Avec toutes mes excuses, amicalement
Par Game A le 5 juillet 2008 - WebTouring.5 minutes
Interloqué par leur entrevue du 23/06 avec Shigeru Miyamoto, je suis retourné sur le site de Wired en quête de choses aussi croustillantes. Au lieu de ça, je suis tombé sur l’interview intégrale, “Q&A: 90 Minutes With Miyamoto, Nintendo’s Master of Amusement” dont les quelques extraits avaient fait le tour du monde la semaine précédente.
Après lecture, j’ai été un peu dur envers Miyamoto (vous aussi d’ailleurs) : il n’est pas si mauvais que ça. Wired par contre a été extrêmement malhonnête.
Non il n’est pas bête
Rappelez-vous, la deuxième question :
Wired: vos titres les plus importants ressemblent plus à des logiciels qu’à des jeux.
Miyamoto: Wii Fit est pour moi un outil de communication pour la famille. C’est un nouveau type de loisir [“play” = jeu] qui vous rend plus conscient de votre corps et de son bien-être. Vous pouvez appeler cela un jeu [“game”], mais en dernier ressort, c’est une sorte de divertissement interactif.
Miyamoto répondait étrangement à côté. C’est que la question réelle était toute autre :
Clive Thompson: Comment vous définiriez Wii Fit ? est-ce un jeu ?
Miyamoto: Je pense que c’est un outil de communication pour les familles.
Thompson[lèche-cul]: C’est charmant.
Miyamoto: Et je pense avoir compris qu’il s’agissait d’un nouveau type d’amusement. Une sorte d’amusement où l’on devient plus conscient de son corps et de son bien-être physique. Je veux dire, vous pouvez appeler cela un jeu, mais je pense qu’en dernier ressort, c’est un nouveau type de divertissement interactif.
Dans l’article paru le 23/06, le journaliste énonce un jugement sur un grand nombre de jeux (“vos titres”), dans la version originale, mise en ligne le 27/06, il pose une question sur un seul jeu. En considérant la question initiale, la réponse de Miyamoto le 23/06 est d’un coup plus logique, même si elle est créée à partir de deux réponses différentes.
Non il n’est pas méchant
L’interview raccourcie s’était répandue comme une traînée de poudre à travers le monde pour une remarque apparemment assassine à l’encontre de Sega. Sa gratuité avait beaucoup étonné. Remise dans son contexte, elle n’est plus du tout agressive, au contraire. Ainsi,
Wired: Nintendo est une entreprise énorme aujourd’hui. Comment maintenez-vous un contrôle qualité [pour tous vos jeux] ?
Miyamoto: Je rappelle constamment à mes game designers l’histoire des personnages et des mondes que nous avons créés. Souvent, alors que nous sommes en développement, je leur dis “on dirait un jeu Sega. Faisons-le ressembler davantage à un jeu Mario.”
se transforme en une remarque finalement assez plate. Ils discutent de la taille des équipes de développement pour Zelda (de 50 à 100 personnes) et Wii Fit (de 10 à 20) et :
Chris Kohler: Parlons de la plus petite des équipes. Vous avez développé Donkey Kong seul. Avez-vous envisagé de mener à bien un nouveau projet seul ?
Miyamoto: Et bien, je pense que ce serait amusant et je répète constamment aux développeurs qui travaillent sous mes ordres qu’ils devraient y penser car plus votre équipe s’agrandit, plus on passe du temps à s’organiser au lieu de travailler sur le projet.
Clive Thompson [lèche-cul]: Tout à fait. On peut percevoir clairement la patte, l’intention esthétique d’un designer quand le jeu est pensé par une ou deux personnes, alors qu’elle est souvent diluée dans un jeu [produit par une équipe plus nombreuse], bien que vous êtes toujours parvenu à la conserver dans les Mario ou les Zelda. Quand vous devez gérer une très grande équipe, comment parvenez-vous à ménager cette patte si particulière ?
