Boss Battle
Par Game B le 19 juillet 2010 - Ça dénonce grave.2 minutes
Dans le monde des jeux vidéo, il y a des gentils géants passionnés qui mettent tout leur coeur à faire des jeux pour rendre heureux le peuple des joueurs.
Dans la vraie vie, il y a des patrons qui s’y connaissent plus en argent qu’en vidéoludisme, et viennent de découvrir la rentabilité et donc d’inventer dans la foulée et dans leur esprit les jeux à contenu épisodique ou morcelés en DLC.
Asservir les joueurs pour tuer les pirates
Rod Cousens, PDG de CodeMasters (Collin McRae, mais aussi Overlord, Rise of the Argonauts, ou Damnation) pense que le contenu partitionné en plusieurs micro-paiements peut contrer le piratage bien plus efficacement que les DRM (des protections numériques strictes et souvent en ligne). Ainsi l’utilisateur légitime peut arrêter l’expérience et la dépense à n’importe quel moment, alors que le morcèlement du titre devient un enfer d’autant de cercles que d’épisodes pour le flibustier amateur.
Première dose gratuite
Le PDG de Namco Bandai (Soulcalibur, Tekken) suggère lui carrément de donner les jeux gratuitement. Shukuo Ishikawa a l’idée géniale d’en vendre ensuite le contenu en morceaux de dix ou vingt dollars/euros, ou à travers des abonnements.
Au moins, ça cogite dur là-haut quand il s’agit de réinventer la roue.
Si c’est une bonne idée, c’est celle du Roi
Les pauvres gars de TellTale Games qui bossent sur le contenu épisodique des Monkey Island ou Sam&Max vantent ce modèle économique depuis un moment déjà et avaient tout misé là-dessus. Ca doit être sympa d’avoir l’éditeur qui a rassemblé vos morceaux de jeu pour le vendre en boîte, vous expliquer comment faire l’inverse. Et en plus avec un concept inédit et gratuit, connu depuis des années sous le nom de Freemium…
Et notre premier bonhomme qui fustigeait la lourdeur de DRM qui nuisent à l’expérience de jeu. Une autre chose qui nuit à l’expérience de jeu actuellement, c’est qu’en échange d’un accès à du contenu les éditeurs t’imposent de plus en plus l’inscription à leur propre communauté en ligne. Avec Burnout Paradise, il fallait s’incrire chez Criterion pour rouler à moto. Avec Mass Effect et Dragon Age, il faut sa carte de chez BioWare pour
avoir des armures moches. A chaque fois donne ton e-mail et enregistre un mot de passe. Une procédure supplémentaire avant de jouer, des informations toujours pénible à rentrer avec la manette, et une manne d’informations bien utile au marketing.
On pourrait aussi railler que, avant de penser à vendre des jeux non-terminés ou en petits morceaux, il faudrait que ces messieurs commencent par les finir. Car les éditeurs ont l’habitude depuis quelques années déjà de publier des jeux à moitié avortés (Damnation) et finis à coup de patch, ou au contenu verrouillé (coucou Dark Vador et Yoda dans Soulcalibur).
Le suivi et la rigueur nécessaires font d’une distribution épisodique un véritable marathon créatif et commercial, et les gars qui nous en parlent titubent comme des ivrognes.
Vu su Sankaku ici et là.
Commentaires
+1 sur tout, sauf sur la dernière partie. Pour ma part, je pense, justement que les jeux sont déjà terminés, Dans Le C… euh… DLC compris, depuis belle lurette lorsqu’ils sortent dans le commerce.
Maintenant, cela ne change pas grand chose sur le fond. Cela reste une pratique contre laquelle il faut absolument se battre. Ainsi, même si je me permet l’achat de titre où l’on va trouver du DLC, je ne télécharge aucuns des contenus :
- Il me manque les 2 DLC d’assassin’s Creed 2. Mon jeu n’en est pas moins terminé…
- Il me manque le tuk-tuk Boom Boom ou le Black Market Boom Pack dans Just Cause 2, ce n’est pas cela qui va m’empêcher d’avancer dans le jeu…
- Je n’ai pas téléchargé les maps payantes d’uncharted 2… Qu’à cela ne tienne, j’irai jouer sur les maps que j’ai déjà payé à l’achat du jeu…
Non mais!…
Que Viva la Revolucion!!!
