Castlevanaze
Par Game B le 6 août 2010 - Now playing.5 minutes
Depuis deux jours que CastleVania : Harmony of Despair est sorti sur XBLA, l’épisode multijoueur divise la communauté de ceux qui ont suivi avec enthousiasme les derniers épisodes sur DS.
Horreur et Désillusion
Le jeu se place en effet bien loin de l’exploration de couloirs qui caractérise la licence depuis Symphony of Night. C’est plutôt le mode Time Attack des jeux sur DS que l’on retrouve ici, avec un accent multijoueur : six chasseurs de vampires ont trente minutes de jeu pour coopérer, uniquement en ligne, fouiller les coffres et tuer le boss d’un des six châteaux du jeu.
Les cinq héros issus des épisodes 2D les plus récents disposent de leurs pouvoirs d’origines. Il faudra cependant avoir bonne mémoire de leur utilisation, car l’absence de mode d’emploi et de tutorial digne de ce nom amènera l’utilisateur à naviguer dans des menus à l’ergonomie catastrophique dans une vaine quête d’explications.
En prenant Shaona, la plus récente pourfendeuse du mal, l’aspiration de glyphes revient vite mais ce sont les monstres et leurs capacités à aspirer qui se font rares. Ainsi tous les personnages semblent bridés et lents, projetés dans une carte aussi grande qu’illisible. L’immensité du stage à la musique unique, fait d’assemblages de tuiles et de sprites 2D issus des épisodes concernés, met à mal les ambiances qui étaient jusque là associée aux différentes parties du château.
Les zooms arrières et avant de la “caméra” à trois niveaux (proche pour combattre, moyen pour se déplacer, et carte totale pour trouver son chemin) n’aident pas beaucoup. Et le déplacement brutal de celle-ci, à l’aide du stick gauche, pour voir autour de soi épuise les yeux avant de renseigner, alors que le radar classique fait de petits carrés bleus aurait été bien plus utile.
Castlemaniaque
Si le principe n’est pas celui que les explorateurs attendaient, on espère encore y trouver un intérêt une fois compris le sens du bazar. En faisant et refaisant les niveaux, il faudra développer ses capacités spéciales et trouver de quoi améliorer son équipement dans les quelques coffres. La première partie des trente minutes données à l’équipe sera donc faite de récolte. Les joueurs apparaissant au quatre coins de la carte et chaque équipement obtenu le sera pour tous.
Durant cette phase, les monstres sont étonnamment faibles. Le démon volant cracheur de feu que l’on redoutait tant sur portable est réduit au silence en quelques coups d’épées, et les autres ne deviennent agressifs que si on leur marche presque dessus. Les couloirs se vident donc très vite, et on erre en rebroussant souvent chemin pour un levier, en se déplaçant avec le roulement d’épaule caractéristique des sprites de la série qui semblent terriblement lents dans un espace aussi grand et paisible.
A quelques occasions, la coopération des chasseurs sera nécessaire pour atteindre une corniche ou traverser un couloir. Des moments peu palpitants gênés par des effets de lag sur certains interrupteurs, et qui handicapent lourdement toute tentative solitaire hors ligne du jeu.
Boss Reuch
L’action commence une fois l’équipe arrivée au Boss. L’attention de ce dernier n’étant jamais sur un seul joueur, ses chorégraphies semblent erratiques et limitées. Il faudra essentiellement éviter de se faire marcher dessus, tout en peinant à distinguer son personnage dans les cinq bourrins trop contents de pouvoir enfin taper sur quelque chose.
Tout se complique quand le géant se fait la malle, se déplaçant librement à travers murs et obstacles, obligeant ses poursuivant à d’interminables détours pour le rejoindre avant la fin du décompte.
Les joueurs meurent alors assez vite, laissant une tombe dont il sortiront sous la forme d’un squelette lanceur d’os, avec la possibilité d’être ressuscité par un coéquipier ayant trouvé une “eau de vie” dans le premier quart d’heure de l’aventure.
La partie prend fin d’une manière ou d’une autre et permet aux joueurs de modifier leur équipement (action impossible en cours de jeu) avant d’attaquer le niveau suivant, si l’ennui ne les a pas déjà conduit dans le cercueil le plus proche.
Séparer les fans des fanboys
Sur les forums, à propos du dernier opus de la série personnifiée par Koji Igarashi, les fans expriment leur désillusion devant un jeu bien loin de leur précédentes expériences. Mais les fanboys, voués au culte aveugle de la licence et de leur créateur, les attaquent sans relâche pour n’avoir pas compris l’esprit de la série. Une manière pour eux de se mettre en avant, tout en réduisant le cercle des “vrais” joueurs de Castlevania à ceux qui pourront apprécier cet épisode.
Un malaise qui se ressent dans la plupart des tests en ligne pondus rapidement à la sortie du jeu, les rédactions n’ayant pu profiter du jeu XBLA en avance sur les consommateurs. Si certains tests peuvent être sévères mais justes dans leur description du titre, les notes ne s’aventurent pas trop bas sur l’échelle de notation. Merde, on parle de Castlevania là. Tu vas pas mettre un 4/10 à une grande série de Konami !
