Guitar Hero, c'est génial c'est sûr. Mais comment l'expliquer...
Tentative.

L'importance de l'outil tout d'abord. Sortir de la configuration du pad place tous les joueurs au même niveau de départ. Même les musiciens confirmés ont besoin d'un temps d'adaptation.
Vient ensuite le fanstasme Air Guitar : l'objet dans les mains, c'est toute un mythologie MTV qui nous envahi. C'est comme donner une épée en mousse à un gamin : il faut qu'il tape quelquechose, vite.
Un sourire de puissance contamine immanquablement la prise en main, et l'ambiance est déjà à moitié là.
Le jeu a l'élégance de ne pas contrarier ce début de classe. L'habillage rock, fait de grosses typo et de larsens, fait monter la tension. Les références à OBEY ou Spinal Tap placent le ton sur un second degré bon enfant.
Finalement, on ne se sent pas aussi ridicule qu'on l'aurait crû, patate crue.

Ambiance donc.

Dans une soirée type, pendant que certains jouent, les autres gardent l'avantage d'écouter de la bonne musique en buvant une bière à la fenêtre. Et il suffit d'avoir testé le manche une fois pour saisir la difficulté de certains passages, et s'émerveiller flatteusement d'un accord bien placé. Se côtoient alors le fort-à-bras qui fait lamentablement couiner la Gibson, et la réservée copine qui l'éclate sur du Ramones...

l'expérience par la souffrance, ça c'est rock'n'roll bébi

Comme à la bonne époque d'un Time Crisis bien physique[1], le plus appréciable reste la douleur : quand les doigts nous font mal jusqu'aux poignets, mais que les yeux brillent encore de l'exploit.
La saine sensation du dûr labeur, est au-déla de toute boule de feu bien placée ou de tout champignon bien attrapé. Il y avait encore un psy qui parlait des jeux vidéos, sur LCI sûrement, et qui les rapprochaient de la drogue sous l'angle de la recherche du premier fix. Ce qui pousserait les joueurs maladifs à continuer des heures et des heures. Par exemple pour retrouver la sensation d'achévement lors de son passage du 10éme niveau d'expérience dans un MMO.
Ce que je veux dire c'est que c'est plus rentable de se faire un shoot en 15 minutes de gratte, qu'en 6 heures de donjon labyrinthique.

Des chansons comme des stages

C'est pas parce qu'on mange pas des champignons sur un dinosaure vert, que le game design n'a pas d'importance dans le jeu. Découper ces grands titres en partitions de jeu n'a pas du être facile. Pourtant l'adaptation de certains passages pour donner un gameplay unique à chacun est tout en finesse. Take me Out joue d'accordcomplexes sur sa rythmique lente. Unsung demande de mitrailler par courtes salves d'une même note. Les contre-temps synthétiques de Get Ready 2 Rokk font perdre pied. Les accords fourbes de No One Knows rendent chaud comme la braise.
Ainsi, on aime les morceaux d'abord par l'affinité musicale, mais ensuite pour les prouesses bien différentes que chacun demande.

Le jeu des Stars.

Promo pour le deuxième opus, ou sincère communion autour du jeu, les articles fleurissent sur ces stars qui kiffent le jeu. Comme Jon Davis de KORN qui emméne sa PS2 en tournée. L'enthousiasme est tel que certains artistes ont insisté pour faire figurer les versions originales de leurs morceaux[2] dans le 2.

A deux c'est plusse mieux, dans le 2.

Le mode deux joueurs de Guitar Hero laisse de nombreux moments d'inaction pour l'un des deux gratteux dans les échanges de riffs des morceaux les plus faciles[3].
Le bon côté, c'est que ça permet de faire le show. De se déplacer et de poser en attendant son tour. Le mauvais côté c'est que la chanson passe très vite, et que l'épuisement sus-cité n'est plus vraiment là.
Pour le 2, l'un pourra jouer de la basse pendant que l'autre de la gratte. J'ai hâte de voir la symbiose de la performance sur des morceaux comme Killing in the name of des Rage...

Notes

[1] aah ces doux moments d'une jeunesse étudiante passés avec toi Game A. Mais je m'égare...

[2] Je rappele que les chansons du 1 sont des versions talentueusement rejouées.

[3] Les plus difficile deviennent jouables par contre... Bark at the Moon est alors abordable pour le commun des mortels.