Gageons que
Par Game A le 11 avril 2009 - Ça dénonce grave.3 minutes
Gageons que l’éditeur diffuse plus d’informations dans les prochaines semaines, bientôt trois ans après la sortie en France du dernier opus en date sur DS. […]
Gageons qu‘il suffira quand même à occuper les fans de Fantasy Wars attendant avec impatience cette suite prévue pour le mois prochain. […]
Avec ce nouveau héros blondinet, qui manie aussi bien la roulette de casino que les deux-roues, gageons que les massacres auront lieu à la pelle ! […]
Ce jeu de course profitait dans ses précédentes éditions d’une réalisation et d’un gameplay tout à fait honorables - et réalistes qui plus est - alors gageons que ce nouvel épisode saura faire au moins aussi bien… […]
Gageons que le gameplay de ce futur jeu de stratégie en tour par tour saura nous faire oublier son manque d’innovation visuelle lors de sa sortie, qui semble avoir été repoussée au mois d’avril prochain par l’équipe du jeu.
Divers auteurs, sources : Gameblog et Gamekult.
« Gageons que » est peut-être le tic d’écriture le plus courant chez les journalistes de jeux. La tournure emplissait les rubriques « nouvelles » de nos Player One et demeure encore fréquente aujourd’hui (voir les liens plus haut).
Sa fortune n’allait pourtant pas de soi : le verbe gager, quasi défectif, est particulièrement inélégant. C’est irrésistible : j’entends « gageons » et j’imagine un poisson au comportement idiot. La morphologie n’arrange rien : la consonne vélaire (ga), suivie d’une consonne chuitante (ge) et d’une voyelle nasale finale (ons) obligent à une gymnastique articulatoire qui manque foncièrement de charme (faites l’expérience devant une glace).
En alternance avec des locutions au sens proche (elles aussi à l’impératif présent), type « souhaitons que » ou « espérons que » (exemples chez Gameblog), elle truste les conclusions de la plupart des previews. Cependant, comparées à ses deux concurrentes, « gageons que » charrie une désagréable nuance de ravi de la crèche. Car si le souhait et l’espoir s’accompagnent d’une forme d’inquiétude (on attend, on ne sait pas), le « gage » signale que l’on est davantage sûr de soi ; assez pour prendre le risque du pari en tout cas.
La première personne du pluriel utilisée m’interpelle souvent : qui compose à l’origine le « nous » de l’affaire ? L’ensemble des rédacteurs ou la communauté entre l’auteur et le lecteur ? Peu importe à vrai dire : ce « gageons » engage grammaticalement le lecteur à suivre le pari du rédacteur, qu’il le veuille ou pas.
Quelle idée d’ailleurs que de « poser des gages » sur l’amélioration d’un jeu avant sa commercialisation, d’autant plus que l’expérience montre que, dans l’immense majorité des cas, les défauts constatés dans les versions beta testées par la presse se retrouvent dans les jeux commercialisés. Et malgré cela ils continuent de parier à longueur de brèves… (en partie avec notre crédulité, par la force de la conjugaison).
Tant de confiance force le respect, même si certains mauvais esprits pourraient y sentir un côté putassier dans leur manière de prendre de telles pincettes avec les développeurs.
Apôtres de la bonne nouvelle, toujours prêts à pardonner, ces rédacteurs n’hésitent jamais à tendre la joue. Mais pourquoi cet optimisme forcené ? C’est sans doute que ce « gageons que » est un puissant outil de compromission au bénéfice du journal : tout en évoquant les problèmes, il ne froisse pas les éditeurs (au point que c’est l’auteur qui parie, pas eux qui jurent), en même temps qu’il captive les lecteurs jusqu’au test dans un prochain numéro (qui presque toujours confirmera les premières mauvaises impressions).
Vieillot, enrôleur, faussement béni-oui-oui, tout cela dans une expression d’abord là pour obtenir le compte adéquat de lettres et finir sur une conclusion facile et a priori vide de sens. On en a banni pour moins que ça.
Commentaires
Excellent article sur un sujet vraiment original ! J'aime beaucoup l'analyse des sonorités, et comme elles influencent malgré tout des mots qui n'ont pas pour but d'être prononcé (sauf pour ceux qui lisent encore à voix haute).
