Sortis en même temps que le formidable Virtua Fighter 5 Final Shodown (XBLA, PSN), Sega a mis en vente 19 packs de costumes à 4€ chaque ou 12€ pour 9 ou 10 personnages. Alors j’en vois venir : non, pas de polémique sur les DLC de costumes cette fois.

D’abord ce serait faire un procès injuste à Sega : le jeu « seul »* ne coûte lui-même que 12€, modifie en profondeur le VF5 sorti sur PS360 en 2007 et atteint presque la limitation à 2GB des jeux XBLA. Impossible donc de cacher les quelque 1,9GB d’accessoires dans un recoin du fichier, on est pas chez Capcom.

Par ailleurs, souvent totalement loufoques, les costumes sont devenus un attrait essentiel de la série depuis VF4. Il faut dire que sans kangourous boxeurs ou poitrines rebondies, Virtua Fighter n’avait pas l’attrait immédiat de ses concurrents Tekken et Dead or Alive.

Si les costumes ne sont pas en cause (même s’ils triplent la facture), Sega n’en a pas moins raté son coup en ignorant les méthodes malines de Capcom avec Super Street Fighter IV.

En effet, alors que Capcom avait donné la possibilité de télécharger gratuitement les costumes pour affronter vos adversaires en ligne dans l’habit qu’ils avaient choisi et payé, rien de tout ça chez Sega : il faut avoir soi-même acheté le pack correspondant pour le voir sur le dos de son adversaire.

Pour être honnête, on peut y trouver un bon côté : au moins on est pas agressé visuellement par certains designs très douteux qui peuvent déconcentrer ou rendre l’adversaire totalement méconnaissable (et brouiller vos repères).


Deux exemples assez esthétiques par MightyKAC et Shinobi_GR postés sur Neogaf.

Pour le reste, ça me semble la pire des idées pour motiver l’achat.

D’une part, sans les voir sur le dos de ses adversaires, et même après quelques vidéos de ce genre, difficile de se rendre compte des possibilités de personnalisation de son personnage. Bref il s’agit ni plus ni moins d’un achat à l’aveugle.

Disons maintenant, c’est une hypothèse hein, que vous achetez un pack malgré tout : si ça se trouve**, tous vos adversaires ont modifié leur combattant, et on finit par se lasser des sempiternelles frusques de Kage ou d’Akira qui n’ont pas changé depuis 1993. Et là, stupeur : vous êtes un des seuls à l’avoir acheté, et donc tous les opposants gardent quand même leur look de base.

Ce faisant, quitte à l’avoir acheté, on modifie tout de même son personnage : un petit Opa-Opa qui volette autour de soi, des cheveux plus longs, moins de piercings… Pour se dire que finalement, cette pathétique volonté de personnalisation est totalement vaine, puisque, devant son écran, notre adversaire ne verra sans doute que le même type en kimono bleu basique.

Très bizarre, pour un jeu de combat, de se dire qu’on ne voit pas tout à fait ce que voit l’adversaire. Finalement, c’est une première approche du jeu asymétrique que Nintendo va essayer de nous vendre bientôt. Je leur souhaite d’ores et déjà bon courage, parce que VF5 montre que c’est loin d’être une expérience forcément convaincante.



VF•NET est le nom du réseau reliant les bornes d’arcade depuis VF4 qui permet d’envoyer ses scores, de consulter ceux des autres, de sauvegarder ses replays, etc. Le système a été généralisé à d’autres jeux et renommé All.net - même si le terme continue d’être utilisé dans le cas de VF. La neutralité du net n’a évidemment pas grand-chose à voir.
* Le jeu « seul » propose tout de même deux costumes par combattant. Acheter tous les costumes débloque un mode solo sans grand intérêt sur le modèle des « courses » (une suite de combats prédéterminée) de Fighters Megamix sur Saturn.
** Une petite icône dans Super Street Fighter IV prévenait quand on combattait contre un adversaire dont on avait pas téléchargé au préalable le costume. Virtua Fighter 5FS ne le propose pas, sinon de manière incomplète (il indique les sous-costumes utilisés comme base, mais pas s’ils ont été modifiés ou pas).