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Les joueurs ont un recoin intime et sombre où, loin des metacritic et des débats sur LE-jeu-de-l’année du mois, ils s’adonnent à des plaisirs coupables en se tripotant la manette. Car derrière leur épaisse carapace, durcie par les pratiques de camping au sniper et les blocages éclairs de shoryuken au petit matin, bat encore un petit coeur. Et c’est par ce point faible que se faufilent certains jeux vidéo d’une qualité loin d’être remarquable, pouvant détruire la réputation du meilleur des PGM (pro-gamer).
Parlons un peu de ces jeux qui, armés d’une licence ou d’un concept alléchant, nous entrainent loin de nos grands principes.

Guilty Play-sure

Le jeu en tant que produit dérivé d’un film à succès est l’exemple le plus facile et le plus courant. Il est accepté comme une évidence que la qualité de ce genre de production est souvent à la limite du jouable, et il est bien facile de se moquer hautainement de la dernière adaptation vidéo ludique du blockbuster familial de fin d’année.
Jusqu’au jour où ça nous tombe dessus : sabre laser, baguette magique, balles à trajectoires courbes, zombies, gros nichons, petites culottes… Il arrive un moment on a envie de dépasser l’inaction frustrante du spectateur et de vivre dans l’univers du film; autrement qu’en se repassant une vingtième fois le DVD bonus. On a envie d’être fou, de se laisser tenter éhontément, niant farouchement les critiques spécialisées autant que notre longue expérience de joueur.
L’achat impulsif, alors qu’on ne fait que passer dans les rayons des consoles “pour s’informer de l’actualité”, est la première cause de dérapage. Les plus résistants attendent la chute inévitable du prix du titre, une fois la campagne publicitaire calmée.

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Le jeu du film du livre de la trilogie

On parle bien entendu de choses comme Harry Potter pour les plus jeunes, ou de Star Wars pour les plus vieux. Le dernier en date pour ma part fut Wanted : Weapons of Fate. Je pourrais tenter de me justifier en invoquant l’excellent comics original, ou en expliquant le gameplay simpliste mais solide et l’histoire entre préquelle et séquelle du film, que votre regard dédaigneux ne changerais pas.
Et c’est bien là toute la différence : par amour pour l’univers, on est capable d’ignorer les défauts auxquels le commun des joueurs s’arrête.

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Sois fier de ta honte

On devient alors tolérant, comme on ne l’a jamais été avec les injustices de Mario ou Lara. Car dans ce désert créatif, on peut survivre en se nourrissant de chaque élément de référence. Une petite phrase tirée du film par ci, une référence de fanboy par là, et la caméra coincée dans le mur n’est plus si grave. Et pour la promesse d’éléments de scénario inédits ou le fol espoir que le jeu innove à un moment, on le bouclera dans son ensemble; et souvent d’un cul sec (ça pique un peu moins).

Mais le cinéma nous rend bien la politesse avec les adaptations de plus en plus régulières, et déprimantes, de grands noms des jeux vidéo. On rigole encore jaune du deuxième film de Street Fighter, rendant le premier et Jean-Claude largement oscarisables. Et pourtant le joueur peut aussi devenir un cinéphile gêné, se tapant l’intégrale Resident Evil.

Et vous, quel jeu vous a éclaté autant que votre amour propre ?


Wanted : Weapons of Fate , pour Xbox360 et PS3, est disponible dans le supermarché d’à coté de chez moi à 30 euros neuf.
Le film Wanted : Choisis ton destin est un film sympa gâché par ce tromblon d’Angelina.
Wanted, le comic à l’histoire bien différente, est publié en récit complet en France par Delcourt, et vendu à 14,95 euros.