Pour ma part je ne m’y connais pas assez en modes Time Attack ou Boss Rush pour juger la matière même de Harmony of Despair. Mais certains défauts sont flagrants. D’une part le prix excessif de 1200 points Microsoft pour de la réutilisation intégrale de sprites et un jeu essentiellement multijoueur. L’absence totale de mise en scène et d’introduction au jeu laisse la plupart des explorateurs désorientés et frustrés. Et pour les chasseurs de chronomètres, l’attaque en solo est impossible à apprécier.
A noter aussi que le jeu a créé un des pires écrans de chargement de l’histoire avec un livre de pages au défilement épileptique et infini, éclatant d’entrée quelques vaisseaux sanguins oculaires chez le spectateur attendant la mise en relation en ligne.
Une telle déception me donne juste envie de retenter Castlevania : Order of Ecclesia que j’avais pourtant descendu en flammes. Dans les commentaires de l’article de l’époque, le prémonitoire Gressmon ne voyait qu’un party-game de la licence pour faire pire…
La prophétie est accomplie.
Castlevania : harmony of despair est disponible depuis le 4 août sur XBox Live Arcade pour 1200 points Microsoft (~15 euros). Il se joue seul en local ou à six en ligne et pèse dans les 300Mo.
Une vidéo du premier niveau sur Youtube.
Commentaires
ouaip, ça me disait pas trop en voyant ce castlevania aux graphismes recyclé sur les news de l’E3, bravo pour Gressmon qui a vu juste.
j’espère que Scott Pilgrim qui sort à la fin du moi sur le XBLA ne décevra pas…
Les graphismes étaient définitivement la promesse d’une arnaque sincère et frontale, pourquoi se fatiguer alors qu’il suffit de ressortir les banques de sprites… hahahaha.
Et merci pour le retour sur le gameplay qui me fera garder mes sous pour autre chose :D
RT pour ouvrir un coffre….on aura tout vu.
Le loading est particulièrement épileptique.
On peut changer son équipement en cours de niveau dans différents endroits prévus à cet effet.
@Rugal-B : Oui, ces lieux se trouvent essentiellement au points de départ. Donc si tu trouves une tunique, tu te retapes couloirs et plateformes en sens inverse pendant cinq minutes pour constater qu’elle n’améliore pas tes stats.
Cette précision n’est pas à l’avantage du jeu déjà bien accablé, le pauvre. Par contre si tu l’apprécies, ce serait intéressant d’avoir ton point de vue. Peut-être suis-je encore “passé à coté du jeu”.
Non. Je l’ai essayé chez une amie (en solo), je l’ai trouvé très chiant tout seul, les allez retours, les points de passage obligé. J’esperais une version PS3, maintenant je souhaite le contraire, je serais foutu de l’acheter (encore que 20€ c’est trop quand même).
Bref, je retourne sur Castlevania Rebirth…
“Il faudra cependant avoir bonne mémoire de leur utilisation, car l’absence de mode d’emploi et de tutorial digne de ce nom amènera l’utilisateur à naviguer dans des menus à l’ergonomie catastrophique dans une vaine quête d’explications.”
Options -> comment jouer
De rien.
Sinon +1 pour l’écran de loading catastrophique.
Ceci dis, le jeu reste excellent, il suffit d’insister et de la considérer pour ce qu’il est réellement, un épisode à part avec un gameplay différent.
J’en suis à un peu plus de 20 heures de jeu, et faire progresser les personnages prend du temps.
Le jeu possède quelques défauts certes, mais cela semble être à la mode de frapper dessus sans chercher à le retourner dans tous les sens (je parle de la presse spécialisée, pas de toi GameB, tu semble juste être passé à coté du concept ;p)
“Et pour les chasseurs de chronomètres, l’attaque en solo est impossible à apprécier”
Et pourquoi donc ? je serais curieux de savoir ce qui empêche les furieux du “perfect run” de prendre leur pied (moi y compris).
@Mori : Il me semble que de nombreux endroits sont inaccessibles car il demandent l’utilisation à plusieurs de doubles couloirs à interrupteurs ou de balances géantes. Ce doit être frustrant de jouer seul et de ne pas pouvoir avoir accès à tous les coffres.
“Options -> comment jouer” : Le mode d’emploi intégré est catastrophique. Il parle de capacités sans indiquer les personnages qui les utilisent. Et dans le cas précis de Charlotte, on nous parle de sceller des projectiles dans un livre sans jamais indiquer la manipulation à faire.
Je reconnais que c’est pas mon genre de Castlevania, mais sans histoire ni nouveaux sprites j’ai du mal à appeler ça un “épisode”. C’est un produit pour un type de joueur bien spécifique, difficile à appréhender pour les autres, et à un prix parfaitement scandaleux (les DLC arrivent avec niveaux et sprites supplémentaires pour ajouter à la facture).
