Cdt Shepard et le Mystère de la boîte X
Par Game B le 16 décembre 2010 - La Vie vs les jeux vidéo(s).5 minutes
La fin de l’année arrive et je voulais faire un bilan de 2010. Une manière de parler des sujets que je n’ai pas abordés cette année; par manque de temps ou de confiance en leur pertinence. Donc, ça risque d’être OLD et égocentrique. Je préfère prévenir.
Cela concernera le premier trimestre de cette année et il y a un risque de spoilers de niveau bas à propos de la série Mass Effect.
En Janvier, j’ai joué à LEGO Rock Band. Une vraie daube si ce n’était pour ses quelques morceaux inédits (The Final Countdown et Kung Fu Fighting), et ses découvertes (Tick Tick Boom et Monster). Il faudra que je pense à le revendre, tiens.
En Février, j’avais acheté la version Xbox Live Arcade de Marvel Vs Capcom 2. Ce fut une retro-connerie à mon avis, puisque je n’y pas joué depuis. J’adore le dessin des sprites - en particulier la jolie Son Son - mais je n’ai jamais rien compris au système de jeu. Et à mon avis quand l’envie me reprendra, le fichier et la transaction ne seront plus valables sur le système suivant de Microsoft.
Et le même mois, je découvrais l’univers de Mass Effect.
Premier Effet
Malgré ses bugs d’affichage pendant les dialogues, et le personnage (ou le véhicule) se plantant dans le décor et bloquant ainsi le jeu, c’était une grande aventure. La musique et les codex parlés détaillant l’univers, alliés à l’exploration spatiale de dizaines de planètes m’ont complètement immergé dans le truc. Après l’avoir terminé deux fois d’affilée, il me fallait la version fanboy Collector de sa suite qui venait de sortir.
Deuxième Effet moins cool
Un fois passés les désagréments d’une reconstruction faciale qui changeait quelque peu ma Sherpardette, j’ai englouti le second épisode comme un gourmand. Achetant les premiers DLC d’armes et d’apparence dès leur sortie, je refaisais le jeu une seconde fois en niveau démentiel quand survint le drame d’un message d’erreur qui ne me lâcherait plus :
Disque Illisible : veuillez nettoyer le disque avec un chiffon doux
Alors que Microsoft venait de permettre l’installation des jeux sur le disque dur de la console, mon disque neuf qui ne tourne même pas serait rayé ? “Boulechite” me dis-je, “cela vient surement de mon vieux disque dur 60go”. Et que je teste le jeu installé ou pas, la sauvegarde sur une autre console avec le même disque, avec un autre disque, mon jeu avec une autre sauvegarde, une autre sauvegarde avec ma console et mon jeu. Je vais même jusqu’à acheter le nouveau disque dur 250Go, mais rien n’y fait. Mon jeu ne marche plus quelle que soit la sauvegarde.
Frustration et colère varient ainsi sur plus d’un mois. J’oublie un peu le problème en me décevant sur un Brütal Legend d’occasion.
Et en y repensant sur l’internet, au détour des forums anglophones de Bioware, je lis qu’un des DLC payants du jeu était buggé les premières heures de sa distribution. Il aura suffi de retélécharger le pack d’apparences alternatives pour que le disque redevienne lisible.
Le problème concernait une compatibilité uniquement avec la version PAL de Mass Effect 2, et ne concernait donc que les européens. Ce qui explique la discrétion du message officiel signalant le problème, au point que je ne le retrouve plus.
Mais mon affection pour le jeu en a pris un coup. Ce problème, certainement dû à une des centaines de protections anti-copie, m’a bien fait comprendre que ce que j’avais projeté dans le personnage n’était pas vraiment à moi. Que grâce au réseau Cerberus qui lie le joueur au contenu, le jeu et ses éléments peuvent m’être enlevés à tout moment, quelle que soit la somme investie.
Un sentiment amplifié par l’affaire du patch de Mass Effect 2. Avant lui, quand on répartissait les points entre les différentes capacités des personnages, une petite manipulation permettait d’avoir les-dits points à l’infini. Loin d’être un hack ou une manœuvre complexe, il suffisait d’appuyer sur les boutons X et A au lieu du simple A. Au point que, ivre de fanboyisme, j’y voyais une sorte de Konami Code volontaire permettant au joueur d’expérimenter l’omnipotence.
Et en fait non, c’était une erreur (un peu grosse pour les béta-tests, mais bon…). Et pire : ceux qui ont modifié leurs stats de cette manière seront pénalisés dans Mass Effect 3. Au mieux, ils ne pourront plus faire évoluer leur personnage. Au pire, ils ne pourront même pas entrer.
Après quelques engueulades sur le forum du jeu avec des fanboys de niveau supérieur, j’admets avoir été naïf de croire le glitch volontaire. Mais après les rétractations de Bioware sur la sexualité des Asari (qui, suite au scandale mené par Fox News, ne sont plus des femelles bisexuelles mais un genre neutre asexué), les changements d’épaule de l’éditeur me tiennent maintenant à distance raisonnable de la série.
Est-ce que les comportements d’un développeur ou de son éditeur peuvent nous dégoûter d’un jeu ?
C’est comme de débattre si la connerie des membres d’un groupe de musique peut influer sur le jugement de ses compositions. Même si objectivement ces éléments extérieurs ne pénalisent pas la qualité d’un jeu, son utilisation étant subjective - particulièrement dans le cas de Mass Effect - elle est soumise à notre ressenti. On peut avoir du mal à s’investir dans un univers, si on soupçonne le tenancier d’en changer les règles et le contenu sans prévenir.
