Back in the eighties, je traversais un bar enfumé aux odeurs de pastis pour aller mettre une pièce de 5 francs dans un jeu d’hélicoptère. Un jeu SEGA de sauvetage d’otages. Il fallait traverser des territoires surarmés, protégés par des avions de chasse, pour se poser entre un lance-missile et un tank - sans écraser les-dits otages - et rentrer au bercail en évitant la DCA.
Les premiers temps, la partie de Choplifter durait donc 1 minute 30, au mieux. Mais les plus obstinés, ceux qui savaient qu’un jour les jeux vidéo domineraient le monde - moi quoi -, se postaient sur le côté analysant les cycles et les routines de la machine. Pour continuer à perdre tout aussi lamentablement; mais là n’est pas la question.


20 ans plus tard, une petite boîte française reprend éhontément le concept pour développer un jeu sur Game Boy Advance. Le jeu est boudé par le public, mal compris par les critiques, mais je suis toujours sur le côté et de mon observation je peux dire que “Choplifter is alive !”[1]

En France, on a pas de couilles, mais on a des idées.

Que d’améliorations, et tout cela est tellement bien pensé.
Comme de bien entendu, le jeu se déroule toujours en scrolling horizontal[2], avec dans le coin gauche les meuchants, dans le coin droit les américains (par déduction les gentils, même si on pourrait objecter très justement sur ce dangereux manichéisme politique).Mais fi des otages à récupérer, maintenant il faut couvrir la progression de notre armées au sol. Pour se faire, fini les petites bombes pourrites de l’original : en avant les roquettes. Douce arme, limitée au nombre de 8 unités par voyage.
Le gameplay se base donc sur des aller-retours, pour pilonner les troupes adverses, et larguer des fantassins pour prendre les positions avancées. Chaque position prise rapporte des revenus, qui permettent la production de nouvelles unités. Tu vois l’truc ? La vraie petite guerre de position avec dommages collatéraux et tout.


Attends attends, c’est pas fini !

Mais le jeu est généreux. A peine assimilé l’hélico, qu’on nous refile un avion. Certains esprit chagrins se prétendant journalistes de jeux vidéo, trouvèrent à redire sur la maniabilité de l’engin. Pfeu ! Ces gens n’ont rien compris à l’esprit Choplifter. Avec un peu de persévérance, le bombardement devient une science qui se pratique en piqué. Et la difficulté de l’atterrissage, crée un bon contrepoint à cette ivresse de puissance.
Et même là, y en a encore derrière. Les stages suivants donnent accès à la production des unités, à des armes spéciales (raids aériens, ou missiles sol-air), et on doit gérer l’hélico et l’avion en même temps. Et même quand t’as fini tout ça on te file un code pour jouer avec des hélicos et avions plus modernes…

Le plusse et les moinsse.

Le plus, c’est les sons. Super audibles pour de la GBA, et très bien choisis pour l’ambiance (cui cui les oiseaux +fiuuuuuu… kraboum !), tout ça sans musique de fond : la Guerre kwa ! Le moinsse, et ce qui concentre une bonne partie des critiques de mauvaise foi, c’est le vieux système de codes en guise de sauvegarde.
Mais vous croyez que ces mauvaises langues percuteraient que c’est pour diminuer les coûts de production d’un jeu qui a su respecter aussi bien son aîné vidéo-ludique ? Ben non. Ah les salauds…

Moi je suis Sympa, plutôt que de chouiner je vous file les codes :

Notes

[1] Vous noterez que l’apéro m’est tombé dessus au moment où j’écris ces lignes. Aaah alcool, formidable maîtresse. Que ne serais-je sans… etc.

[2] “scrolling horizontal”, on s’attend plus à l’entendre ça. Ah jeunesse joyeuse, où sont passées… etc.