais ignorer les qualitées intrinsèques d’un titre aussi jouissif que GOW 3, j’avoue, ça me dépasse x)
Par contre, aussi bon qu’il soit, et justement pour le manque de quelquechose de plus spirituel, GOW 3 ne mérite pas d’être acheté neuf.
Surtout avec une durée de vie pareil…
“Quand le jeu est bon, on s’en fout du scénario (^_^)” ai-je envie de dire, et je me permets de développer (sans accabler Mookie ou God of War 3) :
On peut évidement avoir le droit d’aimer les merdes parce qu’un aspect en particulier nous fait tripper (je viens de refaire Wanted:weapons of fate par exemple, tellement il est nul, tellement je l’adore), mais utiliser le Soft Power en relativisant tout à son propre et unique point de vue pour le prétendre èquivalent est tout autre chose.
Si on a envie répondre à un avis construit et raisonné par le seul argument de “oui, mais moi j’aime bien”, et d’ainsi nier la réflexion de l’autre et résumer la problématique qu’il a mis en place à une simple question de goût, on ferait mieux de se diriger vers les forums Gameblog.
Bon c’est simple, le bon jeu c’est celui qui a ce sein dans son histoire…
Alors?
Bon pour y aller de mon petit avis, je trouve que God of War assume son coté blockbuster décérébré sans hypocrisie. C’est une proposition de gamedesign menée au bout de son intention, aussi primitive soit-elle ; du travail bien fait. Dante’s Inferno me paraît être une proposition opportuniste qui tente de se racheter une crédibilité en s’entourant d’une mythologie qui ne ressemble au final plus à rien (idem dans GoW, mais il n’a jamais essayé de se vendre comme l’adaptation d’un poème épique). Ce que l’on reproche à l’un peut être tourné à l’avantage de l’autre. Et vice versa… ?
@Nikobo : ben GOw n’est pas l’adaptation d’un poème épique en même temps.
Et puis le jeu peut “assumer” son côté décérébré comme il veut, ça devrait être au joueur de décider en dernière instance non ? Or le problème de ce jeu est qu’il le prend en otage, le joueur. Tu ne veux pas tuer Pirithoos ? Pas le choix. Découper Gaia ? idem etc. Au moins Dante’s Inferno laisse le choix (sauf pour les boss, entendons-nous bien - et d’ailleurs c’est regrettable) de “gracier” les ennemis, même si ses bénédictions sont aussi expéditives qu’une épée au travers le corps.
Je ne suis évidemment pas du tout d’accord quand tu parles “d’une mythologie qui ne ressemble au final plus à rien” pour Dante’s Inferno, c’est pour prouver l’inverse que j’en ai écrit deux pages.
@Jojo : les deux jeux ont quelques femmes dénudées, ça complique les choses.^^
@Mookie : ah là oui, rien à dire, excellent exemple !^^
@Game A : Oui, tes “deux pages” sont claires sur ce point et je me suis mal exprimé : je n’attaquais au fond que le vernis graphique que je trouve mal maîtrisé (de bonnes idées mal mises en valeur et des faiblesses techniques honteuses), et le gameplay qui dessert le propos (pour moi malheureusement la “licence poétique” est démolie par l’ennui). Ton analyse rend honneur au travail des artistes.
Pour ce qui est du choix dans GoW, c’est quelque chose que j’ai toujours accepté dans les jeux : la prise d’otage. Je préfère être mené par un jeu fasciste vers sa résolution obligatoire que laissé les bras ballants devant 2 ou 3 pauvres opportunités d’ersatz de choix ; misérables béquilles d’immersion le plus souvent. C’est presque la vision d’auteur que je défend paradoxalement : celle qui te force à suivre son intrigue même si cousue de fil blanc (ou a décrocher si non, vraiment, ça ne prend pas).
Dante inferno reste une pale copie de god of war a mes yeux
Et moi je vais retourner parler à mon cul.
@Game B : une autre sorte de bouche de l’enfer.^^
Sinon Mookie, je ne nie pas
de God of War 3, j’ai juste délibérement évacué toutes les notions de gameplay qui n’étaient pas le sujet du truc.@Game A : Justement, comme tu commences par “une oeuvre mineure et minable”, je comprends que les gens qui ont apprécié le jeu te reprochent d’avoir évacué ces notions de gameplay.
