DémagoBlog
Par Game B le 8 février 2010 - Ça dénonce grave.5 minutes
J’ai failli m’étrangler en lisant “On ne le dira jamais assez”.
Il faut dire que le travail éditorial de Game Blog est loin de favoriser la paix des ménages avec des émissions comme Versus, ou les ramassis de clichés sur les joueurs et le marché alignés dans leurs podcasts.
Le journalisme appliqué au jeux vidéo est-il vraiment bien placé pour nous donner des leçons de comportement ?
Pour l’interview citée (sans source), notre candide Jordan répond à une simple question avec un discours d’évidence qu’on ne peut que partager. Il ne fait pas vraiment avancer le problème, mais dit juste que le fanboyisme c’est la mauvaise foi justifiant un achat, et qu’”être méchant, c’est pas bien”. S’il faut absolument tirer quelque chose de tant de platitude, ce serait plutôt la question de “qui crée la Guerre des consoles ?”
Sont-ce les industriels, ou bien les joueurs ? Pour tout dire, les premiers s’en contrefoutent d’avoir la plus grosse (ce n’est pas les fanboys qui font le gros des ventes), et les seconds veulent juste en avoir pour leur argent (et au final savoir ce qui convient le mieux à leur goûts plutôt qu’approcher une vérité absolue). Et si c’était la poule qui chante qui a pondu l’oeuf ?
Le nerd de la guerre
A mon avis, l’origine des combats est à chercher dans un certain type de journalisme, qui s’occupe essentiellement de relayer à longueur de journée des dépêches sans intérêt, dans la grande courses au scoop et à “l’information en continu”. Sans aucun recul ni avis, ils relayent les coups de com’ du marketing et des départements Relations Presse des éditeurs de jeux vidéo.
Ainsi, de nos jours, si t’as besoin de faire parler de ton jeu, il suffit de déclarer que Nintendo est un con, et/ou que Microsoft c’est les meilleurs pour voir ta phrase relayée. Et c’est la flamme d’un débat stérile qui est rallumée juste à coté de ton nom, éclairant celui du jeu que tu veux vendre dans un mois. Hop, de la pub gratosse pour un peu d’huile sur le feu.
En excluant les branleurs du marketing et des RP, il faudrait alors peut-être un peu moins se demander “à qui profite la guerre” que “à qui profite les histoires de la guerre”.
Qui est-ce qui est payé pour faire passer un simple divertissement pour une guerre de tranchée ? L’actualité vidéo-ludique est-elle tellement soutenue qu’il faille absolument une vingtaine d’entrée par jour dans le flux RSS ? A-t’on vraiment besoin de savoir les derniers chiffres de vente de Super Mariole ? Que doit-on en déduire ? Qu’il est mieux parce qu’il vend plus que les autres ?
S’ils n’en fournissent que les munitions, les marchands d’armes ont quand même leur responsabilité dans les guerres…
Pour ma part, je suis sûr que s’il y avait une presse payée pour parler de l’actualité des dentifrices, on aurait des fanboys Signal contre des extrémistes Colgate dans toutes les salles de bain.
JulienChé Guevarra
Si les “journalistes” du jeu vidéo défendaient vraiment les joueurs, au lieu de servir de relais Relation Presse payés en petits fours et copies promotionnelles dédicacées, on aurait moins de querelles de clochers et des jeux beaucoup moins chers.
Les magazines et autres sites d’actualité video ludique devraient taper des scandales à chaque nouveau DLC hors de prix, au lieu d’un hypocrite “n’en achetez plus si vous voulez que leur prix baisse”. Des développeurs de jeux ratés dont on nous a matraqué les projets pendant des mois, pour finir avec des pétards mouillés (Dark Siders, Saboteur) devraient être mis face à leurs promesses à travers une analyse d’un processus de travail qui les a, une nouvelle fois, conduit dans le mur.
Au lieu de ça, non. Il faut à tout prix relayer la dernière petite phrase de Reggie ou Peter. Rien à foutre du jeu et de l’argent des joueurs du mois dernier. Et s’il faut faire des analyses de marché, des rédactions comme celle de Gameblog préfèrent remettre en cause les joueurs, en les sommant d‘“acheter Madworld ou il n’y aura plus de jeux pour les gameurs” ou de ne plus pirater les jeux DS. Mais à aucun moment on entend parler du droit du consommateur au regard de l’argent investi dans des jeux qu’on nous fait payer plusieurs fois (Retrogaming), par petits bouts (DLC), ou le double du prix d’autres pays. Et ensuite, face au dirigeants et créateurs, ce ne sont que complaisance et questions insipides auxquelles répondent autant d’informations que celles qu’on trouvera dans le premier dépliant Micromania venu.
