Voter avec de l'argent
Par Game B le 15 juillet 2009 - Ça dénonce grave.4 minutes
Tiens, j’ai oublié un des dossiers du dernier GamesTM. C’est un entretien avec les mecs de DICE qui ont fait Mirror’s Edge, à propos de l’innovation dans les jeux.
Enfin… Surtout de l’innovation dans leur jeu de parkour balisé. Et bla bla qu”on s’est remis en question, bla bla immersion, bla bla style.
Le dossier finit sur une expression que l’on croise de plus en plus dans le milieu :
les joueurs votent avec leur portefeuille.
“I’ll vote with my wallet, thanks.” commentaire de Wolfers sur Kotaku.
Au pays de la Révolution et des Lumières, et sur fond de lutte des classes, entendre que donner son avis dépend de son compte en banque peut choquer. Mais dans un monde de libéralisme et de capitalisme, c’est de la démocratie : des millions de consommateurs ne peuvent pas se tromper. Ils décident ainsi par leurs achats de l’orientation de la production culturelle à venir.
Il semble désormais normal que la qualité, ou du moins la pertinence, d’un jeu se juge à ses chiffres de vente.
”- Tel jeu a un intérêt discutable (Wii Fit, Léa Passion Machin) ?
- Oui, mais il est justifié par les chiffres.” et la discussion s’arrête là; bien avant de parler ergonomie, système de jeu, ou intérêt culturel.
Vingt euros la pipe, soixante-dix euros l’amour
Soixante-dix euros, c’est le prix d’un Gears of War 2 comme d’un Mirror’s Edge à leur sortie. Comparer l’enthousiasme des joueurs pour ces deux jeux uniquement sur les chiffres de ventes, c’est réduire leurs différences à l’image manichéenne d’une lutte de la courageuse innovation contre une insensible séquelle de blockbuster. Pourtant la différence est aussi dans le contenu et la finition : GoW2 offre une campagne solo à deux joueurs trois fois plus longue, un mode horde en équipe de cinq contre l’IA, et un des plus populaires mode multijoueur du Xbox Live.
Mais, malgré sa courte durée de vie et sa linéarité solitaire, Mirror’s Edge a gagné le statut de jeu incompris. Et pour l’amour de l’innovation, le joueur militant devrait sacrifier son temps et son plaisir de jeu; ou alors se sentir coupable d’avoir nourri un succès facile. Et un consommateur aimant un jeu mais préférant n’y investir qu’une somme réduite -qu’il juge plus adéquate au contenu- en occasion ou en promotion, n’aura pas son vote pris en compte.
Cette logique est reprise par certains bloggeurs et journalistes qui demandent, en ces temps de grippe casual, de soutenir un jeu “gamer” (Madworld par exemple ) en l’achetant dès sa sortie, quel que soit son prix et ses défauts. Le consommateur devient alors le mécène de la création. Il doit financer et militer pour l’innovation et la qualité dans les jeux. Ne laissant plus aucune responsabilité morale ou culturelle à l’éditeur, qui ne fait que vendre ce que lui demandent ses clients, en se concentrant sur la bataille marketing.
Mais le rôle de la publicité n’est-il pas, de son côté, de nous convaincre de ce que nous désirons, pour motiver notre achat ? Alors mauvais plan promotionnel, ou mauvais jeu ? C’est qui le premier, l’oeuf ou la poule ?
La Bonne Parole
Heureusement, pour nous sortir du dilemme et de la tentation, si le “succès public” ne vient pas, il y a la notion de “succès critique”. Ainsi, dernier rempart de la culture, le pigiste spécialisé en LE jeu vidéo trouve ici tout le sens de son existence. Son rôle sera d’expliquer, a posteriori, les mauvais chiffres d’un jeu par ses partis-pris couillus, ou encore parce que c’est “deu l’Art”.
