-Si tu veux m’parler, envoie moi un FAX !

Les jeux vidéo, en particulier les jeux de rôle, ont commencé par des interfaces textuelles. On vous racontait une histoire, et il fallait trouver puis écrire l’action qui permettait de progresser. La moindre faute d’orthographe et de syntaxe, et on restait bloqué. Chiant.
Vingt-cinq ans plus tard, c’est la 3D, la révolution Nintendo où l’on tourne la main pour ouvrir une porte, la hachedé, et le digital lifestyle de la convergence de toutes les conneries hype disponibles.

Pourtant vous voilà en train de jouer à un jeu d’aventure. Disons Hotel Dusk sur DS. Ecran tactile, console tenue comme un livre, et le très pompeux titre de “roman interactif”. L’histoire noire d’une sombre enquête au…


«touchez l’écran»

…coeur des ténèbres des années soixante-dix. Alors oké, c’est bien d’essayer d’intégrer…

«touchez l’écran»

…une vraie dimension littéraire dans les jeux. Après tout, le texte c’est la force d’une imagination bien plus puissante que tous les…

«touchez l’écran»

…effets spéciaux du monde. Mais ce qui me faiche -outre le fait ringard de devoir lire dans une société où l’orthographe vit ses derniers instants- ce sont toutes ces…

«touchez l’écran»

…phrases, traduites du japonais vers l’anglais puis vers notre langue, coupées en plein milieu. Ah pauvres Gutenberg et consort, des années à travailler et à optimiser la mise en page, les césures, et autres casses pour…

«touchez l’écran»

…finir en blanc sur des fonds semi-transparents. A l’époque des jeux PC Lucasarts du pointez-cliquez, on engageait encore des typographes. Maintenant on en arrive à se retrouver avec une des quelques polices de texte sans droits (comme la fameuse Comic Sans inventée par un vrai Connare) livrées avec n’importe quel OS.

Laissons les mots dans les livres, ils sont bien là
Alors oui, il y a des gens que ça dérange pas. Ils vous diront à quel point c’est bien Phoenix Wright, patati patata fanboy fangirl. Mais qui ça intéresse les gens contents ? Hein ? Réponse : personne.
Alors que moi, c’est ça qui m’a arrêté dans l’aventure. Ces jeux sont basés sur le texte et c’est pourtant l’élément le moins ergonomique : régler la vitesse de défilement dans les options, appuyer sur le bouton pour afficher le paragraphe d’un seul coup, re-appuyer pour obtenir le paragraphe suivant. Et ça peut être pire comme dans Okami, où -parait-il- l’on ne peut ni accélérer ni zapper le texte avec START. Ou encore illisible pour les prolétaires dépourvus d’écran 107cm, comme dans dans le Dead Rising de la 360. Ou pénible comme dans Metroid Prime, en scannant tous les murs pour savoir où le Chozo a fait popo.
Ah cruelle Babel qui engendra toutes ces langues de merde pour nous empêcher d’apprécier les scénarii profondément passionnants de ce secteur hautement culturel des jeux vidéos. Alors arrêtons de nous mentir et arrêtez de chier des tartines de texte dans mes jeux, surtout quand c’est pour raconter ça avec les pieds en me pétant les yeux et les…

«touchez l’écran»