Il y a deux types de journalisme, celui qui est du côté du peuple et des petites gens, et celui qui est du coté du pouvoir; qu’on appelle aussi Propagande. Dans les jeux vidéo, c’est pas bien grave finalement. Au pire, il nous reste Warpzone.
Mais la Presse actuelle et son avenir sont par contre des sujets sérieux et passionnants, qui ont été abordés dans un numéro spécial de Courrier International de juin dernier, et qui peuvent éclairer notre problème (l’impossible objectivité est un autre point notable).
Ci-après l’extrait d’un discours très touchant sur l’origine et le rôle du journalisme, surtout en temps de crise où il est bien plus confortable de rester en bon terme avec ceux qui prennent les sous qu’avec ceux qui les dépensent. Barabara Ehrenreich y explique que le journaliste ne doit pas appartenir à une élite, mais bien à la classe ouvrière :
Commentaires
Je plussoie férocement, je boycotte le journalisme jv depuis quelques mois à l’exception de la manette et de Tiny Cartridge. Je tiens le journalisme jv internet pour co-responsable (avec mon employeur) de mon désintérêt grandissant pour les jeux, à force de gavage d’infos sans recul, d’infoduque de déclarations marketing, et accessoirement de spoil de chaque putain de pixel d’un jeu qui sort dans 6 mois.
Un site comme Unseen64, qui regroupe des infos, “secrets” et autres easter eggs tirés des placards des développeurs de jeux, n’aura bientôt plus raison d’être vu que leur boulot est devenu le fond de commerce de la presse vidéoludique.
Les journalistes sont (d’une manière générale, parce que bon yen a des biens) les morpions du jeu vidéo, dont les testicules rabougris n’en demandaient pas tant.
tiny cartridge le meilleur site de jeux vidéo du monde!!!! des articles sur shiren the wanderer, merveilles des merveilles … en france c’est clair que la manette tient le haut du pavé … j’aime bien gamopat aussi et aux states il y a destructoid qui est pas mal … après ce que j’en dis….
C’est certain que le lecteur RSS explose trop souvent, encombré par une tonne de futilités (qu’il suffit de ne pas lire). D’un autre côté, l’actualité vidéoludique est souvent assez riche, et il appartient à chacun de trouver les sites web qui lui conviennent pour satisfaire son degré d’abreuvement.
Après, l’autre problème qui se pose, c’est que, dans les sites web dédiés à l’actualité, c’est du copier-coller de ce qui se fait partout ailleurs, sans originalité, sans article de fond. Le contenu me paraît trop souvent insipide et publié mécaniquement (les exceptions existent, heureusement). Et les sites alternatifs dédiés au jeu vidéo, qui ne tapent pas nécessairement dans l’actualité, sont souvent moyens. Une partie d’entre eux cache cependant un potentiel intéressant, je pense.
@Pixoshiru : Oulah, fait gaffe, j’ai l’impression de lire David “j’ai passé 5 ans de dev à me remettre en cause moi même alors franchement faudrait pas que ces couillons de journalistes bons à rien s’autorisent à le faire” Cage… Le problème, outre la course à l’audience, c’est le fait que le jeu vidéo finance sa presse : Gamekult n’aura plus de pubs Sony avant un moment… Le jour où Colgate, L’armée de terre et Herta seront les principaux annonceurs du jeu vidéo, les éditorialistes seront toujours dans la course à l’actu mais au moins, ne vivront plus dans la peur du coup de fil du département commercial (“ah ouais nan, 13/20 à New Super Mario Bros ça va pas être possible…” - “heu t’es gentil mais eidos a retiré sa compagne de pub de tomb raider parce que t’as dit du mal de Thief 3 alors la prochaine fois ton petit avis tu t’assois dessus”)… Ca n’excuse rien mais ça explique beaucoup de choses.
Il y a encore des trucs à inventer dans la presse web : un site avec des critiques “pour” et “contre”, des éditos en pleine page (en dehors de ces foutus news et previews où il est clairement entendu qu’on doit laisser sa chance au jeu même s’il sort dans 15 jours…)…
Gameblog c’est autre chose : c’est un site de jeux qui se prostitue plus discrètement que jeux actu en se cachant derrière de jolis textes et qui vit principalement de sa fanbase de fanboys… Heureusement, il y a des rédactions moins connes, aussi, je ne vais jamais aux WC sans mon Canard PC.