La preuve, des fois il n’y a pas de musique. Ou des fois, c’est de la musique classique, alors qu’on se bat ! Ou alors c’est les couleurs qui ne ressemblent pas à celle de la vraie vie, voir peintes avec des gros pinceaux qui tâchent ! C’est le rôle de la profession d’expliquer tout cela dans de longs articles ampoulés, pour sauver les masses de l’ignorance, et leur montrer le droit chemin.
Nos vies de consommateurs ont enfin un sens. Grâce à notre argent, et en gardant la foi pour faire les bons choix, nous construirons un monde meilleur de jeux vidéo. Nous voilà sauvés, mes frères.
Commentaires
Tu soulèves à quelque chose là.
Et c’est vrai que présenté comme ça c’est assez révoltant.^^ Toutefois voter avec son portefeuille a au moins l’avantage de compenser le seul “succès critique” dont tu parles qui est une consolation bien insuffisante quand un studio joue sa survie.
@Game A : Si un bon jeu (plus que simplement innovant donc) ne se vend pas, est-ce la faute aux consommateurs incultes ou au travail baclé d’études de marché et de promotion de l’éditeur ?
Pour moi, le journaliste est sensé être du coté du peuple et non du pouvoir. Quand il culpabilise les joueurs au niveau émotif et culturel, au lieu de remettre en cause un système qui ne sait plus mesurer la qualité qu’à la rentabilité, on sait qui il respecte et pour qui il travaille.
Et pour toi, penses-tu voter avec ton portefeuille quand tu fais les bacs de soldes pour des No More Heroes ou des Glory Days à 10 euros ? Ca m’étonnerait que ce soient des chiffres comptabilisés dans le “succès public” d’un jeu… Il faudrait que tu craches le prix max en neuf pour permettre la “survie” d’un studio dont tu parles.
Zut, c’est vrai.
Que des studios créent des jeux pourris (ja parle pas de Mirror’s edge que j’ai acheté et apprécié) juste parce que l’enquête marketing a dégoté une niche à exploiter ne me choque pas, c’est la triste loi du marché.
Que ce soit au consommateur de voter avec son argent ne me gène pas non plus. Quand j’achète un jeu, c’est comme quand je vais au ciné, j’ai un choix à faire avec l’argent que j’ai décidé de dépenser. Je suis responsable du fric que je claque.
Là où c’est franchement insupportable, c’est quand les magazines ou sites/blogs sur lesquels je vais chercher de l’info sur les jeux ne sont pas un minimum impartiaux vis à vis de la qualité intrinsèque des softs (on n’a pas tous les mêmes goûts m’enfin quand même, tous les jeux ne se valent pas !). Parce qu’à 70€ le jeu, j’apprécierais ne pas me faire voler sur la marchandise !
Mais là encore, à propos des journalistes, tu votes avec ton argent en kiosque et tes clics sur le net, faut apprendre à reconnaître les imposteurs consensuels.
Et n’oublions pas qu’aujourd’hui, on a la chance d’avoir accès à pas mal de démos de jeux sur console pour se laisser le temps de la réflexion avant l’achat. Ce qui laisse la possibilité aux consommateurs de voter en (quasi-)toute connaissance de cause, avec leur argent.
Ca ne dédouane pas les imposteurs de leurs responsabilités.
C’est un très bon post, B, qui comme l’a dit A soulève un point fondamental en ce moment, où les projets sont définis en fonction du marché. J’ai toujours du mal à comprendre comment on en est arrivés à avoir des projets définis par des départements marketing, là où le boulot de ces départements est de rendre désirable pour le public n’importe quel produit.
Je pense qu’on est peut être tout bêtement dans une génération de développeurs massivement incompétents, à l’exception de quelques rares qui jouissent soit d’un succès mérité (gears) soit disparaîssent sans faire de bruit.
Il y a matière à débat.
Je dirai juste une chose : un jeu vidéo peut contenir de l’art, mais ce n’est pas de l’art en soi.
