De droite
Par Game B le 2 février 2011 - Ça dénonce grave.3 minutes
L’idée de GameBlog de “voter avec le porte-feuille” fait long feu sur le blog d’un de leurs lecteurs. Une action en faveur du Jeu Vidéo qui entend lutter contre des pratiques commerciales douteuses, des conditions de travail indignes, et favoriser une production de titres originaux et de qualité par un achat responsable.
En mal de jeu multijoueur, tu te priveras de jouer à Call of Duty. Quand une suite à MadWorld sort, t’en achètes douze même si la Wii te fait saigner les yeux. Sinon, faudra pas venir te plaindre.
Cette notion - issue d’une simple expression anglophone - n’est pas vraiment démocratique, car il n’y a pas de vote possible sans argent. Elle réduit également la parole du joueur à son ticket de caisse pour l’achat d’un jeu neuf. Par contre, c’est une manière efficace de faire entendre à chaque fois au passionné l’obligation de rentabilité à plusieurs chiffres qui dirige les décisions des grands éditeurs de jeux vidéo.
Révolution par l’argent
Appeler cela un “achat militant et engagé”, c’est accepter cyniquement que le seul média qu’il nous reste pour dialoguer avec les entreprises qui produisent les jeux, c’est celui de l’Argent.
Pourtant, à d’autres époques, c’est une presse venue du peuple qui jouait cet intermédiaire avec les différentes formes de pouvoirs, industriels comme politiques. Il est triste aujourd’hui de voir des rédacteurs, à l’occasion proches et quelquefois dépendants des éditeurs, et qui ont un large auditoire, rejeter la responsabilité de la communication verticale sur les joueurs et leur maigres salaires.
Shadow of the Economy
Ainsi les mêmes journalistes qui présentent régulièrement les jeux comme de l’art et des produits culturels défendent l’idée que ces jeux doivent se juger comme des patates sur le cours de la bourse. Affirmant avec conviction que l’économie de marché, par l’équilibre de l’offre et de la demande, améliorera la qualité des produits en fonction de leur succès. Un réel acte de foi quand on voit l’état actuel de l’économie comme de la culture après quelques décennies de ce régime.
Car cette idée de l’urne par la thune cohabite mal avec celle d’une création artistique originale, et rappelle une question plus politique :
La loi du marché doit-elle s’appliquer à la culture ?
Cette question n’est pas nouvelle dans notre société et oppose depuis longtemps différentes idéologies. Répondre et répandre par l’affirmative est l’expression, consciente ou non, d’une pensée politique et non le résultat d’une réflexion candide comme les présentent l’article pointé ou JulienC dans ses podcasts.
Je ne prétends par expliquer leur travail aux autres. Mais si on cherche à me culpabiliser et à me dire comment gérer mon porte-feuille, on arrête de papoter du Royaume Champignon et ça va discuter économie et politique.
Les pauvres, ces anti-conformistes
Maintenant que cela est dit, je vais quand même m’engager dans la lutte. Si vous me cherchez, je passe trois jours sur le Xbox Live à compulser le marché en ligne sans rien acheter. Ça va bien leur mettre leur nez dans leur caca aux Activision et autres.
AH!
Un article antérieur sur le sujet parce que je radote un peu.
Commentaires
C’est trop facile de taper sur Gameblog, le site qu’on dirait qu’ils font partie du service presse des éditeurs. Tout leur discours c’est peu ou prou celui de l’industrie du jeux vidéo. En plus JulienC fait des ménages pour les éditeurs (présentation Deus Ex HR au Paris Game Show) ce qui est incompatible avec la charte des journalistes. Du coup il dit qu’il n’est pas journaliste mais il continue à parler de “La rédaction de gameblog”. Bref ce gars est prêt a tout pour bouffer et présenter une émission de JV sur une chaines herztienne.
Qui a dit “pute”? Pas moi.
