via wiihaveaproblem

Le monde marche sur la tête ces temps-ci. Pas seulement de vouloir acheter une console à la con (ça, depuis la Nintendo 64, on connaissait) : le monde marche sur la tête parce qu’il s’est cassé les jambes en jouant à la Wii.

Sur le très bien malgré tout Wii have a problem, cette litanie d’objets brisés, de chevilles démontées, de sang qui coule devient impressionnante. Pour le dixième des dommages causés par la dragonne de la Wii depuis novembre, n’importe quelle entreprise aurait déjà coulé sous le poids de class action meutrières. Mais pas avec la Wii ma bonne dame, ça non, bien au contraire : et vas-y que je me photographie, et que je me vante de m’être cassé la jambe, d’avoir explosé ma télé écran plat, et que je le prends avec un sourire zénifiant d’anti-matérialiste…

Soit.

Après tout, il y a quelque temps j’avais trouvé la série des smashourstuff réjouissante (smashmyipod, smashmyps3, etc.). C’était une manière idiote de critiquer intelligemment le règne de la marchandise. C’était bien ; mais je me rappelle aussi que ces expériences avaient choqué énormément de personnes, justement à cause de cette dimension de critique sociale (“ça casse des ipods alors que des enfants meurent de faim”, ce genre d’arguments). Avec la Wii, manifestement, ça ne choque pas grand-monde.

Pourtant à quoi bon se vanter d’avoir frappé son gamin ou poché l’oeil de sa copine ? Comme s’il y avait une sorte de concurrence à la destruction, un potlach de la connerie. Parce que non, on me fera pas passer pour une révolte anti-matérialiste le fait d’exploser son entourage avec une console à 300 euros et qu’il a fallu réserver 2 mois auparavant.