Le fun, c’est peut-être subjectif, mais la qualité d’un gameplay, ça ne l’est pas.
Il n’y a pas de jeux “incompris”
Un bon jeu qui ne se vend pas, c’est toujours un souci de marketing.
Un jeu avec un bon suivi marketing et qui ne se vend quand même pas, c’est juste que c’est un mauvais jeu auquel personne n’a envie de jouer.
Ca ne sert à rien de se forcer à acheter des jeux pour “voter avec son portefeuille” : un studio qui réalise un succès critique doublé d’un échec commercial ne va pas couler pour autant, il y aura toujours un éditeur prêt à investir dans une équipe qui a produit un chef d’oeuvre.
Mais la plupart du temps, un jeu de qualité se vendra.
D’ailleurs, je vais de ce pas voter blanc et continuer de ne pas acheter ces jeux “incompris” que sont Mirror’s Fail, Badworld et GTA : Casual Wars.
“Un bon jeu qui ne se vend pas, c’est toujours un souci de marketing.” c’est très vrai.
Pourtant depuis quelques années, dans les milieux créatifs, les mecs du marketing ont muté en décisionnaires : plutôt que de se creuser la cervelle à bien vendre un produit donné en aval, ils décident en amont de ce qui va ou ne va pas se faire. Et comme ces mecs sortent tous d’écoles de commerce, ils prennent leurs goûts personnels comme généralité. Résultat, les produits modestes ne sont pas mis en avant.
Pour ces histoires de jeux qui se vendent pas, si il y avait plusieurs fourchettes de prix, au lieu du “70 euros” monolithique, il y aurait plus de niches et plus d’audace de la part du consommateur (sans avoir besoin de le culpabiliser à base de “lâche ta thune si tu veux avoir encore des jeux originaux à l’avenir, ingrat”).
Immédiatement un mot me vient à l’esprit: Ôkami. En tout subjectivité je le clame haut et fort, ce jeu est excellent!
Un zelda like avec une durée de vie costaude, un univers envoûtant, un parti pris graphique de toute beauté (et pas simplement “de l’ââââârt”) bref un jeu qui n’a pas volé son succès d’estime mais qui pourtant n’a pas trouvé son public, magré l’appui de Capcom qui l’a ressorti sur wii. Dommage.
Ce triste précédent me donne à penser que les jeux faussement arty overhypés à la mirror’s edge ne sont pas les seuls concernés par la loi du plus grand nombre (dictature du plébiscite) associée à la nécessité de la viabilité économique d’une oeuvre.
L’alternative se situe peut-être dans les genres de niche (shmup, baston 2D oldschool) qui s’adressent certes à un public très réduit mais avec une production plus modeste…?
Le vrai enjeu à venir pour la qualité du jeu video en tant que media de masse sera d’arriver à concilier la qualité intrinsèque des productions à gros budget avec le succès économique ; et finalement on en revient au “vote avec le portefeuille” qui au delà de ses apparences ploutocratiques soulève un point tabou chez les joueurs du noyau dur : “êtes-vous prêt à vous impliquer pour soutenir des productions ambitieuses, quitte à payer de votre personne et de votre poche, ou vous contenterez-vous de rester d’éternels spectateurs critiques qui exigent sans jamais se donner le moyen de ces exigences?”.
Pour conclure le coup de “votez avec votre portefeuille” est certes maladroit, voire même malvenu concernant une production tiède et perfectible comme Mirror’s Edge, mais le fond de la question (qui effectivement nous ramène en quelque sorte au “mécénat”) est loin d’être idiot.