@Coriolano : l’armée “révolutionnaire”, qu’il est en train de monter à coup de populisme et qui pullule sur les forums du site, semble bien intégrer ses idées pro-éditeurs; jusqu’à croire à “l’achat militant”.
Alors même si ça semble facile de démonter GameBlog, il faut quand même essayer d’expliquer à certains qu’ils sont au mieux pris pour des moutons, au pire lobotomisés pour servir l’ascension médiatique du personnage.
@Jeremie79 : J’ai entendu “pute à clics”, mais je sais pas qui l’a dit :x
Dommage de constater à quel point tu aimes les amalgames. Premier d’entre-eux : l’article a été originellement posté sur Console Syndrome, et n’a donc rien à voir avec JulienC ou la rédaction de GameBlog. Second amalgame : l’article n’avance en rien le fait que acheter est seul acte militant, ou qu’on peut le considérer à lui seul comme un acte militant (et c’est pas faute d’avoir fait preuve de réserve en utilisant ce terme). En fait, j’ai souhaité revenir sur ces quelques rares situations (parce que rarement connues) qui peuvent nous poser la question, et éventuellement nous faire soutenir une entreprise plutôt qu’une autre. J’aurais adoré plaider coupable et faire partie de ceux qui se nourrissent des open-bar mais je suis qu’un humble joueur à ton image. Je suppose que ta vision fantasmée, politisée, du sujet aura été obscurcie par “l’effet Gameblog”.
@Memento : Ce n’est pas la première fois que je débats de ce sujet avec des lecteurs de GameBlog, Premium ou pas. Ma cible n’est pas ton article mais les idées qu’il soutient et colporte. Comme celle de l’inutilité de manifestations et débats publics face à la puissance de la logique commerciale; laissant conclure fatalement au lecteur qu’on ne peut s’exprimer que par l’argent.
Je sais que ton texte ne prétend pas à plus que de bouder pour faire trembler les grands éditeurs. Bouder à partir d’informations choisies par des rédactions qui évitent soigneusement toute investigation. Il n’est pas à l’origine du débat qui m’intéresse. Et il est dur de reprocher les amalgames avec une bannière GameBlog au-dessus de tes écrits et l’emploi d’un “on” dont on ne sait pas les personnes qui le composent.
Le concept d‘“effet GameBlog” attise la curiosité par contre. Qu’entends-tu par là ? Que c’est à la mode de leur tirer dessus, et qu’ainsi les critiques ne sont que des propos de suiveurs ?
Je vois que actuellement le site entier de GameBlog est recouvert de pubs pour le premier pack de cartes de CoD Black Ops. C’est bien de faire les scandalisés dans les podcast quant aux pratiques des DLC et d’inviter les joueurs mécontents à ne pas l’acheter. Mais ça n’a pas l’air de poser de problème à GameBlog d’accepter l’argent de la publicité agressive de ces mêmes produits, avant de renvoyer la culpabilité et la responsabilité au joueur et à son porte-feuille.
Il y aurait beaucoup de remarques à faire sur ton article, qui pose quand même de bonnes questions.
La première, c’est que je connais peu de journalistes qui pensent que le jv est de l’art (et j’avoue ne pas connaître l’opinion de GB a ce sujet, ni même celui de tous mes confreres)
La deuxième, c’est que je connais peu (aucun ?) site d’investigation sur le jeu vidéo. En tout cas, si tu veux dire par investigation : “se sort les doigts des fesses pour chercher ses infos ailleur que sur internet”, j’en connais aucun. Et même en fouillant dans le passé, je vois pas de magazine qui ait fait du véritable “journalisme d’investigation”.
Aussi, le marché du jeu vidéo est réel. Pas en terme de qualité hein, en terme d’attente des joueurs. Si les jeux mauvais étaient évincés du marché parce qu’ils sont mauvais, Tomb Raider n’aurait jamais eu de quatrième épisode.
