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Je revois l’image, il y a dix ans de cela, de Game A jouant à un Sakura Taisen sur Saturn, dans sa chambre de cité universitaire. Pour espérer comprendre les implications du jeu et pouvoir y faire son chemin, il était équipé d’une soluce de l’internet imprimée sur l’équivalent d’une bonne ramette.
Aujourd’hui sort sur Wii Sakura Wars : So long, my love. Comme pour les Persona 3 et 4 sortis l’année dernière sur PS2 dans nos contrées non-hentaï, l’excitation de pouvoir enfin jouer à ces jeux en version traduite suffit à oublier les décalages techniques d’un si long voyage depuis le Japon à travers l’espace et le temps.

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J’avais pourtant l’équipement de survie du fanboy…

Mais la réalité est bien cruelle. Toutes ces années de fantasmes à propos de simulations de drague, influant sur les capacités au combat de jeunes filles aux grands yeux, sont bien lourdes à porter pour des jeux Wii ou PS2. L’expérience Persona 4 fut vite abandonnée devant l’ampleur de la tâche. Même en mode facile et avec le livre de jeu officiel, on s’y reprend à plusieurs fois, et plusieurs sauvegardes, pour passer les premiers donjons. Ce ne sont pas tant les graphismes et les chargements qui datent, mais la relation exclusive que demandent ces titres; venue d’une époque où l’on était bien content qu’un RPG nous tienne au corps pendant les longs mois de disette vidéo-ludique.
Avec la surabondance moderne, il est difficile de ne pas perdre la foi au profit de tentations en réseau et haute définition.
Et si ce n’était que ça, on pourrait encore prendre sur soi et entrer dans les ordres pour compléter religieusement cette quête d’adolescent. Mais là survient le blasphème qui rend caduque toute abnégation : les hérétiques nous livrent encore et toujours ces jeux avec un horrible doublage américain. Et ce Sakura Wars Wii n’y échappe pas.

Adieu donc, mon amour.
Je saurais garder de toi l’image de mes fantasmes.