Schyzo Fox
Par Game B le 23 juin 2009 - Plastic 'n' Pixel Friends.5 minutes
Né sur Master System à l’époque de la suprémacie Super Mario et des jeux de plateformes à tout va, Psycho Fox et son gameplay se sont déguisés plus d’une fois pour séduire les joueurs.
Ainsi le jeu basé sur les changements de forme du renard - pouvoir issu des croyances nippones - a dû lui-même prendre de multiples apparences.
C’est l’ironie.
Animanimal
Psycho Fox est envoyé délivrer son pays du très méchant Madfox Daimyojin. Pour affronter les improbables créatures maléfiques, il peut se changer en trois autres animaux aux capacités complémentaires. Il profite ainsi de la vitesse du tigre, de la détente du singe, et de la force de l’hippopotame.
Il sera également aidé par son copain d’épaule : Birdy Fly, un oiseau boomerang bien utile pour attaquer et prendre les coups à sa place.
La jouabilité est celle d’un classique jeu de plateforme de gauche à droite. Mais les dérapages incessant du sprite principal, ainsi qu’un inertie des sauts couplée à leur ampleur bien exagérée placent le jeu entre un Super Mario et Ghost’n’Goblins. Si on a la maniabilité du premier, on sait rarement où nous mènera notre prochain saut; comme dans le second. La vitesse et les distances enjambées par l’animal, même sous sa forme première, semblent beaucoup trop importantes pour la modeste taille de l’écran. Un bon saut avec élan peut vous emmener six écrans plus loin. Savoir s’il se terminera sur un terrain solide et inoffensif est plus une affaire de mémoire que de réflexes.
Heureusement le canidé est un bagarreur. Son arme par défaut est bourre-pif frontal, lancé en allongeant son bras tel un pirate élastique. Sur son chemin sont parsemés des oeufs qui contiennent le fidèle piaf, mais aussi d’autres objets comme la traditionnelle invincibilité et le bâton shinto nécessaire à ses transformations.
Contrairement au plombier, les bonus sont stockés et se déclenchent par le menu pause de la console. Les plus vieux se souviennent peut-être que le bouton en question n’était pas sur les manettes, mais carrément sur le Système-Maître. Il fallait donc courir régulièrement jusqu’à la console. Wii Fit avant l’heure.
Mets ta morphose !
Sur la même génération de console, le jeu a eu droit à une transformation en grenouille par Tectoy pour le marché brésilien.
Le Brésil donc, pays connu pour d’autres transformations… Cocasse.
Sapo Xulé: Os Invasores do Brejo
Sapo, grenouille courageuse, s’y défend contre les envahisseurs attaquant son étang. Si les sprites du héros et de ses amis changent, avec l’inénarrable Ratopulga, le reste du jeu - level design et ennemis - demeure identique. Notons aussi que l’oiseau est remplacé par une grolle odorante.
Kid Kool and the Quest for the Seven Wonder Herbs
Il faudra plus d’efforts à notre renard pour discrétement passer en territoire adverse, sur la NES de Nintendo. C’est Vic Tokai qui produira le jeu mettant en scène un enfant à l’aise qui collectionne des plantes merveilleuses. Un programme toujours aussi subversif donc. Mais le sprite principal modifié, et dépourvu des contours propres à tous les autres éléments du jeu, a bien du mal à s’intégrer.
Une belle leçon de vie pour les rastas en herbe…
Magical Hat no Buttobi Turbo! Daibouken
La suite nouvelle génération des aventures du gameplay de notre renard arrivera en 1990, pour l’adaptation d’une série télévisée du Studio Pierrot. Turbo Chapeau doit y combattre un Roi Maléfique qui a séparé l’île de Usontô en sept parties.
Finies les transformations, elles sont remplacées par différents bonus toujours gérés par le menu pause. Le petit compagnon d’épaule est quand même resté, et prend ici la forme d’un robot-oeuf.
Le poing à ressort, les dérapages, et les sauts de la Foi rappellent indubitablement le pedigree d’origine.
Decap Attack Starring Chuck D. Head
Né au plus fort du marketing vidéo-ludique américain des années 90, la transformation occidentale du Chapeau Turbo sera un sacré jeu de mollets. Chuck “la tête” est ramené à la vie par le Dr. Frank N. Stein pour combattre le terrible Max D. Cap venus du dessous-monde. Notre héros est ici une momie avec des yeux dans le ventre. A la place du poing, il utilise ses entrailles élastiques pour se défendre; quand un crâne boomerang ne vient pas l’aider dans sa quête. L’île en sept parties forme un archipel en squelette une fois libérée, et la fin du jeu verra Chuck reprendre forme humaine.
