Comme dans les dernières productions Capcom de Megaman (ZX et EXE) ou pour leurs propres Castlevania et leur chara-design manga-moche, Konami ratisse large dans les playgrounds des kids américains élevés avec 2kg de sucre par jour. Résultat : toutes les couleurs flashy de l'arc-en-ciel, des dessins animés de piètre qualité, un doublage anglais qui en fait des super caisses, des tutoriaux interminables pour débiles profonds, et un scénario simpliste mis en scène avec les pieds.

The Sun is dans ton cul
Trois Boktai avaient précédés cet épisode DS. Ils étaient très réussis, tant sur l'aspect infiltration basé sur l'isométrie que sur l'immersion qu'impliquait leur capteur solaire. On y combattait déjà des vampires avec un pistolet solaire à recharger à la vraie lumière.
Dans cet épisode DS, ouste le capteur solaire : c'est le second écran qui vous dit le temps qu'il fait. Mais en image fixe, hein. Faut pas déconner, on est pas à Météo France non plus. L'infiltration, on s'en tamponne le stylet. De fait la 3D isométrique devient hors de propos et pénible dans ce qui ne ressemble plus qu'à un Zelda, les points d'expérience en plus.
Comme pour Megaman ZX, les menus sont tous sauf ergonomiques et stylus-proof. Les personnages sont imbuvables entre le ténébreux borgne-et-brushing et le gamin qui se met des pansements sur les joues pour avoir l'air cool. Même Otenko, la mascotte de la série, est souillé d'un nouveau nom ridicule à vendre des céréales : Toasty.

Pour l'exemple : dans Boktai, on trainait par une chaine le cercueil du Boss battu à l'extérieur de son repaire pour le faire griller. Ambiance. Maintenant, on part en vaisseau spatial (qui sort d'où ? mystère...) faire du shoot-em-up pas cher pour l'amener se faire griller par un réseau abusé de satellites solaires.

Ces jeunes cons avec leur gel plein les cheveux...
Un doute m'assaille. C'est moi qui me fait vieux, ou c'est le marketing qui devient de plus en plus ciblé ? Pour Boktai, je comprenais l'enthousiasme des gamins qui couraient dans le jardin en plein combat pour faire le plein de munitions photoniques. Pourtant, je ne me sentais pas infantilisé grâce à un scénario simple et honnête, une animation 2D soignée, et des cartes de jeu réduites mais bien exploitées. Des limitations qui faisait partie d'une ambiance et d'un système de jeu bien calibré.
Pour Lunar Knights c'est la surenchère insensée dans tous les sens, comme un blockbuster complexé par son manque de profondeur. Tous les nouveaux éléments du jeu s'articulent mal avec l'héritage de la série, et les phases de jeu sont bancales entre l'infiltration isométrique et les transformations en Super-Saïens (véridique et ridicule).
Alors voilà, je me retrouve encore dans la posture du "c'était mieux avant", à scruter les prix des versions GBA sur internet. Et je me demande si c'est l'heure d'écouter Radio Nostalgie, ou si c'est les notions d'éthique et de qualité qui fuient les bureaux des éditeurs japonais à l'assaut de l'Amérique.

Prends tes gouttes Papy
Alors c'est vrai que je n'en suis qu'au début du jeu. Il parait qu'on a plein d'armes stylées et qu'il y a une interaction entre l'équipement et le taux d'humidité ou la force du vent (fizz...) dans les stages. L'austérité des menus me laisse quand même dubitatif sur ces points.
Et pour les frustrés de la série hontée [1], on peut mettre la cartouche GBA des épisodes précédent pour un bonus d'énergie en fonction de la lumière.
J'attend de voir les animations des pouvoirs bioman et le rythme du jeu sur la longueur. Mais j'aime pas ce jeunisme marketing qui se réduit à des cheveux en l'air avec des grands yeux et des explosions gratuites, pour rafraichir des séries au succés insuffisant.


R.I.P. Boktai...

Notes

[1] car le héros ne s'appelle encore Django (comme le Link des Zelda) que pour la version jap. Konami US veut trancher à tout prix le lien avec l'échec commercial de Boktai. Le héros s'appele donc Aaron. Nul.