Avant de répondre à la responsabilité des “journalistes” dans la culpabilisation du lecteur/consommateur et dans cette espèce de volonté de faire comprendre ce que les joueurs ont ratés par le truchement d’une profession de foi, je tiens juste à dire que je travaille dans ce milieu depuis 5 ans. Ce qui ne m’empêche pas du tout d’être d’accord dans la globalité avec cet article. Il y a une sorte de mode du “ils n’ont rien compris ces crétins de lecteurs” que je trouve également dérangeante, sans se poser la question du pourquoi certains titres ont plus ou moins d’impact. Il est logique de plébisciter un titre qui touche, qui interpelle ou qui diffuse un réel intérêt et que l’on estime juste et honnête. Mettre en avant le talent d’une production est une démarche normale. Le souci est à partir de là de faire comprendre au lecteur en quoi le jeu est bien, en quoi il pourrait lui plaire, sans tenter de passer le chemin simple de la consensualité (le “ça plaira aux fans”) ou celui plus fourbe de la culpabilisation (“si vous n’aimez pas on ne peut plus rien faire pour vous”). Le problème étant le plus souvent l’idée que si l’on est rédacteur c’est que l’on détient la vérité doublé d’une absence d’ouverture à d’autres styles/médias. On aboutit donc à des 7/10 en pagaille (et l’équivalent sur 20 ou sur 5) avec des poussées de fièvre non justifiées en elles-mêmes mais légitimées par justement un barème commençant très haut. Le lecteur s’y perd donc légitimement et cela laisse le champ libre à des productions feignantes qui auront de toute façon des retours moyens mais suffisant pour des retours sur investissement suffisants.
Et c’est vrai que stigmatiser le lecteur qui par son aveuglement n’aura pas bondi sur les rares exemplaires de par exemple “The World Ends With You” est clairement vain. L’intérêt est de discuter (comme c’est très bien dit dans l’article) d’une campagne marketing inexistante qui ne donnait de toute façon aucune chance à un jeu pensé pourtant par des créatifs et non un pôle marketing. Qui a dit pas comme Ubisoft ?
Le fait de croire ou de ne pas croire à un jeu ne semble plus exister. Il n’y a pas de maquettes avant la production. La production fait la maquette, la finalise et la vend. Une manière de procéder qui apparaît de façon limpide chez Square-Enix. Du remplissage de licence par du marketing.
Après, tout cela est un fait, malheureusement peu abordé mais un fait. Je pense qu’il faut laisser le joueur décider avec le maximum d’éléments, d’où l’utilité des rédacteurs. Le reste relevant effectivement du domaine du marketing, plus ou moins performant (enfin moins) et de l’aspect mémoire collective (Final Fantasy, Mario, etc). Le fait de s’enthousiasmer n’est pas une faute professionnelle. Le fait d’obliger les gens à s’enthousiasmer si.
Le vote par l’argent dépensé est un choix personnel et par une envie découlant de tous les éléments cités au-dessus. Perso, j’ai toujours vu la critique comme un partage, en positif ou en négatif. Mais un partage accueillant en soi une ouverture, une possibilité de débat. Ce qui n’empêche pas un avis tranché. Reste que l’un des éléments de ce débat ne doit pas être les chiffres de vente.
PS : Je laisse rarement des messages ici, mais tant que j’y suis j’aime énormément ce site. C’est un de mes espaces de lecture favoris et j’y trouve ce que je ne déniche que rarement : des questionnements, des débats intéressants, de la découverte et un peu de mauvaise foi (celle qui fait sourire). En bref bravo.
Le vote par l’argent dépensé est un choix personnel et par le biais d’une envie découlant de tous les éléments
Je crois que je vais arrêter les ” super billets qui soulèvent des choses pertinentes ” c’est fatiguant à force, je vais me contenter de signaler tes articles que je jugerais cons, niveau boulot c’est extrêmement plus reposant. ^^
Ensuite dans ce que je juge comme une fracture entre deux modes de pensé radicalement différentes dans l’industrie, ont oublie souvent un truc tout bête et pourtant l’un des facteurs le plus important au final : le plaisir.
Bé oui, je me prends comme exemple type ( ce qui est sûrement une erreur… ), mais moi quand j’ai acquis un Killer7, the weurld end chose, MadWorld, mes fesses, c’était avant pour un plaisir, le fait que se soit pour soutenir une création différente ouais c’est cool, mais c’était très loin d’être ma priorité, à vrai dire je m’en carre.
