Les spéculateurs voient rouge (et noir)
Par Game A le 26 décembre 2008 - Ça dénonce grave.3 minutes
Les quelques joueurs sur Virtual Boy ont eu une belle surprise cette année : 13 ans après l’abandon de la console, les roms des quatre derniers jeux japonais commercialisés sont enfin disponibles.
Bizarrement ça n’a pas fait plaisir à grand monde, et surtout pas aux collectionneurs.
Ces fanatiques du Virtual Boy ne sont pas nombreux mais ils bougent encore ; un site particulièrement fourni les fédère (Planet Virtual Boy), des concours de programmation sont organisés (le jeu lauréat cette année est un impressionnant portage du Mario Kart SNES) et un marché souterrain de raretés alimente toujours leur passion.
Les fanatiques du Virtual Boy ne sont pas nombreux mais ils sont bizarres. Certains thèmes du forum de Planet Virtual Boy laissent en effet perplexes, genre Pour ou contre dumper les jeux très rares ou encore Les roms indisponibles devraient-elles l’être. Il faut croire que les arguments contre n’ont pas été convaincants puisque soul’d out qui a lancé cette dernière discussion fin octobre a mis à disposition dans la foulée les roms de Virtual Lab, Virtual Bowling, SD Gundam Dimension War et Space Invaders Virtual Collection.
Pour donner une idée de l’intérêt et de la finition de ces jeux, Virtual Lab (l’image du haut) orthographie mal Nintendo sur son emballage (Ninntenndo
et Nintenndo
), propose de créer des sortes d’intestins à l’animation bâclée, fournit des mots de passe inutiles (on ne peut les entrer nulle part) et le jeu va plus vite en moyen qu’en rapide. Mais les seins de la fille tressautent. Rien à sauver.
Tout un pataquès a pourtant suivi la diffusion publique des roms car soul’d out n’aurait pas dumpé lui-même les jeux qui ne seraient pas non plus à lui. Qu’il a donc trahi la confiance des propriétaires. Que bla bla, bla bla.
C’est que les fanatiques du Virtual Boy ne sont pas nombreux mais ils ne rigolent pas avec l’argent : la rareté et l’inexistence de roms surévaluaient ces jeux affligeants, qui pouvaient se négocier jusqu’à près de 2000 $. Les roms désormais disponibles, c’est super la crise, leur valeur a fondu. Résultat ils menacent par l’entremise de 10YLL :
Le cercle des collectionneurs est très restreint, les personnes qui en font partie savent déjà d’où viennent ces fuites et pourquoi elles ont eu lieu. Maintenant ce qui est détenu par ne serait-ce qu’une seule personne sera gardé encore plus jalousement.
Vous allez dire si tous les jeux sont disponibles, ils ne doivent plus détenir grand-chose. En fait si : les 24 jeux commercialisés sont disponibles mais il existe un nombre indéterminé de prototypes. Nintendo ayant brusquement et prématurément abandonné la console en décembre 95 au Japon, de nombreux jeux d’ores-et-déjà prêts (Bound High, Dragon Hopper, Zero Racers) et d’autres bien avancés (un Mario Land ?) sont partis avec l’eau du bain.
Zero Racers, la suite de F-Zero et VB Mario Land (source).
Pas né de la dernière pluie, le “cercle” aurait cependant récupéré au fil des années pas mal de ces cartouches prototypes. Exemple avec cette vidéo de Bound High sortie l’an dernier :
Ne riez pas, c’est de loin la chose la plus excitante que j’aie vue sur Virtual Boy. Ne riez pas je vous dis, on ne pourra sans doute jamais y jouer, les collectionneurs boudent pour de bon.
Commentaires
Dis moi que la résolution est meilleure que ça quand tu joues...
Je comprends pas, d'ordinaire, la présence de ROMs, les collectionneurs s'en tambourinent les burnes avec des maillets à croquet, non? Ce qui les intéresse, c'est la cartouche, pas ce qu'elle contient, je me trompe? Je veux dire, on a tous joué à Final Fantasy VI, ça empêche pas les originaux en bon état de se vendre à prix d'or sur ebay, il me semble.
Et le pire... c'est que Bound High, qui n'est pas sorti, à eu une suite, qui est elle sortie ! http://en.wikipedia.org/wiki/Chalvo...
Un cas unique dans l'histoire du jeu vidéo, me semble-t-il (le cas inverse, lui, se comptant en tonnes par contre).
Oui @Jojo, tu parles sans doute de la qualité de la vidéo. Le VB c'est pas facile à filmer ; d'autant que le type a dû vouloir faire bisquer encore plus en montrant bien qu'il filmait sur la console et pas avec l'émulateur (i.e. il possède au minimum une copie du prototype (eprom ou flashée) et pas seulement la rom).
Je suis assez d'accord avec toi @Pixo, je comprends pas cette forme d'égoïsme. Je n'en vois aucun autre exemple ; il faut savoir en plus que quasiment rien n'a jamais filtré, que ce soit images, tests ou musiques (à part cette vidéo sur you tube donc). On sait qu'ils existent rien de plus.
@Haru : vi c'est vrai. Un exemplaire est parti sur ibé à 2€ deux jours avant que je l'apprenne u___u Il a l'air très bien en plus.
J'aimerais quand même bien voir cet appareil tourner en vrai une fois.
Juste pour rire...
D'un autre coté, ce Bound High à l'air d'être un des seuls jeux valables sur la console... Aussi bien au point de vue du gameplay que de la réa potable, et puis j'aime bien la musique de ce court extrait...
Ben oui, pareil. C'est d'autant plus rageant...
@Jojo : pour avoir testé la chose au Festival du Jeu Vidéo l'année dernière... C'est moche, ça file mal au crâne, et les jeux sont quasiment tous pourris.
Je sais, et Game A confirme.
Mais bon, juste pour le fun. Tester les bizarreries de la nature...
Ah oui tiens, j'ai toujours cru que ça faisait partie du pack gamer, l'amour du shareware?
Je pense qu'on peut expliquer cette excessive thésaurisation par le faible nombre et l'intense passion des fans.
Comme ils sont peu nombreux, les individus ont besoin de démarcateurs forts pour se distinguer au sein du groupe. De plus, la passion pour cet objet obsolète étant leur dénominateur commun, elle sera l'index de classification des membres du groupe.
On devient alors "celui qui a Bound High" (et on est respecté pour ça). Le jour où tout le monde a Bound High, on n'a plus besoin de la communauté et le groupe éclate.
Fin de la socio de comptoir :)