Silent Moebius
Par Game A le 23 juin 2025 - La Vie vs les jeux vidéo(s).9 minutes

Je me suis offert Arzak destination Tassili - corpus final il y a quelques semaines (Mœbius Production), que le poids, le prix et la qualité d’édition installent indéniablement dans cette catégorie « beaux livres » bien incommode pour les étagères. Pourtant je suis resté sur ma faim, et en y réfléchissant, j’ai trouvé : le problème ne provient pas tant d’Arzach (je préfère cette orthographe, déso pas déso) que de Panzer Dragoon.
Je sais, c’est assez bizarre pour ressembler à un livre de Pierre Bayard. D’ailleurs c’est un livre de Pierre Bayard.
Disons déjà que si je ne peux m’empêcher de voir du Mœbius dans Panzer Dragoon et inversement, c’est grandement la faute du dessinateur, du seul fait de ses deux illustrations devenus indissociables de la série. Sans elles, on (je) n’aurait peut-être pas tracé de filiation, les développeurs se réclamant d’autres inspirations plus évidentes, Nausicaä et ses vers géants en particulier* (Nausicaä certes lui même créé « sous influence d’Arzach » d’après Hayao Miyazaki.).
Bien sûr le directeur et designer en chef Manabu Kusunoki, entre autres membres de la Team Andromeda responsable du jeu, est un « énorme fan »** du dessinateur, mais revenons en 1994, durant la période de développement : Mœbius n’est même pas édité officiellement au Japon, il faut faire importer les éditions américaines ou européennes. On peut imaginer que son travail, au-delà de probables reproductions de certaines illustrations, est surtout connu indirectement, par quelques articles dithyrambiques (« Le monde brillant et enchanteur de Mœbius, l’artiste n°1 au monde » dans le magazine Starlog en septembre 1982), les déclarations et le travail d’autres artistes qui s’y réfèrent (l’OAV Dragon’s Heaven notamment). Arzach lui-même ne fait qu’une trentaine de pages, ajoutons à ce maigre corpus les illustrations regroupées dans Starwatcher (1986), c’est à peu près tout. Bref, quelles connaissances précises avaient-ils du dessinateur et de son travail ? (À propos, en 1991, Videosystem avait produit un pilote de Starwatcher en 3D. A-t-il été vu au Japon ? car pour le coup, 3D rudimentaire oblige, les phases de vol en ptéroïde ont un petit air de famille.)
Et de toute façon, Arzach sans les herbes toxiques, l’érotomanie du dessinateur français, les monstres à poil, est-ce encore Arzach ? Panzer Dragoon n’aurait repris que le ptérodelphe bio-mécanique (devenu un dragon), quelques chapeaux hauts, des formes de bâtiments et le vol solitaire dans un monde en ruines. Autant dire rien de très spécifique, d’autant que les illustrations in-game de Ryūichirō Kutsuzawa ne revendiquent aucune dette vis-à-vis du style du dessinateur français.
En fait, les limites d’affichage de la console ont sans doute davantage façonné ce monde d’étendues désertiques que la direction artistique (le remake, soumis au diktat de l’amélioration graphique, a multiplié les éléments de décor pour éviter l’apparition soudaine des ennemis, perdant cette sorte d’épure***).
Si on y pense, il est d’ailleurs assez cocasse que les illustrations de Mœbius, par leur cadrage serré, la proximité des constructions gigantesques et la profusion d’ennemis, manquent totalement l’aspect du jeu qui le rattachait le plus à son univers graphique.

J’ai beau dire cela, n’empêche, quand je vois Arzach (ou Harzach, Arzak, Harzack…), je continue de voir Keil Flug (ou Kyle, lui aussi a une orthographe changeante).
Dans le Plagiat par anticipation, Pierre Bayard donne l’exemple d’un extrait d’une nouvelle de Maupassant qui ressemble à du Proust ; bien sûr, « ce texte n’est pas proustien avant Proust, mais le devient avec lui » :
Lisant Maupassant depuis Proust, nous ne lisons plus véritablement Maupassant, ou seulement Maupassant, mais un autre texte qui, tout en étant resté le même, est devenu différent […] Le texte second, celui de Proust, fait-il surgir un texte nouveau dans le premier texte, celui de Maupassant, qui ne s’y trouverait pas si Proust n’avait pas existé. Or ce texte nouveau, qui est un véritable plagiat du second, est, par rapport au texte publié, à la fois identique et différent.
