Ting! Ting! Ting! 1-eup!

Est-ce que vous aimez l’abandon ? Tel une prière magique, c’est l’unique moyen de se décharger de ses promesses et devoirs sans aucun effort. Un plaisir coupable, injuste victime d’une image populaire noircie par les bons sentiments. Parce qu’il faut savoir laisser aller quelquefois. Regarder les choses s’écraser et la fourmilière s’affoler. Ça redonne un peu d’humilité et de tolérance, je le conseille à tout le monde.
Et bon lundi bien sûr !

“Jumping the shark”
L’expression de “Jeumpé le shark”, vient de Happy Days. Pour relancer l’audience déclinante de la série fut produit un épisode risible dans lequel Fonzie, trainé par le bateau d’un futur réalisateur de flims avec Tom Hanks, saute en skis par-dessus un requin. L’expression est devenue synonyme d’utilisation de grosses ficelles pour relancer l’audience d’une série.
Au fil des ans, et par extension, c’en est venu à symboliser l’instant du scénario où le spectateur décroche.

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Et qui n’a pas connu ce frisson de l’abandon devant un jeu. L’instant où, bloqué depuis un peu trop longtemps au même endroit, on a plus le courage de relancer la partie. On se dit “un jour”, et le temps file. Des années après la frustration est encore inscrite dans la mémoire.
Si vous voulez bien laisser vos témoignages ci-après, merci.

Je me souviens de quelques expériences amères :
- Dans MGS2 quand (spoil) le vampire renaît. Déjà l’histoire et le perso joué étaient ridicules, mais là c’était trop j’ai laissé tomber.
- Dans Chrono Trigger, quand l’adaptateur pour cartouches US effaça ma sauvegarde au dernier donjon. Dur.
- Dans la série des Super Mario quand j’ai vu apparaitre les déguisements de raton laveur et de grenouille. Je me suis dit que j’étais trop grand maintenant. Et tous ces trentenaires s’extasiant sur le costume d’abeille du Galaxy, ça m’inquiète.
- Dans Breath of Fire 3, quand il faut marcher des heures dans le désert de la version US. Phase rendue insensée par une erreur de traduction, genre entre “Est” et “Ouest”.
- Dans Zelda Twilight Princess quand j’ai vu la tête des célestiens; des poules à tête de chauve. J’ai repris le jeu quelques mois plus tard par conscience professionnelle (i.e. pour pouvoir en dire du mal librement).
- Dans Vagrant Story après m’être perdu des heures dans la forêt hantée. Cruel.
- Dans Advance Wars 1 dès quand j’ai dû refaire une troisième fois une bataille de 3/4 d’heure. Syndrome répété à chaque épisode.
- Dans Quake 4 quand on galère pour rentrer dans un QG quelconque. Mais je voulais déjà partir au moment où j’ai vu la tronche de punks bleus des ennemis.
- Dans Ultimate Ghost ‘n Goblins à l’arrivée au stage du feu. 4 253 morts ça faisait déjà beaucoup pour un seul homme, j’étais à bout de souffle.

Le seul avantage d’abandonner, en dehors du temps gagné, sera de nous épargner les fins honteuses. Les fins expédiées par une image et un “thank you for playing and donning your thunes suckeur”. Il faudra en parler de celles-là aussi.