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Dans notre beau pays, profiter d’une oeuvre en version originale sous-titrée est encore un luxe rare.
Si la majorité des DVDs du commerce proposent cette variante dans leurs menus, il est difficile de trouver des cinémas proposant ce choix en dehors de la capitale. Les programmes proposé en vidéo à la demande ne prennent pas non plus cette peine, même s’ils prétendent contrer le phénomène du téléchargement communautaire gratuit; utilisant et diffusant largement le sous-titrage (incrusté ou en fichiers séparés).
Vient alors l’industrie du jeu vidéo, celle qui se vante de dépasser Hollywood, qui se rêve oeuvre d’Art à l’occasion, et qui tombe dans le même écueil.

C’est quoi la baise ? (WTF? en v.o.)

Dans les grands titres de la génération à haute définition à la Gears of War, les jeux sont imposés au joueur avec un doublage françois plus ou moins heureux. Ainsi de grands noms comme John Di Maggio (Bender dans Futurama) prêtant sa voix au Marcus de Gears of War, ou Mark Hamill (Luke Skywalker dans la Bible) en tant que Joker du Batman Asylum sont remplacés par des comédiens de doublage de notre grand pays. Si on a le droit d’apprécier le souci de régionalisation pour une plus grande accessibilité aux masses illettrées, on voudrait pouvoir encore avoir le choix d’une version originale sous-titrée.
D’autant que les pistes audio originales et les sous-titres français sont la plupart du temps disponibles sur les disques européens. On peut encore passer sa console en langue anglaise pour obtenir la piste audio. Mais les sous-titres français ne sont alors plus disponibles, puisque réservés à la version française pour les malentendants, et ceux qui ne jouent pas avec le 5.1 poussé à bloc.

Seigneur Dark Papounet

Bref, tout est là mais on a droit à rien. Le doublage étant probablement considéré comme une évolution depuis l’époque Playstation des jeux sous-titrés où il fallait lire en jouant (“autant travailler en vacances !”). Pourtant on a régulièrement droit à des traduction peu inventives. Si un Gears of War 2 est plutôt réussi, avec des tons et des expressions crédibles dans la langue de Molière (genre “enculé !” ou “putain de truc de merde !”) d’autres jeux bénéficient d’un budget et d’une qualité de doublage remettant en cause l’immersion dans l’univers du jeu.
En ce moment dans Borderlands, les méchants ne cessent de me provoquer en m’invitant à rencontrer mon vrai père[1]. Il m’a fallu un temps pour arrêter de questionner ma génitrice quand à ces affirmations, et faire le lien avec la phrase originale “Come to Daddy” ou encore “Who’s your Daddy”. Un type de provocation qu’affectionnent particulièrement nos amis anglo-saxons, mais qui ne possède pas d’équivalent culturel aussi marquant chez nous.

Et je me dis que ça pète un peu mon délire dans les territoires de la frontière et que j’aimerais bien qu’ils se décident à intégrer la VOSTFR aux menus d’option.

Notes

[1] “Viens voir ton vrai père !” est le terme exact.