La vraie nouveauté de Rock Band, c'est la batterie. Et à la différence de la guitare, il est dit que l'on peut reproduire fidèlement un morceau de niveau Expert sur le vrai instrument. Mais plus on s'éloigne du jouet, plus il va falloir travailler pour réussir.
Sombre idée...

L'espace physique occupé par la batterie impose au joueur de travailler ses repères dans l'espace. Les vrais batteurs peuvent regarder leur instrument quand il jouent. Facile pour eux. Le rockeur en bande doit lui garder les yeux sur son écran. Et arriver à juger du point de contact entre la baguette et le pad est la première difficulté de l'instrument.
Voyons les pads, de gauche à droite :



Le pad rouge correspond à la caisse claire. Il sert donc souvent et transforme la main gauche en métronome malhabile. Arriver à tenir un rythme soutenu en bougeant le poignet plutôt que l'épaule prendra déjà quelques parties.



Le pad jaune sert de première cymbale. J'ai encore du mal à le jouer avec la main gauche plutôt que la droite. Ce qui me donne un petit air ridicule de joueur de xylophone quand il est mélangé dans la partition avec le bleu et le vert...



Le pad force bleue est la deuxième cymbale. Dur d'y aller avec la main gauche pour les longues séries bleu+vert. Mais sinon ça va, il est cool.



Le pad vert (derrière) correspond à ce que le mode d'emploi appelle "la crash". Son son bruyant de bruit en fait le préféré des enfants. Et avec la main droite on s'y régale comme un coquin.



Et enfin, la grosse pédale de caisse. Ou la pédale de grosse caisse; je ne sais plus. L'ennemi de tous, elle symbolise la principale difficulté de l'exercice : arriver à désynchroniser ses mains de son pied. Essayez de taper quatre fois dans vos mains pendant que votre pied ne suit qu'un rythme sur deux (mains, mains+pied, mains, pains+pied).
AH! On fait moins les fous maintenant...

Et c'est pour cette raison que lors des deux premiers niveaux de difficulté, la partition de la batterie n'a que peu de rapport avec la musique jouée. Comme un gentil tutorial, les barres oranges restent seules et parsemées alors qu'on entend clairement un bourrin se lâcher sur la double pédale.
L'illusion marche bien néanmoins (zurtou avéc dé moritausses youhouu ), et on y croit comme un gamin. Le long apprentissage rappelle celui de la guitare. Et pétard, le jour où je passe en difficile je vais trop me la gazer...

Tiens-toi droit !!
L'espace donc, l'ultime frontière. Jouer de la battouze, c'est beaucoup plus physique que de se gratter le manche. Le muscle chelou sur le tibia brûle de l'intérieur, les épaules font n'importe quoi, les baguettes se prennent entre les pads, et l'ensemble se fait la malle sous les coups de pieds. Il va falloir travailler sa position...
Hop, en premier : le dos droit. Ça évitera de devoir déplier sa jambe en accordéon pour taper la grosse pédale, et donnera plus d'ampleur aux bras avec les baguettes au bout.
En second : on se met toujours face aux pads. En clair, c'est le buste qui pivote et non les épaules.
Et pour finir : la position du pied sur la pédale. Ma technique piochée à droite à gauche : le bout des orteils arrive à mi-chemin, au niveau du trait orange, et je garde une demi-pression constante. Le pied ainsi en lévitation fatigue beaucoup moins, grâce à une distance à parcourir réduite. Il est aussi utile de se relâcher un minimum : les doigt de pieds en éventail permettent un meilleur touché de la plante des petons.
De cette manière on peut y aller doucement. Pas comme certains invités violents sur une pédale déjà connue outre-atlantique pour se fendre en son milieu.

"- OH! Mais tu sais combien ça coûte ça ? Est-ce que je viens chez toi mettre des kicks à ta Wii ? Non, j'me retiens !"

Pour finir, l'autre différence majeure avec l'instrument à corde est l'anticipation. Chaque touche demandant un mouvement ample, on apprend à préparer ses frappes à l'avance; et compter intérieurement les quatre temps peut s'avérer d'un grand secours. Alors qu'on peut se contenter de jouer uniquement aux réflexes sur la guitare, il faut ici appréhender la partition avec au moins quatre temps d'avance.
Et de cette manière c'est tout le corps qui se met en mouvement tel A-NI-MAL l'animal. Hautement défoulant, hautement gratifiant, hautement fatiguant. Mais je suis tranquille, tant que je fais pas de Wii Fit, c'est pas vraiment du sport...