Je suis on ne peut plus d’accord avec le contenu de l’article mais j’aimerai juste rajouter une petite chose. Je travaille en ce moment pour JeuxActu. C’est effectivement un site très stéréotypé au niveau news, avec peu d’analyses de fond (je n’ai pas dit “pas”) et un manque de dossiers de fond, de réflexions sur le média, etc. Le point intéressant à soulever est également celui du financement ou simplement du ratio risque/rentabilité. JeuxActu, malgré son nombre de pages lues n’est pas un gros site, loin de là. On est quatre en interne avec le rédac-chef. Ce qui est trois, voire quatre fois moins que les autres “gros” sites. Alors quand on est dans ce cas, soit on tente un peu tout pour générer une audience suffisante pour payer les rédacteurs, soit on se la joue original et profond, et, actuellement du moins, on coule. D’autant que le site n’a pas les fonds de JV.com ou Gamekult.
Juste pour situer un peu les choses.
Après cela n’empêche pas la sale affaire Timeshift (qui m’avait d’ailleurs outrée à l’époque où je bossais pour JV.com, qui fait passer des choses également moyennes mais plus subtilement). Malgré tout, je trouve objectivement, que les tests dans leur globalité sont de bonne qualité avec une analyse assez intéressante. C’est de toute façon le site que je lisais le plus avec Gamekult. Je plussoie d’ailleurs concernant Gameblog.
Mais la France manque d’un site qui pourrait casser le code de l’enchaînement des news “pour dire que l’on est trop géniaux parce que les autres n’en on fait que 19 et nous 24.”
Il est nécessaire de posséder une base attractive et de rester “à l’heure” dans l’actu, c’est certain (tout du moins au niveau des tests). Ce qui ne devrait pas empêcher des initiatives intéressantes comme des tests accompagnés d’une interview du créateur du jeu par exemple, afin de le questionner sur des points d’analyse précis relevés durant le test (pas à la Gameblog et son Davidou Cage chéri bien évidemment). Il reste de nombreuses idées à creuser dans le traitement de l’information, la construction des critiques, etc…
Le mieux serait que les “gros” sites financent peut-être des projets secondaires différents au lieu de se gargariser de plateaux vidéos HD et de reportages en live de la loge VIP de Los Angeles. Mais un site qui semble se “prostituer” pour avoir de l’audience n’abrite pas automatiquement des personnes qui suivent cette politique. Un site vendeur n’a pas automatiquement un mauvais rédac-chef. L’influence du financier sur l’apparence est loin, très très loin d’être négligeable. Mais beaucoup moins sur la ligne éditioriale.
On a besoin de sites d’informations lambdas aussi. Pour cela qu’il existe d’autres choses, même si dans le jeu vidéo cela manque. Toujours un plaisir de lire ce genre de notules B, surtout que je suis pas touché par les figurines (malgré le plastique avantageux de fantasmes mangas), mais il faut de tout.
@Haru : Je trouve l’expression “ces couillons de journalistes bons à rien” un poil raide et c’est loin d’être ce que je pense, et tu as tout à fait raison en indiquant que le journalisme vidéoludique est loin d’être indépendant.
Je maintiens seulement que trop d’info tue l’info, et que sur le flot étourdissant d’actualités et dossiers de fond qui déferle quotidiennement, faute d’un adverbe ramené au quart d’heure, sur le sujet des jeux, il n’y a globalement pas grand chose à sauver. Je regrette que le jeux vidéo soit devenu une religion, j’aimais mieux ça quand c’était un hobby.
@Haru : Je trouve l’expression “ces couillons de journalistes bons à rien” un poil raide et c’est loin d’être ce que je pense, et tu as tout à fait raison en indiquant que le journalisme vidéoludique est loin d’être indépendant.
Je maintiens seulement que trop d’info tue l’info, et que sur le flot étourdissant d’actualités et dossiers de fond qui déferle quotidiennement, faute d’un adverbe ramené au quart d’heure, sur le sujet des jeux, il n’y a globalement pas grand chose à sauver. Je regrette que le jeux vidéo soit devenu une religion, j’aimais mieux ça quand c’était un hobby.
Tiens, je suis venu sur La faute à la manette quand j’ai vu que GameB avait commenté la news sur Bioshock 2. Je ne me suis pas trompé, puisqu’il en reparle ici et je pense que ce qu’il dit est juste.
Pour ma part, j’ai aussi répondu à cette news, par contre j’étais un peu plus le nez dans le guidon…
@ meduz’ : souvent, ce sont quelques blogues les plus intéressants, mais ils sont souvent un peu éparpillés sur la toile et les mises à jour très irrégulières.
