Gratte, gratte, longtemps…

L’instrument à cordes est, pour l’instant, le principal point de comparaison entre Guitar Hero et Rock Band. Chacun aura de bonnes raisons de préférer l’une ou l’autre selon sa manière de jouer.


Un jouet pour enfant, et un jouet pour adulte…

Je me répète, mais lors de la découverte de la Stratocaster de Rock Band, c’est le sens du toucher qui est le plus solicité. Commençons par le bout de plastique que l’on gratte avec la main gauche : le strummer, appelé médiator en VF. Il ne fait plus CLIC.
Et je me rends compte à quel point je pouvais me servir de ce son répétitif comme d’un métronome pour suivre le rythme d’une chanson. Il n’y a pas de retour sur ressort non plus, et le médiator ne revient pas au neutre aussi rapidement.
La forme du médiator elle-même est bien différente : une protubérance cylindrique se trouve à son bout, là où les grattes GH finissent en pyramide glissante. On accroche mieux la note, et on se rapproche d’une sensation de corde.
Dans la manière de jouer, tout ça se traduit par moins de fausses notes sur les aller-retour (gratter haut et bas), et le jeu en upstrum (vers le haut uniquement, basse attitude) est enfin viable. Par contre le temps d’acclimatation peut être frustrant au sortir d’un Guitar Hero 3. Pour tout vous dire, les premières heures, je croyais que ma nouvelle Startocaster était cassée et j’imaginais déjà les joies du SAV.
Mais non bien sûr. C’est juste la faute à Guitar Hero 3; pour changer…

Tout le mal que tu m’as fait
Le laxisme de Guitar Hero 3 au niveau de l’entrée des notes permet d’y tenir de long riffs répétitifs (rouge rouge rouge rouge rouge…) tout en fumant une clope. Même si on ne maintient pas un rythme constant, tant que le nombre de notes entrées est juste, ça passe. Mais avec Rock Band on revient à la méthode rythmique de GH2[1], et si le rythme n’est pas juste entre chacune des notes : CROUIC.
Crouic qui ne s’entend pas au point de GH3, à se demander si le jeu à reçu l’information de grattage; que la note soit fausse ou bonne . La paranoïa et une X-Plorer récemment défectueuse m’ont donc poussés à vérifer le mécanisme de la guitare. Mais ce n’est pas la première fois…



Voici le mécanisme original qui posait problème lors de la sortie du jeu en novembre. Il reposait sur le système de contact entre deux branches métalliques, poussée l’une contre l’autre par le médiator. La fixation des branches pouvait présenter du jeu et fausser l’entrée d’information.



Le deuxième système, celui que nous avons par le rare avantage d’une sortie tardive, repose -selon moi- sur un champ électromagnétique. Des tiges de métal perpendiculaires au strummer entrent les notes à chaque fois qu’elles se rapprochent de petites bobines placées en haut et en bas.
Les tiges étant dans le plastique de la pièce, je les ai entourées d’un petit bout d’aluminium pour augmenter leur effet. Ce sont une théorie et un expérience basées sur mon absence totale de connaissances en la matière. Je n’irais donc pas jusqu’à vous les conseiller. Mais dans ma tête, la guitare a plus de répondant depuis.

Les Frettes
Fini les boutons Playskool qui ressortent bien, le manche de la Strato est lisse comme les fesses d’une figurine en plastique. Et il est beaucoup plus délicat de repérer au toucher où commence l’une et où s’arrête l’autre. En contre-partie leur sensibilité est accrue, et les premières navigations dans les menus sont souvent involontaires, tellement on n’a pas l’impression d’avoir touché le manche.
Avantages : j’arrête de me retourner les ongles en jouant. Les séquences rapides sur GH pouvaient me faire envoyer les doigts sur les tranches des boutons, et caler mon bout pendant que l’ongle continuait son chemin. Douleur. Ici, les hammer-ons se font avec de vraies glissades sur le manche.
Inconvénient : je me perds souvent, croyant avoir l’index sur le vert au lieu du rouge. Le repère tactile du bouton jaune aurait pu être un peu plus marqué.

Les autres frettes
Les frettes de solo se trouvent près de la base du manche. Elles sont plus petites et plus serrées. En temps normal, elles sont semblables à leur grandes sœurs. Mais lors du passage solo d’un morceau (la partoche bleui et un %-tomètre apparait) leur simple pression devient une entrée de note. On peut alors se passer du médiator et faire du tapping.
Franchement, j’en suis pas encore là. Je n’utilise que les frettes du haut, le temps de m’habituer au reste.

Effets de son
Pour finir, un petit sélecteur d’effet se trouve sous le strummer. Les déformations prennent place après avoir soulevé la guitare, pendant la période de transe (le Star Power local). Il peuvent ruiner le rendu d’un morceau, comme y apporter un son original. Avec le temps, je suppose qu’on fera notre choix en fonction du titre à jouer.

Voilà.


Call me Fanboy, mais je lui ai trouvé un stand bien mérité.

Moi je la surkiffe bien cette gratte. Mais ç’aura été vraiment éprouvant de perdre les mauvaises nouvelles habitudes de GH3.
Les nouveautés de cette Stratocaster permettent de varier et d’approfondir le gameplay dans la relation du joueur avec sa manette. C’est une approche différente qui évite tomber dans la surenchère de notes, comme d’autres. Elle favorise un jeu simple mais souple - contre le CLICLICLIC révulsé de GH3 - particulièrement appréciable, et qui permet de tenir de longues parties à plusieurs. On joue avec ses amis, pas les yeux veineux rivés sur des partitions fantasques. Moi, je préfère.

Notes

[1] GH1, GH2, et GH80s étaient des jeux faits par Harmonix. Harmonix à filé la licence à Activision, qui à confié GH3 à Neversoft (Tony Hawk).