Et bien moi c’est pareil, je lis Mœbius depuis le jeu de Sega. Et non seulement beaucoup de ce que je lis dans Arzach met en exergue à quel point l’univers de Panzer Dragoon est finalement mouef, mais je n’arrive pas à m’ôter l’idée qu’Arzach doit énormément à Panzer Dragoon (« Alors que le plagiat classique conduit l’écrivain à s’inspirer de l’un de ses prédécesseurs, le plagiat par anticipation le conduit à s’inspirer de l’un de ses successeurs », et on a vu que le jeu n’empruntait presque rien à la BD). (« Il est encore possible de faire un pas de plus et de ne pas se contenter de noter que le plagiat s’effectue ici dans les deux sens. Alors que les deux formes de plagiat, prises isolément, donnent le sentiment qu’un auteur a innové et que l’autre s’est contenté de s’inspirer de son travail, tout se passe, dans le cas du plagiat réciproque, comme si les auteurs – ou les groupes d’auteurs –, séparés par la barrière illusoire du temps, avaient trouvé le moyen de travailler ensemble.»)
Pour revenir à la source de cette drôle d’« illusion créatrice produisant sur le premier une ressemblance avec le second, au point de susciter par illusion un plagiat qui n’existait pas avant sa lecture » (citation raccourcie), je me demande depuis plusieurs semaines si j’avais lu Arzach avant Panzer Dragoon.
Je connaissais Mœbius c’est sûr : je me souviens avoir tenté la lecture de L’Incal au CDI de mon lycée (et d’y être resté parfaitement hermétique). Cela nous ramène entre 1994 et 1996, donc avant ou au moment de la sortie de la Saturn. Avant cela (1992), j’avais lu au minimum deux interviews parues dans Animeland n°1 et n°9 (la première aborde sa passion pour Miyazaki et Otomo, sans faire le lien avec sa propre oeuvre ; je n’ai pas retrouvé de copie de la seconde).
Revenons à la sortie de la Saturn et de Panzer Dragoon. Les magazines de l’époque évoquent rarement le dessinateur (Player One n°52 et Joypad n°41, avril 1995), et quand ils le font, Arzach n’est pas mentionné (« c’est beau comme du Mœbius » dit seulement Trazom dans Joypad n°41) — la seule fois, c’est parmi ses autres productions, sans autres précisions (« Panzer Dragoon bénéficie de deux illustrations de J. Giraud dit Gir ou Mœbius, le dessinateur légendaire de Blueberry, Arzach et L’Incal », Inoshiro dans Player One n°52). Le plus probable est que j’aie connu le personnage via Arzach made in USA (1994), en premier lieu pour les illustrations de Miyazaki et de Katsuhiro Otomo en fin de volume, à une époque où j’étais avide du moindre signe de reconnaissance du manga et de l’animation japonaise (à ce titre, Jean Giraud est bien le seul à l’époque à en dire quelque chose de positif).
Ce qui est sûr aussi, c’est que lorsque j’ai quémandé à Jean Giraud une illustration d’Arzach sur papier canson (festival de BD de Solliès-Ville, était-ce en 96, en 97, en 98 ?, il était présent durant ces trois éditions), je lui ai précisément réclamé un dessin d’Arzach, pas du protagoniste de Panzer Dragoon (mais que c’est lui à chaque fois que je continue à voir quand j’admire le dessin). Soit que j’avais conscience, du point de vue que je prêtais à Gir, de l’existence d’une œuvre majeure et d’une mineure (« le texte du plagiaire est considéré comme mineur par rapport à un texte important par son inventivité, et qui est, de ce fait, posé comme majeur » — à ce moment c’est Panzer Dragoon qui plagiait Arzach pour moi), et par filouterie j’ai préféré brosser le dessinateur dans le sens du poil, soit que j’avais acheté le Joypad n°41, où entre deux déclarations assassines d’Anne Roumanov ou Laurent Weill (« 30 stars françaises parlent de jeux vidéo ») on peut lire :
Aujourd’hui, j’ai toujours honte de lui avoir soutiré un dessin en mentant ; je le connaissais sans évaluer convenablement sa stature, son importance et la valeur de ses dessins. Mais quel spectacle de le voir relier en moins de 15 secondes des points et des traits apparemment disparates sur l’espace de la feuille pour aboutir à un dessin parfait, j’en suis toujours interdit d’admiration.

Mais je fais bref. (lol)
Tout ça pour dire que j’ai refait Panzer Dragoon via son remake (jusqu’au succès où le Steamdeck reste allumé 100h) et que la magie n’opère pas davantage qu’à la lecture de Destination Tassili. Et que je cherche des coupables autres que moi, ce qui est tout aussi idiot que ce qui précède.
Sauf précisions, les citations proviennent du Plagiat par anticipation de Pierre Bayard, aux Éditions de Minuit en 2009, l’année même de la publication d’Arzak Destination Tassili - Tome 1 (ressortie en 2010 chez Glénat sous le titre Arzak l’Arpenteur). Arzak destination Tassili - corpus final (39€, 248 pages) se commande directement sur le site de Mœbius production ou en s’armant de courage chez la plupart des libraires, selon leurs intermédiaires (3 semaines de délai en ce qui me concerne, avec les ponts de mai).