Miyamoto: Je l’ignore. Je supervise tous les projets et pour chacun d’entre eux sous ma responsabilité, j’inspecte le contenu et j’examine le jeu lui-même. Une chose sur laquelle j’insiste est que je suis toujours d’instruire mes développeurs du passé des personnages et de la façon dont ils doivent aborder ces personnages et ces univers que nous avons créés au cours des années. Bien sûr je leur laisse concevoir le design du jeu, mais quand il s’agit de l’histoire et des personnages de la compagnie, j’essaie de leur donner des pistes pour saisir l’essence de ces personnages.
Prenez les Mario par exemple. Il y a quelque chose de mario[l]esque dans les Mario qui va jusqu’à l’utilisation des couleurs et de la conception de l’univers de jeu. Les jeux Mario détiennent une personnalité qui leur est propre, unique, et au cours de leur développement, j’y prends garde et je guide les développeurs. Souvent lors des conversations durant la conception du jeu, il m’arrive de répondre : “On dirait un jeu Sega. Nous devons le faire plus ressembler à un Mario”.
Plus de contrôle qualité à maintenir, plus de perfidie contre Sega. Il ne s’agissait que de cohérence de l’univers de jeu, pas de son excellence.
Oui il est peut-être stalinien. Mais c’est pas sûr.
Reste le principal reproche que nous avons fait au pauvre bougre, le “étant celui qui a inventé la manette traditionnelle”. Il apparaît bien tel quel dans l’interview originale (la question était toutefois moins directe à l’origine).
Mais comment faire confiance à la qualité de la traduction de Wired, alors qu’ils se sont montrés si légers pour le reste, lèche-cul devant Miyamoto, traître dans son dos ?
La faute aux journalistes
La mauvaise foi était déjà un péril sérieux, mais si maintenant on doit procéder à une critique des sources pour dénigrer tranquillement, où va-t-on ?
Bon, Shigeru, bisou, et sans rancune hein (on t’aura la prochaine fois).
Commentaires
Interview originale (extraits)
Je vous invite à lire l'interview dans son intégralité, elle reste très intéressante, en particulier le moment "big brother" où Miyamoto évoque des Wii connectées aux hôpitaux de la ville pour leur fournir l'évolution de votre poids et votre IMC.
On sait bien que traduction egale trahison, mais pour le coup, c'est assez fort.
Ha! Je le savais !
Mais bon wired ça veut quand même dire "branché", et même plutôt câblé , donc de là à ce que ce câble soit directement relié à l'anus, faut pas s étonner que ces gens là transforment leur propos en merde.
Excuse nous, shigeru. on le refera pu.
Le coup du jeu Sega ça se comprend quand on voit comment l'univers de Sonic a commencer à pourrir dès qu'il a quitté Mobius. Le style du jeu a complètement changé (et pas en mieux), les personnages, l'univers etc. On pourrait presque parler de spin-off.
Alors que pour ce qui est de l'univers du royaume Champignon ça se tient encore après 20 années. Mission réussie pour Miyamoto donc.
Pour ce qui est de la cohérence de l'univers de Mario, je trouve quand même que ça se discute.
Où est la cohérence de mettre Mario à toutes les sauces et à tous les sports ?
Ce type a quasiment fait un nouveau boulot par jeu dans les années 80 : charpentier, plombier, employé dans le bâtiment, dans une usine d'empaquetage de bouteilles, etc.
Même pour ce qui est des jeux de plateforme, ce n'est pas non plus si évident : ils ont quand même créé un jeu Mario à partir d'un jeu sans rapport. Le résultat, Super Mario Bros 2, est sans point de comparaison avec tous les autres jeux de la série.
Autre exemple, Super Mario Land, développé par Yokoi, a un look & feel très différent des autres...
Et c'est pourtant Super Mario Land qui reste pour certains (dont moi) le meilleur Mario sorti... comme quoi, pas besoin d'aller explorer les galaxies pour faire un bon jeu, l'Egypte c'est pas mal non plus. (attention, ce commentaire ne s'appuie sur aucune donnée scientifique ni aucun chiffre fourni par quelque organisme que ce soit... c'est juste que je l'ai plusieurs fois entendu de la part de joueurs)
Je plussoie.