Mass Effect 1 et Mass Effect 2 sont disponibles sur PC et Xbox360 pour moins de trente euros. Le 21 décembre prochain sort une démo du prochain Mass Effect 2 sur PS3. L’année prochaine devrait sortir le troisième et dernier épisode sur les trois supports.
Les billets de cette année sur Mass Effect.
Commentaires
J’aurais tendance à dire qu’il y a déjà trop d’obstacles au bonheur pour s’en rajouter \*0*/
Pour moi la différenciation entre le créateur et le jeu est essentielle et inévitable (un peu comme une sécurité); genre si je m’imagine le potentiel gros geek de chez le développeur qui a bavé en modélisant le joli fessier de Miranda, je vais avoir du mal à baver à mon tour.
Après, Bioware qui rentre dans le jeu de la fox, et cette histoire de glitch non assumé, c’est franchement gerbant, mais je préfère voir Mass Effect comme un joli bébé dans les mains d’un vilain papa tyrannique.
J’ai engloutis les deux Mass Effect d’un coup sans problèmes. J’ai même mieux apprécié le second volet que le premier, à cause de la suppression de l’inventaire surement. (et accessoirement le fait que le franc-tireur ne soit plus obligé de squatter derrière un mur à 500 m des affrontements). Ya des rumeurs sur quelques fonctions multijoueurs en ce moment, je me demande bien ce qu’ont peut y inclure :/.
Super classe le vaisseau en lego !
Même si c’est moche que Bioware revienne en arrière sur un point qui a dû envouter tant de joueur sur son premier jeu, je pense qu’il faut faire abstraction de tout ça quand tu joues au jeu.
Comme tu le dis si bien, dans un jeu (comme un film, comme la musique), ce qui est important, c’est ce que tu projettes dedans en tant que joueur, de l’émotion qu’il te procure en tant que joueur. Peu importe si les programmateurs sont des cons, tant que toi, quand tu joues le jeu te plait (sinon CAPCOM serait mort).
Y’a déjà tellement peu de jeu enivrant et l’industrie du jeu vidéo est tellement pourrie, si on s’arrête à ça, on joue plus à rien…
Bilan en 3 actes ?
Juste Mass effect, Marvel vs Capcom, Lego rock band, et Brutal Legend, ça fait léger :)
et lego mass effect, on dirait..
J’ai joué aux 2 opus, mais le 2e bien après les sorties des dlc et autres patchs.. je n’ai donc pas connu les fameux glitchs des points infinis et du cd illisible.
J’ai juste été choqué du revirement au jeu d’action du 2e volet. (facon god of war ou FFxiii)
Personnellement, j’ai regretté l’aspect trop FPS de ME2, comparé à ME1. En revanche, les niveaux “tous pareils” de ME1 (le même entrepôt à toutes les sauces) ont bien disparu dans ME2 et ça, ça fait plaisir :)
Au niveau de l’histoire, autant j’ai bien aimé l’aspect “recrutement des 12 salopards” de ME2, autant je trouve que la storyline principale en a bien pâti… Finalement, on ne fait pas grand-chose dans ce ME2, non ? C’est dommage, je trouve.
Apparemment, ME3 sera plus dans la veine du 1, avec le retour de la partie RPG qui manque cruellement dans le 2. Je croise les doigts pour que ce soit le cas. Est-ce que vous avez vu le trailer du 3, au fait ?
Super idée ! Il y tellement de jeux dont je n’ai pas parlé non plus cette année, pourtant les meilleurs auxquels j’ai jamais joué.
Dans la période, il me semble avoir fini Hotel Dusk sur DS. C’est sans doute un jeu plus que moyen au niveau du gameplay, mais au niveau de l’histoire, de l’ambiance et des personnages, c’est juste meilleur que 8 romans sur 10. Un enchantement, vraiment.
Hop. Pardon. Je vais ranger ça là.
C’est un commentaire très juste sur le revirement de Bioware à propos de la sexualité des Asari. Il explique très justement que nier l’identité sexuelle des bimbos bleues ne rend pas une Shepardette hétérosexuelle. Un être humain attiré physiquement par des formes identiques à son genre est plus homosexuel que ce que les lopettes de Bioware voudraient nous faire gober pour plaire à l’intolérance de l’opinion publique américaine.
I know they’ve said that, but it’s a pretty cheap technicality to allow them to slide “not gay” by on. Whatever else Shep is, she’s human, and to a human, the asari are female. They look female, they sound female, they effectively identify as female, and so a human who is attracted to one is either a) attracted to their femaleness, or b) not that irked by it. To me, it’s actually one of the more offensive things they could have said or done—it’s fine for asari to be attractive women for all intents and purposes, until the main character of the game is also female, and then her attraction to them is SINCERELY NOT HOMO, YOU GUYS, because technically they don’t count as female. It becomes so incredibly important to establish that Shepard is straight that we have to pretend that the feminine identity built for asari over two games does not actually exist for the characters in the game world. It’s -so - important to them that a character whose entire life and personality you can customize has a fixed sexual orientation, that we need to pretend it’s totally straight for a woman to be attracted to feminine features, as long as we call them something else.
Cette obsession dans la gestion de Mass Effect est d’autant plus étrange que pour Dragon Age, l’autre RPG de l’éditeur, son scénariste David Gaider défend l’homosexualité de fort belle manière.
“I would hope that some folks could be sensitive enough to be happy for those players (pursuing same-sex romance), at the very least out of the selfish notion that they may one day end up in the minority of some content issue and receive the same consideration if nothing else.”
Le mystère Bioware s’épaissit… Gay, anti-gay, ou grosses tapettes ?