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à quand un “permis de jouer” pour sécuriser les salons ?

Ces fêtes en famille et entre amis m’ont fait réaliser l’écart vertigineux qu’il peut se créer entre un joueur de longue date et des gens “normaux”. Qu’est-ce qui sépare le casuel du gameur ? En dehors du fait que quand une manette vole à travers la pièce, le gameur l’a fait exprès, lui.

Handicapés Casuels

On se rend d’abord vite compte que les casuels sont incapables de lire les instructions données à l’écran. C’est toujours le même cinoche quand il faut appuyer en même temps sur les boutons A et B de la Wii. Même les buzzers d’un Scene iT ! deviennent une science abstraite, avec son gros bouton et les quatre autres petits et colorés. A croire que personne n’a retenu l’expérience des jouets Fisher Price de la maternelle.
Le gameur, de son coté, cherche la complexité. Quand il démarre un nouveau jeu, il file direct dans le menu options pour voir l’étendue de son influence sur l’expérience de jeu (ceux qui ne le font pas sont des usurpateurs). Il pourra ainsi reprocher à un jeu (Nintendo) de l’empêcher de reconfigurer la manette[1] ou les niveaux sonores.

Devant la moindre difficulté, le casuel se dénigre. Il croit que c’est de sa faute et qu’il narrivera jamais à maitriser quelque chose d’aussi “complexe”. La honte et la peur des reproches le poussant à abandonner lâchement la manette.
Devant l’échec le gameur remet en cause le jeu, parlant vite de bug ou de faille dans le gameplay. Quelques fois à raison. D’autres fois en créant quantité de mythes et légendes, de “la faute à la manette”(R) à des avantages dûs au niveau de la connection internet.[2]

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Attention à ne pas généraliser. Certains joueurs casuels sont de bonne compagnie malgré tout.

Au pays des aveugles, les borgnes s’ennuient

Les jeux Wii sont casuels dans ce sens qu’ils tendent à tout simplifier au détriment de la profondeur de jeu. Quand l’intérêt du jeu pour le gameur est de maitriser la complexité des commandes pour arriver à réaliser d’instinct une action (de la boule de feu de Street Fighter 2 aux hammer-ons de Rock Band), le but ultime du casuel est de comprendre ce qu’il faut faire pour jouer. Gagner une partie, ou, pire : finir un jeu, reste encore à des années lumière de ses préoccupations manette en main.

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Ainsi - comme on peut le lire dans le dernier GamesTM à propos de la preview de Job Island, la suite du très médiocre Sports Island - la Wii a cette particularité que même (surtout ?) les jeux ratés ont des suites. Et pire : que ces suites ne remettent que rarement en cause les défauts de leurs ainés.
Qui a dit Mario Party ?

Notes

[1] problème honteusement ignoré concernant aussi -et surtout- les personnes handicapées ou victimes de mutilations.

[2] à Cultura Marseille, j’ai entendu un vendeur pipoter un gamin de 12 ans comme quoi une mauvaise connection internet baisserait le framerate de la console. N’importe quoi…