Le terme "Wartech" et la cover moche, c'est juste pour nous les vilains occidentaux.

Senko no Ronde se place sur un marché bien original : la baston Street Fighteuse associée au jeu de tir dit shoutzémeup. Rien à voir avec les simulations de Gundam et autres Virtual On. Ici on parle de rideaux de balles et de motifs balistiques, ici on pratique très sérieusement le Spirographe !



S'il y a bien un précédent à ce genre, c'est Twinkle Star Sprites (Neo Geo, PS2). Mais alors que l'action se passait tel un puzzle game -chacun son écran, les combos deviennent des malus pour l'adversaire-, ici les balles qu'on évite sont tirées par ce satané playeur tou.



Même si les vaisseaux sont des robots (pas très originaux), ils restent à distance respectable et n'en viennent que rarement au corps à corps. On imagine cependant vite l'ennui de voir deux Vic Viper se tirer dessus de l'autre bout de l'écran. Le joueur a donc à sa disposition plusieurs types de maillages de ses tirs pour prendre l'adversaire dans ses filets de poudre et de métal. C'est là qu'intervient votre tendre enfance et ces heures à priori futiles passées devant le spirographe



Tout en se servant de déplacement rapides et de coup spéciaux à base de tournis de manette, chacun essaie de prendre l'autre dans ses fatals rideaux. Et c'est une expérience inédite d'être cette fois celui qui couvre la moitié de l'écran de ses sécrétions mortelles. Comme on est deux c'est un peu chacun son tour, jusqu'à ce que celui qui déclenche sa "bombe" -celle qui vous nettoie l'écran d'habitude- devienne un B.O.S.S. peu mobile mais dévastateur.



Le jeu hérite du shoot'em up les rideaux de balles, les bombes, le masque de collision pixellique, et le bannissement du clignement de paupière pour le joueur. Des jeux de baston, il intègre étonnamment bien les multiples barres (furies, garde, etc), les mises à terres, et les coups spéciaux. Tout ça bien emballé dans des jolis dessins, et v'là le jeu d'arcade.



Seulement voilà, comme aux plus belles années de Stritfrittage, c'est la qualité des adversaires qui fera la qualité de la partie. Et après quelques IA minimales, on se faiche. Ce n'est pas la faible notoriété du jeu qui va vous permettre de trouver son bonheurs sur le Xbox Live : il n'y a personne mis à part un japonais ultrafort à la connection pourrite.
L'autre défaut c'est l'habillage techno-pas cher. Entre les musiques et les menus on se fait chier avec style. Même l'écran de sélection de personnages, sur fond blanc avec quelques formes géométriques camaïeux gris hmmm, est bien en-deçà de sa version d'arcade d'origine.


version arcade

Le pire étant le boss final, prenant la forme d'une maigre tentative de phase shmeup classique contre une entité à plusieurs étages. Malheureusement peu de vaisseaux sont adaptés à la visée de point faible avec leur tirs en coroles multicolores.
Ajoutons à ça un système de sauvegarde pas du tout next-gen oubliant la moindre notion de check point et de vie sociale, et une maniabilité (deux fois arrière, une fois avant) plutôt faite pour joystick.

Pourtant le caractère unique du soft et des dessins plutôt jolis (réunis dans un artbook de qualité) valent le coup pour une vingtaine d'euros en occasion. N'allez pas payer les cruels 70 que vous réclame éhontément Ubisoft, vous ne seriez plus que frustration et injustice.