J'y ai relevé un adjectif que je trouve de plus en plus usé : "putassier", je n'en fini plus de le croiser celui-là, il est délicieusement gras en bouche, mais à force d'en bouffer, ça écœure un peu...:p
Excellent! Le langage journaleux mal maitrisé c'est assez irritant @3@.
Le truc qui me tue, particulièrement chez Gameblog pour reprendre ton exemple, c'est que tout est "juste" quelque chose, et tout est "ou pas.". C'est juste gavant. Ou pas.
Les tics de langage Game Blog sont volontairement hérités de Joypad. Sauf que dans Joypad ça durait le temps d'un numéro et ils prenaient le soin de se renouveler... Là, on a droit à des "tiép" ou des "célesto-cosmique" répétés à l'écoeurement, pour être drôle.
Pour ma part je repère des "la faute à", mais je me dis que c'est un peu égocentrique.
Il y a les "Du coup" qui m'ennuient tellement c'est moche à entendre et à lire.
"Itération" et "Opus" sont devenus tellement systématiques que je leur préfère le classique "épisode".
On remarque aussi que c'est la richesse de la langue française qui permet de paraphraser les dossiers de presse en ayant l'air d'un journaliste.
Et un autre tic bien pourri c'est le "nous à GameBlog (ou autres), on pense que...". Genre je suis pas tout seul, j'ai le nombre pour me justifier. Je trouve ça lâche au possible.
Bref super article. Désolé pour l'absence. On est déjà dimanche ?
Il y en aurait, des choses à dire sur les phrases toutes faites du journalisme jeux vidéos.
On en a probablement chacun une qui nous stresse et/ou nous bloque en particulier.
Celle qui me donne envie de trancher des cous, c'est "c'est maintenant chose faite". Grand classique (hop, j'en place une en douce) de la presse vidéo-ludique (double combo), elle présente le double intérêt d'être à la fois pénible à l'écoute (à cause la redondance nasale "ain"/"an" de "maintenant") et souvent mal utilisée.
Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai lu des choses du type :
"dans ce genre quasiment déserté sur consoles, on attendait le messie. Avec jeu X, c'est maintenant chose faite."
On notera au passage l'incongruité du mot "déserté", ici employé de façon approximative pour signifier "sous représenté".
Il y a "suscité" qui me fait grincer des dents, aussi. En français, on a "susdit" et "précité" - deux mots qui, bien qu'inélégants, font leur job, et ces couillons de journalistes nous trouvent le moyen de dévoyer le verbe "susciter", qui n'en demande pas tant.
@Game B : pour une fois que c'est dans ce sens, y'a aucun problème. Reviens en pleine forme c'est tout^^
Tu as raison pour opus (et itération), d'autant qu'il est mal utilisé. (Pour le "nous à etc.", je crois que ça s'appelle un argument
ad nauseam. À vérifier mais ça expliquerait assez ton sensation^^ad populum)Je précise que mon intention n'était pas de basher Gamekult et Gameblog, au contraire : comme il s'agit des sites que je consulte par ailleurs, c'est chez eux que j'ai naturellement cherché des occurrences. Maintenant, pour Gameblog, il est vrai qu'il s'agit des mêmes qui écrivaient dans Joypad voire Joystick - comme quoi tout de même il faudrait qu'ils évoluent dans leur style.
Quelque chose que je n'ai pas réussi à assez bien mettre en forme pour l'inclure dans l'article, c'est que ce "gageons" me fait irrésistiblement penser aux actualités diffusées dans les cinémas ou à l'ortf. On y retrouvait cette même façon d'inclure le spectateur dans ce qui était dit par la voix off, cette manière de penser et de parler comme d'un seul homme. Je pense que c'est venu dans les brèves de nos magazines pour trois raisons :
- écrire des brèves n'est pas facile et l'inspiration peut manquer pour broder deux informations ;
- "gageons que" relève indéniablement le niveau de langue et fait bien écrit ;
- le rédacteur est un passionné qui pense s'adresser à des passionnés : il les embarque d'office dans sa propre excitation.
@Nikobo : le terme est peut-être usé, je ne sais pas (je ne prétends à rien de toute façon, et surtout pas d'être meilleur que les auteurs que j'ai cités) mais il est utilisé correctement je crois, même s'il ne me convient pas totalement. À vrai dire je comptais mettre un terme plus fort mais bon, la chasse aux sorcières n'est pas mon truc; par contre je te fais remarquer que ton commentaire m'empêche maintenant de le remplacer par quelque chose de plus adéquat.^^
PS: j'ai corrigé la date du post, merci Game B^^;
dans la catégorie "expressions toutes faites" qu'affectionnent les testeurs de jeux vidéo, et qu'ils utilisent mal, il y a le fameux "hit en puissance".