C’est toujours une arme à double-tranchant…
Pas mal de joueurs –moi le premier– ont la détestable habitude de ne pas finir leurs jeux. Je n’ai plus en tête les chiffres de vente de l’épilogue de Prince of Persia, mais il me semble que ça n’avait pas été le triomphe absolu.
Du coup, c’est un risque de vendre deux cinquièmes contenus à 15 euros pièce et pas les trois suivants, plutôt que la totalité à 60 euros.
Le vrai péril de la distribution épisodique, c’est surtout la possibilité de voir des jeux s’arrêter en cours de route, faute de succès. Une armée de mini-Shenmue III en puissance.
Cela dit, plutôt que de tout négativiser, la distribution épisodique devrait aussi être une source d’autofinancement pour les éditeurs indie.
Ni tout noir…
(Ah, sinon, jeux vidéo
s;) )Aussi, si tu as entendu parler du nouveau BlazBlue (jeu de baston), il y aura carrement un personnage en DLC.
Encore les couleurs, des skins, des stages en backgrounds, les voix-off… oui, mais la c’est carrement un style de gameplay qui est verouillé.
Sur iPhone aussi, les DLC deviennent monnaie courante, en partie je pense pour contrer justement le phenomene de piratage.
Les versions a 0.79 ou gratuites deviennent des “demo” et si on en veux plus, il faut passer a la caisse.
@Ignis : corrigé merci ;)
Payer plus pour jouer plus c’est peut-être gagnant-gagnant, mais je ne suis déjà pas satisfait par la forme des jeux actuels (pas de vo/vf, menu d’options incomplets, sous-titres trop fins, etc…) alors je préfèrerais que l’industrie travaille autant sur la qualité globale qu’elle se la donne sur les méthodes de ventes.
Comme tu le dis, on verra surement des jeux arrêtés brutalement, comme des séries télés. Et puis on aura les mêmes déceptions que pour Heroes, hé hé.
@Kurykury : J’achète de temps en temps des DLC, que je regrette en moyenne une fois sur deux. Il est assez difficile d’avoir une description complète sur XboxLive (un paragraphe, pas toujours en français) de ce qu’on va payer, et de la somme réelle quand c’est rendu flou par les Microsoft Points.
Comme d’hab’, je fais du consumérisme. Ce marché se fout de la gueule de ses consommateurs comme peu d’autres, alors les voir défiler tout fiers avec leurs idées pour actionnaires ça me révolte. DX
@Shin : oui ! C’est sur iPhone que j’ai vu les premiers Freemium. Entre les jeux où tu achètes des “boosters” comme dans un jeu de carte et les interfaces d’achats de contenu ”ingame” lentes et te demandant une inscription obligatoire avec e-mail; j’ai vite arrêté de les télécharger. Gratuit c’est déjà trop cher dans ces cas-là ^^;
C’est pour ce genre de billet sympatoche que je vais sur La Manette (entre autres). Merci.