Meilleur Mario pour moi aussi. Le seul que j'ai terminé en plus (avec peut-être Mario 3, j'ai un doute. En tout cas le seul auquel j'ai joué sans m'ennuyer).
Je vois où tu veux en venir Game A.
Mais ces titres sont des spin-off assumés, même dans le cas de Super Mario 2 (la fin le prouve non ?).
Pour ce qui est de Sega c'est le grand n'importe quoi pour la saga de Sonic, ils ajoutent des personnages tous plus bidons les uns que les autres et tentent de raccommoder la trame historique ensuite. Je ne parle évidemment pas des spin-off assumés comme les Riders dans ce cas.
Le look & feel n'est pas un problème pour peu que l'univers reste cohérent, on voit ça dans les comics avec des illustrateurs qui ne sont pas toujours les mêmes.
Tout ça pour dire que je comprends la remarque de Shigeru sur ce que fait Sega.
>Je vois où tu veux en venir Game A.
Je ne vois pas de quoi tu parles^^.
Par contre, ta façon de comprendre la remarque de Shigounet est intéressante, parce que je ne l'avais pas forcément saisi comme ça. Pour toi, le motif de sa comparaison est Sega = incohérent, donc "on dirait un jeu Sega" = "on dirait un jeu incohérent comme Sega en produit".
Moi je la comprenais platement, sans jugement de valeur, comme l'univers Sega = le contraire de l'univers Mario et donc "on dirait un jeu Sega" comme "on ne dirait pas un Mario".
Raaah, bon dieu ; entre ce babelfish (du japonais à l'anglais puis au français) et le sous-entendu, je crois qu'il va falloir se résoudre à mettre de côté cette réflexion : on arrivera pas à réduire son ambiguïté.
Reste que ton interprétation de sa remarque est de loin la plus intéressante.
Mais ces titres sont des spin-off assumés, même dans le cas de Super Mario 2 (la fin le prouve non ?).
Tiens, prends amicalement ton point fanboyz pour voir le génie là où se trouve un simple plan commercial.
Pardon Shubidu Miyamopeau, mais c'est la faute de tes fans aussi. On peut pas discuter cinq minutes qu'ils te prêtent des super-pouvoirs mystiques. x(
Ouf, ça va en faire des bons points à gérer, entre le point manette, le point fanboyz, le point Debord, le Godwin...
Ca m'occupera bien tout l'été pour arriver à modifier le wiki des commentaires...
Pour ceux qui, comme moi, avaient oublié la fin de SMB2 (le faux), :
Le cliché du mauvais rêve n'est sans doute pas la meilleure façon d'intégrer un jeu dans une continuité et un univers, au contraire. Il me semble d'ailleurs qu'il ne reste pas grand-chose de ce jeu, Birdo mis(e) à part. On a revu Wart depuis au fait ?
Enfin, ça n'enlève rien à ce jeu excellent, et enfant je n'y avais vu que du feu.
Je l'avais dit, il est tellement balaise le Shigeru que même ses détracteurs s'en prennent plein la gueule.... Moi je dis que la femme de Shigeru c'est pas celle qui a inspiré ChunLi ? ça explirerait les journaleux flippettes :D
Tiens, prends amicalement ton point fanboyz pour voir le génie là où se trouve un simple plan commercial.
je ne suis pas un fanboy de Nintendo comme tu sembles le croire, je préfère bien largement ma bonne vieille Saturn et Astal si il te faut une preuve.
Super mario Bros 2 est un remake fait par NOA de Yume Kōjō: Doki Doki Panic, ce qui en fait un bon gros spin off. Il s'agit bien d'un plan commercial pour exporter un titre qui ne l'aurait jamais été sans intégrer les personnages emblématiques de la marque.