Et dernière chose, sur mon site aussi il y a de la pub pour le DLC de First Strike. Ca ne dépend pas de nous et heureusement. Si les rédacteurs devaient choisir la publicité de leur site, ils mangeraient pas souvent. Bien souvent dans les gros sites, la partie rédactionnelle est bien a part de la partie commerciale. Et l’un n’intervient pas chez l’autre. Je pense que Gameblog a une régie pub, et qu’ils sont bien contents de voir des sous rentrer, comme nous :o
clap clap clap…franchement ça le fait…comme si pour soutenir le spectacle vivant il suffisait d’aller au théâtre en payant sa place, ou pareil pour le cinoch’ c’est vraiment l’argument de base du vendeur de film ou du directeur de théâtre qui pourtant se devrait d’être de gauche…eh bien non…pour soutenir la musique il faudrait acheter des CD.?…c’est l’industrie du disque qui s’écroule et pas la musique, ni le groupe…bref ce qu’il faut pour soutenir un media c’est exactement comme le font game A et B, en discuter, échanger, rencontrer, débattre, critiquer, remettre en cause, transmettre, diffuser…moi je suis pour une gratuité totale de la culture….car acheter n’enrichit que le capitalisme et garnit votre logement d’objets inutiles et poussiéreux
@ampir : On est sur la même longueur d’ondes, bro. è_é-oo-è_é
@Zick (de TomsGames) : Merci pour ton éclairage. Mon texte est un peu brut, j’ai enlevé les petit-fours par respects pour les rédacteurs honnêtes qui crêvent la dalle pour leur éthique.
GameBlog parle volontiers d’Art pour des jeux comme Shadow of the Colossus, et de créateurs pour Miyamoto ou David Cage.
Dans le dernier GamesTM il y a, pour exemple d’investigation, un dossier de quatres pages sur le potentiel des relations entre l’industrie des jeux vidéo et celle des chaînes de télé. Des diffusions ESPN sur consoles jusqu’aux créations jointes à des programmes ou séries télé. Il y a des propos tenus par des responsables de la BBC, de Channel4, et D’ESPN entre autres.
Si le marché est réel, son comportement n’est pas justifiable par sa simple existence. Faire un jeu médiocre sous couvert d’une licence à succès c’est un choix, pas une fatalité. Et ce n’est pas celui qui l’achète qui devrait avoir honte et s’en expliquer, mais celui qui le vend.
Pour la pub, je n’abordais pas le sujet complexe du financement des sites de jeux vidéo ^^;. Je voulais dire que celui qui donne des leçons semble avoir l’esprit plus ouvert quand c’est son porte-feuille qui est concerné.
Enorme poster ^_^
Le concept de “voter avec notre argent” est une réalité.
Payer un produit, c’est soutenir le travail d’invidus, et permettre à leurs idées et valeurs de perdurer et donc, par extenssion, de les soutenir.
Aujourd’hui, tout le monde est mécène.
Maintenant, le fait que ce soit une réalité n’empeche pas qu’associer cette phrase à des produits ou à des noms lui enlève toute sa substance pour n’en faire qu’une phrase d’accroche, du même accabit que celle qu’on vois sur des milliards de publicitée ou de tracts radicaux.
Ce n’est pas l’idée qu’il faut remettre en cause, c’est ce qu’on en fait.
Finalement, chacun d’entre nous, du plus isolé des joueurs au plus exposé des journalistes, à un pourcentage de pouvoir sur les grandes multinationales.
Et si nous nous ralions sous la coupe d’une personne, par attrait pour ces convictions ou pour toute autre raison, celle ci serais en mesure de choisir pour la masse afin d’avoir un immensse pouvoir sur le média qu’elle affectionne. Elle serais en effet en mesure d’influer sur la direction qu’elle prendrais selon son bon vouloir.
L’idée est grisante, n’est ce pas ?
Vous voyez, ce n’est pas si compliqué de comprendre les gens!