Je vois pas pourquoi au nom de quoi se soit je devrais snober mon plaisir, alors que je suis le premier concerné. Je pense qu’on est quand même beaucoup à marcher comme ça et c’est tant mieux.
Après en dehors de toute idéologie, je vois pas en quoi un Mirror’s Edge vendue au même prix qu’un Gears of Wars 2 serait plus scandaleux, si le plaisir est là tant mieux, mais il n’est pas quantifiable en euros.
@Killy: à mon avis tu passes à côté de quelque chose : les gens qui lisent la presse JV spécialisé sont une petite minorité en regard des Kevins et des Mme Michut en termes de ventes de jeux. Numériquement ce sont ces derniers qui dictent la loi du marché, donc on peut pas vraiment dire si les journaleux ont influé leur lectorat ou non au final, d’autant plus que ça change pas grand-chose… En tout cas je le ressens ainsi.
Je vais peut-être surprendre, mais je ne suis pas d’accord avec tout l’article, notamment avec le paragraphe “Vingt euros la pipe, soixante-dix euros l’amour” (la pipe étant Mirror’s Edge et l’amour Gears of War 2 si j’ai compris, sinon, il faut m’arrêter tout de suite). Je ne sais pas si on peut mesurer un prix à son contenu. Pour le coup, ce serait rationaliser le contenu des jeux, les quantifier. Je préfère encore un prix égal (entendre prix maximum fixé) pour tous, histoire que tout le monde soit à la même enseigne, sauf si bien sûr, un éditeur décide de parier sur un prix plus faible (comme l’avait fait GTAIII).
Après, je suis comme vous, ne vous en faites pas. J’ai pris Mirror’s Edge à 25€ et bizarrement, je m’amuse plus que sur Gears of War 2 (si, si!).
@-SGN- : Je ne suis pas tout à fait d’accord, il faut arrêter de croire, comme on le fait souvent à propos de tout, que le consommateur est potentiellement un gros con. Le pourcentage de gros con dans la population n’est pas nul certes, mais ne représente pas une majorité.
Le marketing a toujours une forte influence bien sur, mais malgré cela, le consommateur se renseigne un minimum. Je prends un exemple rien à voir : un mec doit s’acheter une voiture, les pubs à la télé lui font découvrir un certain nombre de produits, avec lesquels il sera forcément un peu plus familier que les autres. Après, le pourcentage de mecs qui fonceront acheter la bagnole sans réfléchir me parait très faible, la majorité fera forcément un minimum d’enquête comparative et se renseignera un peu plus. C’est là que les rédacteurs/journalistes/critiques (la dénomination du testeur de jeux vidéo n’est pas encore clairement fixée) dont je fais partie doivent intervenir. Et je reconnais que ouais, des fois, on fait du mauvais boulot, rarement par envie et avec une immense fierté (j’ai vu un collègue qui n’avait jamais mis les mains sur un Dynasty Warriors contraint de tester une réedition 1.5 en une après-midi, jeu, écriture, publication comprise). Après, il faut se plonger sur l’économie journalistique et là encore le consommateur aurait un choix à faire : des sites payants avec des tests de qualité et du temps pour les rédacteurs, ou des sites gratuits où le manque d’effectif peut être parfois criant (comment ça, ma crèmerie ?), au point que oui, on fait de la merde, mais on doit bouffer aussi. Et même si on teste parfois mal, le lecteur existe toujours. Peut être qu’en fait y a vraiment beaucoup de gros cons….