@Kurykury : En effet, 95% des jeux proposant du DLC - et encore, ce doit être au-dessous de la vérité - pourraient intégré ledit contenu additionnel dès leur sortie, je pense. Dans le cas de Alan Wake, par exemple, dont le DLC sera prochainement disponible, comment expliquer le développement interminable du jeu (repris à zéro, certes) et penser dans le même temps qu’ils n’ont pu ajouter deux ou trois niveaux - probablement au rabais ? Si les éditeurs étaient vraiment cohérents, puisqu’attachés aux DLCs, ils fixeraient des tarifs autrement plus bas ! 20 billes (d’autant que les intermédiaires sont moins nombreux, donc grosse marge) pour quelques maps alors que le jeu en coûte 70 ? Ils n’ont pas une très haute estime de leur produit. Comble de la mal-séance : moins d’un an après la sortie d’un jeu, la mise en rayon d’une édition Game of the Year, qui a tout l’air d’un
doigt d’honneurpied-de-nez brandi à la face des joueurs. En faisant bien les comptes, si l’on compile la GotY Edition dans la foulée du développement des DLCs, on peut prétendre avoir un jeu “complet” 3-4 mois après la date de sortie initiale, ce qui ne pose à priori aucun problème (à moi en tout cas).Je ne saisis toujours pas ces sorties prématurées. L’argument selon lequel il s’agirait de ne pas manquer une période faste est, dans la pratique, irrecevable, à moins de s’appeler Call of Duty ou je-ne-sais-quoi. Un bon jeu, servi par un marketing à la hauteur, se vendra tout au long de l’année. Un bon exemple étant Blizzard. Combien de fois repoussent-ils la date de sortie de leurs titres ? Ils prennent le temps de peaufiner leurs jeux, quitte rater Nowel (Diablo, par exemple). Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ils font également du bon n’importe quoi.
@Game B : Au sujet de la mainmise progressive des éditeurs sur les plate-formes virtuelles, les choses vont encore plus loin que la simple création de compte, déjà synonyme d’embrouilles à outrance. Activision songe ainsi sérieusement à développer sa propre structure de jeu en ligne, titillant par là même XBox Dead et PSN. Pour ce qui est du contenu des DLCs, tu es sérieux quand tu dis lire le paragraphe descriptif ?
@Kage no Otaku : Merci, c’est un plaisir de te recevoir :D
Oui, je lis les accroches marketing. J’ai déjà rédigé du remplissage bullshit pour vendre l’invendable; cette forme d’écriture où il faut tout promettre sans s’engager à rien en combotant les superlatifs. C’est quelquefois le seul aspect créatif du boulot de stagiaire. Il y a presque une forme de poésie avec ses limites et interdits, ou d’art martial qui utilise la force de l’imagination de l’adversaire contre lui-même.
C’est l’internet moderne qui veut ça!
Depuis que nos consoles sont liés aux serveurs, les éditeurs peuvent nous proposer du contenu supplémentaire en visant notre portefeuille. Le pognon dirige toujours le monde, normal.
Maintenant, les DLC ne sont pas forcement maléfiques!
Sur que 99% de ce qui est proposé est une honte. Mais certaines fois, les editeurs se sortent le doigt du cul pour offrir du contenu réelement intéréssant!
Little Big Planet est le jeu contenant les DLC à micro-micro-micro-micro paiement (Genre 90 centimes) les plus foisonnant et inutiles. Mais dans la masse, il y à énormement de DLC gratuits, et surtout deux payant absolument géniaux: MGS & Pirate des caraibes, qui promettent une dixaine d’heure de jeu en plus & une centaine pour les créateurs (Surtout qu’on est pas obligé de les acheter pour profiter de leurs bien faits grace aux niveaux de la communautée).
Tout dépend donc du rapport qualité/prix, et je ne suis personellement pas contre un DLC qui me promettera des heures de jeux supplémentaires vraiment sympatoche (CF: Les DLC de GTA IV).
Malheureusement, DLC rime plus souvent avec “Map pack”, “Skins” et autres trucs qui devraient être entierement gratuit tant tout le monde s’en contre fout.
Pour les jeux épisodiques, encore une fois tout dépend.
Je pensais ne jamais en prendre de ma vie, mais le prochain Rayman me fait trop de l’oeil pour que je le loupe.
Et puis comme dit plus haut, c’est une bonne alternative pour soutenir les indés et petites équipes de developpement.
Enfer des pirates = jeux en pièces détachées (tu parles, un pirate va plutôt te recoller tout ça vite fait)
Enfer des antipirates = sac de billes + amis = ciao les jeux vidéo pourris