C’est le “minable” qui est trop provocateur. Pour le “mineur” et la comparaison avec Dante inferno, tu as parfaitement illustré pourquoi, c’est brillant en plus d’être très instructif : merci.
Et pour rebondir sur un de tes comm, pour les mêmes raisons que celles qu’invoque Nikobo sur GOW3, je n’ai pas trouvé que Bayonetta prenait “le joueur pour un con”. Certes il s’abrite derrière un côté fourre-tout assumé un peu facile qui peut gêner quand on est exigeant et qu’on aime les oeuvres cohérentes et bien ficelées. Mais il a bien d’autres qualités et surtout, il ne fait pas de promesses qu’il ne tient pas.
@Ouaicestpasfaux : keument, (un peu) de mauvaise foi sur la manette ?^^
Trop de bons articles tuent les bons articles, ne l’oubliez pas :p
Plus sérieusement : GoW III et Bayonneta, à ma connaissance, n’avait pas la prétention de révolutionner la narration, n’est-ce pas ? Il s’agit simplement de beat’em all que chacun aura le loisir d’apprécier plus ou moins (personnellement j’avais accrocher à GoW I & II, le 3 j’sais pas). Autrement dit, quand on va bouffer à Merdonald, on ne s’attend pas à un repas gastronomique, de même que lorsqu’on va sur Gameblog, on ne s’attend pas à de la pertinence.
Mais en effet, une fois le gameplay mis à part, les deux sont réduits à peau de chagrin (pas sûr de l’orthographe :s). D’un autre côté, il ne faut pas oublier que l’on parle de jeux vidéo, donc avant tout (très souvent du moins) de jouabilité. J’entends que le billet traite du background, mais restreindre un jeu à cela, c’est faire abstraction de l’essence même du jeu non ? Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’il est question d’action pure (Nier, paraît-il, fait exception à la règle, entre autres). Pour des intrigues profondes et des univers fouillés, c’est la porte à coté ; il vaut mieux cherché du côté des RPGs, de quelques rares exceptions (Ico, Shadow of the Colossus, MGS selon la légende), de la littérature voire du cinéma (des fois), même les peintures abstraites et les sculptures psychédéliques sont plus subtiles que Kratos.
Mea culpa, je n’ai pas cité les jeux d’Eric Viennot.
C’est quand même paradoxal mais cool : je ne touche plus une manette, mais je me régale toujours autant à lire la faute à la.
@Game A : Ben voilà, c’est pour ça ! C’est pas le genre de la maison :D
@Menstruel : c’est un très gentil compliment pour nous, merci !
le debat a pas mal avance depuis que je suis passe la premiere fois voir l article ( que je trouve vraiment tres bien fait , meme si je n avance pas dans la meme direction que l auteur ) .
car pour moi , god of war a tout du jeux defoulant , et c est tout ce que je lui demande . en grand fan depuis le premier episode ( que j ai eu en platinum , honte sur moi ^^ ) , je n ai pas qu adore le second episode qui a su , je trouve , sublime encore plus ce que le premier avait apporte . mais alors apres une telle evolution avec le 3 , l ont etait en attente ( legitime ) d une enorme claque comme nul autre . mais , meme si le jeu est magnifique , superbe et enomisime ( j ai ete jusqu a faire 3 parti pour le platine ) , je n ai a pas resentit la meme chose qu avec l evolution du 2 . graphiquement , il n y a pas photo , mais c est depuis uncharted 2 que je clame que ca ne fait pas tout dans le jeu ( meme si j ai aussi pas mal aime uncharted 2 ) , mais apres , question gameplay , ca fait une legere “mise a jour” sans plus . les armes etait varie dans le 2 ( 3 tres diferente ) , ici seulement 2 pour moi ( seul les gants de nemee se demarque vraiment des l ame de l exil ) . seul les musique ont vraiment atteint le seuil des attentes que j avais ( c est pour ca que je suis content d avoir la pandora box et les BO ( apres l echantillon propose par ff13 , ca ma fait plaisir ))
avec mon avis , je ne peux forcement pas descendre le jeux . mais je comprend totalement ce que tu as voulu dire game A . et pourtant , j arrive facilement a me passer de l histoire pour arriver point fort du jeu , le gameplay simple et jouissif comme je ne l ai jamais vu autre part (pour preuve que je ne joue que pour le gameplay , je deteste la “scene” vers la fin , ou quand on la fait une fois , et puis qui nous fais chier , puisqu on connais deja et que la , pas de combat .)
