Quoi donc est-ce donc que ce God Hand ? Pour commencer c'est un jeu incompris, que vous pourrez donc trouver pour dix euros d'occasion sans vous forcer. Ca parle de quoi ? Dans un monde apocalyptique (Madmax, Ken le survivant), un jeune homme à la grande gueule hérite d'un super bras. Celle qui lui a confié cet héritage se sert de lui (i.e. tension sexuelle) pour déjouer les plans de démons. Ambiance Nicky Larson dans un double dragon vu à la troisième personne.

J'ai d'abord offert le jeu à Game A, telles des perles à mon ami au teint de rosée. Il aura fallu six mois de travail psychologique pour sauver ce pauvre jeu qui n'avait pas vu la vie plus loin que le stage 1.



C'est vrai que le jeu fait pas fini avec ses murs transparents et ses textures pas très fines. Les décors ne sont pas très crédibles et les costumes mélangent le SM et le punk comme sur le dos des méchants des films des années 80. Mais alors...
Pourquoi c'est bien ? Parce qu'on met des claques, des bourrepifs, des coups de genoux, des suplex, et des torsions du cobra. On crée soi-même la combo principale de coups allant crescendo. Pensez à Guy ou Cody dans Final Fight : deux petits coups de poing, puis coup de coude, pour finir par coup de pied retourné. On n'a pas de garde - juste des esquives très efficaces avec le stick droit- mais on doit apprendre à briser celle des adversaires pour éviter les mauvais contres. Au terme de leur barres de vie, on pourra infliger la correction finale allant du atatawatsssAA! de Ken à la fessée pour fifilles. C'est le moment central et jouissif du jeu, où les dégâts dépendent (un peu) de la fréquence de martelage du bouton "O".



Ajoutons à ça des zupér coups spéciaux et une barre de furie pour taper les mecs encore plus vite, et voilà le jeu. Il reprend bien le mécanisme des plus vieux représentants du beat'em all : on essaie d'isoler un adversaire en évitant de se faire taper par les autres. La vue par derrière apporte en plus la subjectivité et le sérieux du FPS, immédiatement contre-balancés par la connerie des dialogues et des situations. Sous prétexte d'humour, nous voilà avec un jeu et des personnages attachants et drôles comme un manga, avec des dialogues très réussis.
Bref voilà, on court et on tape entre deux poilades. C'est pas très fin, mais c'est marrant comme tout. Faut juste être client des jeux de baston et du douzième degré japonais.

Au rayon des bonnes idées, on a la barre de niveau. Plus vous tapez sans vous faire toucher, plus votre niveau augmente et vos ennemis sont coriaces mais vos points sont démultipliés. Il y a aussi les démons aléatoires : il arrive qu'un punk mort fasse place à un démon super-dur. Ça survient n'importe quand et ça peut vous tirer droit vers le Game Over.

Au rayon relou, on est chez Clover donc le niveau de difficulté facile tu choisiras, en te rappelant de ta tôle sur Viewtiful Joe. J'aurais bien décalé un peu la caméra sur le coté, à la RE4 ou GoW, pour mieux apprécier les chorégraphies. Les voix anglaises sont beaucoup mieux que dans Yakuza, mais les sous-titres souvent à coté de la plaque leur rendent peu honneur. Enfin signalons que la memory Card de la marque Sodim de Game A n'est pas compatible avec ce jeu. C'est pour ça qu'il n'y jouait pas. Je lui fais des cadeaux pour jouer à sa place, je suis vraiment démoniaque.