Je respecte au plus haut point l’amour d’un jeu, même - et d’autant plus - si je ne le pratique pas. Mais les joueurs de ce Castlevania là font partie d’une niche faite de fans hardcore d’un certain mode de jeu de la série, plus que d’illuminés étant les seuls à comprendre la vision de Igarashi. Ca mériterait à ce titre un peu d’humilité de la part de ses défenseurs.
Parce qu’i ne faut pas être trop dur non plus avec les joueurs moyens qui y ont été amené par le marketing Microsoft/Konami associé au “Summer of Arcade” du XBLA.
Il y a une certaine malhonnêteté à laisser vendre ce produit pour ce qu’il n’est pas avec une technique qui s’apparente presque au mensonge par omission.
Parfaitement en accord avec toi sur le fond, comme sur la forme.
Il aurait été judicieux d’éloigner ce titre du summer of arcade, ou bien de le proposer à 800MSP. Car 15€ pour l’effort demandé, c’est clairement malhonnête (je grince d’avance des dents quand au prix des DLC).
Il s’agit en effet d’un jeu “niche”, bien loin des précédents opus, et en ce sens, je comprend parfaitement que les “fans lambda de la série ou joueurs dit moyens” puissent se sentir bafoués.
Ce qui malgré tout n’empêche pas le titre d’être excellent, pour peu qu’on se sente bien évidement ciblé par le travail des développeurs, et qu’on prenne la peine de le découvrir en y portant un regard différent (ce qui je l’admet volontiers, pique un peu au début).
Quand aux passages inaccessibles, il en existe un en moyenne par niveau, et ce dernier sert uniquement à gagner du temps, rien de bien méchants en soi, ni de préjudiciable.
Pour les coffres cela importe peu, puisque leur contenu est aléatoire (le contenu de n’importe quel coffre inaccessible en solo, peut être au final trouvé dans n’importe quel autre). Ces derniers sont d’ailleurs fort peu nombreux, 5 dans l’intégralité du titre si je ne m’abuse.
Y’a un gogo sur GK qui prend le chou à tout le monde en défendant ce truc bec et ongles. Si encore il avait les arguements. Même pas. Un exemple: quand on émet un jugement négatif sur le jeu - avec grosso modo les mêmes griefs que toi - , cela “viens de joueur ne connaissant pas bien la saga.” (sic). Pathétique.
Totalement d’accord avec toi Mori le jeu est clairement un jeu”niche” vendu trop cher et qui ne plaira pas au fan “pur et dur” de la série .
Mais en y jouant j’ai passé clairement un bon moment et rien que pour le mode co op à 6 ça vaut le coup d’oeil !!
Merci pour l’éclaircissement, je me lance DIRECT dans la carrière de medium. 3615 GRESS pour découvrir vos futures idées de game design foireuses.
La mode du multijoueur dans des jeux qui ne s’y prêtent pas m’horripile de plus en plus. A croire que c’est devenu “ze argument marketing of ze year” pour faire vendre, au détriment des jeux offline. L’add-on de RE5 (enfin, “add-on”, quand on voit 150Ko au téléchargement, on rigole jaune en comprenant que le multi était déjà dans la galette et qu’on dl la clé pour 1200MP) est un bon exemple de cette ânerie…
Gressmon > bon souvenirs de l’IUT de St Dié ;)
@NdH : Apparemment tu me connais, mais je ne vois pas qui t’es ! :O
Quelque soit le jeu XBLA, 1200 MS-points, c’est une limite psychologique que je ne suis pas prêt à passer. Je n’ai juste essayé que la demo :/
Je m’attendais à un Castlevania tel que j’ai connu sur les épisodes DS, mais en fait, j’ai un peu l’impression que ça a régressé à l’épisode Nes. Pas de level up ! Les équipements ne sont changeables qu’à certains endroit ! (et quand on connait la tetra-chié de sort et d’armes disponible…). C’est illogique ! Il y a plus de boutons sur 360 que sur DS !
Ha d’accord, tout ça pour le multi, pour éviter qu’un con fasse “pause” pour changer d’équipement… Pourquoi ne pas mettre un système comme dans Phantasy Star Online ?
Enfin, les ennemis abattu ne réapparaissent pas. Les aller-retour obligatoires seront bien vides
La série Castlevania… Quand je vois des critiques encenser l’épisode PSP refait (Dracula X) je ne comprends pas. C’est injouable. On ne peut tirer que dans une direction, on fait des sauts paraboliques sans contrôle… C’est ça un bon Castlevania ? Je trouve que c’est un des jeux qui a bien fait s’il a tenté d’évoluer. Symphony of the Night était bien sympa bien que changeant complètement le gameplay, Castlevania 4 sur SNES était jouable… Celui-là semble mauvais et un ami trouve cependant ceux sur DS assez excellents.
Pour moi Castlevania est une série extrêmement inégale. Le 1 était… Ben c’était le premier quoi. Le 2 je suis du même avis que AVGN : très mal fait (bien qu’il y ait eu de bonnes idées). Tous ceux dans le même genre ont le défaut d’un gameplay rigide issu de la NES.
S’il y en a qui les aime tous (=fans), ça doit sûrement juste être pour l’univers en lui-même, je ne vois pas d’autres explications.