Lorsqu’il ne sagit pas d’instinct de consservation ou de survie, c’est forcement une question de pouvoir. D’une manière ou d’une autre :)
Et lorsque nous utilisons des phrases d’accroches pour soutenir une vision des choses, celle-ci est déjà pervertie car ne devrais jamais être immuable.
Mais ce comportement paradoxal est totalement humain.
Cet article, par exemple, se sert d’un moyen détourné pour continuer une croisade personel envers une idéologie opposée. Belle accroche!
Article lui même utilisé par ampir pour affirmer son idée d’une culture entièrement gratuite, qui cache peut être encore plus profondemment la vision d’une société utopique dans laquel les humains n’auraient plus besoin de se nourir et de se loger.
Article et commentaires repris par moi même dans le but de partager un opinion qui, au final, n’aura pas le moindre impact sur les personnes cités.
Mais, dieu, que ça fait du bien! :)
100% d’accord avec toi, B. C’est sûr que le succès commercial d’un jeu influence beaucoup la direction des productions à suivre, mais ça veut dire que les joueurs n’ont qu’une influence a posteriori.
Voter avec son portefeuille, ce n’est pas choisir, c’est indiquer qu’on veut encore d’un produit qui est déjà sur le marché, rien à voir avec le mécénat.
Un vrai mécénat mettrait les joueurs en position d’investisseurs en amont de la production d’un jeu.
Pensez à un marketplace comme Kickstart, où les consommateurs pourraient choisir de supporter tel ou tel projet, payant en avance (une sorte de pre-order), et que les projets ayant accumulé leurs fonds nécessaires partiraient en production.
Ça s’appelle du crowdsourcing, et c’est ce qui me semble le plus intéressant système de financement de jeux à l’heure actuelle. Seulement, un tel système repose sur des passionnés qui consomment le jeu en gourmets, pas sur le gros des consommateurs qui consomme les jeux comme ils regardent la télé, passivement. Ce qui est dans le fond une bonne chose, même si ça limite le budget potentiel des jeux : si tous les joueurs avaient voix au chapitre, on boufferait du WiiSports et du Hannah Montana à tous les repas.
Pixoshiru » ça marche comment exactement, le crowdsourcing ?
Le résultat diffère énormément si les gens prêtent ou offrent l’argent.
@Pixoshiru : Autant le crowdsourcing ne me disait rien pour des livres ou des films, autant ça me parait bien plus alléchant pour les jeux vidéo.
Quand on voit l’originalité et surtout la connivence que peuvent avoir des jeux amateurs ou indés avec leurs communautés de joueurs. Si le financement s’allie à l’échange, ça peut donner d’excellents jeux en accord avec un public.
Et on se débarrasserait de tous les intermédiaires inutiles qui pompent l’énergie et le fric des autres; des faux journalistes à la solde su système jusqu’aux guignols du marketing.
@Rafchu : Kickstart fonctionne de la façon suivante :
Tu te crées une page sur le site pour ton projet, avec un descriptif du projet, et un budget à atteindre sur un laps de temps donné. Les internautes peuvent dés lors investir dans ton projet, via paypal, soit de la somme par défaut que tu mets en place, soit d’autant qu’ils le souhaitent.
Si tu atteints ou dépasse ton budget dans le temps imparti, l’argent te revient, et tu es sommé de tenir les éventuels engagements que tu avais pris auprès de tes supporters (par exemple, si tu traites leur investissement comme un pre-order, tu te dois de leur faire parvenir ton produit une fois terminé).
En revanche, si tu ne l’atteins pas, les internautes ne sont pas débités de leur argent, et tu ne touches rien.
C’est un système brillant, je trouve. Ça permet d’investir dans un projet qui est défini de façon réaliste en termes de besoins tout en laissant la communauté favoriser les projets qui lui semble les plus intéressants.
Maintenant, on fait face au même problème qui rend parfois le suffrage universel déplorable : tout le monde peut “voter”, même les cons.
Je suis pas réveillé, j’ai fé dé fotes, dsl, LOL.
