Bien avant Lara Croft et son féminisme machiste ("oui, les femmes à forte poitrine ont aussi le droit de devenir des objets"), Gunpei Yokoi avait créé une héroïne sans peur prête à sauver la Galaxie. C'était en 1986 qu'arrivait Metroid. Et dans cette petite soixantaine de kilo-octets, sous une combinaison galactique, se cachait une femme à poil !
Rappel viteuf de l'histoire jusqu'ici, et quelques images de la poulette qui fête sa vingtième année.

Quand j'étais jeune, j'étais fou

Metroid sur NES, c'est assez injouable maintenant. Ça fait partie de ces jeux qui nous font prendre la mesure de l'énergie qui peut animer l'imagination et l'obstination d'un gamin de 12 ans. On l'a pourtant fini plusieurs fois à l'époque. Mais 5 minutes de rétro-nostalgie, et on craque devant l'absence de tir en diagonale, l'impossibilité de s'accroupir, et le manque de carte pour un monde aussi vaste.
Et pourtant que de souvenirs.

Gunpei, génie et petit coquin quand même


Des images de la belle se débloquaient en fonction du temps et du % de complétion de l'épisode GBA.
La carotte du gameur, quoi...


Le système de jeu mettait en place un mix de jeu de plateformes et d'un Zelda (une nouvelle arme permettra d'atteindre de nouvelles parties du monde, et ainsi de suite). Genre perpétué ensuite par la série des Castlevania. L'atmosphère du jeu était imprégnée du succès cinématographique de l'époque : Alien. Comme le huitième passager, le Metroïd est un organisme viral colonisateur et destructeur. Et c'est également une femme qui deviendra son ennemi juré. La référence est assumée jusqu'au nom d'un des principaux boss : Ridley (Scott). A cela s'ajoute des immenses statues bienfaitrices et une bande son terrible donnant un petit côté égyptien à la mythologie du jeu. Et plaçant avant l'heure, des éléments qui firent le succès de films comme Stargate ou Le 5ème élément.

Mais le petit bonus de l'époque, c'était un code secret "Just in Bailey" ("en petite tenue") à taper à la place du code de sauvegarde, et qui permettait de jouer sans le scaphandre. Et on voyait alors ce que le mode d'emploi nous cachait : le héros est une femme ! De là à dire que c'est cette petite culotte qui déclencha l'attachement affectif des joueurs pré-adolescents...
Merci Gunpei.

La "Storylaïne", comme on dit

Les suites ont vu le jour chronologiquement sur Game Boy, Super Nes, Game Boy Advance, Game Cube, et DS. En gros l'histoire du jeu, ça donne :


1 - Sur NES, Samus revient sur la planète Zébes qui l'a vue grandir, recueillie par le peuple omnipotent des Chozos. MotherBrain, l'entité gérant l'écosystème de la planète manipulée par les Pirates de l'Espace, développe en secret les mortels Metroïds. Elle se pointe, et règle leur compte à Ridley et à Motherbrain.


2 - sur GB, Samus est envoyée sur SR388, planète originelle des Metroid pour tuer leur reine . Elle revient cependant avec un spécimen pour permettre son étude.


3 - Sur SNES, Ridley réapparaît et pique le spécimen, pour retourner sur Zébes et rebelotte. Samus le suit, lui pète la gueule une deuxième fois.


4 - Sur GBA, en protégeant SR388 la combinaison de Samus, le précieux Power Suit des Chozos, est infectée par le parasite-X. Parasite dont le seul prédateur connu est... le Metroid. L'unique moyen de survie de la belle est donc de fusionner avec son ennemi de toujours pour combattre le X, qui entre temps se propage sur la station en orbite autour de SR388 et crée un double mortel de notre héroïne.

R.I.P Samus


Les épisodes Prime GC et DS sont quant à eux des spin-offs, se plaçant entre les épisodes 1 et 2. Malgré les qualités techniques, le nouveau système de jeu "à la Doom" s'adapte mal à l'univers du jeu. Les ennemis sont trop prévisibles pour le genre : on tire rarement et sur des oiseaux qui tournent en rond. Et les passages de plateformes deviennent un supplice. Si la version multiplayer online + stylet de la DS le rend beaucoup plus attirant, le mode aventure solo est d'un ennui profond pour les mêmes raisons.
Malgré le succès commercial, Nintendo a annoncé la fin de la série des Prime avec le troisième volet, à sortir sur Wii cette année.
A mon avis Samus va partir en hibernation un petit moment...


Samus, telle qu'elle apparaîtra dans le prochain Smash Bros. Melée.
Ça racole grassement chez Mario...