Reflect Missile est le deuxième jeu développé par Q-Games sur DSiWare, après Art Style: Intersect et avant Star Ship Patrol.

Ce jeu sorti de nulle part avec six pauvres captures d’écran a le minimalisme et l’efficacité d’un jeu Art Style/Bit Generation, mais ne fait pourtant pas partie de cette collection : le marketing de Nintendo restera pour toujours insondable. En tout cas ce serait dommage de passer à côté : Reflect Missile est une excellente surprise.

Reflect Missile est une sorte de casse-brique par tour (7, 5 ou 3 tours selon la couleur des tableaux). Avec un nombre de missiles limité et des pas de tir fixes, le joueur doit détruire les cinq bornes disséminées dans l’écran supérieur de la console. Pourquoi faut-il les détruire ? Pas la moindre idée : comme Intersect et les autres Art Style, le jeu ne propose aucun scénario, sans que ce soit vraiment gênant, l’attention étant portée sur le gameplay et l’ambiance. 

Pour atteindre les blocs ennemis, on peut varier l’angle de tir (genre Bust a Move) en glissant le stylet sur l’écran tactile. Il faut également utiliser au mieux les propriétés des trois types de missiles (qui peuvent tous ricocher sur les parois des tableaux) : les bleus rebondissent (jusqu’à 5 fois sur les briques destructibles ou les bases), les rouges explosent sur un large périmètre à l’impact et les verts transpercent jusqu’à sept éléments. Par ailleurs un bloc option étoilé, une fois détruit et activé, augmentera la puissance d’une rangée entière de missiles.


On distingue sur l’écran de gauche (tableau vert = 7 rangées de missiles) une option étoile au milieu des briques ainsi qu’un bloc bombe qui, une fois percuté, détruira les briques autour de lui.

La préparation des tirs n’est pas limitée dans le temps et n’est pas prise en compte dans le score. Contrairement à Intersect, on prend donc son temps pour combiner au mieux trajectoires et rebonds : les frappes chirurgicales sont nettement plus apaisantes que la régulation du trafic routier. Les trois morceaux de musique plutôt nonchalants y participent aussi.


« Toward the Colony », jolie musique qui rappelle Money Idol Exchanger.

Pour obtenir le meilleur score (notamment en cassant autant de briques que possible avant de détruire la dernière base) et surtout la médaille par tableau (en économisant une rangée de missiles), on se creuse la tête, on tente une trajectoire, on rate, on reprend. Comme la difficulté des tableaux n’est pas immense au début, les médailles s’enchaînent et débloquent jusqu’à 230 niveaux (la difficulté grimpe franchement à partir du centième) ; on pense y passer 5 minutes (le jeu affiche constamment l’heure) et on reste scotché bien davantage.

La maniabilité au stylet sur tout l’écran tactile est toutefois assez particulière : glisser le stylet vers la droite n’inclinera pas forcément les pas de tir sur la droite par exemple, et il faudra parfois se reprendre à plusieurs fois pour obtenir la direction souhaitée. La logique de ces inclinaisons m’échappe un peu mais comme il n’y a aucune limite de temps, c’est un demi-problème. Autre petite tracasserie, l’intervalle entre les écrans qui rend parfois le calcul des trajectoires moins évident. Comme les problèmes du jeu ne sont que les conséquences des « avantages » de la console, il est difficile de se plaindre (dans dix ans on se moquera de la DS je vous le dis). 

C’est devenu un cliché parmi les critiques amateurs (les sites « professionnels » ne les testant pas) de parler de chaque nouveauté comme du « meilleur jeu DSiWare en date ». Ah ces fanboys… Si je me retiens cette fois-ci, c’est donc seulement pour faire mon intéressant : Reflect Missile est tout bonnement formidable.

Reflect Missile, 500 points (5€) dans la boutique DSi, développé par Q-Games et édité par Nintendo. Le jeu est sorti uniquement en Europe et en Australie ; Le jeu sortira aux USA sous le nom Trajectile ; aucune annonce d’une sortie japonaise pour l’instant. En attendant que Nintendo ou les sites de news fassent leur travail, j’ai mis en ligne une vidéo de qualité affreuse.