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Le 30 juin dernier, à la fin des programmes de cette saison sur Nolife, son co-fondateur Sébastien Ruchet a (une nouvelle fois) annoncé la petite mort de la chaîne uniquement disponible sur adsl. L’audience ne suffisant pas à ramener suffisamment d’annonceurs, le président suggère un passage en format payant et s’enquiert de l’avis des spectateurs sur cette formule.

Nolive and let die

Nolife a su présenter le meilleur de ce qui peut se faire à la télévision à propos du jeu vidéo : proposer une émission quotidienne au rédactionnel de qualité (101%), mettre en avant les détails des jeux (Hidden Palace), repousser les limites des joueurs (Superplay), étaler la culture cachée derrière certains jeux (la minute du geek), prendre les casuals par la main pour leur montrer un jeu (Chez Marcus), donner des cours d’histoire vidéo ludique (Retro&Magic), parler de manière adulte des jeux pour adultes (18+), savoir poser des questions digne d’intérêt à des auteurs de BD (Roadstrip), et faire découvrir sans condescendance la culture japonaise (Tokyo Cafe).

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Marcus, l’homme qui peut jouer sans lire le mode d’emploi ni voir l’écran.

Mais, en vieil aigri que je suis, qui a vu mal tourner Joypad et Game One, je me demande de manière coupable si on ne devrait pas en rester là. J’ai peur de voir tous ces gens talentueux souffrir de longs mois pour joindre les deux bouts. Et la manière qu’ont certains d’entre eux de vivre leur notoriété m’inquiète pour l’avenir, s’ils n’ont plus que la gloire pour vivre.

insère des sous

Même si je n’ai jamais accroché à Nerdz ou Noobz, et qu’il m’arrive de couper le son pendant les plateaux de certains animateurs plein de poils, Nolife est clairement le meilleur canal télévisé de ma vie. La chaîne a su être en sons et en images qui bougent ce qu’était le magazine Joypad dans les années 90 : culture, connivence, rigueur et humour. Sur le canal 123 de la Freebox, les tests de jeux prenaient parti et avait l’air d’autre chose qu’une paraphrase du service de presse ornée d’une conclusion pompée chez Metacritic. Voir, savoir, et comprendre tous ces jeux auxquels je ne pourrais/voudrais jamais jouer a été un émerveillement de tous les jours.

Si abonnement il y a, je le prendrais sans hésiter. Parce que c’est triste qu’une chaîne thématique, qui est vite devenue une référence, n’arrive pas à récolter suffisamment d’annonceurs. Pourtant les budgets publicitaires du jeu vidéo explosent, avec des pubs Wii en début de soirée sur les chaînes nationales. C’est une injustice envers une équipe de bosseurs avec des idées parfois géniales (la progression des émissions visible sous le logo de la chaîne) qui a tant apporté au traitement des jeux à la télévision.
Encore une fois l’obstacle entre producteurs et consommateurs est créé par les monopoles de distribution et leur concept de la rentabilité.

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