Je suis un être faible. Il suffit d’une frêle demoiselle, d’un commentaire sur ce même blog, pour que me prenne l’envie de parler de la question de l’homosexualité dans le jeu vidéo.
En tentant de ne pas plagier l’excellent article sur le sujet par Olivier Séguret dans le dernier numéro de Gaming (Avril 2004, nous te pleurons encore), je vais essayer de percer à jour ce qui reste encore un des rares tabous de ce média.

Après une intro bien branlette, rentrons dans le vif du sujet, en évitant les blagues salaces, s’il vous plaît. Par ailleurs, sachez que nous ne parlerons pas de toutes les fois où dans un jeu vidéo l’on a pu rencontrer des relations ambiguës, ou autres. Cet article n’a aucune valeur exhaustive. Comme ça, PAF.

Je pense que comme moi, tout geek averti s’écrira Cho Aniki quand on lui demandera de parler d’un jeu faisant écho à l’homosexualité. En effet, cette histoire de deux frères bodybuilders et homos est touchante, tant elle nous a permis de jouer à l’un des shoots les plus fous et les plus durs de la Terre. La saga Cho Aniki a d’ailleurs gagné son statut de jeu culte grâce à ses boss plus idiots les uns que les autres, comme les nageurs olympiques qui tirent des lasers à travers leurs lunettes de plongée ou cet hédoniste ayant un homme entier lui servant de… enfin de… enfin vous voyez, quoi.

Mais Cho Aniki est peut-être le seul jeu qui traite aussi explicitement de ce sujet. En effet, si l’on remonte un peu dans le temps (Vite Marty ! Monte dans la Delorean !) on s’apercevra que de nombreux jeux ayant des boss ou des ennemis travestis étaient censurés. Mais pourquoi tant de haine ? Il aura fallu attendre Metal Gear Solid 2 (2001) pour que des personnages comme Vamp assument complètement leur bisexualité (et aussi le fait d’être un vampire roumain, ce qui n’est pas SI facile à porter, détrompez-vous). De plus, énormément d’interprétations de Metal Gear Solid 2 mènent à penser que Raiden serait bisexuel, la figure du père, etc.
Kojima s’en est d’ailleurs donné à cœur joie dans Metal Gear Solid 3 en faisant du colonel Raidenovich la chienne du commandant Volgin, lui-même bisexuel, sado-masochiste et sadique tout court.

Si l’on reprend la Delorean et qu’on va titiller Super Mario Bros 2, on verra Birdo, cette bestiole rose qui est en fait un homme rêvant d’être une femme. D’où le petit nœud rose dans les cheveux. En parlant d’hommes travestis en femme, le meilleur exemple pourrait être Bridget de Guilty Gear X. OMG JAILBAIT PEDOBEAR LOL, s’écriraient de nombreuses personnes si elles savaient qu’en fait Bridget est un jeune garçon éduqué dans un couvent de jeunes femmes (il s’agit d’ailleurs du personnage de Guilty Gear ayant engendré le plus de doujin).

Le saphisme n’est pas en manque avec, entre autres, les sulfureuses itérations de la saga Dead or Alive, avec ses filles… généreuses se mettant des coups de taloche au visage et se pavanant dans des maillots ridiculement petits en jouant au volley ball.

Le site GayGamer pose Cybil Benett (Silent Hill - 1999) comme égérie lesbienne dans le jeu vidéo. Les bottes de cuir ? Peut-être.
Fear Effect 2, lui, jouait sur une corde moins… finaude en mettant les deux héroïnes dans des scènes torrides afin de distraire les gardes un peu trop gênants.

Pour en revenir aux garçons qui aiment les garçons, Thrill Kill, le jeu de baston déviant sorti une semaine avant d’être retiré de la vente, possédait dans sa parade de freaks un nain sur échasses déguisé en diable que de nombreuses personnes pensaient homosexuel, sans oublier Belladonna qui pouvait se laisser aller à des scènes lesbiennes d’une violence sado-masochiste rare. Mais Thrill Kill ne fait pas le poids face à Resident Evil Code VeronicaAlfred Ashford, transformiste schizophrène, se baladera durant la moitié du jeu dans la robe de sa sœur, clamant qu’il est une femme.

Pour en revenir à une imagerie gay plus… fantaisiste chez nos amis nippons, le Roi du tout-Cosmos de Katamari Damacy se pose là.

Références phalliques énormes, chapeau coloré bardé de loupiotes clignotantes, pantalon moule-burnes au dernier degré, le gendre idéal en quelque sorte. N’oublions d’ailleurs pas que, histoire d’enfoncer le clou, son pouvoir magique le plus… parlant est l’arc-en-ciel royal.

Mais s’il ne devait en rester qu’un, un parmi tous, one to rule them all comme dirait l’autre, il s’agirait de Tingle.

Elu “personnage de jeu le plus gay” par GayGamer, Tingle est bardé d’un costume SM et prend des poses lascives quand il parle à Link dans The Wind Waker (2002). Sa popularité a pris de telles proportions qu’il est maintenant le héros de son propre jeu.

Voilà, c’est ici que s’achève cet article mal structuré, indigeste, et où vous n’avez rien appris, à part que le jeu vidéo est bien plus gay que vous ne le pensiez. Osera t-il virer sa cuti pour le marché grand public ? Si Kojima a amorcé un virage que Will Wright s’est dépêché de prendre avec The Sims 2 (ou Molyneux avec Fable, c’est vous qui voyez), il est fort probable que d’autres créateurs auteurs tels que David Cage ou David Jaffe leur emboîtent le pas (oui, j’ai toujours trouvé Kratos un peu trop hétéro pour être honnête, pas vous ?).