Pour certains jeunes journaleux, ça veut juste dire "un jeu trop puissant".
eh oui j'en ai lu.
Tant qu'on y est, l'utilisation des adverbes dits "d'affirmation" dans l'exercice de la critique (pas seulement dans la presse spécialisée jeuvidéo) mériterait une bonne psychanalyse.
Mon copain l'adverbe d'affirmation, c'est le cache-misère de la critique, quand la proposition est creuse, infondée, mensongère, on lui adjoint un super-pouvoir du pauvre pour lui donner des allures de vérité allant de soi.
Exemple exceptionnellement exemplaire : " The King of Fighters 2097 n'est "probablement" pas exempt de défauts, mais il est "assurément" supérieur à son aîné KOF 2k34827".
Traduction : "c'est un jeu de merde, mais c'est quand même moins de la merde que la merde de l'année dernière."
Je ne sais pas si ça correspond à de la rouerie, à de la prestidigitation rhétorique, ou à quelque chose qui a à voir avec l'art de l'esquive, on rencontre cette technique du discours qui fait prévaloir l'artifice sur l'idée à tous les coins de rue, à mon sens ça traduit plus souvent de la paresse que de la malhonnêteté intellectuelle.
Féloches pour l'article, GamA.
@balak :
Ouiii, "hit en puissance". Bien vu.
Dans la même catégorie, il y a "must" aussi.
"le scenario manque d'originalité, mais le gameplay est un must".
"Un jeu qui ravira les amateurs du genre."
Il est beau celui-là aussi je trouve...dur de faire plus consensuel...
"Un jeu qui ravira les amateurs du genre."
Cette phrase est la plus meurtrière dans la presse et les sites centrés sur le jeu vidéo. Ou comment pallier a un manque d'arguments ou une peur du choix tranché par une phrase toute faite. Dans l'ensemble je trouve ça dommage que les rédacteurs (peu sont vraiment journalistes) se trouvent confortés dans leur style par des rédac-chef qui se foutent relativement du style tant que les lecteurs multiplient les "lol" et les "tro bi1". Tant que les éditeurs sont heureux et que la pub fonctionne bien entendu. J'ai bossé longtemps en tant que rédacteur, puis j'ai fait un break de deux ans avant de reprendre il y a de cela quatre mois. Et bizarrement, en multipliant les expériences, en écrivant pour mon plaisir, et surtout, surtout en lisant un grand nombre de magazines hors du "milieu", mon style a vraiment évolué. Et si je tombe aussi dans certains pièges de la facilité rédactionnelle parfois, je pense avoir mûri grâce à cela. On se fiche de ma vie, mais ça me permet de revenir au fait que tant que les rédacteurs seront confortés dans leur statut sans retour concret sur leur manière d'écrire et sans se poser de questions parce que "cultes", rien ne changera vraiment. Et effectivement le "nous chez machin" est pénible. L'impression d'un avis partagé forcé est tellement présent que ça pique les yeux.
A propos des tics de langage, expressions évasives et jamais questionnées par la presse JV, je vous conseille cet article :
http://www.interface-jv.fr/spip.php...
Merci !
C'est drôle et accablant, et d'une incroyable rigueur ; ce que j'ai commis fait pale figure.^^
Analyse très pertinente :)
(Et merci Virgil pour le liens que j'ai survolé et qui me semble tres interessant).
Ceux qui ont écumé les magazines et sites de jeux videos savent maintenant déceler les tiques volontaires de languages dans des buts précis, qu'il soient pour moderer des propos, offrir des doubles sens, ou encore pour lancer du troll massive qui engrangera des visites et/ou ventes de papier cul.
Malheureusement, beaucoup ne passent pas entre les mailles de ces fillets douteux et c'est ainsi que l'on vois de plus en plus d'avis de merdes en défaveur de ce media chez des gens qui le soutiennent economiquement.
Monde de merde :/
J'ai découvers ton blog il y à quelques jours, et tes articles sont très intéréssants.
Je viendrais souvent à l'avenir ^^
Tout d'abord bonjour aux deux rédacteurs du blog ainsi qu'aux contributeurs, j'ose enfin prendre la plume après trois mois de lecture intensive.
