L'éditeur Square est rentré depuis quelques années dans le mouvement rentable du refourgage de vieux jeux. Votre console dernière génération devient alors un émulateur à nostalgeek.
A la différence des portages précédents qui incluaient au mieux des cinématiques (Chrono Trigger, FF4 PSone), la version DS de Final Fantasy 3 passe à une 3D intégrale. Le rendu est d'une qualité qui devient vite pratique pour bluffer ceux qui sous-estiment la console à double écran. Mais quelle sensation bizarre de retrouver les plus vieux mécanismes du RPG dans ce bel habit neuf.

Mon premier Final Fantasy était sur GameBoy. Dans le genre basique... Ensuite ce fut le 4 et 6 sur SNES[1]. Pour dire que le gameplay me renvoie 15 ans en arrière. Mais là où il faudrait un certain courage pour ce retaper les petits sprites animés en deux images, la 3D sauve l'intérêt du joueur.

Plein tes oeils !
La qualité ici, c'est des polygones bien placés et des couleurs bien choisies. Attention, c'est pas de la technologie de fou, mais c'est bien utilisé. Comme quand on faisait rêver le joueur avec 32 couleurs. Le design et l'animation des personnages SDiens sont dans la continuité des sprites de la SNES : simples et efficaces. Malgré leur background sommaire, les quatres personnages apparaissent visuellement différents et complémentaires. Le héros héroique, l'ami tapette du héros, la fille qu'en a, et le loup solitaire. L'équipe, qui ne bougera pas jusqu'à la fin, est solide.


"Au bal masqué ohé ohé"
La particularité du troisième épisode de la saga, c'est l'introduction du système de métiers que l'on peut donner aux héros. Il y en a un trentaine, et on peut en changer à tout moment. Ils influent sur le jeu en donnant accés à certaines armes ou sorts, et en multipliant avantageusement certaines statistiques.
Et avec l'ajout de la 3D, c'est la fête au cosplay.
Honnétement, tous ces boulots c'est un peu compliqué. Les différences entre les classes de Scholar, Necromancer, ou Red Mage. Finalement je joue à la tête du client. Ca donne des équipes de voleurs et de karatékas qui se font vite péter la tronche, mais bon.

Vieux, mais nouveau, mais vieux
Et là on atteint la limite de la mise-à-jour du jeu. Ils se sont arrétés au graphismes les coquins. Là où les derniers RPG vous prennent par la main en vous expliquant (trop quelques fois) les possibilités du jeu, ici on te jette à l'eau et démerde-ouat. C'est pas vraiment une mauvaise affaire, ça fait des heures de jeu en plus pour appréhender le tout.
Mais c'est dans les menus et l'habillage qu'une petite actualisation aurait été vraiment bien vue.
J'étais tout content à l'idée de naviguer dans les menus au stylus. Fini les interminables et répétitifs allers-retours dans les menus avec la croix directionnelle, me disais-je.
Bé non.
Dans mon cul. Car oui, on peut effectuer les choix sur l'écran tactile. Mais le souci, c'est qu'il faut arriver à viser les petites polices qui parcourent les menus. Et que je me plante de cible, et que je m'y reprend à trois fois pour équiper une armure, et que j'arrive pas à sortir du bateau. Pas stylus-friendly, quoi. On s'aide des boutons la moitié de temps.

Mettre des grosses touches colorées pour les menus aurait été bien vu. Surtout pour naviguer vite et efficacement dans un jeu ou on doit changer l'équipement à chaque fois qu'on change de métier. Pareil pour l'habillage général. Les passages de niveaux des personnages sont mornes, écrits en blanc sur fond bleu monotone. Les dégats pendants les combats sont à peine mieux.
Au final, le jeu manque un peu de fantaisie, quoi.

Notes

[1] Rien à voir : savez-vous que sur GameOne ils disent "éssnéss" pour parler de la Super Nintendo ? C'est moooche à entendre. Pourquoi pas "snésse" tant qu'on y est...