je veux juste revenir sur une chose . tu dis que le jeu ne nous laisse pas le choix de tuer ou de “gracier” nos ennemis , mais la ou dantes etait parti sur ces bases la , gow reste fidele a l histoire . kratos ne va pas laisser partir les dieux ,puisqu il veut se venger d eux . il ne laisserait pas pirithoos en vie , car il n en a rien a faire de lui , il veut juste le chemin le plus court jusqu a ca vengeance , et c est peut etre ce coter barbare , humain et direct de kratos que j aime bien . un jeu ou on ne pense pas 3h au mental du personnage , que meme freud n aurais rien pu faire .
desoler pour les fautes , je suis un petit peu creve pour le coup ^^
(«Mieux vaut tard…»)
Une lecture très intéressante, comme toujours… Qui me donnerait presque envie de reprendre le jeu pour voir ce que mon coitus interruptus avec Dante et Béatrice me fait rater.
Tu soulèves entre autres un point auquel les développeurs auraient bien fait de porter davantage d’attention : l’enfer est censé faire peur. Est-ce vraiment le cas dans Dante’s Inferno ? On se sent certes, et pour cause, en territoire hostile. Mais on s’amuse pas mal.
Okay, c’est un jeu, le but n’est pas de souffrir. Mais il manque, dans les cercles que j’ai parcourus, quelque chose. Au-delà de sa perte initiale –et de son cuirassage complètement wtf–, le héros ne semble pas souffrir pas tant que ça.
Peut-être parce qu’il n’a justement plus rien à perdre. Ce qui, du coup, décuple l’adrénaline et inhibe la peur. L’enfer ne m’a pas effrayé, parce que j’étais plus puissant et déterminé que 98% des ennemis. (note to self : le mode hard pourra peut être remédier à tout ça).
Mais j’ai warpé hors de l’enfer après quelques heures, c’est donc un avis hautement provisoire et peu éclairé.
En fait ils auraient dû en faire un survival horror, pas un beat’em all.^^
Personnellement j’ai trouvé leur enfer saisissant, après c’est peut-être une question d’émotivité excessive de ma part.
On est cependant d’accord, Dante n’est jamais touché par l’effroi. L’intelligence du personnage (son “i don’t understand” devient un running gag au fil du jeu) est sans doute en cause.
Par contre, si c’est pour placer dans un commentaire ou deux que l’univers de Nier est plus réussi, je te dis stop de suite ! è__é
@Game A : Soit un survival, soit (mieux) un action-RPG hardcore à la Enclave ou Demon’s Souls (sans doute le jeu vidéo le plus proche de l’enfer – dans le bon sens). Mais bon, va vendre des millions d’exemplaires après…
Sinon graphiquement la mission est remplie hein, je pense que c’est exactement comme ça que l’enfer a été imaginé depuis des siècles, HD mise à part.
(Wah, deux plugs sur mon Nier-crush. Merci les gens *_* )
Dante’s Inferno est une vrai bétise comparer a GOW 3 qui est magnifique de réalisme même si c’est que son scénario n’est pas terrible .Mais Dante’s Inferno est vraiment le jeu le plus nul auquel j’ai eu l’occasion de jouer les graphisme sont ,pardonné moi l’expression,nul et affligeant et le gameplay quand a lui je ne préfère pas en parler .
GOW 3 nous plongent dans l’action dès les premiers instants et le développement du héros et sa quêtes sont un vrai plaisir à vivre.
Donc pour cet article que je trouve totalement absurde, je demande a ce qu’il soit retirer ou alors remanié.
@kenshiro : Laisse nous un RIB, qu’on puisse te rembourser cet article.
Bon verdict, j’ai jouer y’a quelques temps à dante inferno, c’est jolie on castagne du monstre. Hier j’ai enfin mit gow3 dans ma play après avoir finit le 1 et le 2. Et ben je me suis pris une claque énorme. L’ambiance du jeu, les placements de caméra, l’action, ca pete de partout. Dante infeno est une sombre bouse à côté de gow