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L’idée de GameBlog de “voter avec le porte-feuille” fait long feu sur le blog d’un de leurs lecteurs. Une action en faveur du Jeu Vidéo qui entend lutter contre des pratiques commerciales douteuses, des conditions de travail indignes, et favoriser une production de titres originaux et de qualité par un achat responsable.
En mal de jeu multijoueur, tu te priveras de jouer à Call of Duty. Quand une suite à MadWorld sort, t’en achètes douze même si la Wii te fait saigner les yeux. Sinon, faudra pas venir te plaindre.

Cette notion - issue d’une simple expression anglophone - n’est pas vraiment démocratique, car il n’y a pas de vote possible sans argent. Elle réduit également la parole du joueur à son ticket de caisse pour l’achat d’un jeu neuf. Par contre, c’est une manière efficace de faire entendre à chaque fois au passionné l’obligation de rentabilité à plusieurs chiffres qui dirige les décisions des grands éditeurs de jeux vidéo.

Révolution par l’argent

Appeler cela un “achat militant et engagé”, c’est accepter cyniquement que le seul média qu’il nous reste pour dialoguer avec les entreprises qui produisent les jeux, c’est celui de l’Argent.
Pourtant, à d’autres époques, c’est une presse venue du peuple qui jouait cet intermédiaire avec les différentes formes de pouvoirs, industriels comme politiques. Il est triste aujourd’hui de voir des rédacteurs, à l’occasion proches et quelquefois dépendants des éditeurs, et qui ont un large auditoire, rejeter la responsabilité de la communication verticale sur les joueurs et leur maigres salaires.

Shadow of the Economy

Ainsi les mêmes journalistes qui présentent régulièrement les jeux comme de l’art et des produits culturels défendent l’idée que ces jeux doivent se juger comme des patates sur le cours de la bourse. Affirmant avec conviction que l’économie de marché, par l’équilibre de l’offre et de la demande, améliorera la qualité des produits en fonction de leur succès. Un réel acte de foi quand on voit l’état actuel de l’économie comme de la culture après quelques décennies de ce régime.
Car cette idée de l’urne par la thune cohabite mal avec celle d’une création artistique originale, et rappelle une question plus politique :
La loi du marché doit-elle s’appliquer à la culture ?
Cette question n’est pas nouvelle dans notre société et oppose depuis longtemps différentes idéologies. Répondre et répandre par l’affirmative est l’expression, consciente ou non, d’une pensée politique et non le résultat d’une réflexion candide comme les présentent l’article pointé ou JulienC dans ses podcasts.

Je ne prétends par expliquer leur travail aux autres. Mais si on cherche à me culpabiliser et à me dire comment gérer mon porte-feuille, on arrête de papoter du Royaume Champignon et ça va discuter économie et politique.

Les pauvres, ces anti-conformistes

Maintenant que cela est dit, je vais quand même m’engager dans la lutte. Si vous me cherchez, je passe trois jours sur le Xbox Live à compulser le marché en ligne sans rien acheter. Ça va bien leur mettre leur nez dans leur caca aux Activision et autres.
AH!

Un article antérieur sur le sujet parce que je radote un peu.