C’est clairement un super système, on se débarrasse enfin des intermédiaires gourmands et encombrants.
Donc les internautes financeurs, au final, ils ont juste le droit à une copie gratuite du produit, c’est ça ?
Il n’y a pas d’histoire de dividendes reversés sur les ventes etc … ?
Parce que sinon les internautes ne voteraient pas pour un projet qui leur plait mais pour un projet qui rapporterait potentiellement gros, et la spirale infernale de la culture “bankable” continuerait, sans cons de banquiers cette fois mais avec des cons de particuliers.
Comme ce site par exemple : http://www.mymajorcompany.com/
(pardon de digresser du sujet principal)
@Rafchu : C’est effectivement le problème que je vois, en effet, que ça attire l’attention d’investisseurs “classiques” qui finissent par déplacer le système actuel (qui est finalement exactement la même chose en infiniment plus gros) vers ces alternatives.
Leur salut réside dans ce que les internautes y gagnent. Comme je disais, c’est un paramètre qui est défini par le créateur du projet, d’autant que dans le cas de Kickstart, le projet n’est pas nécessairement un produit commercial, ça peut être une collecte de fond pour une expo, ou des choses de ce genre. Et étant donnée l’envergure moyenne de ces projets, personne ne peut décemment espérer faire fortune via Kickstart, ni les internautes, ni le créateur du projet.
Maintenant, je ne pense pas qu’il soit interdit de proposer aux investisseurs une sorte de retour sous forme de dividendes sur les ventes du produit final, mais ce n’est en tout cas pas le contrat par défaut.
@ampir :
I lol’d.
Bonjour, et tout d’abord je tiens à dire que je suis heureux de revenir ici et de voir que vous n’avez pas perdu le nord !
Un bon article avec toutefois quelques zones obscures. Pour ce qui est de l’idée de voter avec son portefeuille, vous dites que ce n’est pas une bonne idée parce que, par le biais de l’argent, ce ne serait pas démocratique. Mais pourquoi le développement du jeu vidéo devait être soumis à des règles démocratiques ? Et même si il l’était, pensez-vous vraiment que la situation serait bien différente de la situation actuelle ? (Il suffit peut-être de regarder nos hommes politiques pour nous dire que le vote lui-même n’est pas une solution au problème de la création).
Mais c’est ceci qui est, pour moi, très surprenant
. Je ne vois pas ce que vous voulez dire lorsque vous dites que c’est par l’équilibre de l’offre et de la demande que l’économie de marché améliore la qualité des produits. Cet équilibre, c’est le prix. On ne paie que ce qu’on pense que le produit vaut. Ensuite, vous êtes libre de dire que l’on paie trop cher pour les jeux vidéo, mais l’équilibre offre/demande n’améliore pas la qualité des produits, en tout cas je ne vois pas comment…Enfin, on pourrait répondre à ce que vous dites de la santé de la culture que c’est bien parce qu’elle n’est pas soumise à ce type de loi, la culture en France (jv à part) est sursubventionnée qu’elle se porte très mal. Et personnellement je suis contre l’idée que tentent de nous faire accepter les journalistes en ce moment que le jeu vidéo devrait être subventionné par l’Etat.
Ceci dit merci pour votre article qui a le mérite de mettre (encore une fois) cette presse-là face à ses contradictions.
PS : deux petites coquilles dans l’article “je ne prétends pas” et non “par” et portefeuille et non porte-feuille
@Eidolon : Merci pour ton retour (et corrections ;))
Moi non plus, je ne trouve pas forcément utile la démocratie en entreprise. Mais je parlais ici de la parole du consommateur-joueur (qui ne devrait pas dépendre de l’argent qu’il peut investir), et non du travail au sein d’une équipe du développement.
Je dis bien comme toi que le rapport entre l’offre et la demande n’est pas garant de la qualité du produit. Par contre on lui doit l’obsolescence programmée des produits et un marketing basé sur l’image du produit plus que sur son utilité ou sa fiabilité.
