B me disait l’autre jour que la Wii n’était qu’une console complémentaire : le vrai choix reposait entre la PS3 et la 360 ; la Wii, c’était les cahouettes avant le dîner.
C’est pas faux, mais je crois qu’il manque l’ordre de la priorité qui devrait exister entre ces consoles.

De la même façon que nous ne sommes pas tous cinéphiles ou cinévores, mais possédons pourtant presque tous un lecteur dvd, tout le monde pourrait posséder une console de salon chez soi, qu’il y joue ou pas. En fait, tout le monde pourrait posséder une Wii, qu’il compléterait au besoin par une console plus traditionnelle à l’offre plus solide (et donc 360 ou PS3).

Voilà ce qui se joue, et voilà en quoi Nintendo échoue partiellement, car ses consoles ne se vendent pas tant que cela non plus et prennent vite la poussière, la faute à des jeux pas assez fignolés et à une technique ingénieuse mais trop imprécise.

Je vois Reggie s’avancer avec des chiffres de vente faramineux pour me contredire. Je ne les conteste pas. Pas plus que je conteste que la Wii proposait un concept génial (nos critiques ne visent finalement que sa réalisation et son exploitation).
La situation me fait assez penser au “syndrome independence Day” inventé par Jean-Pascal (sa maison-page où il fait bon flâner depuis des années).
Je paraphrase avant de citer.
La nullité considérable de ce film n’a empêché personne d’aller le voir, malgré les critiques et le bouche-à-oreille déplorables ; ses recettes étant gigantesques (plus de 800 millions de dollars), tous les décideurs de la 20th Century Fox l’ont considéré comme une réussite totale. Or, pour Jean-Pascal, le syndrome se situe précisément dans cet aveuglement des responsables :

“Ce qu’ils ne savent pas, et refuseront toujours de savoir, c’est que si le film avait été bien, même pas superbe, juste “bien”, ils auraient fait un score largement supérieur…

Voici donc la bête : Le Syndrome d’Independance Day, ou SID, c’est, dans le domaine des activités humaines, quand les décisionnaires, parce qu’ils n’ont rien compris, ou qu’ils n’ont pas toutes les données en main, ne se rendent pas compte que le “succès” qu’ils obtiennent 1 : pourrait ou aurait pu être beaucoup plus grand, 2 : est en fait un échec grave (parce que le public - ou les clients - s’est senti floué).”

Le problème actuel de Nintendo n’est pas seulement d’avoir déçu les convertis à l’E3, c’est surtout d’échouer à capturer ces centaines de millions de personnes qui possèdent des lecteurs dvd pour regarder un film tous les trois mois, malgré le concept formidable et le buzz continuel généré par les ruptures de stock.
Il faudrait faire tomber ce mythe du jeu casual formidable développé par 20 personnes mais qui se vend par millions. Ces trois paramètres ne sont plus compatibles : Wii Sports n’est pas formidable, ni aucun des jeux de la gamme. Il faudrait assumer que la Wii n’a pas tenu ses promesses, que ce n’est pas la faute des éditeurs tiers mais celle du hardware (merci Gueseuch pour le lien^^). Il faudrait que Nintendo assume les dizaines de millions de consoles non vendues parce que leur produit était décevant.
Ils ne le feront pas.
SID.