Fracture Vidéoludique
Par Game B le 2 janvier 2009 - La Vie vs les jeux vidéo(s).2 minutes
à quand un “permis de jouer” pour sécuriser les salons ?
Ces fêtes en famille et entre amis m’ont fait réaliser l’écart vertigineux qu’il peut se créer entre un joueur de longue date et des gens “normaux”. Qu’est-ce qui sépare le casuel du gameur ? En dehors du fait que quand une manette vole à travers la pièce, le gameur l’a fait exprès, lui.
Handicapés Casuels
On se rend d’abord vite compte que les casuels sont incapables de lire les instructions données à l’écran. C’est toujours le même cinoche quand il faut appuyer en même temps sur les boutons A et B de la Wii. Même les buzzers d’un Scene iT ! deviennent une science abstraite, avec son gros bouton et les quatre autres petits et colorés. A croire que personne n’a retenu l’expérience des jouets Fisher Price de la maternelle.
Le gameur, de son coté, cherche la complexité. Quand il démarre un nouveau jeu, il file direct dans le menu options pour voir l’étendue de son influence sur l’expérience de jeu (ceux qui ne le font pas sont des usurpateurs). Il pourra ainsi reprocher à un jeu (Nintendo) de l’empêcher de reconfigurer la manette[1] ou les niveaux sonores.
Devant la moindre difficulté, le casuel se dénigre. Il croit que c’est de sa faute et qu’il narrivera jamais à maitriser quelque chose d’aussi “complexe”. La honte et la peur des reproches le poussant à abandonner lâchement la manette.
Devant l’échec le gameur remet en cause le jeu, parlant vite de bug ou de faille dans le gameplay. Quelques fois à raison. D’autres fois en créant quantité de mythes et légendes, de “la faute à la manette”(R) à des avantages dûs au niveau de la connection internet.[2]
Attention à ne pas généraliser. Certains joueurs casuels sont de bonne compagnie malgré tout.
Au pays des aveugles, les borgnes s’ennuient
Les jeux Wii sont casuels dans ce sens qu’ils tendent à tout simplifier au détriment de la profondeur de jeu. Quand l’intérêt du jeu pour le gameur est de maitriser la complexité des commandes pour arriver à réaliser d’instinct une action (de la boule de feu de Street Fighter 2 aux hammer-ons de Rock Band), le but ultime du casuel est de comprendre ce qu’il faut faire pour jouer. Gagner une partie, ou, pire : finir un jeu, reste encore à des années lumière de ses préoccupations manette en main.
Ainsi - comme on peut le lire dans le dernier GamesTM à propos de la preview de Job Island, la suite du très médiocre Sports Island - la Wii a cette particularité que même (surtout ?) les jeux ratés ont des suites. Et pire : que ces suites ne remettent que rarement en cause les défauts de leurs ainés.
Qui a dit Mario Party ?
Commentaires
Très bon article !
Concernant les Mario Party c'est marrant de constater qu'après les 3 premiers sur N64, puis 4 sur Gamecube, la Wii, pourtant console des party-game n'en a eu qu'un seul pour l'instant...
Peut-être que même chez Nintendo ils se sont lassé d'en faire un nouveau tous les ans^^
Sans compter que le 8 était à l'origine destiné au Cube puis bricolé à la va-vite pour la Wii...
(ou p'tet que je confonds avec Twilight Princess, allez savoir)
Bon article.
Toujours aussi regrettable de constater que même en tentant de rendre un soft plus accessible, allant même jusqu'à réduire un gameplay dans ce qu'il a de plus basique (WiiSport < Pong), nombres de casuals restent hermétiques au poil d'investissement personnel à fournir pour vraiment apprécier les qlq subtilités d'un soft.
Du JV fast-food vous dis-je...
Si vrai...
La wii est un échec dans son concept avoué ou marcketé : Initier aux jeu.