La subvention de la culture me parait par contre essentielle, surtout dans une époque de crise et de la commercialisation de tout. Mais je suis d’accord que la forme actuelle de ces subventions est contre-productrive. Car les sommes sont données directement aux industriels et commerçants du secteur, et non investie dans les créateurs et leur formation. L’état croyant à une répartition automatique et égale des sommes vers la base de la chaîne de travail.
Il faut savoir que les majors du disque et les éditeurs du livres ont droit à des exonérations et des millions donnés sans contre-parties alors que les auteurs/ artistes / créateurs qu’ils emploient n’ont toujours pas d’organisme de cotisation officiel à la sécu, pas de droits au chômage ou à l’arrêt maladie, et surtout des rémunérations en baisse. Et leurs patrons de leur expliquer que c’est la crise, la preuve : ils en sont à demander des subventions.
L’argent des subventions sert ainsi à maintenir des intermédiaires gourmands, qui se considèrent comme étant le noyau de leur industrie par leur marketing et leur prétendue maîtrise du marché, mais qui redistribueront moins de 10% des bénéfices à ceux qui en créent l’essence même.
Croire ou faire croire qu’en faisant pleuvoir l’argent (issue des subventions ou des ventes) sur le haut de la pyramide de l’industrie des jeux vidéo et que, par l’effet de la pesanteur, tous les acteurs en profiteront du joueur à l’auteur c’est connaitre bien peu de chose à l’univers actuel du travail, de l’entreprise, et de la création.
Game B et Eidolon> J’avais déjà lu l’article et les commentaires que je trouvais déjà intéressant, et votre intervention d’aujourd’hui est tout aussi enrichissante, alors merci.
Alors je m’excuse d’avoir mal exprimé, ce type d’économie ne prétend pas à l’amélioration objective des produits, juste d’allouer au mieux ce qui est disponible. En clair, si l’on produit en masse de mauvais jeux pour moi, c’est tout simplement parce qu’il y en a une demande, ce qui ne doit pas empêcher de dire qu’ils sont mauvais. En revanche, ils plaisent, ou du moins, on ne force pas les gens à les acheter, ils le font de manière tout à fait libre non ?
Ce que permet le prix, c’est de trouver un équilibre entre ce que les gens sont prêt à offrir pour un produit et ce que le vendeur veut recevoir pour le prix; dans un monde d’esthète il est évident que personne ne mettrait 70€ pour jouer à CoD:MW2. Mais peut importe, ce jeu existe et se vend parce qu’on pense qu’il les vaut. Peut être d’ailleurs pour de toutes autres raisons que des raisons ludiques.
Je ne pense pas que la culture doivent être subventionné parce que je crains, après coup que justement cela limite la création. Dans un monde de culture subventionné, l’effet pervers reste qu’on a plus a payer pour ce que l’on consomme. Et là c’est un argument valable je trouve.
Pourquoi ? Un exemple : la médiocrité de la presse en ligne s’explique par le simple fait de sa gratuité : elle ne coûte a priori rien (elle vit sur le dos de la bête par ricochet pub), on en attend pas grand chose. Et il n’est pas difficile d’imaginer que si l’on devait payer directement pour ce qu’elle propose, on ne verrait pas bien pourquoi donner de l’argent à un gus qui va recopier ce qu’il a trouvé ailleurs (copie plus ou moins bonne d’ailleurs.) La fréquentation de pas mal de site devrait s’effondrer. Ces modèles économiques, de la gratuité sont en eux même un choix éditorial (il y a un truc de Florent Latrive sur le sujet que je peux retrouver si on le souhaite). Au passage la guéguerre entre redac de jv en devient hilarante, et leur volonté de se distinguer de parler de choix éditoriaux pour taper sur le confrère tombe dès lors que l’on considère leur modèle éco qui est plus ou moins identique partout.