@Killy : Je suis dans le métier aussi et je sais malheureusement aussi comment la réputation colle à la peau (le bidouillage de nos stats par un habile tour de passe mélange des genre (édito + jeux en flash comptés ensemble) est connu jusque chez Gameblog, un stagiaire de Bouyaka m’ayant confié que JulienC nous a chié sur la gueule alors que pourtant, on a aucun ancien chez lui, c’est dire si notre réput est connue dans le milieu…). Les enjeux financiers sont là et pour avoir de quoi payer le loyer en fin de mois, on est obligé de faire des choses pas jolies jolies même si on est pas content de le faire.
Pour ce qui est de l’abandon du tout actu, on a fait ce choix dans notre rédac aussi : aussi peu d’effectifs (une douzaine en 2007, 3 et demi aujourd’hui avec des stagiaires pour épauler quand on en a) et donc logiquement, pas moyen d’être cinq à newser tout ce qui passe comme jvcom. On ajoute tout le contenu qu’on reçoit mais tout le monde n’aura pas droit à sa petite news, au grand dam des RP.
Pour ce qui est des interview, on est encore malheureusement trop dans un schéma de “pré-promo” : le contenu afflue jusqu’à la sortie puis après plus rien. Les interview sont strictement puisque le journaliste à touché au jeu quelques heures dans le meilleur des cas, dix minutes au pire. Il pourrait être intéressant de voir des studios s’ouvrir pour faire des interview dans les semaines suivant le test, histoire d’avoir des opinions contradictoire, et d’offrir aux devs un moyen de répondre moins crado qu’en insultant la presse sur leur blog… Il n’y a que Nintendo qui est dans une logique de vente sur la durée des jeux avec des pubs plusieurs mois après la sortie, et ça paie. Deux semaines après sa sortie, un jeu est surement encore assez dans l’actu pour qu’une interview vaille le coup en terme de com…
Je ne doutais donc pas des personnes mais du ressenti global que donne un site en définitive : c’est ça qu’on voit, au final. Gamekult réussit a donner une image d’incorruptible, bien que ça ne soit probablement pas aussi rose que ça, tandis que Gameblog me donne l’impression de copiner un peu facilement et de n’amuser que les créateurs et les fans de leur délire à eux : c’est leur problème. Cela ne retire rien, dans le fond, à quelques beaux papiers mais la forme m’insupporte pas mal…
@Pixoshiru : Sur ça nous sommes d’accord, dix fois d’accord, j’ai publiquement dénoncé à plusieurs reprises la course crétine à l’info et ses mécanismes navrants (ici entre autres).
Juste, MERCI.
Très bon article, et pour la ptite blague, le podcast du jour de Gameblog: “PODCAST 129 : Guerre des consoles, le point 1/2”
J’aime bien Gameblog en général mais ils ont quelques mécanismes qui m’irritent malgré tout.
“Des développeurs de jeux ratés dont on nous a matraqué les projets pendant des mois, pour finir avec des pétards mouillés (Dark Siders, Saboteur)”
Tu ne voulais pas parler plutôt de Dark Void ? Parce que de l’avis général, Darksiders (sans espace) est une très bonne surprise et un bon jeu.
Mais peux-être n’as-tu pas aimé le jeu :-)
Et là j’ai envie de dire amen mon cher B. Et pas parce que tu as cité la Warpzone hein.
La plupart “journalistes” - et je met des guillemets parce qu’entre nous de véritables journalistes dans le jeu vidéo, t’en as qu’une petite poignée (et je ne m’inclus pas dedans, moi je suis juste un clown ^^) - partagent en grande partie les intérêts des éditeurs et non ceux des joueurs.
Nous sommes d’accords : un véritable journalisme de jeu vidéo se DOIT d’embrasser la cause du joueur face aux éditeurs. Des convictions et de l’engagement, voilà quel devrait être le substrat de la profession. Sans ça, nous ne sommes que des gratte-papiers insignifiants, des baratineurs pique-assiettes tout juste bons à se faire mousser. A un moment donné faut justifier de ta présence dans l’espace public.
Bref tu connais mon amour pour cette profession hein … En tout cas bravo et merci pour ce billet ;)
There must be some way out of here …
Mon premier post sur lfalm, continuez comme ça c’est toujours aussi bon.