En dégageant sa principale exigence, l'investissement, elle n' initie en rien au joie du biou biou et ne reste qu'en surface de la chose.
Elle s'adapte à la vision du consommateur lambda. ( Le clampin, l'abrutis de base. )
Un méchant pétards mouillé.
Ça pourrait être une belle raison supplémentaire de me la payer cette Wii : me casser quelque chose et hop, quelques semaines d'arrêt-maladie en rab.
Je maintiens que le public casual est une chimère.
Ce sont des gens qui jouent, éventuellement, si quelqu'un dans la même pièce, à un moment où ils n'ont rien de mieux à faire, joue à un jeu vidéo.
Le casual jouera de lui-même :
1°) s'il parvient sans peine à recréer l'ambiance dans laquelle il a découvert et apprécié le jeu (généralement avec des amis, ou dans les transports dans le cas de brain training)
2°) si le jeu s'éloigne suffisamment de la culture jv pour toucher un centre d'intéret du casual en question (forme physique ou mentale, aspect littéraire, etc).
En gros, le casual est une personne qui jouera à un jeu si celui-ci fait tout pour avoir l'air d'autre chose.
Et comme je l'ai toujours dit, et comme je l'ai dit à mes boss, faire des jeux "pour les casuals' c'est comme faire de la viande pour les végétariens. A moins de la faire en forme de carotte et au goût de carotte, ça n'intéressera que la frange végétarienne des tordus qui fantasment de manger de la viande. Et ils sont pas nombreux.
Ouaip, très intéressant cet article. J'aime bien cet example de "comprendre sur quel bouton appuyer". C'est souvent la bonne excuse. "Sur quel boutons il faut appuyer ?" alors que le gameur va instictivement tester les possibilités pour trouver. De même le problème de la lecture n'est qu'un problème "récent" : il suffit de remonter à dix ans, quand l'informatique à commencé à être accessible à tous avec un grand nombre de personnes qui ne comprennent pas. Pourtant, il n'y a pas grand chose à comprendre, l'ordinateur n'est pas un philosophe, il affiche des messages qu'il suffit de lire, interpréter et auxquels ils faut répondre. Il n'y a rien à comprendre. A croire, peut être, que le nombre de dyslexique et analphabètes ne fait qu'augmenter. Allez hop, aux RPG dès la maternelle !
C'est justement l'interprètation qui pose problème, ainsi que cette peur d'essayer. Comme tu l'as dit, le gamer va instinctivement tester les possibilités, c'est exactement pareil en informatique, d'un côté la personne qui n'a pas peur de cliquer partout "pour voir" va progresser très vite (en cassant tout, parfois) de l'autre la personne qui a peur justement de tout péter va avancer à tâtons, passant de longues minutes à réfléchir à la moindre opération (est-que je nique tout si je fais ça ? est-ce que je fais pas une erreur là ?) et galérant des heures pour le moindre truc bateau.
Mais n'est ce pas là une magnifique parabole de la vie chers amis?
Ne vaut-il pas mieux goûter les fruits interdits (au risque de se payer une bonne chiasse)?
Est-ce que les gens les plus intéressants ne sont pas ceux qui osent, ceux qui sortent des sentiers battus, ceux qui montent sur la barricade, quitte à être fusillés en premier?
DEBOUT CAMARADES!
hihihi
Mais c'est tellement vrai. Mon beau-père (un casual) a pété le lustre du salon en jouant au base-ball sur Wii Sport. Et oui, il ne sait pas (ni ma mère) lire les inscriptions à l'écran. C'est flippant.
P.S: J'accepte de partager mon "bonané" avec toi. Je sais, je suis trop sympa.
@Wolowizzard : Ah non, c'est moi qui te l'ai piqué, pas Game B^^
Le casual ne lit pas les inscriptions à l'écran, le "harcore" ne lit pas les manuels (parfois). Finalement on est presque pareils...
Et merci, c'est sympa pour le bonané :)
LOL