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Cher Game A,
On fétalé. Merci pour les compliments sur la bédé. Je vais sûrement en faire d’autres, vu que moi non plus c’est pas l’inspiration d’articles qui m’étouffe.

J’ai passé le week-end chez un pote qui bosse dans un site d’info sur les jeux vidéo. Il m’a montré un n° d’Amusement. J’ai retrouvé dans les deux pages d’Ours qui ouvrent le magazine, avec des biographies de rédacteurs bien trop extensives pour être humbles, des gens essentiellement venus de l’internet. Un article à propos de Devil May Cry 4 rédigé sous forme de nouvelle m’a bien fait rire. Il faudra que j’en demande un scan pour te montrer, c’est célesto-comique ;D
Du coup, on a pas mal parlé éthique journalistique et de la collusion entre RP et journaleux autour de la Passsion et de l’Affect. Comme quoi, pour juger les jeux, certains rédacteurs invoquent de plus en plus une dimension artistique floue (i.e. sans aborder une quelconque histoire de l’art) et axent leurs articles sur du ressenti (trahison supposée de l’esprit de la série, mise en avant de la personnalité du Game Designer), plutôt que sur une analyse des mécanismes de gameplay et comment la réalisation les sert ou les dessert (j’ai pris une tarte au citron au resto).
L’affect s’installe aussi dans la relation Presse avec les éditeurs, basé sur l’envoi de jeux (PressPacks Collectors etc) et l’invitation aux soirées petits fours. Journaliste dans ce secteur n’a pas l’air d’un métier facile, et un jeu gratuit ou un open-bar représentent peut-être quelques mois de salaire; ou au moins la gloire auprès des amis joueurs.
Comme dirait Rock Band : “(Would you bite) the hand that feeds you”.
Pour quelqu’un élevé dans les bons sentiments de Final Fantasy, il doit paraître injuste de frapper trop fort un mauvais jeu dont l’éditeur est quand même “sympa” avec nous.
Dans cet esprit, on peut voir passer des messages corporate genre : “t’as été un peu dur avec notre dernier jeu, tu veux qu’on en parle ? On se voit au prochain PressTour. Bisous.”. Souviens-toi, j’en avais reçu un dans le style. Le spectre de l’ingratitude doit ainsi culpabiliser pas mal de rédactions.
On a aussi parlé Kotaku, forcément. Ce fameux site anglophone qui sert d’AFP à la pas mal de sites de news français. Par moment, la dépêche en anglais semble juste passée sous BabelFish avant d’être relayée dans notre langue. Et pourtant, cette source est rarement citée. Tous les joueurs ne maîtrisant pas forcément l’anglais (déjà le français, c pa toujour sa), l’illusion fonctionne et permet de se prévaloir facilement d’une carte de presse virtuelle.

J’attends que tu me montres le magazine IG. D’ici là, je continue à lire mes GamesTM. Heureusement que j’ai appris l’anglais en jouant à Zelda et FF6 avec l’Harraps à portée de main.