Faisant partie de l’envers du décor, le développement de jeux vidéos, c’est quand même les sujets de fond qui m’intéressent sur les sites; j’ai pas envie de voir tous ces communiqués de presse qui abreuvent les sites dont on connait très bien les rouages, dissimulant habilement leurs “intéressements”. Si d’ailleurs on pouvait bénéficier des avantages de la presse dans notre milieu, ça apporterait un sacré plus au métier. Ne vous méprenez pas, dans le jeu vidéo, on doit parfois se battre pour simplement avoir une copie du jeu sur lequel on a bossé; alors les soirées petits fours, nous on en est bien loin…
L’argument du “il faut bien qu’on mange” revient souvent. C’est sur, nous aussi on aimerait bien arrêter de faire des jeux de fitness sur wii, mais faut bien qu’on mange… Mais bon, est-ce qu’il vaut mieux “manger” et continuer la dedans au risque de foncer dans le mur, ou alors tenter de faire du neuf au risque de ramasser ses dents si ça foire?
Eclairez-moi, éclairez nous, comme dirait certains.
Sinon en (autre) site intéressant, jetez un oeil au blog de HG101, et allez faire un tour du coté de leurs reviews, c’est plein de bonnes choses.
Ce que Virgile ne dit pas c’est que même si son émission nous permet de bien rigoler et remet les choses dans leurs contextes avec les citations que l’on redonne et tout, c’est que cela engendre des problèmes avec les éditeurs avec un boycott de l’envoie de jeux et de la pub en moins.
Pour ce qui est des sites français la majorité copie la ligne de jv.com qui est quand même celui qui fait je pense le moins preuve d’objectivité alors que c’est le site qui possède le plus de moyen. D’autres comme Gameblog se la joue kotaku, d’ailleurs si on regarde gameblog ne cite quasiment plus ces sources puisque de toute façon c’est tellement flagrant que ça vient de chez kotaku que on finirait par gueuler au scandale à force.
De l’époque de Joypad je les trouvais plus objectif et JulienC était moins une tête à claque.
Merci encore monsieur B pour tout ces articles toujours aussi bien écrit.
Ha pour finir CanardPc reste la référence pour ce qui est des jeux sur PC, une communauté vraiment sympa, des articles bien écrit mais le problème c’est qu’il se cantonne au pc le mieux serait un genre de canardpc mais pour les consoles.
Et Virgile continue c’est très bon ce que tu fais, j’allais très peu sur jv.fr avant et maintenant j’y vais très souvent, j’ai découvert des rédacteurs qui écrivent bien et qui font bien passer leurs avis.
@Haru : JulienC qui vous chie sur la gueule pour une histoire de bidouillage de stats ? C’est le putain d’hôpital qui se fout de la charité.
Très bon article B, j’étais justement en train de me répandre sur Twitter au sujet du podcast 128 de Gameblog que j’ai commencé à écouter ce matin et qui débute par ONZE MINUTES d’autopromotion pour le site. Du coup j’ai même pas eu envie d’écouter la suite. J’écoutais avec plaisir les podcasts à l’époque où Caféine et Angel apportaient un recul nécessaire, je suis de moins en moins client depuis que c’est conneries sur conneries avec personne qui corrige, gargarismes insupportables de Trazom et délires de fanboys.
Le copinage éhonté est super borderline comme le blog de David Cage, le test de Heavy Rain, sans parler des réactions outragées des modos et de la rédac quand on a le malheur de trouver tout ça un peu foireux. Pour le côté pipole le pire c’est que la rédac en est consciente, je me rappelle que Pia en avait parlé lors de l’avalanche de news “Kojima montre ses mucles” “Kojima fait caca” “Kamiya est chauve mais pas gay” en expliquant que ça frôlait l’overdose mais que ça plaisait donc comme il faut bien faire du clic eh bin on continue ma bonne dame.
@YaKi : concernant Canard PC pour moi c’est pas un problème qu’ils se cantonnent au PC, et au contraire puisque que c’est un sujet qu’ils maîtrisent ce qui garantit la qualité du mag. Ils avaient voulu faire un spécial consoles à Noël 2008, c’était la catastrophe. D’ailleurs si je ne m’abuse ils n’ont pas réitéré le truc en 2009, ils ont bien dû se rendre compte que ça ne fonctionnait pas.
@YaKi : Bah merci bien déjà et ensuite en ce qui concerne les problèmes de blacklist de la part de certains éditeurs, je ne reviendrai pas sur l’affaire, mais nous sommes toujours ignorés d’EA à l’heure actuelle. Donc même sanction que GK de la part de Sony : plus de jeux, plus de présentations, plus de previews et plus de pub.