Excellent billet qui analyse avec pertinence les écueils de l'écriture vidéoludique et lance quelques pistes très intéressantes sur le rapport des rédacteurs avec leur média. Pas de complexe d'infériorité à faire avec l'article d'Interface JV, Game A, je trouve personnellement que vos deux contributions se complètent très bien.
A propos du sujet principal, le "Gageons que", j'y vois également une volonté de prédiction auto-réalisatrice, du genre "Moi, grand connaisseur du jeu vidéo et critique patenté, a remarqué des défauts dans cette béta. Gageons que l'éditeur, à la lecture de ma brève et de celles de mes collègues, saura rectifier le tir." Je trouve que ce cette formule est une témoignage plutôt éclairant de l'importance que se donne le rédacteur (il n'en est peut-être pas conscient, d'ailleurs).
D'autre part, j'abonde dans le sens de Mosqi: sur GB, le fameux "(...). Ou pas" me fait bondir à chaque fois. Pour l'aspect répétitif bien sûr (GB en est coutumier), mais également pour cette lacheté du rédacteur qui n'assume même pas ce qu'il écrit. Il sortira. Ou pas. Ce sera un bon jeu. Ou pas. Lapalisse n'est pas loin...
Le souci est que l'écriture vidéoludique s'est enfermée dans des codes qui ont formé une majorité de lecteurs à attendre toujours le même vocabulaire et les mêmes réflexes réthoriques. Ce qui explique pourquoi les lecteurs s'enthousiasment toujours devant les articles malgré les lacunes stylistiques (côté fanboy). Connivence malsaine qui a conduit à un nivellement par le bas du niveau rédactorial.
A chaque fois que je reviens dans le coin, le sujet s'est étoffé. Et c'est vraiment passionnant.
Une autre formulation éculée, usée, maltraitée (pauvre d'elle) par les critiques JV : le célèbre "il/elle a cependant le mérite d'exister" en parlant d'un mode de jeu (coop, versus...), d'un new game+ ou d'un éventuel scénario, etc...etc...
Très éprouvant pour les nerf...et tellement vain...
La liste qui s'allonge devient terrifiante, c'est à ne plus oser écrire : on utilise en toute innocence tellement de phrases toutes faites et d'expressions vides !
Chez moi j'ai notamment repéré une propension trop forte pour les modalisateurs (sans doute, peut-être...), tous les outils adversatifs (mais, cependant, pourtant) et les mots de liaison en général (dont "notamment" d'ailleurs - ah oui, "d'ailleurs" je le mets aussi à toutes les sauces). La remise en cause va être sévère :/
@MX : je suis de ton avis pour le nivellement par le bas. Il y a peut-être aussi le fait que le lectorat est d'abord adolescent - et que les rédacteurs (dans les années 90 qui ont dû marquer pas mal de ces tics d'écriture) en sortaient tout juste : il ne fallait pas grand chose pour nous émerveiller - je suis par exemple toujours étonné des fautes d'orthographe dans tous les coins des premiers Player One, Consoles + et consorts : je ne les avais pas remarquées à l'époque.
@Mookie : Game B et moi te souhaitons la bienvenue. À bientôt^^
Oui pareil, le "d'ailleurs" ou le "sans doute" reviennent souvent chez moi. Je me demande si ce ne sont pas des "restes" du langage parlé dans une envie forte de communiquer rapidement. D'ailleurs.
Perso, une des phrases type de testeurs de jeux vidéo que je déteste le plus est "Là où le bât blesse".
A chaque fois c'est pareil : Ce jeu il est bien, il est super, par contre, la où le bât blesse c'est coté-ci ou coté ça...
Sinon, une expression que je détestais mais c'était surtout récurent à l'époque où tout le monde plaçait "gameplay emergent" ou "Post-modernisme" toutes les 2 phrases (merci MGS2, GTAIII, les MMO et SecondLife) c'est quand même "Mise en abyme" (depuis, elle est trademark de Julien C. de Gameblog).
Deux adjectifs meublants qui veulent rien dire (du moins, vu comment ils sont mal utilisés) mais qui dépannent le journaliste peu insipiré : daté et poussif (généralement associés au moteur graphique et au gameplay mais aussi à un peu tout et nimporte quoi). Poussif à la rigueur fait relativement sens, c'est synonyme de par à-coups, avec un peu d'imagination, par contre, daté tout seul, ça ne veut pas dire grand chose, surtout à propos d'un gameplay, si on explicite pas un peu plus. Mais bon, après 4000 signes, le kévin nous quitte alors il faut faire vite :p
Zut chui passé trop tard.
