Longtemps on nous a fait croire qu’une console avait du succès grâce à ses jeux. Pour la plupart d’entre nous, on y croit encore, malgré l’échec de la saturn ou la survie de la xbox.
Mais que les publicitaires respirent : comme dans tous les autres secteurs de la consommation, on peut désormais nous vendre n’importe quoi, et les jeux ne sont même plus nécessaires.

Depuis sa sortie en 2005, on parle beaucoup de la DS, surtout depuis l’annonce de la DS lite ( ils sont forts chez Nintendo, ils transforment ce qui aurait dû être un retour magasin géant - à cause de la luminosité nulle des premières consoles - en moyen de relance du marché.
Un simple test grâce au chronologue de Jean Véronis[1] montre le décrochage impressionnant entre l’énorme buzz autour de la console et celui des jeux.

Si depuis la sortie de Mario DS, en additionnant le nombre de requêtes (en ordonnée) des principaux jeux de la console, on obtient à peu près celui des occurrences de la ds, le buzz produit par la console a été incroyablement plus fort que celui des jeux jusqu’en mai, avec les pics caractéristiques autour de Noël, où l’on en parlait d’autant plus qu’on ne la trouvait nulle part. Ca baisse ensuite à mesure des réapprovisionnements ; caractère déceptif de la réalité.

Nintendo a inventé la console qui se vend toute seule, et dont la principale actualité a été 1) d’être introuvable jusqu’en janvier 2) de sortir, en juin, dans une version plus belle et lumineuse. Comme quoi, sur ce point, la Lynx avait dix ans d’avance dans sa stratégie marketing.

Notes

[1] Professeur à la faculté d’Aix en Provence, Il a développé quelques outils statistisques compilant les résultats (français) du moteur de recherche dir.com. Outre son nébuloscope qui permet d’étudier les “nuages de mots”, les co-occurrences autour d’un mot recherché -et de repérer la co-occurrence étonnante entre “fanboy” et Nintendo, son chronologue analyse le nombre de pages crawlées sur une période de temps donné, et permet facilement de “voir” la vie d’un mot-clé sur la toile. Je sais pas vous, mais l’idée d’avoir un prof page rank 6, ça me donne envie de reprendre les études.