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Brrr, que j'ai peur quand je vois le logo de Valve sur ma Xbox. Il est à chaque fois suivi de chargements longs comme la mort. Déjà affligeants sur Orange Box, le phénomène revient sur Left4Dead.
"Hé ouais mec ! C'est un jeu PC porté sur ta console. Tu croyais que quoi ? Que t'allais avoir un jeu optimisé, des serveurs à gogo, des mods, et des mises à jour régulières ?
Nan. Toi, t'es un consoleux alors tu paies plein pot une version bridée du jeu. AH!"

C'est chair payée

Payer un jeu basé uniquement sur le multijoueur passait encore inaperçu avec Team Fortress 2 dans la boîte Orange. Pour L4D la pillule commence à être amère. Car l'absence de mise en scène ou autres cutscenes pour un jeu parodiant les films du genre est criante. Ainsi la campagne solo se résume à faire du multijoueur avec des bots comme compagnons d'infortune. Et sans le dialogue entre joueurs pour progresser, l'action se résume vite à "moi voit, moi BLAM!", et les zombies se répètent, et la fin des cinq chapitres d'un stage est vécue comme une désagréable délivrance.
A 50 ou 60 euros c'eût été encore légitime. Parce qu'il arrive régulièrement que des jeux modestes sortent à moindre prix. Mais 70 euros, c'est presque du mépris.

Rien dans la cervelle

Peu d'autres jeux développés pour console n'aurait l'audace de sortir comme ça, sans mode solo. Il se prennent pour Uno, ou bien ?! Qui peut imaginer un Gears of War livré juste avec son mode multi et la séquence d'intro comme unique mise en scène ? Alors que le matériel est là : des personnages caractérisés, des lieux de référence réussis (les bois, le champ de maïs, les toits, etc), des ennemis variés. Même le talent cinématographique de Valve n'est plus à prouver après la série de vidéos "Meet The" de Team Fortress 2.
C'est sûr que pratiqué dans un environnement PC, sur la plateforme de jeu STEAM de l'éditeur, le format est parfait.
De fait, ça fait quand même mal de servir l'image négative de la Xbox comme d'un "PC maquillé" pour vingt euros de plus. Car le jeu n'est pas save-friendly (il faut charger le sauvegarde à chaque fois), ne retient pas les options de langue (il faut relancer le jeu à chaque fois), et n'est même pas optimisé pour la liste d'amis présentée comme un listing alphabétique sans indications d'état (connecté ou pas, partie en cours, etc). Une plaie ergonomique. Et si les mises à jour valent celle de TF2, on est foutus.

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Moulon à la récré !

Hormis cela donc, le jeu est une perle. Soit à quatre contre quatre (Versus) ou en équipe de quatre contre l'ordi (Campagne). On alterne entre zombie et survivant sur chaque zone (en 4 cartes de 5 zones), et l'équipe gagnante est désignée au nombre de points (dégats infligés, survivants menés à l'abri, distance parcourue avant de se faire bouffer).
En humain on retrouve le moteur de HalfLife qui nous galère pour monter les échelles ou simplement ramasser un objet. Mais ça va on est pas pressé, on a juste vingt zombies au cul...
En zombie, on découvre la traque. On se cache dans l'ombre attendant qu'un membre des survivants soit isolé et selon le zombie on lui saute dessus, on l'attrape avec la langue, ou on lui crache dessus pour qu'il attire à lui tous les mangeurs de cerveau du coin. Un plaisir de prédation assez rare et succulent.

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Invasion of the Zombi Gamerdz

Ainsi la qualité de jeu dépend essentiellement des copains de récré. Seul, on peut partir dans les bois avec des anglophones, mais la communication n'y est pas... Il faut avoir des amis Xbox Live fidèles (i.e. qui jouent à la même heure de manière régulière) et ayant payé le scandale dénoncé plus haut. En période de tempête de sorties de nouveaux jeux pour les fêtes, ça peut pousser les premiers adopteurs à du prosélytisme pyramidal.
Mais une fois rassemblés, l'ambiance qui fait toute la qualité du jeu s'installe, et on s'amuse alternativement à avoir et à faire peur.
Et ça me rappelle quelquechose. Des images de gens devant des rangées de PC qui se retrouvent à heure fixe dans une cave. Ils commencent à se connaitre, même s'ils s'appellent par leur pseudo. Ils se vannent entre les frags, et chacun a sa place dans la bande. Qu'est-ce qu'on rigole dans notre team, ah ah ah.
......
AAAH ! DAMNED !
Les joueurs pécés tentent de souiller et contaminer nos saines chaires de gameurs avec leur habitudes de nerds !
COURREZ POUR VOS VIES !!!
IT'S A TRAP !