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Les éditeurs commencent à se plaindre lourdement du recyclage des jeux dans les magasins d'occasion. Mais les joueurs de défendre ce moyen de payer leur dose moins chère, que les éditeurs c'est que des requins qui veulent encore plus de sous.
Et c'est bien légitime.
Mais pourquoi défendre des magasins d'occasions tenus par des incompétents qui se font de l'argent sans participer à l'économie vidéo ludique ?

70 euros le jeu c'est trop cher pour certains titres. Et le marché de la seconde main permet de jouer à des jeux un peu plus originaux que les blockbusters, même si la finition est bien en-dessous (Senko no Ronde, Dead Rising). On est bien d'accord là-dessus.

Recelle, magouilles, et glaire de fanboy

Les magasins d'occasion sont soit des grandes chaînes (Game, Micromania, etc) soit des petites boutiques indépendantes. Les enseignes présentent des rayons clairs uniquement composés des jeux classés par hiérarchie de popularité ou de prix. Les boutiques, elles, mélangent souvent les jeux avec leurs autres produits : japanimes et goodies, et vieilles consoles collector à prix d'or. Les deux sont bien au courant de la côte des jeux, et on est plus à l'époque où l'on pouvait trouver Final Fantasy 3 US sans boîte à 60 francs l'année de sa sortie parce que le vendeur n'y connait rien. Un Street Fighter Anniversary est encore à plus de 30 euros, quand tous les autres jeux Xbox naviguent en-dessous des 10 euros. Vous pouvez encore payer un Valkyrie Profile plus de 100 euros en 2008.
Par ailleurs, les écarts de prix entre les jeux très récents neuf et d'occasion de nos jours dépassent le risible. Vous économiserez entre 5 et 10 euros seulement pour un jeu déjà défloré par un autre (voire plus) joueur. Par contre, si vous venez vendre votre jeu, vous en tirerez maximum 30 euros s'il a moins de deux mois et propre comme un sous neuf. Pour le reste ça ira de 5 à 10 euros au lance-pierre. Les bénéfices pour le revendeur peuvent ainsi monter à 100%, qu'il justifiera par la prise de risque et la surface de vente.

J'm'y connais à fond en jeux vidéo de PES à Gran Tourismo !

Et rien de cette manne n'est reversé ou réinvesti dans le secteur vidéo ludique. Un jeu peut être revendu quatre ou cinq fois, apportant une centaine d'euros aux chaînes de magasins pendant que l'éditeur du jeu voit s'afficher une unique vente dans son listing.
A une époque lycéenne où jouer à la Super Nintendo restait un secret coupable, les magasins dédiés aux jeux était des endroits où les joueurs pouvaient se retrouver pour glairer des heures sur Street Fighter et se conseiller tel petit jeu de plateforme pas du tout connu sur Megadrive. Ainsi, si l'argent ne retournait pas dans le portefeuille de l'éditeur, il servait un peu à développer la vie de la communauté bien avant internet et Xbox Live.
A quel type de vendeurs profite maintenant cet argent ?
Dans les chaînes de magasins, ce sont des jeunes trop cool force-de-vente formés à la manipulation de mères de familles ("prenez lui Barbie Cheval elle va adorer" et ne touchera plus à un jeu de sa vie) qui ne sont au courant uniquement des dates de sorties de PES et GTA. "Rock Band 2 ? Ah non, le 1 est sorti cet année. Alors pas avant 2009, hein."
A des gens comme nous qui maitrisons le pouvoir obscur de l'internet, un dialogue n'apportera que consternation : je travaille pas là-dedans, et j'en sais plus que lui, ET il me prend pour une bille. On y retourne uniquement pour avoir son Gears of War 2 neuf sous le comptoir, un jour avant les grandes surfaces.

Ah non celui-là j'le vends pas

Dans les boutiques indépendantes par contre, c'est des vrais fans ! Le gardien de comptoir pourra vous parler des heures de Metal Gear Solid, ou des variations de qualité au fil de la saga Tomb Raider. Par contre faudra pas espérer en placer une, c'est lui le plusse fan. La preuve, regarde, il a la version collector encore sous blister. Mais non, je la vends pas, c'est juste pour montrer que je l'ai.
Et c'est trop ton pote, jusqu'à ce que tu ramènes KOF 2002 Xbox parce qu'il ne passe pas sur la 360. Pourtant il est indiqué sur la liste de retro-compatibilité dont on parlait l'autre jour, quand on comparait avec la PS3. "Mais je sais pas si tu l'as pas copié le jeu. Si je le reprend après tout le monde va le faire et je peux fermer boutique, tu comprends ?"
Papoter entre joueurs ça n'a pas de prix, pour le reste il y a la carte bancaire...

Mano a mano

Le salut se trouve sur l'internet. Zombie Zone (aka Oneechanbara) sur PS2 s'y trouvera à 10 euros, quand un vendeur remettra en cause jusqu'à son existence même ("je l'ai pas, je connais pas, donc ça n'existe pas"). Le système de revente directement entre particuliers permet d'avoir des prix beaucoup plus abordables, et l'argent versé à un joueur a de bien plus grandes chances de servir à l'achat d'un titre neuf.
Des inconvénients, de notre amie La Poste à des description mensongères, peuvent arriver. Mais on est en relation avec des joueurs, pas des speculateurs de bas étage ou des gameurs nerdz qui défendent leur fanboyisme derrière un comptoir.

Bien qu'un peu réducteur, cet avis se base sur l'expérience plutôt que des idées reçues ou de belles tirades libertaires, pour contre-balancer l'idée un peu facile que les éditeurs veulent juste notre fric et les magasins d'occase sont trop les Robins des Bois du jeu vidéo.