Je vois pas pourquoi on ne pourrait pas avoir plusieurs fourchettes de prix selon les jeux. Pas selon leur “qualité” (difficile à quantifier) mais selon divers critères économiques : temps de réalisation, durée de vie du jeu etc …
En économie libérale, la valeur d’un produit est celle que le consommateur est prêt à payer. Donc pour des gros blockbusters/licence soignés, 70 euros; pour les jeux plus petits réalisés plus rapidement/qui se jouent moins longtemps, 40 euros etc …
Le vrai problème, concrètement, c’est qu’il y a un paquet de parasites greffés dans les industries créatives qui prélèvent quelques % à chaque étape et font gonfler les prix de vente. Mais là c’est une autre paire de manche ^^;
@Haru: je ne pense pas que le grand public soit nécessairement des gros cons, simplement des gens pour qui un jeu de foot + un jeu de guerre + un jeu de bagnole + un jeu casual c’est bien suffisant pour la logithèque. Des gens qui s’en foutent car ils ne passent pas tant de temps devant la console, pour qui c’est un loisir annexe et pas une passion. Des gens qui ont autre chose à foutre que lire la presse spécialisée et les blogs élitistes.
Ce ne sont en rien des gros cons, juste des gens qui ont une autre relation au jeu et qui constituent le gros du marché.
@Rafchu : Dans la logique, oui. Mais dans les faits, je serais beaucoup plus réservé. Si on crée des fourchettes de prix, je me demande si cela ne va pas créer une hiérarchisation entre les gros et les petits jeux… entre les jeux soignés et développés longtemps et les jeux développés plus rapidement… et comme le cerveau humain est toujours rapide pour les raccourcis, je vois sans peine le gros jeux à 70€ considéré comme bon et le jeu à 40€ considéré comme mauvais…
@Numerimaniac : un autre raccourcis : -40e dans mon porte feuille et -70e dans mon porte feuille.. le choix est vite fait.
La logique est la suivante: “ouah ce jeu à l’air de tout déchirer, en plus tel zine/blog spécialisé que je connais bien et que j’estime fiable m’en donne une description qui me tente vachement” + (en option) “j’ai vraiment apprécié la démo / y jouer chez mon pote qui l’a / aimé la version tipiak” = “bon je l’achète fissa plutôt que de le pirater”. Par exemple.
Non mais les jeux à 70 euros et ceux à 40, ce serait évidemment pas le même modèle de jeu … ce serait par exemple, un gros RPG bien dense à 70 et genre un WarioWare à 40. Des publics/envies différents quoi.
Tu payes pas le même prix un manga et une BD française, pour pleins de raisons pas difficiles à cerner…
M’est avis que dans l’industrie du jeu vidéo il doit y avoir un paquet d’intérmediaires parasites à tous les niveaux des chaines de prod qui font gonfler le prix final.
peut être que la solution pourrait venir des services online style wiiware,j’ai lu précédemment que quelqu’un a pris l’exemple d’okami,dans une moindre mesure Lostwind(jeu wiiware) fut un succès critique mais aussi commercial (le prix du jeu doit y être aussi pour quelquechose).Sinon concernant ce que dis Rafchu bah sur wii il y a plusieurs prix diffèrents:certains jeux neufs coutent 60euros(The Conduit) d’autre coutent 50(Wiisport),40(Another code R),et en dessous de 30 c’est tout les jeux “Casual”(echecs,tv show king,etc) après je ne sais si c’est aussi le cas sur les autres consoles.
@Popoyt : C’est pas vraiment acheter pour soutenir, c’est juste qu’indirectement, quand tu achètes, tu soutiens puisque tu montres que le jeu a suscité de l’intérêt chez toi (et plus tard, on peut l’espérer, du plaisir).
D’ailleurs, je ne pense pas que le mec de Mirror’s edge demande explicitement aux joueurs de le soutenir sous prétexte qu’il pense avoir créer quelque chose de nouveau. Il est juste en train d’expliquer qu’il n’existe pas d’éditeurs suffisamment couillus pour soutenir des créations novatrices si elles se révèlent être des échecs commerciaux systématiques.
