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Dans le monde des jeux vidéo, il y a des gentils géants passionnés qui mettent tout leur coeur à faire des jeux pour rendre heureux le peuple des joueurs.
Dans la vraie vie, il y a des patrons qui s’y connaissent plus en argent qu’en vidéoludisme, et viennent de découvrir la rentabilité et donc d’inventer dans la foulée et dans leur esprit les jeux à contenu épisodique ou morcelés en DLC.

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Asservir les joueurs pour tuer les pirates

Rod Cousens, PDG de CodeMasters (Collin McRae, mais aussi Overlord, Rise of the Argonauts, ou Damnation) pense que le contenu partitionné en plusieurs micro-paiements peut contrer le piratage bien plus efficacement que les DRM (des protections numériques strictes et souvent en ligne). Ainsi l’utilisateur légitime peut arrêter l’expérience et la dépense à n’importe quel moment, alors que le morcèlement du titre devient un enfer d’autant de cercles que d’épisodes pour le flibustier amateur.

Première dose gratuite

Le PDG de Namco Bandai (Soulcalibur, Tekken) suggère lui carrément de donner les jeux gratuitement. Shukuo Ishikawa a l’idée géniale d’en vendre ensuite le contenu en morceaux de dix ou vingt dollars/euros, ou à travers des abonnements.

Au moins, ça cogite dur là-haut quand il s’agit de réinventer la roue.

Si c’est une bonne idée, c’est celle du Roi

Les pauvres gars de TellTale Games qui bossent sur le contenu épisodique des Monkey Island ou Sam&Max vantent ce modèle économique depuis un moment déjà et avaient tout misé là-dessus. Ca doit être sympa d’avoir l’éditeur qui a rassemblé vos morceaux de jeu pour le vendre en boîte, vous expliquer comment faire l’inverse. Et en plus avec un concept inédit et gratuit, connu depuis des années sous le nom de Freemium

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Et notre premier bonhomme qui fustigeait la lourdeur de DRM qui nuisent à l’expérience de jeu. Une autre chose qui nuit à l’expérience de jeu actuellement, c’est qu’en échange d’un accès à du contenu les éditeurs t’imposent de plus en plus l’inscription à leur propre communauté en ligne. Avec Burnout Paradise, il fallait s’incrire chez Criterion pour rouler à moto. Avec Mass Effect et Dragon Age, il faut sa carte de chez BioWare pour avoir des armures moches. A chaque fois donne ton e-mail et enregistre un mot de passe. Une procédure supplémentaire avant de jouer, des informations toujours pénible à rentrer avec la manette, et une manne d’informations bien utile au marketing.

On pourrait aussi railler que, avant de penser à vendre des jeux non-terminés ou en petits morceaux, il faudrait que ces messieurs commencent par les finir. Car les éditeurs ont l’habitude depuis quelques années déjà de publier des jeux à moitié avortés (Damnation) et finis à coup de patch, ou au contenu verrouillé (coucou Dark Vador et Yoda dans Soulcalibur).
Le suivi et la rigueur nécessaires font d’une distribution épisodique un véritable marathon créatif et commercial, et les gars qui nous en parlent titubent comme des ivrognes.

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