On avait déjà évoqué Zombie BBQ à l’annonce de son adaptation sur DSiware. L’initiative était en effet intéressante : sorti en cartouche aux USA l’an dernier, ce jeu espagnol n’avait pas été commercialisé en Europe.

Finalement mis en ligne par Nintendo durant la semaine spéciale Halloween, ce jeu de tir dans un univers zombifié de contes de fées reste truffé de ralentissements, malgré les promesses de les corriger pour la version DSiWare. Rien de rédhibitoire : l’efficacité des minijupes et des zombies pour scotcher un joueur se démontre une nouvelle fois. Malheureusement tout ne fonctionne pas aussi bien dans l’univers de Zombie BBQ.

Pour repousser les morts-vivants qui infestent Storyland, deux personnages sont proposés : un Chaperon rouge à croquer et Momotarō, ce Japonais né dans une pêche.

Étonnant mélange entre contes de fées européens et folkore extrême-oriental ; d’ailleurs il ne fonctionne pas.

Dans une interview disponible sur le site de leur éditeur, les développeurs d’ENJOYUP ne cachent pas les raisons de la présence de Momotarō :

Oui l’intrusion de Momotarō est un clair appel du pied au marché japonais, même si ce marché est complexe et que peu de jeux européens ont eu le privilège d’y être distribué. Bien sûr ce serait un grand honneur de le voir dans les magasins d’Akihabara.

Passons rapidement sur leur vision du marché nippon : s’ils pensent vraiment attirer les joueurs japonais avec un ninja plutôt qu’avec une blonde court vêtue, c’est qu’ils n’ont pas tout compris.

Infester les contes de fées de zombies était une idée excellente : la jubilation est totale devant le sort réservé à certains personnages célèbres (si le jeu vous intéresse, fuyez toutes les illustrations publiées sur internet : elles dévoilent toutes les surprises du jeu). Répandre une épidémie de zombies au Japon est aussi une bonne idée, qui a déjà fait ses preuves ailleurs. Le problème, c’est qu’en les mélangeant on ne formule pas un nouveau concept prometteur, on en gâche deux.

Le jeu fonctionne donc en deux temps, et dans les deux les éléments japonais sonnent faux. Momotarō d’abord, qui « contraste avec les contes de fées classiques que nous connaissons » comme le dit le producteur du jeu, est justement un peu trop éloigné de Mère-Grand (je spoile rien, premier niveau) pour être totalement à sa place.

Momotarō n’est malheureusement pas le seul signal en direction des Japonais. Un niveau se déroule entièrement à Tokyo, là aussi « bien loin des contes de fées classiques ». Bien trop loin en fait : le décor exclut toute référence à leur folklore, et préfère néons, rues propres et immeubles. Une caricature du Japon moderne, aussi loin de Momotarō que du Chaperon rouge en fin de compte.
En passant, c’est aussi le dernier niveau du jeu, autant dire que les dernières impressions que laisse le jeu sont un ton en deça du reste (et le premier boss final est à l’avenant, aucun rapport avec le folklore).

Ils auraient rajouté ce niveau et Momotarō au dernier moment que ça ne m’étonnerait pas, l’un cherchant à justifier l’existence de l’autre. Le scénario n’est en effet d’aucun secours pour expliquer ce crochet géographique : rien ne limite le hors-sujet gratuit.

Little Red Riding Hood’s Zombie BBQ est disponible en cartouche en import ou sur DSiWare à 8€. Le jeu comporte 7 niveaux et s’avère très difficile. La réalisation est correcte sans plus. Le terminer en normal ne fournira ni la vraie fin ni le(s) vrai(s) boss(es). Par contre fermez les yeux, le générique de fin spoile ces derniers !