Moi je le prends plus comme un “si le jeu vous intéresse un tant soit peu, achetez-le plutôt qu’un COD 5” et non pas comme “que vous ça vous tente ou non, juste pour le principe, vous devriez l’acheter !”.
Moui, bon, d’abord, y a un vrai problème de base : un éditeur, comme tout bon capitaliste, a pour objectif de gagner de l’argent. Donc autant faire des trucs qui se vendent, ça rapporte plus que ceux qui ne se vendent pas. Ceci étant posé, depuis quelques années, on n’assiste plus qu’à des repompées de suite de suite de suite (genre GTA 4, FF XII-XIII, Zelda 32, Mario 254, Street Fighter Ex+Alpha Turbo GTX-avec-vitres-electriques-a-l’avant…) => il n’existe plus vraiment de “capital risqueur” comme on en avait dans les années 80… Bullfrog, Infogrames, Titus, des petits studios qui faisaient des miracles avec peu de moyens !
Il est vrai que le marché a évolué et que les standards ont évolué également : maintenant, pour qu’un jeu marche, il faut au moins des beaux graphismes, une belle musique et une histoire potable. Donc reprendre du déjà-connu, ça évite de re-poser un univers complet, on gagne du temps et de l’argent. Dommage mais c’est comme ça. Ensuite, on a un peu tout et n’importe quoi, mais au même tarif : Iron Man (bouse parmi les bouses), adaptation de la franchise du même nom, sera au même tarif qu’un Mass Effect, alors que ce dernier est quand même ‘achement mieux, plus inventif, plus fouillé et avec une durée de vie plus grande. Comment s’y retrouver ?
Autre exemple : le dernier SOS Fantomes. 69.99 € (oui parce 70 € ça fait peur). Etant fan des films, je bave dessus… Hop hop hop, direction les sites spécialisés et qu’est-ce que je lis : “respect de l’histoire originale, bonne prise en main, les acteurs du film ont doublé leur personnage”… Cool ! La mauvaise nouvelle ? Une durée de vie de 6h. J’suis désolé, mais 6h de jeu pour 70€, c’est juste du foutage de gueule, alors vous m’excuserez de ne pas voter “oui” avec mes sousous et d’attendre la sortie en occasion… Dommage, mais c’est comme ça. Le même jeu avec 15-20h de durée de vie, j’aurais sauté dessus, mais là… Non, sans déconner, c’est moche, non ?
Bref, tout ça pour dire : gaffe à tout, confiance en rien. Et je confirme : Okami, c’est d’la bombe !!! ;)
@Jul : Certes, l’augmentation du cout de production des jeux a logiquement et exponentiellement augmenté le risque pour un éditeur à financer et sortir un jeu. Néanmoins, on le voit, ça n’empêche pas tout puisque quelques jeux originaux sortent. Après, il y a le système de jeux indés. Après même, on peux imaginer un éditeur mécène et passionné, qui fasse son blé sur les jeux de ponays, et se fasse plaisir avec des jeux plus pointus. Et j’allais dire ça existe déja au japon et pour certains développeurs. Sans compter que le jeu de niche a fait la fortune de certains éditeurs, voire les a permis de se lancer (505 Games a commencé en sortant des trucs japounais obscurs à bas prix, Michigan de Suda Goichi par exemple, et sort maintenant des trucs comme Cooking Mama ou ArmA II).
Rien à voir : on peux profiter des soldes dans le jeu vidéo pour se rendre des jeux qui ont recueilli le moins de votes porte feuilles. Les jeux en trente exemplaires dans des cartons à l’entrée permettent de bien cerner ce qui s’est très mal vendu cet hiver et fini à avoir du mal à partir à -50% voire -70%. Ainsi, il est désormais certain que Samba De Amigo Wii, Sonic Unleashed, Fracture, Infinite Undicovery et j’en oublie se sont ramassés leur gueule comme il faut.
@Jul : 6H pour SOS Fantômes ? Merde ! Espérons que le online rattrapera tout ça…
Bon sinon par rapport au débat, je ne vois pas ce que je peux apporter de plus. Excellent post en tout cas !