Y’a tout de même un élément dont on a peu parlé dans cette histoire, et qu’aborde kwyxz quand il dit “en expliquant que ça frôlait l’overdose mais que ça plaisait donc comme il faut bien faire du clic eh bin on continue ma bonne dame”, c’est l’attente du lectorat de ces sites. D’accord il y a de plus en plus de copinages, de conflits d’intérêts etc, mais du côté des joueurs ?
2 constats : la perte d’objectivité, de recul et de qualité des articles d’un côté, l’information “participative” du lectorat de l’autre. On pourrait tenter de répondre à cette question lequel des 2 a engendré l’autre au début. Mais au final, il reste qu’on a l’impression en allant sur des ites d’informations ou d’analyse de jv qu’on est perdus au milieu de miliers de joueurs, bien content de donner leur avis sur tout et n’importe quoi sans rien y connaître, prêts à insulter le journaliste qui aurait pondu un article un peu partisan qui ne serait pas de leur goût.
Une grande partie des lecteurs veut de l’info brute et non commentée pour avoir le plaisir d’aller poser sa verve dans les coms (bien souvent dans un français ou un anglais plus qu’approximatif) et faire profiter tout le monde de son avis, PAN dans ta face !
Sans compter qu’au prix des jouer et des consoles, non seulement le lecteur veut avoir raison sur tout, mais il veut aussi qu’on lui dise que non, il n’achète pas de la merde (et ce même si le jeu qu’il veut s’offrir en est une belle).
J’ai l’impression que l’intérêt des journalistes, comme celui des lecteurs a bien changé. Difficile de s’y retrovuer dans tout ça. Si ce n’est en sachant ce qu’on recherche et donc, d’aller trouver son bonheur sur le bon site. Celui qu’à force de sueur, on finit par dégoter (la preuve, puisqu’on est ici :D).
Le lectorat de Gameblog quand je lis leurs forums je me dis qu’il a les news qu’il mérite. Et inversement.
@Ouaiscestpasfaux :
“la perte d’objectivité, de recul et de qualité des articles d’un côté”
Ça, je ne suis pas sûr. Joypad et Consoles+, c’était rempli de conneries et d’approximations aussi. Sauf qu’à l’époque ça se voyait moins parce que le gros de l’info venait du Japon et qu’il n’y avait pas Internet. Et puis les jeux étaient des produits confidentiels et souvent un peu amateurs. Donc une presse amateur faisait l’affaire.
Depuis, les choses ont changé : le jeu vidéo est devenu une industrie de masse comme les autres, sauf qu’elle a comme particularité d’avoir explosé à la fin du siècle dernier.
Côté japonais, ça a longtemps eu du bon : on se situait après l’éclatement de la bulle, les boîtes étaient jeunes, les gens aussi, ils n’avaient pas de dinosaures bureaucrates pour les brider. Depuis beaucoup sont rentrées dans le rang. Soit par des fusions-acquisitions, soit parce que des “anciens” ont émergé - devenant des supérieurs hiérarchiques classiques, qui ont passé l’âge de se remettre en question, et atteint celui de chier à la gueule de tous ceux qui sont sous eux.
Côté américain, c’est le mal absolu. Les boîtes comme Activision et EA ont grandi dans le capitalisme sauvage, libres de toute déontologie. Les conditions de travail y sont à chier. Elles sucent les actionnaires, tranchent dans le gras au moindre pépin, et écrivent leurs compte-rendus de réunions sur des billets de banque. Elles financent elles-mêmes la presse qui est censée les critiquer - et se réservent le droit de l’asphyxier au moindre mot de travers. Elles s’en donnent à cœur-joie, puisque contrairement aux industries plus classiques (qui aimeraient bien appliquer les mêmes méthodes de fonctionnement), elles ont grandi sans garde-fous.
Là-dessus, il existe une certaine presse, dont Gameblog est le représentant le plus visible, qui a poussé comme un champignon sur un terreau constitué d’un mélange de relations et de fanboys.
Cette condition un peu spéciale lui a permis de conserver son amateurisme des débuts (combien de journalistes y savent ce que sont les “cinq W” ?), qui se traduit par des articles qui sont à mi-chemin entre la brève et l’édito, structurés sur un schéma bancal : un fait pas toujours vérifié accopmagné d’un avis souvent clairement exprimé, mais biaisé par la proximité des annonceurs d’un côté et du lectorat de l’autre.