En même temps c'est pas plus mal, parce que j'ai jamais vus les commentaires avec un phrasé aussi académique.
Bon sujet..."et moi je rentre dah ma maison" ^^
@Virgile : c'est pas la première fois que je lis Interface-JV et si le propos est loin d'être idiot, y'a quelque chose qui m'interpelle dans cette volonté manifeste de basher systématiquement Julien Chièze.
@kwyxz: "y'a quelque chose qui m'interpelle dans cette volonté manifeste de basher systématiquement Julien Chièze" --> Regardez la discussion sous l'article "La vérité éclate (enfin) au grand jour", vous trouverez un début de réponse à ce qui peut vous "interpeler".
Après ce florilège d'expressions, on en a presque peur d'écrire quelque chose mais le débat est passionnant (et le lien de Virgile très bon). Sinon amusant Game A, j'ai les mêmes propensions que toi pour "d'ailleurs", "cependant", auxquels je rajoute -malheureusement- "aussi" contre lequel je me dois de lutter à chaque notule.
la mode en ce moment est au “j’ai envie de dire” à tort et à travers.
Sur-exploité par JulienCé dans l’intégralité de tous les podcasts GameBlog, le tic de langage à même contaminé Virgile.
Moquerie mise à part, ça a l’air super dur de réfléchir et de parler à un micro en même temps. La tension de l’enregistrement, tout ça…
“Force est de constater” aussi tiens.
J’en ai des frisson à chaque fois tellement c’est pauvre et pédant.
(un an plus tard), cherchez le test d’adieu de Greg dans Joypad numéro je sais plus combien, c’était un Vite Vu sur Sonic Adventure DX, il l’entamait en écrivant “je vais faire mon suicide artistique”. La suite résume assez bien ce que le mag est devenu dans les numéros suivants, les tics Gollumiens en moins.
Je note ” un gameplay aux petits oignons”. Ca permet, sans devoir en détailler la moindre mécanique, de dire que le système de jeu est travaillé avec soin.
Outre JulienC, je conseille de suivre aussi Thierry Falcoz sur NoLife. La chaîne indique maintenant le nom du rédacteur en fin de critique, et dans le genre phrases toutes faites vides d’informations, il a un sacré niveau.
@Game B : je sors deux minutes de mon moratoire nolife pour aller dans ton sens. Pour moi, c’est le grand maître du cliché décomplexé (tandis que JulienC caricature son style propre à l’infini - à sa décharge au moins en a-t-il développé un à lui au départ).
Toujours sur la même chaîne qui ne veut pas mourir :
“être au rendez-vous”.
Dans le monde moderne, la jouabilité se doit d’être ponctuelle.
Je n’arrive pas à savoir si c’est un rendez-vous avec la durée de vie ou le gameplay (qui semblent aussi avoir des agendas serrées), mais ça a l’air d’être très important pour les “journalistes”.
“Se fendre de” est celle qui me tue le plus dans la presse écrite.
Après, pour tout ce qui est télé/video, c’est les expressions racoleuses du genre “eh oui votre émission préférée est déjà finie, mais ne zappez pas ! Retrouvez votre rendez-vous favoris sur la chaine n°1 blablabla”, que je trouve encore pire que des tics de remplissage de milieux de phrases.
Ca on en bouffe a fond sur Game One et toutes les chaines généralistes de divertissement à la con.
Non seulement c’est très prétentieux, mais en plus je permets pas qu’on me dise que la merde que je viens de regarder est mon émission préférée, ce qui occasionne des dialogues de sourds, mais bruyants, entre ma télé et moi.
Nolife et Thierry Falcoz ont inventé le “Jump in, Jump Out”.
Mélange du “Drop in, Drop Out”, système de mise en relation permettant de rejoindre et quitter facilement des parties multijoueurs en cours, et de la publicité Xbox 360 “Jump In !”.
Quand il est utilisé sur la chaîne, il est entendu dans la défnition de “drop in, drop out” mais ne veut rien dire.
La seule occurrence au terme est une chanson de colo américaine pour se présenter aux autres : “Jump In, Jump Out, Turn yourself around, Jump In, Jump Out, Introduce yourself!”