Désolé “d’insister’, j’espère ne pas m’attirer trop d’animosité. Comme il semble qu’il doit avoir un rapport entre le prix à payer et le nombre d’heures qu’un jeu doit offrir en conséquence, je me permets deux questions :
1) est-ce qu’une heure d’un jeu vidéo A a la même valeur qu’une heure d’un jeu vidéo B. Est-ce que les 6-7 heures d’un Ico ont la même valeur que les 40-50h d’une Star Ocean 4 (exemple extrême j’en conviens).
2) Qui c’est qui devrait coûter le plus cher entre Ico et Star Ocean 4, hein?
@Numerimaniac : Est-ce qu’un album de Lorie vaut un album de Radiohead ? Est-ce que Taxi 5 vaut Old Boy ?
La place au ciné, le DVD ou l’album ont pourtant le même prix à la sortie.
L’injustice est la même quel que soit le média et comme toi, je ne vois pas comment on pourrait évaluer la valeur réelle d’un jeu (qui est différente selon qu’on a 5 ans ou 25) et la répercuter sur le prix de vente.
Il faudrait prendre en compte les coûts de dév, de pub etc mais ça parait complètement illusoire de penser que les éditeurs et distributeurs abandonnent des $ faciles justifiés par le prix moyen de la galette (justifié car admis par les consommateurs comme le prix “normal” d’un jeu).
Et puis, en faisant comme ça, on pourrait voir apparaître des jeux encore plus chers que 70€, non ?
@Ouaicestpasfaux : “Et puis, en faisant comme ça, on pourrait voir apparaître des jeux encore plus chers que 70€, non ?”
GoW2 le jeu a 100€ avec les packs de cartes à télécharger… GoW3 dépassera les 150€ je parie
@Wiibox : TT..TT le système de soutirage de thunes de GoW2 c’est plus du vol, c’est du viol.
@Wiibox : C’est vrai, j’avais oublié quelle thune j’avais claquée dans ce jeu…
@Game B : Nouveau viol prévu le 28 même si apparemment, le pack incluant la totalité des maps + le niveau supplémentaire est déjà dispo sur le live (mais pb pr dl d’après plusieurs sites).
Bonjour
je viens un peu polluer ce débat sur le cout prohibitif des jeux vidéos.
Il y a un élément sur lesquels les éditeurs perdent à mon avis énormément d’argent à cause de ces prix élevés, c’est qu’il n’y a plus d’achat d’impulsion.
Je m’explique:
Qui parmi vous, n’est jamais allé à la fnac (ou virgin), juste comme ca, pour faire un tour, et finalement repart avec un poche, une Bd, ou un disque qu’il n’avait pas prévu d’acheter en entrant ? (moi, en gros, c’est 100 % des fois)
à 7, 10, 16€ respectivement, l’achat d’impulsion est possible. Le cerveau ne s’active pas, on a une envie du produit, on l’assouvit.
A 70€, le bulbe rachidien lance toutes les alarmes pour signaler :’Oh! 70€! t’es sur que t’en a besoin de ce bidule ? c’est bien au moins ? retourne vérifier avant d’essayer de le revendre à -80% sur Priceminister”
Voila, c’était juste ma petite remarque qui fonctionne totalement dans mon cerveau à moi.
@Ouaicestpasfaux : oh la laaa ! C’était (encore) un bug. Le pack a été disponible par erreur, en avance, et à moitié prix quelques heures. C’est avec ce genre de cafouillage du market place que j’avais volé un Lanzor en or, mais j’aurais bien profité de la réduction si j’avais su ;0;.
Mais quel bordel autour de ce jeu, c’est incroyable.
@Jojo : oué, 6h, si c’est pas la loose, ça :(
@Popoyt : et en plus, je suis à peu près persuadé que ça ressemble à ça, bien souvent !