Comme en plus, le site semble n’être gouverné que par une ligne éditoriale floue et potache (“on fait de l’info, mais avec des blagues - et attention, les gars : il ne faut pas louper de scoops !”) héritée des magazines des années 90, on se retrouve avec une espèce d’agence de presse bâtarde, mi-info mi-intox, mi-sérieuse mi-loufoque, à la fois instruments du pouvoir et démago à mort.
Donc de la merde.
Comme souvent, je me suis emmêlé dans deux idées - la guerre des consoles et le journalisme dans les jeuv - mais vous avez réussi à rebondir dessus. Et avec des jolis rebonds en coups de pieds retournés et tout.
Merci à tous pour les excellents commentaires <3
@↑↑↓↓←→←→BA : Ultra-intéressant. Merci !
Whaw !
Merci.
Vraiment.
J’oubliais le plaisir de vous lire et je turboplussois. (^6^)
Voilà.
Je ne regrettais pas l’internet, mais vous me manquez… des fois.
@kwyxz : Ne généralisons pas! Je connais beaucoup de lecteurs et participants de forums qui sont lucides et critiques. Certes, ce ne sont pas ceux qui participent le plus.
Sinon, il y a un truc louche quand même. Oui, GB a copiné sec avec David Cage pour son Heavy Rain, et le test sans saveur de Julo en serait presque la preuve. Néanmoins, le blogue comme les interviews, je trouve ça intéressant, sans doute beaucoup plus que les news, les impressions et le test du jeu à proprement parler. C’est rare d’avoir un homme qui prend 40 minutes “d’antenne” pour expliquer le fond de sa pensée pour son jeu.
@Numerimaniac : Ouais enfin perso, j’ai eu l’impression d’entendre Thomas Langmann quand était sorti son Astérix aux Jeux Olympiques qui expliquait que son film était pas si mauvais et que de toute façon son oeuvre était incomprise et que de toute façon à cause de ces connards de critiques le cinéma français allait crever et qu’aucune critique négative ne devrait sortir avant le weekend d’après la sortie parce que bouh… ils sont pas gentils quoi !
Faut juste pas oublier 4 petites choses :
1/ y’a des boites derrière les sites de jv comme gameblog
2/ on est dans une foutue crise économique qui touche en premier lieu les budgets publicitaires
3/ faut voir comment les plans média sont réalisés “on prend les 3 plus gros supports et on balance 90% du budget dessus”
4/ les lecteurs, potentiels pourvoyeurs de $, ne veulent pas payer l’info sur internet (jusqu’à la preuve du contraire).
Ceci explique (presque) cela.
@Fabrice :
Les sites tels que Gameblog et jv.com n’ont pas attendu la crise économique pour être des alliés objectifs de l’industrie.
Ça n’a pas grand sens de jouer la partition de la raison économique. Il y a un contre-exemple : @si (oh et puis un autre Wikipédia, mais il a ses limites celui-là). Je crois surtout que les lecteurs ne veulent pas payer pour n’importe quoi sur internet. Payer pour Gameblog ? jamais ! Et entre nous, ça me fend le coeur de penser que je leur donne de l’argent en achetant mon jeu vidéo du moment. (tiens en ce moment c’est une partie de mon abonnement au Xboxlive qui finit dans la future télévision de JulienC) peut-être que commencer par informer les lecteurs des sources de financements de la presse serait un bon début ?
On vous dit que l’information sur le net est gratuite ? répondez faux ! elle est financée par la pub dont le coût est compris dans le prix du produit.
On vous dit que vous êtes libre de ne pas lire les immondes productions de la presse vidéoludique, que ça ne vous fait pas de mal ? Là encore, soyez original : faux ! Je les finance que je le veuille ou non et ils continuent tranquillement leurs nuisances (ils sont tout de même en partie responsables, parce qu’ils en ont été les propagandistes les plus zélés, de l’explosion de cette industrie).
@↑↑↓↓←→←→BA : l’idée de comprendre le jeu vidéo comme un organisme me paraît bien illustrer ce à quoi on assiste. En tout cas, on voit tout de suite mieux le genre de liberté dont jouissent les JulienC & cie : celle de rouler pour les éditeurs et de croire qu’ils le font librement, puisque c’est précisément ce qu’ils font.
Pourtant, ce forum est rempli de témoignages de journalistes affirmant le contraire, qui donnent des preuves de leurs soumissions aux contraintes des éditeurs.
Ce qui me fait écrire
@Numerimaniac : En es-tu sûr ? Quelles proportions des lecteurs de la presse sont critiques comme tu le dis ? Car si l’on joue bien souvent la carte de la différence spécifique (on fait quasiment tout comme le voisin, mais on s’octroie une sortie de temps en temps) cette différence là est elle seulement perçue ailleurs que dans le “milieu” ?
