Les quelques joueurs sur Virtual Boy ont eu une belle surprise cette année : 13 ans après l’abandon de la console, les roms des quatre derniers jeux japonais commercialisés sont enfin disponibles.

Bizarrement ça n’a pas fait plaisir à grand monde, et surtout pas aux collectionneurs.

Ces fanatiques du Virtual Boy ne sont pas nombreux mais ils bougent encore ; un site particulièrement fourni les fédère (Planet Virtual Boy), des concours de programmation sont organisés (le jeu lauréat cette année est un impressionnant portage du Mario Kart SNES) et un marché souterrain de raretés alimente toujours leur passion.

Les fanatiques du Virtual Boy ne sont pas nombreux mais ils sont bizarres. Certains thèmes du forum de Planet Virtual Boy laissent en effet perplexes, genre Pour ou contre dumper les jeux très rares ou encore Les roms indisponibles devraient-elles l’être. Il faut croire que les arguments contre n’ont pas été convaincants puisque soul’d out qui a lancé cette dernière discussion fin octobre a mis à disposition dans la foulée les roms de Virtual Lab, Virtual Bowling, SD Gundam Dimension War et Space Invaders Virtual Collection.

Pour donner une idée de l’intérêt et de la finition de ces jeux, Virtual Lab (l’image du haut) orthographie mal Nintendo sur son emballage (Ninntenndo et Nintenndo), propose de créer des sortes d’intestins à l’animation bâclée, fournit des mots de passe inutiles (on ne peut les entrer nulle part) et le jeu va plus vite en moyen qu’en rapide. Mais les seins de la fille tressautent. Rien à sauver.

Tout un pataquès a pourtant suivi la diffusion publique des roms car soul’d out n’aurait pas dumpé lui-même les jeux qui ne seraient pas non plus à lui. Qu’il a donc trahi la confiance des propriétaires. Que bla bla, bla bla.
C’est que les fanatiques du Virtual Boy ne sont pas nombreux mais ils ne rigolent pas avec l’argent : la rareté et l’inexistence de roms surévaluaient ces jeux affligeants, qui pouvaient se négocier jusqu’à près de 2000 $. Les roms désormais disponibles, c’est super la crise, leur valeur a fondu. Résultat ils menacent par l’entremise de 10YLL :

Le cercle des collectionneurs est très restreint, les personnes qui en font partie savent déjà d’où viennent ces fuites et pourquoi elles ont eu lieu. Maintenant ce qui est détenu par ne serait-ce qu’une seule personne sera gardé encore plus jalousement.

Vous allez dire si tous les jeux sont disponibles, ils ne doivent plus détenir grand-chose. En fait si : les 24 jeux commercialisés sont disponibles mais il existe un nombre indéterminé de prototypes. Nintendo ayant brusquement et prématurément abandonné la console en décembre 95 au Japon, de nombreux jeux d’ores-et-déjà prêts (Bound High, Dragon Hopper, Zero Racers) et d’autres bien avancés (un Mario Land ?) sont partis avec l’eau du bain.

Zero Racers, la suite de F-Zero et VB Mario Land (source).

Pas né de la dernière pluie, le “cercle” aurait cependant récupéré au fil des années pas mal de ces cartouches prototypes. Exemple avec cette vidéo de Bound High sortie l’an dernier :

Ne riez pas, c’est de loin la chose la plus excitante que j’aie vue sur Virtual Boy. Ne riez pas je vous dis, on ne pourra sans doute jamais y jouer, les collectionneurs boudent pour de bon.