“Ne déroge pas à la règle” commence à me gaver aussi (entendu au début du test de la 3DS sur jeuxvideo.fr, mais aussi beaucoup sur Nolife).
Je ne vois que conformisme journalistique et flemme intellectuelle dans l’utilisation de ces béquilles linguistiques. Je trouve que l’intérêt de l’écriture est dans la création, trouver des images et des expressions inédites pour éviter l’endormissement de l’auditoire. Je ne comprends pas qu’on préfère réutiliser les phrases de David Pujadas et des autres pots de fleurs médiatiques.
Roh, B, tu radotes ^3^
Mais tu es tout excusé : “force est de constater” méritait bien ses deux apparitions dans la liste.
Argh ! Edit ninja, ou bien j’ai rêvé (dans les deux cas tu peux virer mes deux messages, hé hé) ?
caracoler en tête des ventes elle déchire bien comme il faut aussi
@↑↑↓↓←→←→BA : Je me suis trompé de râlerie. C’était “déroger à la règle” que je voulais dire. J’ai corrigé (merci Mosqi). ^^
sus-cité(e).
J’avais déjà pesté contre ce truc ici-même, il y a déjà longtemps - mais je viens de le revoir passer au hasard d’un [http://] donc j’en remets une couche. Il le mérite.
J’ignore où, quand, comment et à cause de qui ce terrifiant barbarisme est apparu, mais il a en tout cas bien carré ses pantoufles cradoques sur la table basse de l’internet francophone en général, et jeux vidéo en particulier.
On avait “susdit”, “susmentionné”, “précité” et “susnommé” : non pas un, ni deux, ni trois, mais carrément quatre mots pour exprimer le concept pourtant pauvre de “truc dont j’ai parlé plus haut dans mon texte”…
Et malgré ça, la junte de l’inculture geek ne trouve rien de mieux à faire que de chercher à nous en imposer un cinquième - avec, hélas, du succès, quand on voit que même les plus éminents cerveaux finissent par se retrouver à l’utiliser.
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Alors qu’en plus, ce machin se coltine l’étroitesse d’une homonymie avec le participe passé du verbe “susciter”.
facepalm.jpg, comme on dit.
Un autre, tenez :
daté
On le voit partout, tout le temps.
Je ne sais pas pour vous, mais les premières fois que j’ai lu de la titraille du genre “Super Street Fighter IV daté”, je me suis dit “oh zut, le gameplay est archaïque ? Les graphismes sont vieillots ? L’animation, défraîchie ?”
Mais non. Tout ce que le beauf et sa rédaction essayaient de me dire, c’est que l’éditeur avait programmé une date pour la sortie de son jeu.
Le tic de langage est rarement aussi irritant que quand il se confond avec l’erreur patente…
@↑↑↓↓←→←→BA : comme aussi, c’est insupportable. Me semble même que ce n’est pas seulement fautif pour le sens mais aussi pour la grammaire (mais là, un samedi soir, j’ai pas le courage de réfléchir à ce genre de choses).
Dans un autre genre, on subit ces temps-ci l’invasion du mot “features”. Quand c’était Médoc de Nolife ça passait très bien, c’était dans le personnage, mais là, l’entendre dans toutes les bouches c’est insupportable et absolument ridicule. J’ajoute aussi “item” prononcé aïtème, comme si le mot ne venait pas du latin et qu’il est utilisé (pas dans le même emploi c’est vrai) en français depuis toujours.
Je plaide coupable ! Là où je bosse, on écrit tout le temps Machin daté et Bidule s’illustre ! Mais on a un cadre de news si petit qu’il n’affiche que les trois premiers mots des titres de news ><
en tirer la substantifique moelle
Bon sang qu’il m’énerve celui-là aussi.
Je viens de le lire et j’ai aussitôt ressenti le besoin de retrouver cet ancien post pour pouvoir me calmer en l’épinglant.
Ca va déjà mieux.
@Ouaicestpasfaux : Tu fais bien, cet article est là pour ça !
En ce moment moi, c’est “Comme vous le savez,…” utilisé par les présentateurs et radasses des JT pour commencer une information. C’est subversif et malhonnête en plus d’être moche et d’une facilité éhontée.
J’ai de plus en plus envie de balancer une Wiimote dans la télé quand Elise Lucet ramène sa gueule de pot de fleur sur l’écran et commence à ouvrir son claque-merde.