La lignée qui rend fou
Autant de transformations au gré des modes et des continents pour garder un système de jeu qui ne marquera pas tant que ça. A moins de voir une inspiration de Birdy Fly dans le chien fidèle du héros de Shadow Dancer. Ou encore de lui voir des similitudes avec le système de capacités complémentaires dans les personnages de Yume Kōjō: Doki Doki Panic, qui se changera lui-même en Super Mario Bros 2.
Mais le malin animal se joue des dates, avec une sortie en 1989 bien postérieure à certains de ses présumés clones (SMB2 et Kid Kool sont de 1988). Serait-ce en fait lui, la copie ?
Quel retournement de situation final, mon cher Tyler.
Des opérations clandestines malheureuses pour se recycler en Sonic ou Pokémon…
I say never be complete, I say stop being perfect
A l’époque je regardais beaucoup les autres jouer à Psycho Fox. L’univers cartoon détouré, bien différent des pixels Nintendo, me fascinait déjà avant l’arrivée de la PC Engine. Pourtant seuls les plus hargneux arrivaient à avancer dans le jeu, et il valait mieux les laisser faire si on voulait voir plus loin que la première flaque du premier stage.
J’ai bien dû apprendre que l’on n’est pas obligé de violer un jeu pour l’aimer. On peut l’apprécier dans sa forme et pour son univers, tout en étant une vraie quiche manette en main.
Commentaires
Tout comme le “Droit du lecteur” de Pennac, je vote pour un “Droit du gamer”, comportant notamment le “j’ai le droit de ne pas finir un jeu”.
Intéressant, en tout cas, ce parcours de gameplay. Faudra que j’essaie PsychoFox.
Ooooh, Psycho Fox, un de mes premiers jeux ever .^0^
Merci pour la madeleine !
Finalement tu es mûr pour l’autoplay de Miyamoto.^^
Ton article est sacrément intéressant. Je connaissais pas du tout ces jeux en plus. Quant à la Master System grande soeur de Wii Fit, priceless.
Bigre, j’ai cru lire le dr.lakav quand il essaie d’expliquer les différentes éditions de WonderBoy ! Comme quoi, on se plaint du bordel qu’est la distribution internationale des jeux, mais on a fait de sacrés progrès…
Game B qui fait du Game A, pourquoi pas…
Pour Psycho Fox, c’était un de mes jeux favoris sur la master system.
Effectivement le système de saut était catastrophique…
Aujourd’hui je pense que l’on jetterait tout de suite le jeu à la poubelle et on passerait à autre chose, mais à l’époque, on s’adaptait (surtout qu’à l’époque c’était un “must”). Un fois qu’on s’habituait au système de saut, c’était un régal !
Le plus hallucinant, à la manière d’un Sonic, on pouvait faire un super saut et traverser toute une map à toute vitesse en priant pour ne rencontrer aucun problème sur le passage…
Et comme Super Marios Bros, en 2 Warp Zones, on pouvait arriver au dernier stage (on pouvait ouvrir les Warp Zone grâce à l’oiseau Birdy Fly, j’avais oublié son nom, merci Game B).
C’est beau de voir comment les Brésiliens ont transformé ce jeu…
super article … très très plaisant
Psycho Fox !!! Il a du être mon dernier jeu master system sniff.
Jamais fini, c’était dur à l’époque. Me semble qu’il y avait un super code archi dur à faire pour aller directement à la fin, même ça j’avais du le rater.
Enfin je me rappelle que quand il était sorti il avait fait un tabac dans la presse console. *envie de se ressortir ses vieux Player one et Joypad*
Toujours aussi nostalgique ce blog c’est cool ^^
J’ai un très bon souvenir de Psycho fox (et de decap’attack aussi), mais je n’ai pas le souvenir d’un jeu dur. Il demandait des efforts, certes, mais était loin d’être impossible. De mémoire, il y avait aussi des sortes de warp zone qui étaient dures à atteindre, mais permettaient d’atteindre la fin très rapidement (notamment une au premier niveau qui emmenait directement à la fin).
Ah ben tiens, si je n’avais pas lu en diagonale les commentaires, j’aurais vu que Jojo en parlait déjà…
Et j’aime bien la terminologie “saut de la foi”, c’est d’un exactement comme ça que je m’en souviens (surtout avec les sauts du tigre)
haaaaaaa Psycho Fox \o/ un de mes premiers jeux master system et je suis fier de d’annoncer que je l’ai finit à la sueur de mon front et celle de mon frère ^^ le dernier monde avec son fond noir est une véritable torture de difficulté si mes souvenirs sont bons. Les fois où j’y suis retourné sur émulateur ou console je ne l’ai jamais finit.
Pour faire le fan qui fait chier je dirais que tu as oublié un gros point du jeu voir deux. Tout d’abord la musique qui est tout simplement génial et qui met d’entrain pour la journée et le mini-jeu de fin de niveau qui a été repris en mini jeu dans new super mario bros si je ne dis pas de bétise.