Il reste un bon jeu heureusement mais à garder de côté par rapport à l'univers habituel. http://www.1up-games.com/nes/supermario2/dokimario.html
Il est quand même resté de ce jeu les Maskass qu'on retrouve un peu partout depuis Yoshi's Island ! Par ailleurs c'est depuis ce jeu qu'on a défini les caractéristiques de Luigi (satue haut) et Peach (flotte) par rapport à Mario, qui ont été exploitées par exemple dans les Smash Bros et les Paper Mario. Enfin ce jeu est le premier a avoir assimilé les mondes de Mario a une scène de théatre avec un décor en carton et des portes pour aller derrière, ce qui a été un peu développé dans SMB3 et beaucoup dans les Paper Mario.
Donc oui, SMB2 est à la base totalement étranger à l'univers Mario mais il a depuis été intelligemment intégré à la mayonnaise, et c'est peut-être là que Mario se demmerde mieux que Sonic. Par contre pour les Delfinos et tout ce qui se rapporte à Mario Sunshine y'a encore du boulot, c'est clair.
Un des soucis de Sonic c'est que depuis Sonic&Knuckles ils se la jouent DBZ à créer des rivaux/nemesis qui passent dans l'équipe des bons à la fin (Knuckles, Shadow...) ce qui a pour effet de rallonger indéfiniment le cast d'épisodes en épisodes.
J'allais parler du plagia de Smb2 mais bon déjà fait. Perso, c'est un jeu que j'aime pas du tout l'aspect graphique et tout le reste. Mario a eu aussi comme superbe métier permet moi de te le rappeler mon cher game A patissier. Pour Luigi, on oublie sa superbe aptitude de détective ( et oui mario is missing si c'est pas une preuve que un jeu mario sans mario ne marches pas). Super Mario World était très bon aussi et rafraichissant par rapport aux autres.
Merde j'ai oublié d'y aller de mon côté fanboy pour Sega. Knuckles a beaucoup apporté à la série et c'est vrai que depuis à part un Sonic adventure magnifique et les sonics advance somptueux la licence du petit hérisson va de mal en pît.
Puisqu'on énumère les métiers de la famille Bros, le frère benêt (oui, le vert, voila) a également exercé comme homme de ménage/chasseur de vampire "roventa-chut-pas-de-marque" dans le rigolo Luigi Mansion... ah, les débuts du GameCube...
hum, emporté par ma verve (non, aucun cheveux sur ma langue...) je m'a trompé : chasseur de "fantome" bien entendu...
Pfff... Trop lourds ces mecs là. Je savais que les pseudo journalistes de jeux video étaient des boulets (ils n'ont même pas le niveau face à ce blog, amateur à ma connaissance mais néanmoins excellent), mais là ils font fort.
Le coup du jeu Sega ça se comprend quand on voit comment l'univers de Sonic a commencer à pourrir dès qu'il a quitté Mobius. Le style du jeu a complètement changé (et pas en mieux), les personnages, l'univers etc. On pourrait presque parler de spin-off.
>>>>Dans l'univers de sonic original green hill est situé vers la Nouvelle-Zélande. Moebius c'est uniquement dans les bandes dessiné et dans les dessins animé, c'etait pour faire une séparation pour les enfants (le publique visé) Et puis au niveau de l'histoire sonic est pas spécialement plus incohérent que mario. Ils se valent tous les deux je trouve. mais niveau scénario sega ça a jamais ete ça d'un coté. Etant donné que c'est surtout de l'arcade.
Quand il vont faire du tennis ou du kart, il n'y a pas une bride de scénario. Je dis pas que ce serait plusse génial avec une histoire de princesse à libérer, mais ça aurait un minimum de sens. Là on te file le jeu comme ça. La présence de différents persos n'est jamais justifiée, l'enjeu des matches n'est jamais défini.
De la branlette, quoi. Le plaisir sans la romance. Un petit coup dans une ruelle vite fait tac tac, plutôt qu'une histoire d'amour. Mario, c'est pas un romantique; Shigeru c'est pas un scénariste.