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Le 16 mai dernier, Robert Paz est entré dans l’édition consacrée aux jeux vidéo du Livre Guiness des Records pendant le World Cyber Games. Pour se faire, le jeune homme a bouclé les 84 morceaux composant la setlist finale de Rock Band 2, en niveau expert à la batterie, en un peu plus de sept heures de jeu.

Pff, et alors ?

Le moins impressionnant étant les sept heures de jeu consécutives; avec quelques amis et beaucoup de mojitos on a déjà duré bien plus longtemps. Plus enviable par contre est la batterie “ion” sur laquelle fut établie la performance. Parce que le périphérique, à mi-chemin entre la batterie en plastoque et la batterie électronique, coûte quand même 400 euros.

la battouze était cheatée

Évidement, taper un highscore de 10 687 033 points à la vitesse du niveau expert avec la batterie d’origine aurait été bien plus difficile. La pédale se serait fendue au milieu du 41ème morceau. Le tom rouge aurait cessé de répondre au 59ème. Le tom vert aurait atteint le sol à peu près vers la 72ème chanson[1].

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C’est plus facile avec du bon matos, mais c’est aussi plus motivant de taper le succès correspondant -interdisant l’utilisation du bouton pause- quand on a les caméras de la télé pointées sur la gueule.

Non, chuis pas jaloux.

Il me fait de la peine, c’est tout. Le pauvre gars portait pour l’évènement des lentilles de gonzesse bleu électrique, et a dédié son record à la génitrice qui a réussi à supporter ses heures de répétition jeu. Parce que oui, Boby vit encore chez ses parents. Non mais v’là la rock’n Roll attitude quoi…
Pendant ce temps nous on claquait, en faisant chier nos voisins à nous, le succès Club des Millionnaires à quatre bourrés sur du Sonic Youth avec fumigènes et spotlights (le Stage Kit me semblant un investissement moins égoïste que l’Ion).
C’était exactement le même samedi soir, et on était officiellement bien plus proche du record de coolitude que l’autre ringard…

Record de canapé

Reste à savoir l’intérêt des records dans le jeu vidéo. Le loisir est bien loin de la discipline qu’imposerait une ascension de l’Everest ou la traction d’un 12 tonnes par les moustaches. On se rapproche plutôt du record de branlette que du dépassement de soi.
Pour moi le jeu vidéo n’est pas plus un sport qu’un art. C’est une activité qui est - et doit - rester hédoniste et pas sérieuse. Ceux qui veulent en faire autre chose devraient arrêter de se tirer la peau, et trouver un sens un peu plus constructif à leur vie.

Notes

[1] Dans l’ordre : Come Out and Play, Teenage Riot, et Aces of Spades.