Je ne vais pas vous rejouer du Bourdieu (déjà fait ailleurs qu’ici ;) ) mais il me semble que personne ne lit autant la presse spécialisée que vous, journaliste de presse spécialisé, et que, de fait, vous seuls pointez ce genre de travers et êtes en position de le faire.
Dans les mails que je reçois, sur les forums (qui sont tout de même réservé aux initiés) que je lis, on raconte la même chose : pressions insupportables, contraintes directes, violentes voir humiliantes ( traiter un journaliste de gamin - euphémisme - parce qu’il n’a pas récité correctement son catéchisme sur Heavy Rain ). Et pourtant ces choses là n’apparaissent jamais sur les sites d’une plus grande audience …
De temps à autre on se permet ladite petite sortie, on soutient un mag “copain” vis à vis d’un éditeur, on affiche les pressions d’un éditeur pour obtenir telle note, bref, on fait dans le ponctuel et jamais on ne dit le fond de l’affaire : ces choses là sont la règle, non l’exception et seuls les journalistes et un petit noyau de passionnés en sont informé. Ils sont faciles à reconnaitre, ce sont ceux qui répètent en boucle : “mais tout le monde le sait ça”. “Leur monde” à n’en pas douter…
Mince, du coup j’ai oublié l’essentiel : je reviens lire votre blog après un long absenteïsme, et je suis heureux de voir que vous êtes toujours aussi remonté contre les blogueurs professionels. Eux, visiblement, n’ont pas décidé de changer de partitions… il serait dommage qu’ils ne rencontre plus d’opposition. Bon courage ;)
@Eidolon : Je pense qu’on le ressent aussi en tant que lecteurs “simples”.
Un peu comme lorsqu’on est malade, on ressent un mal (au ventre, à la tête..) mais c’est le médecin qui sera capable de diagnostiquer le plus correctement.
Même si on a une petite idée (ou pas du tout) d’où vient le mal.
Je pense que les chiffres de fréquentation de cette presse, et le peu d’opposition sucitée par ces bétises (parce que elle serait insignifiante) suffisent a contredire l’idée d’un “bon sens” du lecteur. On ne reçoit pas ces choses la de la même manière selon son milieu ou sa culture. Je reste pour ma part persuadé qu’on risque plus l’insulte que l’assentiment lorsqu’on pointe ces travers en place publique.
Alors game b, tu as découvert que tous les mass media étaient de la propagande j’espère ?
Mais bonne analyse en tout cas, je n’avais pas pensé au lieu entre trolls (guerre des consoles) et journalisme jv. Pourtant il est évident, surtout si on plonge au fond de la poubelle (jv.con du genre).
Juste en passant, je me souviens qu’il ya un an et demi environ, jv.con s’est fait allumer sévère par un site (inkult.fr je crois). Comme par hasard, au bout de quelques jours de jérémiade de la pute de pdg de jv.con, l‘“article” (écrit par un amateur sur le forum du site) avait disparu. Juste pour confirmer que les suppots n’aiment pas se prendre des claques.
Bon, je ne fais que rajouter une pierre à l’édifice déjà colossal de nos discussions sur le sujet…
Mais bon, quand on lit ça (première question sur Homefront) et surtout le 2ème et dernier paragraphe de la réponse de Nerces, on atteint des sommets.
‘
”Oui bon, on essaie d’être objectifs, mais quand même c’est sûr faut faire des concessions avec les éditeurs qui ne nous enverront plus les jeux si on dit trop de mal. Alors on les laisse nous utiliser à leurs fins mais suffit que le consommateur doit se renseigner pour ne pas se faire avoir par la pub construite grâce à nous.
Bon, c’est sûr, c’est grâce à nous qu’il se renseigne et si on n’est pas très objectifs, ça marche plus mon histoire mais fin voilà, vous avez compris, on s’en sort quoi.
”’
Je ne sais pas s’il faut en rire ou en pleurer…
@ouaicestpasfaux : Discours honnête et un peu décevant de la part de JV.fr, mais c’est la logique de l’ensemble des rédactions maintenant que de considérer les éditeurs comme des “partenaires de tous les jours”.
On dirait que les journalistes deviennent des relais marketing s’estimant indispensables pour dynamiser et aider le marché par des buzz et des avis de fans.
“Il faut bien vivre” comme on dit.
Merci pour le lien !
Une pierre de plus à un édifice déjà bancal…
Et tant qu’à faire, la version de Tom Bramwell, le rédac chef d’EG.