Sur le rapport au plagiat, je découvre « Allô ! Nous avons retrouvé M.I.X. 315 ! Il est vivant. Nous allons le sauver !! » de Raymond Poivet :
Il y a d’abord le concept d’une bande dessinée sans texte et sans véritable histoire. Puis le contexte qui est le même : une planète indéfinie à une époque indéfinie. De nombreux éléments et situations sont repris : le singe géant, la végétation tentaculaire, les habitations troglodytes aux ouvertures circulaires, les oiseaux-montures, l’arche en ruine… On retrouve même cette étrange sensation d’un monde qui se meut au ralenti.
Que se soit consciemment ou inconsciemment, il est évident que, lorsqu’il a créé Arzach, Moebius est allé chercher dans sa mémoire les pages de M.I.X. On ne peut que regretter qu’il n’ait jamais reconnu s’être inspiré de cette création de Poïvet. Il ne s’agit nullement question ici de remettre en cause le talent de Moebius, juste de rétablir une vérité historique.
I think I was inspired by Nausicaä. I like that movie and watched it many times. I didn’t want to admit it, but I think it did affect my design. In regards to Dune, I actually only saw it for the first time a couple weeks ago. Many people have mentioned similarities between Panzer Dragoon and Dune, so I finally watched it. I was very impressed with the product design in the movie. But since I only recently watched it, I think it’s safe to say I wasn’t influenced by it during the making of Panzer Dragoon.
** Yukio Futatsugi à Limited run Games (« Panzer-dragoon-looking-back-at-the-original-25-years-later » : « Kusunoki-san is a huge fan of Moebius, and you know, I’m sure he was influenced by Moebius in some ways. When he heard that [Moebius would be involved in the game’s marketing], he was absolutely over the moon! »
*** Benjamin Anseaume, co-producteur du remake (Switch, Steam), à Actua.blog :
Dans le jeu original, une grande partie de la difficulté résidait dans le fait que la distance d’affichage étant faible pour des raisons techniques. Les ennemis apparaissaient très tardivement et très proche du joueur. Dans le remake, la distance d’affichage est cinq à dix fois supérieure au jeu original. Mais cela nous a posé énormément de problèmes : si nous les faisions apparaître au loin, le joueur avait beaucoup plus de temps pour viser et la difficulté chutait de manière drastique. Si, par contre, nous faisions « popper » les ennemis comme dans le jeu original, l’effet visuel était franchement décevant pour un jeu HD et ressemblait à un bug.
Nous en avons parlé avec Futatsugi-san à Tokyo (le project director du Panzer Dragoon original) et il nous a proposé la seule solution acceptable, mais qui nous a demandé énormément de travail supplémentaire : pour chaque ennemi du jeu, il fallait trouver une « raison » pour qu’il apparaisse au même timing que dans le jeu original : parfois caché derrière un décor, parfois apparaissant hors du champs de vision…
Commentaires
Dans la bio d’Otomo parue chez Pix, son auteur indique que Moebius a été publié pour la première fois au Japon en 1979 via les pages du magazine Starlog. D’autres artistes tels que Terada (c’est flagrant dans son premier manga paru en 86), Akiman et par ricochet Bengus ont été influencés par lui donc je suppose qu’il y a eu d’autres publications entre temps.
Merci beaucoup pour la précision et la piste !!
J’ai commencé à fouiller du côté de Starlog : Hayao Miyazaki dit avoir découvert Arzach en 1980, donc ça collerait.
Voici pour l’instant les numéros que j’ai repérés :
- mars 1979, présentation de Moebius par « LEO » et reproduction de « Ballade », 1977, 9 pages (traduction de Shirakawa Seiki)
- n°30 (avril 1981), dossier spécial et première interview. L’article « mentionnait déjà l’influence de Moebius sur Katsuhiro Otomo et Jiro Taniguchi »)
- n°44 (juin 82, making of de Tron notamment et interview avec Tezuka à son propos)
- n°45 (juillet 82)
- n°47 (septembre, un article)
- n°48 (octobre 82, illustrations dont Arzach)
- n°52 (février 1983)
- n°64 (février 1984 couverture, interview et portfolio).
- n°81 (juillet 85). La même source cite également juillet 87, ce qui semble une erreur puisque la publication cesse en février 1987.
À l’exception de Absoluten Calfeutrail/chute libre en 1983 (8 pages, dans Starlog n°52, février) et (a priori) Ballade en 1979, il ne s’agit que d’articles et d’illustrations ; ils ne semblent pas avoir reproduit d’autres BD de Moebius, fut-elle aussi courte qu’Arzach.