Je pense que la même chose pourrait arriver avec la culture. Le problème de la subvention c’est qu’au final on a plus l’impression de payer pour ça et le risque étant de devenir “souple” avec des choses qui nous coute quand même pas mal d’argent. Je sais que ce n’est plus tant une question ludique que politique mais elle mérite d’être posée. Imaginons donc que l’on obtienne ces subventions, si cela veut dire mettre la production au même niveau que la presse…on peut se demander si les jeux vidéos méritent vraiment ça ?
@Eidolon : L’idée des jeux mauvais parce que les gens en achètent et que le prix est un équilibre savant entre offre et demande sont des choses que j’évoque et essaie de contredire dans mon article original.
Ton idée d’une culture subventionnée qui deviendrait gratuite et donc sans considération pour les consommateur me consterne, je l’avoue. Je ne vois même pas le rapport entre la presse gratuite et l’absence d’organisme de cotisation publique pour les auteurs et artistes que j’évoquais.
Malheureusement je vais en rester là. L’affaire des gâteaux de GameBlog a épuisé toute ma patience pour les jeux vidéo, les joueurs, et l’internet pour l’instant. Peut-être que tu trouveras plus de répondant sur leur site.
Bien amicalement.
“En clair, si l’on produit en masse de mauvais jeux pour moi, c’est tout simplement parce qu’il y en a une demande,”
La demande est un des nombreux facteurs décisifs pour des éditeurs, mais loin d’être le seul.
Les choix éditoriaux dépendent aussi de la concurrence, des actionnaires, de la date (années fiscales and co), des rachats d’autres éditeurs et de leurs catalogues, etc …
Il est par exemple courant que les éditeurs sortent beaucoup d’exemplaires de tel titre juste pour remplir les magasins et rogner de la place aux concurrents. Si le produit ne se vend pas, ça part au pilon, le principal étant d’avoir envahi l’espace visuel.
Courage vous y arriverez!
Mais soit, comme il vous plaira. Je ne vais pas vous forcez. En revanche je ne suivrais pas ce conseil. Je préfère lire ce qu’on trouve ici ou sur d’autres blogs. Meme si les auteurs sont structurellement plus autiste. :)
Rafchu : oui je comprends bien que certaines pratiques sont condamnables et trouble le jeu de la concurrence. Lorsque je dis que c’est “simplement parce qu’il y a une demande” c’est qu’il faut que cette demande existe, il faut bien que des gens l’achètent pour qu’on le vende, c’est tout.
Ce que je voulais dire avec ce parallèle avec la presse gratuite c’est qu’il ne me semble pas que faire intervenir l’état soit une bonne idée en soi. Voire pas une bonne idée du tout. Non pas parce que j’ai l’État en horreur, mais par le simple fait qu’il est bon que l’on paie pour accéder à une culture qui n’est pas gratuite elle non plus dans sa production. Faire un jeu n’est pas gratuit.
Alors je sais que GameB n’a jamais dit vouloir faire du gratuit, mais je prenais l’exemple de la presse gratuite (et pas que celle du jeu vidéo) comme exemple de domaine ayant réussi à se sortir du modèle je paie pour ce que je consomme et il me semble que le gratuit sous cette forme me semble problématique parce qu’il y a des couts, et que les cacher n’est pas une bonne idée parce que les attentes ne se mettent pas au niveau de ce que cela coute réellement, mais au niveau de ce qu’ils paient pour l’avoir. Bref, que ce ne serait pas un système vertueux, au contraire; Ce qui ne veut pas dire non plus que les éditeurs ont raison loin de là.
C’est bien pour ça que j’apprécie ce blog. On y lit des choses un peu différentes qu’ailleurs.
(@GameB : j’ai bien compris que le sujet était inintéressant pour telle et telle raison, je en fais que répondre à Rafchu, personnellement je trouve les pistes lancées ici vraiment intéressantes, et je poursuivrais la discussion avec plaisir, ailleurs s’il le faut).