Les quelques sites qui évoquent les mentions du dessinateur dans Starlog précisent aussi qu’ils cherchaient ses bouquins dans les boutiques d’import, dont, je suis tombé dessus par hasard, Yukito Kishiro himself ! (si le blog est bien legit)(auteur de Gunnm, s’il faut le présenter) :
Il se pourrait également que la rubrique Comix World (à moins qu’il s’agisse du nom d’un autre magazine, à creuser) ait causé du Major Fatal de Moebius en mars 1980 (source).
Demeure quand même la question de la génération, l’équipe de Panzer Dragoon a pas loin de 5-10 ans de moins que Terada, Otomo, Kamui Fujiwara et consort qui eux étaient déjà assez vieux pour lire les numéros concernés au moment de leur parution. C’est peut-être moins évident pour Masabu Kusunoki et Kentarou Yoshida. Évidemment le mieux serait de leur demander mais bon.
Un nouvel article et personne ne me prévient !!
Merci, c’est toujours aussi passionnant et sincère !
Merci beaucoup !
Et désolé, je n’ose plus en parler sur blue sky, j’ai toujours l’impression que mes lubies n’ont pas d’intérêt.
Mais ça force à venir ici à tout hasard, ce qui est une perte de temps pour les visiteurs, je ne trouve pas la solution élégante. :/
Merci pour cet article très intéressant !
C’est amusant que Manabu Kusunoki dit avoir été influencé par Nausicaä mais pas par Dune (le film de Lynch) puisque ça fait quelques années que je n’arrive pas à m’enlever de la tête qu’il y a énormément de similitudes entre le roman Dune (dont le projet d’adaptation par Jodorowsky au milieu des années 70 avait un storyboard et des recherches préparatoires par un certain Moebius, à peu près au même moment où il dessine Arzach…) et Nausicaä (les zones désertiques bien sûr, mais aussi l’écosystème très développé des planètes où se situent l’action et qui ont un rôle dans l’histoire, le chevauchage de créatures monstrueuses énormes, les références à l’antiquité grecque (Nausicaä/Atreides…), les ornithopters en forme d’insectes de Dune…).
“Je me souviens avoir tenté la lecture de L’Incal au CDI de mon lycée (et d’y être resté parfaitement hermétique)”
Je ne sais pas si tu as consciemment utilisé le mot “hermétique” pour faire un clin d’œil à l’auteur du “Garage hermétique” ? :)
Personnellement, je me souviens avoir beaucoup aimé le début de l’Incal (une des premières BD de SF adulte que j’ai lu, ça a sans doute beaucoup aidé dans mon appréciation) mais moins la suite, quand ça partait trop dans les délires psychédéliques (si je me souviens bien)…
Quant à Panzer Dragoon, je crois n’avoir joué qu’à un ou deux niveaux via un CD de démos sur Saturn et j’avais aussi beaucoup aimé (même si finalement ce n’était qu’un plagiat de Starfox ;) ) !
J’ai lu L’incal en entrant à la fac et, si j’avais bien aimé à l’époque, j’ai eu beaucoup plus de mal en retentant l’aventure il y a un an ou deux. Jodo y fait du Jodo et Moebius ne donne pas toujours le meilleur de lui-même, même si c’est encore le dessin que je retiens. De manière plus générale, j’ai rarement lu du Moebius pour l’histoire (sorti d’Arzach et du Garage hermétique, je feuillette plus que je lis ses BD, ne m’arrêtant que sur certaines planches / cases).
Moebius est l’artiste préféré des artistes, celui que tout le monde cite, au Japon comme ailleurs (je pourrais rajouter Takaya Imamura à la liste).
Et concernant la diffusion des oeuvres du monsieur, même si c’est de manière indirecte, le film Metal Hurlant comporte une scène reprenant plus ou moins Arzach et qui a probablement marqué un certain nombre de personnes, même si je ne l’ai jamais vu être citée en interview (je pense à Dune et Lost Eden de Cryo, mais Panzer Dragoon pourrait aussi faire partie de ses descendants).
https://www.youtube.com/watch?v=Ic0…
Film sorti en mars 82 au Japon.
https://eiga.com/movie/52428/
@Gueseuch : ça fait plaisir de te lire ici ! Tu as le nez creux sur Dune et Nausicaä, j’ai redécouvert dans Animeland n°7 (1992, p.43), lui même basé sur un article américain.
archive.org/details/animeland-007
Sur le lien entre Dune et Panzer Dragoon, malgré ce que dit Funaki, le directeur du jeu a un autre son de cloche (ce serait lui qui aurait proposé de piloter un dragon plutôt que le métro
c’est pas Starfox qui ferait ça) :Yukio Futatsugi : Dune was a pretty big influence. For example, if you look at the desert levels there are sand worms. And that’s all very much pulling from Dune, I think. There is a character in Dune, Count Hakone? Possibly, I’m not sure what his English name is, but the image we drew on for the emperor relied on him a lot.
@youloute Rah, intéressant, c’est un lien à creuser oui !